Etats-Unis

La tète à Ken Lewis sur un plateau d’argent…

Remember le 11 mars ici même je vous faisais un petit topo sur l’art de la guerre monétaire selon le général Bernanke et ou il était déjà question de l’avenir de Bank of America….

http://leblogalupus.com/2009/03/11/39/

 Lewis  s’est cru beaucoup plus malin que Bernie(Bernanke) et il a même tenté une cabale pour le renverser….les actionnaires ont compris eux qui avait désormais le véritable pouvoir aux USA, qui en déterminerait désormais les enjeux et ou se situeraient au final leurs intérets….Ils ont tranché…Lewis a voulu jouer, Lewis a perdu….TOO BIG AND TOO FAT AND SO STUPID!!!!!….VOX BERNIE VOX DEI

CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCEE :

 

Bank of America : un changement à la tète s’impose…

Pete Eavis, 29/4/09

THE WALL STREET JOURNAL

Alors que des actionnaires dissidents veulent évincer Kenneth Lewis de son poste de président de Bank of America Corp. lors de la prochaine assemblée générale annuelle du groupe, le cours de l’action de l’établissement bancaire réagirait certainement de façon positive si le dirigeant allait encore plus loin et démissionnait également de son poste de directeur général.

Ken Lewis aurait pu être un héros de la crise du crédit, dans la mesure où il avait largement évité à BofA les pièges des crédits à surprime.

Mais l’acquisition de Countrywide a constitué un raté monumental en matière de pari sur le marché immobilier et sur le redressement rapide des ventes de crédit.

Il a également été téméraire en acceptant de payer 1,8 fois la valeur comptable pour racheter Merril Lynch en septembre, étant donné qu’un groupe en meilleure santé comme Goldman Sachs affichait les mêmes multiples.

Les défenseurs de Kenneth Lewis pourraient arguer que, face la pression de la Réserve fédérale des Etats-Unis et du Trésor, il pouvait difficilement se tenir à l’écart d’une opération sur Merrill Lynch.

Mais les conditions de l’accord de fusion avec Merrill étaient trop restrictives pour permettre à la banque de le dénouer facilement ou de le rénégocier de façon significative en cas de résultats plus mauvais que prévu, et Ken Lewis en porte l’entière responsabilité.

De plus, les actionnaires ont désormais besoin d’un directeur général ayant de bonnes relations de travail avec la Fed, le principal régulateur de BoFa.

La cote de Ken Lewis a commencé à grimper pendant la période de consolidation et d’excés en tous genre qu’a connue la banque. BofA a désormais besoin d’un général qui peut diriger avec succès et de manière rentable un géant de la finance dans un environnement moins flambant et plus réglementé.

Si les tests de résistance sur les bilans des banques ne se passent pas bien pour BoFa et que le gouvernement des Etats-Unis acquiert une importante fraction d’actions ordinaires à droit de vote, les autorités auraient de bonnes raisons de pousser à des changements à la tête du groupe.

-Peter Eavis, The Wall Street Journal

 

 BOA AGEFI 29/4/09

 

