Marchés Financiers et Boursiers Actions

Charles Gave : The French Marco Polo

Charles Gave est l’un des plus brillants économistes et analystes au monde….Il est français mais exilé aux US depuis maintenant  plusieurs années car il souffre de défauts  jugées rédhibitoires  en matière économique dans notre beau pays : il n’est pas marxiste, il n’est pas keynésien, il n’est pas antiaméricain et il n’est pas libertarien tendance école autrichienne…En bref c’est  un monétariste tendance Milton Friedman et un business économiste de tout premier plan…En France il contribue de manière très régulière au Journal des Finances et demeure un  grand pourfendeur devant l’éternel du système Euro  et  un adversaire acharné de l’ « IGNORAMUS TRICHET »….. Voici le 3ème volet d’une série de billets qui lui sont consacrés…

 A l’image d’autres grands investisseurs tels Marc Faber ou Jim Rogers Charles Gave s’est intéressé très tôt au formidable potentiel de croissance et de développement que représente la Chine libérale une fois qu’elle se sera totalement  libérée du joug d’un communisme obscurantiste, coercitif et aliénant…C’est une invitation au voyage et à l’investissement  qu’il nous propose dans son nouveau billet….Il revient aussi sur les conditions d’écriture de son billet « Obamateur »  dont vous trouverez le lien ici :

 http://leblogalupus.com/2009/03/16/charles-gave-leurohic/

 

SON DERNIER BILLET EST LA :

http://www.jdf.com/essentiel/2009/03/28/04003-20090328ARTHBD00031-investir-en-asie.php

en suivant plus d’infos :  

 

Les dernières prèvisions  de son cabinet d’analyse financière : 

 vers un mois record pour Wall Street  CHARLES GAVE

 ven 27 mar,

Le mois de mars devrait être le meilleur mois boursier en terme de performance pour le S&P500, et d’autres marchés sans doute, depuis 1974, souligne ce matin le bureau d’études GaveKal. Cependant de nombreux investisseurs avec qui les spécialistes ont discuté sont encore prudents, compte-tenu des nuages qui continuent de s’amonceler sur l’activité économique, ce qui explique que les volumes ayant accompagné ce rebond sont encore modestes sur plusieurs marchés. La question qui revient souvent est « qu’est-ce qui pourrait faire dérailler ce rebond ? ». Pour GaveKal, cela pourrait être un médiocre sommet du G20, ou une hausse inattendue des taux d’inflation de l’OCDE. Mais le bureau d’études pense que ces menaces ne se matérialiseront pas et se déclare plutôt optimiste sur le futur des marchés actions.

L’autre enseignement récent, pour les spécialistes, est que les indices occidentaux, en dépit de leur rebond, sont encore dans le rouge depuis le 1er janvier (à l’exception notable du Nasdaq, alors que les indices asiatiques commencent à passer dans le vert et que leurs homologues d’Amérique Latine sont tous haussiers. La théorie de GaveKal sur le fait que les marchés baissiers sont des passerelles de leadership entre un groupe et un autre laisse penser qu’un changement est en train de s’opérer. Le bureau d’études rappelle que 75% de la croissance de la prochaine décade proviendra des pays émergents, alors qu’ils ne représentent que 20% de la valeur globale du marché. « De notre point de vue, le Brésil et la Chine ont certainement démarré un nouveau marché haussier. Nous continuons à penser qu’être investi dans ces pays, et leurs marchés périphérique, a du sens », conclut GaveKal.

 

 

Charles Gave – né en 1941, il est économiste spécialiste des marchés financiers. Il a reçu un PhD en économie de l’Université de Chicago où il fut l’élève de Milton Friedman. Après avoir commencé sa carrière comme analyste financier dans une banque d’affaires française, il crée en 1974 une entreprise de recherche économique indépendante, Cecogest. En 1986, il diversifie son activité vers la gestion de portefeuille et devient le cofondateur de Cursitor-Eaton Asset Management, qui est ensuite vendu en 1995 à Alliance Capital. C’est en 1995 que Charles Gave crée Gavekal Research, Gavekal Capital et Gavekal Securities, trois entreprises dont le siège est aujourd’hui à Hong Kong.
 
