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WSJ : Chemins de fer: l’étonnant pari de Warren Buffett

Nouvel élément à la rubrique simplement consacrée a la présentation  d’articles TRADUITS en français issus du WALL  STREET JOURNAL….Si comme moi vous appréciez un angle et un point de vue différents  sur les marchés financiers et boursiers mondiaux vous y verrez la l’occasion d’enrichir et vos connaissances, et votre suivi des marchés et je vous le souhaite aussi une manière de booster ou de protéger vos investissements…et de vous assurer une retraite complémentaire, vous en aurez besoin….

Warren Buffett n’a décidément pas encore révélé tout son jeu.

PLUSDETAILS EN SUIVANT :

L’acquisition par Berkshire Hathaway de Burlington Northern Santa Fe Corp., qui valorise la société de chemins de fer à 44 milliards de dollars, ne correspond pas aux méthodes habituelles du célèbre investisseur. Le patron de Berkshire Hathaway a plutôt pour habitude de jeter son dévolu sur des actifs peu prisés, or Burlington Northern Santa Fe, ou BNSF, a largement profité du rebond du marché depuis le creux du mois de mars.

Le titre BNSF clôturait lundi à 76,07 dollars, en très légère baisse depuis les résultats du troisième trimestre publiés par le groupe le 22 octobre. A 100 dollars par action, l’offre de Berkshire Hathaway représente une prime de 31% et s’approche de la valorisation du titre en 2008. Elle représente un multiple de 18 fois les résultats estimés pour 2010, dans un secteur qui appelle un multiple inférieur à 14. Pour l’investisseur lambda, l’intérêt de cette acquisition reste assez mystérieux. Le milliardaire a expliqué qu’il s’agissait là d’un pari sur « l’avenir économique des Etats-Unis ». Mais on pourrait en dire autant de la plupart des investissements dans des actifs américains.

W.Buffett est peut-être persuadé que les perspectives économiques vont s’améliorer plus vite que prévu. Après tout, les compagnies ferroviaires bénéficient d’un bon levier d’exploitation en contexte de reprise économique. Quelque 50% à 60% des charges d’exploitation de BNSF sont fixes ou semi-fixes. Les volumes des sociétés de chemins de fer ont accusé cette année les plus forts reculs cycliques en plus de 50 ans, selon UBS, et les chargements des wagons de marchandise semblent désormais se stabiliser, selon les données de l’Association américaine des chemins de fer.

Un redressement des volumes associée à une reprise économique permettrait une rapide augmentation des marges. Chris Ceraso, de Credit Suisse, estime qu’une offre de 100 dollars par action implique une croissance annuelle de 11,4% du résultat d’exploitation de BNSF à moyen terme. Cette estimation paraît bien optimiste: si des hausses raisonnables de volumes et de prix réels peuvent laisser espérer une croissance de 6% par an, le passage à une croissance à deux chiffres nécessiterait probablement de nouvelles réductions des coûts.

Ou alors, le patron de Berkshire Hathaway a tout simplement confiance dans les tendances qui devraient à terme favoriser le train par rapport aux autres moyens de transport. Les réseaux existants bénéficient de fortes barrières à l’entrée. Une nouvelle réglementation sur les prix du transport ferroviaire est certes en cours d’élaboration, mais elle ne devrait sans doute pas trop pénaliser le secteur: l’efficacité énergétique de ce mode de transport correspond bien aux idées du gouvernement en matière de consommation de pétrole et de changement climatique. On pourrait en effet avancer que la valeur relative des chemins de fer augmentera si le prix de l’or noir devait de nouveau grimper en flèche, ce qui transforme quasiment BNSF en pari sur les prix de l’énergie.

W.Buffett adoptant généralement des horizons d’investissement à long terme, tous ces thèmes ont largement le temps de se développer. En revanche, la généreuse prime d’acquisition que le milliardaire a accepté de verser pour réaliser son « pari » reste difficile à expliquer.

Liam Denning, The Wall Street Journal nov09

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Buffett et Fischer adhèrent au scénario de la reprise en V (cliquez sur le lien)

EN COMPLEMENT : Berkshire Hathaway reprend l’entier du capital de BNSF

FRET FERROVIAIRE. Le fonds de Warren Buffett paie 36,3 milliards de dollars les 77,4% des parts qu’il ne possède pas encore de ce groupe

Le fonds du milliardaire américain Warren Buffett, Berkshire Hathaway, a annoncé mardi le rachat du groupe ferroviaire Burlington Northern Santa Fe (BNSF), «la plus grosse acquisition» de son histoire dans laquelle il mise 44 milliards de dollars.

«La prospérité future de notre pays dépend de l’existence d’un système ferroviaire efficace et en bon état», a souligné M. Buffett dans un communiqué, soulignant que l’opération revenait à «tout miser sur l’avenir économique des Etats-Unis. «J’adore ce genre de paris», a-t-il ajouté.

Berkshire Hathaway offre 100 dollars en actions et en numéraire pour acheter les 77,4% des parts qu’il ne possédait pas encore de ce groupe ferroviaire spécialisé dans le fret, qui compte quelque 390 réseaux de chemins de fer peu à peu rassemblés dans un groupe unique tout au long d’une histoire de 150 ans. Ce montant représente une prime de plus de 31% par rapport au cours de clôture de BNSF de lundi soir.