 De plus en plus contesté, l’autocratique
Kenneth Lewis, qui dirige
d’une main de fer Bank of
America, va faire face aujourd’hui
à une assemblée générale
houleuse, plusieurs gros actionnaires
de la banque ayant
publiquement réclamé sa tête.
Deux gros fonds de pension californiens,
dont le très respecté
CalPERS, mèneront la fronde: ils
ont pris la tête des procédures
judiciaires intentées en nom collectif
à l’encontre de M. Lewis.
CalPERS, qui avec 22,7 millions
d’actions possède à peu près
0,35% du capital, a indiqué
mardi qu’il allait voter contre le
renouvellement de l’ensemble
des 17 administrateurs de la banque,
y compris de M. Lewis.
L’ampleur cachée
du gouffre Merrill Lynch
Les griefs des mécontents: que la
banque ait autorisé le versement
de 3,6 milliards de dollars de primes
aux cadres dirigeants de
Merrill Lynch avant la fusion. Et
surtout que les actionnaires
aient été maintenus dans l’ignorance
sur l’importance des pertes
de Merrill Lynch, lorsqu’il
leur a fallu se prononcer le 5 décembre
sur le rachat de la banque
d’affaires.
Un mois plus tard, ils découvraient
abasourdis l’énormité
des pertes de la la nouvelle filiale:
15,5 milliards de dollars sur
le seul quatrième trimestre.
La justice new-yorkaise a révélé
la semaine dernière que M. Lewis
avait bien voulu renoncer à
son acquisition, mais qu’il avait
été contraint d’y procéder par les
autorités fédérales, pour sauver
son poste.
M. Lewis, lui, a indiqué qu’il
s’était laissé convaincre parce
que le président de la Réserve fédérale
Ben Bernanke et le secrétaire
au Trésor de l’époque
Henry Paulson craignaient que
l’annulation de cette fusion déclenche
une nouvelle panique
dans tout le système financier
Ce faisant, ont noté plusieurs
analystes, M. Lewis a fait passer
au second plan les intérêts de ses
actionnaires.
«Bernanke et Paulson ont poussé
Lewis à trahir la confiance de ses
actionnaires, de ses clients, de
ses employés», soulignait vendredi
l’analyste Douglas McIntyre,
sur le site 247WallSt.com.
«Bank of America est sur la liste
des banques mortellement malades,
qui pourraient devoir être
démantelées ou nationalisées,
depuis l’achat de Merrill. En soi,
cela a coûté aux actionnaires des
milliards de dollars», ajoutait-il.
De quoi garantir de l’animation,
lorsque M. Lewis affrontera ses
actionnaires aujourd’hui à
14h00 GMT à Charlotte (Caroline
du Nord, sud-est de Etats-Unis),
berceau de la banque provinciale
qu’il a transformée en numéro
un américain de la finance par
les actifs.
Depuis l’intégration de Merrill
Lynch au 1er janvier, l’action
Bank of America a perdu les
deux-tiers de sa valeur. Le mois
dernier, le cours s’est un peu rétabli,
mais le titre était de nouveau
attaqué mardi: il perdait
6,84% à 8,31 dollars vers 16h00
GMT.
Une levée de capitaux
pèserait sur le titre
Les actionnaires se trouvent désormais
sous la menace d’une nationalisation
au moins partielle:
selon le Wall Street Journal un
«test de résistance» mené par les
régulateurs a révélé que Bank of
America n’avait pas la force nécessaire
pour résister à une éventuelle
aggravation de la crise.
Pour les analystes de la Deutsche
Bank, «une forte levée de capitaux
est possible à cours terme.
Cela pèserait sans doute sur le titre,
car il n’est pas clair pour
nous que Bank of America puisse
lever des capitaux sans l’aide du
gouvernement».
Ce qui laisse la possibilité que
l’Etat, qui a déjà injecté 45 milliards
de dollars dans Bank of
America, monte directement au
capital, diluant les actionnaires
existants.
Au grand dam sans doute de Ken
Lewis, un financier de 62 ans
(BIEN: 62 ans) d’origine modeste
décrit par un proche comme «la
personne la plus farouchement
compétitive» du secteur.
Cela dit, dans la mesure où les
principaux actionnaires de Bank
of America sont des institutionnels,
l’assemblée générale risque
d’offrir plus de spectacle que de
changement. Comme le relevait
Gregori Volokhine, chez Meeschaert
New York, «pour le moment,
on n’a encore jamais vu
d’institutionnel voter contre le
management» d’une grande
banque…
 
NEW YORK, 29 avr 2009 (AFP)

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 Ken Lewis perd la présidence du conseil d’administration de BofA

 

Bank of America a annoncé mercredi soir que son directeur général Kenneth Lewis ne présiderait plus le conseil d’administration de la première banque américaine, ses actionnaires ayant décidé que ce poste devait revenir à une personnalité « indépendante ».

Cette décision a été prise lors d’un vote de l’assemblée générale des actionnaires mercredi, l’occasion pour plusieurs actionnaires mécontents de reprocher à M. Lewis d’avoir trahi leurs intérêts en absorbant la banque d’affaires Merrill Lynch sans leur avoir révélé l’énormité de ses pertes.

M. Lewis, qui depuis des semaines faisait campagne pour continuer à cumuler les postes de président du conseil d’administration et de directeur général, a toutefois été réélu au poste d’administrateur, tout comme les 17 autres personnes qui briguaient un nouveau mandat au conseil.

Il est remplacé à la tête du conseil d’administration par Walter Massey, professeur émérite à l’université Morehouse College d’Atlanta (Georgie, sud-est des Etats-Unis), selon un communiqué de l’établissement.

M. Massey, 71 ans, était déjà administrateur de la banque et siège également au conseil d’administration de la chaîne de restauration rapide McDonald’s.

 

3 réponses »

    • Raison de plus pour la controler, elle est un point fort et capital de la stratégie mise en place par la Fed et Ken Lewis au fil du temps a commencé à vouloir contrer cette stratégie…Ses déclarations devant la justice US sont à ce niveau là plutot éloquentes…Il y a un point qui n’est guère évoqué aussi : c’est l’intégration de Merrill Lynch au sein de BOA qui s’est très mal passé : choc des cultures d’entreprise et Lewis sur ce dossier s’est montrer tout à fait incompétent ou du moins peu coopératif, il ne cesse fait depuis des mois que de mettre de l’huile sur le feu…De plus au niveau de Citigroup comme de BOA ce qui semble poser problème c’est leur taille et le danger systèmique qu’elles pourraient représenter à l’avenir….
      Curieux tout de mème que vous ayez interpréter mon billet comme une charge contre BOA ? Alors que ce n’était absolument pas le point au départ que je voulais développer, va falloir sérieusement que je songe à revoir ma communication..:-)

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