————————————————————
2 interviews de gérants de fonds Chinois : 
 
 Lan Wang Simond

 

Co-gérante du fonds Pictet Greater China

«La Chine, le pays où l’on vendra le plus d’automobiles dans le monde en 2009, soit près de 9 millions»

 Face à la sévérité de l’économie mondiale, le gouvernement chinois a agit de deux manières afin de soutenir la demande domestique : un relâchement agressif de la politique monétaire, un plan de relance de 580 milliards de dollars sur deux ans (environ 6 % du PIB chinois , avec les Etats Unis, le package le plus agressif dans le monde). De quelle manière appréhendez-vous cette intervention?  
La Banque centrale de Chine a resserré la politique monétaire par crainte d’une remontée de l’inflation et pendant peut être trop longtemps. Une grande partie des dépôts obligatoires des banques commerciales chinoises auprès de la banque centrale avaient notamment été gelée afin d’éviter que trop de liquidité ne circule dans le système.

Au mois d’octobre, compte tenu de la forte diminution des exportations et de la dégradation de la conjoncture économique mondiale, l’autorité monétaire a procédé à un relâchement de sa politique. Parce que le problème dans le pays résidait non seulement dans le prix de l’argent mais aussi dans sa quantité, la banque centrale a non seulement procédé à une baisse des taux, mais a également augmenté les quotas de crédits.

La Chine possède une réserve de change de 1,9 trillions de dollars et n’a par ailleurs pas de déficit budgétaire. Le pays a donc les moyens de ses ambitions. La moitié du plan de relance établie est destiné à des dépenses dans le domaine des infrastructures.
Avec un PIB de près de 3000 dollars par habitant, il y’a encore beaucoup à faire sur le plan de la demande domestique.

Qu’en est-il du problème de l’inflation dans le pays à présent?
En 2008, la forte augmentation de l’inflation avait essentiellement concerné la nourriture. Il y avait eu dans le pays des problèmes de maladie et d’épidémie occasionnés par la viande de porc.
Avec l’effondrement du prix des matières premières, et principalement du prix du pétrole, les experts s’attendent à ce que l’inflation sur le non food soit négative pour toute l’année 2009. Notre économiste Pictet, prévoit un retour à une inflation positive uniquement à la fin de l’année.

La contraction importante de la balance commerciale vous inquiète-t-elle?
Non. Il est vrai que les  exportations ont baissé de 25%  au mois de février. Le surplus de la balance commerciale a ainsi été contracté à 4,8 milliards de dollars.  Mais, ce surplus devrait progresser au mois de mars pour atteindre 10 milliards de dollars.

Au demeurant, il y a une volonté du gouvernement de diminuer le solde de la balance commerciale. Ce solde s’élevait à 40 milliards de dollars par mois, ce qui était excessif.
La relance de la demande domestique nécessitait inévitablement une contraction de cette balance commerciale.

Qu’en est-il de la distribution des crédits bancaires?
A la différence des grands pays développés, la Chine a un système bancaire intact. Les banques cotées ont des bilans sains. Elles sont nationalisées. Le pays affronte la crise  avec des avantages et de l’avance sur le reste du monde.
Depuis 2003, dernière année où la croissance nominale des crédits était supérieure à la croissance nominale du PIB, la Chine n’a pas connu d’excès de crédits. De 2004 à 2008, grâce notamment  aux réformes bancaires entreprises, le taux de croissance des crédits bancaires n’a pas dépassé le taux de croissance nominale du PIB. Le rapport se situait entre 80 %  à 100 %.

Profitant de la bonne tenue de l’économie nationale et internationale, le gouvernement a retiré la majorité des mauvaises dettes des bilans des banques chinoises durant la réforme bancaire.  Entre novembre 2008 et février 2009 les banques ont prêté autant que sur toute l’année 2008 jusqu’à fin octobre. Ne craignez vous pas un nouveau round de mauvais crédits dans les années à venir? 
Effectivement, un risque pèse sur la reprise de l’économie mondiale.
Les crédits effectués ont surtout servi à financer les projets d’infrastructure de l’Etat (routes, aéroports, réseaux d’électricité). Si l’économie reprend, les projets sont rentables et les remboursements auprès des banques pourront être réalisés. Dans le cas contraire des difficultés peuvent émerger sur ces crédits à long terme.

Ceci étant, l’épargne est captive en Chine. Elle représente 45% du PIB. C’est le chiffre le plus élevé dans le monde.
Avec la suppression du rationnement du crédit, les agrégats monétaires, M1 et M2 (dont la croissance dépasse  22%)  ont vocation à repartir très rapidement. Ceci devrait à terme avoir des répercussions favorables sur l’activité économique et la production industrielle.

Justement, la production industrielle s’est effondrée, pour arriver à 3,8% le mois dernier. A quelle évolution vous attendez-vous pendant l’année?
Nous nous attendons à une reprise progressive de cette production tout au long de l’année. Au mois de mars, cette production devrait croitre de 6 à 7%. Cela reste certes faible pour un pays comme la Chine qui était habitué à des taux nominaux de 15% (12% en réel), mais cela pointe dans la bonne direction.
Le sommet avait été atteint au deuxième trimestre 2007, + 22% du PIB de trimestre à trimestre. Nous sommes tombés au quatrième trimestre 2008 à pratiquement zéro, la chute est violente. 

L’indicateur clé, est comme j’ai pu l’indiquer, la croissance monétaire. Celle-ci nous permet d’anticiper une reprise de l’activité économique au deuxième trimestre.

Quel regard portez-vous sur la dégradation du marché immobilier?
Il y a à ce jour un stock important de maisons invendues. L’effondrement du prix des maisons a eu pour résultat un arrêt brutal de l’investissement privé dans l’immobilier. Or cet investissement contribue à hauteur de 10% à la croissance du PIB.

Nous entrevoyons une reprise de ce secteur, en particulier sous l’impulsion de l’action gouvernementale.
Mais tant que les développeurs immobiliers privés ne parviendront pas à écouler plus rapidement leurs stocks, la reprise ne sera pas importante.
Sur ce, nous avons des signes encourageants. Après le nouvel an chinois, les transactions immobilières se sont beaucoup améliorées. Nous avons pu observer une augmentation de 40% de ces transactions.

Peut-on avoir des précisions chiffrées s’agissant du niveau des stocks, ou encore de la baisse des prix?
La Chine est un grand pays. De ce fait, parler d’une moyenne nationale n’a pratiquement pas de sens tellement les disparités entre les régions sont importantes.
Beijing a environ 15 mois d’inventaire de biens invendus, Shanghai a environ 13 mois.
La correction la plus sévère a été remarquée dans la région de Canton et de Shenzhen. Ceci s’explique par le caractère exportateur de ces zones côtières.  
La baisse des prix à Shenzhen depuis le plus haut est de 40%. A Beijing et Shanghai, nous devons être aux alentours de 15%.

Il faut savoir que les économistes considèrent qu’en dessous de 12 mois de stocks immobiliers en Chine, le marché est relativement serré, et l’investissement privé pourrait repartir.

Dans le cadre de la consommation privée, un coup de projecteur doit être fait sur le secteur de l’automobile?
Nous avons noté une forte progression de la vente des voitures, en particulier des voitures relativement modestes en dessous de 1,6l de cylindrée. Ceci s’explique par la forte réduction de la taxe d’achat de ce type de véhicules. Celle ci est passée de 10 à 5%.
Avec la forte diminution du prix du pétrole, l’utilisation de ces voitures est ainsi devenue abordable.
La Chine a vocation de ce fait à devenir cette année le pays où l’on vendra le plus d’automobiles dans le monde, soit près de 9 millions,  une croissance de volume de 5% à 10 % par rapport à 2008. A ce jour les analystes tablent sur une croissance de -5%.

Ce secteur présente des surcapacités ?
Il y a 16 millions de capacités de production. Cependant, il existe un seuil d’utilisation de la capacité, à partir duquel l’industrie est rentable. 

Vous êtes positifs s’agissant de l’évolution de la bourse chinoise, pourquoi?
Tout d’abord, en raison de l’abondance de liquidité dans le système. Depuis le début de l’année, les actions A qui sont étroitement corrélées à cette liquidité en raison du caractère fermé du marché, sont en hausse de 26%. C’est une des meilleures bourses du monde entier.

La performance de MCSI China, qui reflète la bourse ouverte aux étrangers, a suivi la performance du marché boursier américain. Il y a ainsi eu une remontée au mois de mars, mais pour de mauvaises raisons à mon sens, autrement dit, du fait de la hausse du marché S&P. Les fondamentaux ne semblent pas avoir été pris en considération, notamment le fait que la Chine a connu son plus bas du cycle économique au quatrième trimestre de l’année dernière.

Les actions chinoises devraient remonter davantage sous l’impulsion de l’amélioration des bénéfices.

Au mois de janvier et de février, les bénéfices des activités manufacturières (sociétés étatiques qui ont plus de 5 millions de yuan de revenus), se sont effondrés de 37% en glissement annuel.

L’amélioration des termes de l’échange (le prix des exportations divisé par le prix des importations) consécutive à la forte baisse des prix des matières premières devrait constituer un élément positif pour les marges des sociétés manufacturières, étant donné que 70% de l’input cost de ces sociétés (couts d’entrée) sont dus aux matières premières.

Comment expliquez-vous  que la baisse du prix des matières premières ne se soit pas encore traduite par une amélioration des résultats?
Dans un environnement où il n’y a plus de demande, en raison de l’effondrement de la ligne de revenus, parler d’une amélioration des marges reste très théorique. On doit attendre que les sociétés reçoivent des commandes, pour que la baisse du prix des matières premières se traduise par une amélioration des marges.
C’est une question de temps.

De quelle manière abordez-vous les estimations des bénéfices ?
Les estimations sont encore négatives. Sur Taiwan, ce chiffre est en chute libre, à -53%.

D’après notre analyse qui est faite de manière séquentielle, nous sommes convaincus qu’il y aura une amélioration. Nous avons d’ailleurs vu la première révision à la hausse des bénéfices d’ICBC, la plus grande banque mondiale par capitalisation boursière (190 milliards de dollars) et par bénéfice (avec 17 milliards de dollars de profits réalisés l’an dernier).

Envisagez-vous un statu quo s’agissant de la dévaluation de la monnaie domestique ?
Je pense sincèrement que le gouvernement ne procédera pas à une dévaluation supplémentaire de la monnaie cette année. Cela n’apporterait rien pour la croissance du pays censée être stimulée par l’accroissement de la demande domestique.
Par ailleurs, une baisse additionnelle du yuan ne ferait qu’attiser davantage les conflits avec les Etats Unis.

Quelle est votre allocation sectorielle en ce moment ? 
Notre processus d’investissement est basé sur une stratégie stock picking. Nous nous efforçons d’évaluer ce qui est intégré dans le prix des actifs et de déterminer ce qui pourrait surprendre le marché.

Nous avons opéré alors un changement par rapport au 28 février. Nous avons coupé nos positions dans les télécoms, essentiellement sur Chine mobile. Bien que solide, le titre présente des perspectives de croissance moindres.

Nous avons pris de multiples paris sur les capitalisations moyennes, en particulier dans tout ce qui est consommation discrétionnaire de bas de gamme.
Pour que les entreprises chinoises bénéficient d’une amélioration des marges, il faut du revenu. Ces entreprises s’inscriront donc dans les secteurs qui vendent domestiquement.

Ainsi, pouvons-nous signaler la société Dongfeng Motor, partenaire chinois de Peugeot, Nissan et Honda. La croissance de la société est sous évaluée. Depuis le début de l’année, le titre a progressé de 86%.

Quelle taille fait le fonds ? De quelle manière a-t-il évolué depuis le début de l’année 2008 ?
Le fonds a été créé en mai 2003. Il a très bien évolué par rapport à son indice de référence, 14% contre 8% en performance annualisée, bien qu’il ait été mis à mal tout au long de l’année 2008.

Le marché a progressé de 80%, nous avons ajouté de la valeur par la sélection de titres. De ce fait, le ratio d’informations (rendement en surplus divisé par l’unité de risque supplémentaire pris par rapport à l’indice) est relativement élevé : 1,1 alors que la cible est de 0,25

Qu’en est-il du volume ? 
Nous avions lancé le fonds avec 12 millions de dollars. Nous ne sommes jamais retombés en dessous de ce niveau d’entrée. Nous avons été à un maximum de 1,3 milliard en octobre 2007.  Nous sommes actuellement à 400 millions de dollars.

De combien de lignes se constitue le portefeuille ? Le turnover a-t-il été important ?
Le portefeuille se compose de 86 lignes. Le turnover a été relativement élevé, environ 130%.

Qu’en est-il de votre allocation géographique ?
Taiwan représente un tiers du fonds. L’économie du pays dépend beaucoup de la Chine. Le risque géopolitique est toujours présent. Nos choix sont donc opportunistes et portent sur des secteurs cycliques. 
Nous sommes sous pondérés sur Hong Kong. La région représente 19% de notre fonds contre 24% dans l’indice. Hong Kong est un marché d’actifs réels, autrement dit lié à la valeur de l’immobilier local. Le point saillant réside dans le fait que la monnaie a une parité fixe avec le dollar. Il n’y a pas de politique monétaire propre. Par conséquent, il en résulte une dichotomie entre le cycle économique qui suit la Chine et une politique monétaire dictée par les Etats Unis. C’est pourquoi une prudence est de rigueur tant que Hong Kong n’aura pas changé son régime de change.

Au-delà, le fonds est principalement investi en Chine qui structurellement est le marché présentant l’univers de titres le plus large et le plus profond.

Propos retranscrits à la suite de la conférence de presse organisée par Pictet mardi 31 mars 2009.
Texte validé par l’expert.
 

 

 

INTERVIEW

Les marchés chinois

 

 Interview de YI TANG

Gérant principal du fonds SAINT HONORE CHINE (LCF ROTHSCHILD)

Responsable de la Gestion Actions Chinoises

 et Bruno Vanier cogérant du fond directeur de la gestion actions

 

 

Qu’en est-il de l’inflation ?

Une forte croissance de la consommation

dopée par la hausse du revenu par

habitant a engendré le fléchissement de

l’inflation. Après un point haut à 8,7% atteint en février 2008,

l’inflation est tombée à 1% en janvier 2009.

Les dépenses des consommateurs chinois peuvent-elles

stimuler l’économie ?

Bien que la consommation intérieure ait relativement bien

résisté, le principal moteur de croissance sera dorénavant les

investissements en immobilisations, essentiellement les

dépenses d’infrastructures. En effet, le plus gros du plan de

relance sera consacré à ce secteur. En Chine, les projets

d’infrastructures de plus de 200 millions de yuans doivent

impérativement recevoir l’approbation de la NDRC (commission

d’État pour le développement et la réforme). Dans la pratique,

avant de déposer un projet auprès de la NDRC, il faut, au

préalable, avoir effectué des études de faisabilité économique

et d’impact social et environnemental. La base de données de

la NDRC renferme déjà une multitude de projets et, depuis

novembre dernier, nombre d’entre eux ont été traités alors

qu’ils n’étaient prévus que d’ici quelques années

Certains investisseurs craignent toutefois que les capitaux ne

soient attribués à des projets jugés « superflus ». Dans la

mesure où les dépenses gouvernementales sont effectuées

dans la précipitation, il y aura certainement un peu de gaspillage,

mais nous estimons que la majorité d’entre elles viseront des

projets d’infrastructures économiquement rentables.

 

 

Les actions “A” sont-elles encore attrayantes ?

En un mot : OUI. Après la phase de correction

marquée de l’année dernière,

les marchés de Hong Kong et des

actions “ A ” ont commencé à présenter

des opportunités d’investissement

intéressantes. Toutefois, toute progression

décisive sera difficile tant que la

demande extérieure sera incertaine.

Nous estimons néanmoins que les

deux marchés dégageront des rendements positifs en 2009

et 2010. Nous pensons que la sélection de titres fera la différence

sur les deux prochaines années. Par conséquent, les

fonds dégageront des performances variées.

Quel est l’impact de la fermeté du yuan sur l’économie ?

D’un point de vue fondamental, la lourde chute des exportations

s’explique par le ralentissement de la demande des États-Unis

et de l’Europe. Une dépréciation du yuan ne profiterait pas

nécessairement à la Chine. D’un point de vue macroéconomique,

la devise chinoise n’a aucune raison de se déprécier car la Chine

dispose des plus grandes réserves de change au monde et elle

est susceptible d’afficher le taux de croissance le plus élevé

parmi les grandes économies. À long terme, la Chine vise la

pleine convertibilité du yuan. En décembre 2008, elle a accepté

que sa monnaie soit utilisée pour des opérations commerciales

effectuées avec les pays de l’ASEAN et la Russie. Plus

récemment, les banques chinoises ont été autorisées à régler

leurs importations en yuans. D’un point de vue microéconomique,

macroéconomique et politique, nous pensons que le yuan

continuera, sur le long terme, de se renforcer face aux autres

devises. L’appréciation de la monnaie chinoise a déjà obligé les

sociétés chinoises à progresser dans la chaîne de valeur et à

devenir plus compétitives.

 

 

Quels secteurs privilégiez-vous ?

Sur le long terme, nous privilégions le secteur pharmaceutique,

les télécommunications, les équipements de télécommunication,

les services informatiques et les équipements de machinesoutils.

Depuis l’annonce du plan de relance, nous favorisons les

secteurs cycliques, à savoir les produits de base, l’acier, le

ciment, le transport maritime et l’immobilier.

Que pouvez-vous nous dire sur la performance des fonds

Saint-Honoré Chine et Saint-Honoré ChinAgora ?

Saint-Honoré Chine a largement surperformé son indice de

référence et ses pairs, car nous sous-pondérons les banques

depuis longtemps et préférons orienter notre portefeuille sur

les services informatiques et les télécommunications, secteurs

qui ont dégagé des performances solides.

Quant à Saint-Honoré ChinAgora, il a sous-performé son indice

de référence de 1%. Nous avons débuté l’année avec une

bonne surperformance mais les marchés se sont emballés dès

février, les gestionnaires de fonds nationaux se précipitant sur

les valeurs cycliques. Nous estimons que l’économie, dans son

ensemble, est toujours en phase de consolidation et nous ne

sommes pas disposés à payer la prime inhérente à ces valeurs

cycliques.

 

 

Quelles sont vos prévisions à court ou moyen terme ?

S’inspirant du modèle de développement d’autres pays d’Asie

du Nord-est, le gouvernement chinois a mis en place des

réformes visant à améliorer le secteur manufacturier et à assurer

la progression de l’économie dans la chaîne de valeur. Citons

notamment la réforme du secteur rural, celle de la santé ainsi

qu’une diminution progressive des réductions de la TVA dans

les secteurs à faible valeur ajoutée tels que le textile et le

charbon. Nous continuons d’orienter nos fonds sur les secteurs

susceptibles de profiter de la réforme structurelle à long terme

de l’économie chinoise : équipements de machines-outils,

équipements de télécommunication, services informatiques

externalisés, agriculture et santé. Parallèlement, nous avons

identifié des opportunités de trading dans de nombreux

secteurs. Par exemple, celui des produits de base est

fondamentalement cyclique mais profitera probablement du

plan de relance, ce qui nous amènera à acheter certaines

sociétés se négociant en-deçà de leur valeur comptable et à

les liquider une fois qu’elles afficheront une prime significative

par rapport à cette valeur comptable.

À court terme, le marché devrait être influencé par sa liquidité

qui est difficilement maîtrisable. À noter toutefois que le marché

intérieur chinois est très liquide grâce à un taux d’épargne élevé.

 

 

 

La Chine devrait afficher une croissance entre 7,5% et 8% sur

2009 et 2010. Le PIB devrait s’inscrire en hausse régulière en

2009, affichant un taux de croissance progressif malgré des

chiffres économiques décevants au quatrième trimestre 2008

et au premier trimestre 2009 qui devraient marquer le point le plus

bas du ralentissement économique. Le plan de relance de 4 000

milliards de yuans lancé par le gouvernement devrait alimenter

ainsi la progression économique du pays.

Le maillon faible reste le secteur des

exportations, qui continue de s’affaiblir.

 

 24 MARS 2009 

 

   

1 réponse »

Laisser un commentaire