L’opération, en numéraire et en actions, prévoit que Berkshire Hattaway déboursera de fait 26,3 milliards de dollars en numéraire et en actions, auxquels s’ajouteront 10 milliards de dollars de reprise de dette. En ajoutant les 22,6% de BNSF que Berkshire Hathaway détenait déjà, le fonds de M. Buffett évoque dans son communiqué une «transaction de 44 milliards de dollars». L’opération devrait être bouclée au premier trimestre 2010, après accord des autorités de la concurrence notamment.

Avec un réseau de 32.000 miles de voie ferrée déployée principalement dans le MidWest, et le long du Sud et de l’Ouest des Etats- Unis, BNSF est l’un des plus vastes systèmes ferroviaires du pays, avec l’Union Pacific Railroad. Basé à Fort Worth (Texas, sud), il compte 40.000 employés et 6700 locomotives, pour un chiffre d’affaires ayant atteint 18 milliards de dollars l’an dernier et un bénéfice net de 3,9 milliards de dollars. Le mois dernier, le groupe BNSF, qui gère des voies ferrés et d’immenses trains de marchandises transportant charbon, minéraux, métaux, produits agricoles, pièces automobiles et produits de grande consommation dans 28 Etats américains et deux provinces canadiennes, avait déçu les marchés en publiant un chiffre d’affaires trimestriel en chute de presque 27%.

Interrogé sur la CNBC, M. Buffett a indiqué qu’il avait pris sa décision «en à peu près un quart d’heure», et affiché sa foi dans le fret ferroviaire, «une façon très efficace de transporter les marchandises », notamment par rapport à la route.

Berkshire Hathaway a annoncé parallèlement une division par 50 de la classe la plus abordable de ses actions, ce qui permettra de racheter plus facilement les actions BNSF aux actionnaires se faisant payer en actions Berkshire.

Enfin les deux sociétés ont indiqué qu’il était prévu de maintenir en place l’équipe de direction de BNSF, y compris le PDG Matthew Rose, auquel M. Buffett a rendu hommage.

L’action de Burlington Northern Santa Fe bondissait de 28,15% à 97,48 vers 15h30 GMT. Les actions de classe B de Berkshire Hathaway, celles concernées par l’opération annoncée mardi, gagnaient 1,07% à 3.299,99 dollars. Les actions de classe A valent pour leur part près de 99.000 dollars pièce.

Source afp nov09

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Une collection de réseaux tentaculaires

Le transport ferroviaire de marchandises aux Etats-Unis est morcelé entre plusieurs groupes qui organisent le commerce entre le Pacifique et l’Atlantique, du Canada aux ports du Golfe de Mexique.

Dans un continent où l’expansion démographique et économique s’est appuyée sur le déploiement de rails depuis les premiers foyers de colonisation dans l’est jusqu’au Pacifique, la quasi-totalité du fret ferroviaire (93%) est assurée par sept grands groupes aux réseaux tentaculaires.

Progressivement agrandis au gré des consolidations du secteur, ils ont une histoire plus que centenaire.

Les plus grands, Union Pacific et Burlington National Santa Fe, en cours de rachat par la holding Berkshire Hathaway de Warren Buffet, se partagent un immense territoire entre le Mid- West et le Pacifique, avec des couloirs dans le sud et l’ouest du pays, et comptent 32.000 miles (51.200 km) de voies ferroviaires chacun).

Les grands acteurs canadiens du secteur, Canadian National (21.000 miles) et Canadian Pacific relient les métropoles canadiennes à celles du MidWest, le premier desservant jusqu’à la Nouvelle-Orléans.

Le chiffre d’affaires cumulé du secteur représentait 63 milliards de dollars en 2008, selon le cabinet de logistique Richard Armstrong and Associates: pas grand chose face au fret routier (680 milliards de dollars), mais plus que le fret aérien (40 milliards de dollars), selon les chiffres communiqués par M. Armstrong à l’AFP.

Les sept principaux groupes ferroviaires gèrent à la fois des voies ferrées et des trains. Ils possèdent au total 460.000 wagons et des milliers de locomotives, mais la plus grande partie (805.000) des quelque 1,4 million de wagons en circulation appartient à des compagnies de transport indépendantes et des constructeurs automobiles.

Depuis 1971, l’ensemble du transport passager grandes lignes, jugé non rentable par les compagnies ferroviaires, est laissé à la société publique Amtrak, qui utilise les voies ferrées des groupes privés.

Au total, l’ensemble du système, qui compte également 33 réseaux régionaux et 510 réseaux locaux, compte quelque 141.000 miles (225.600 km de voies ferrées)  et emploie près de 187.000 personnes, selon l’administration fédérale américaine des chemins de fer (FRA).

Selon la FRA, le secteur a fait d’énormes gains de productivité depuis trente ans: le trafic a augmenté  de 93% entre 1980 et 2007, alors que dans le même temps le réseau était réduit de 43%.

Source afp nov09

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Le titre de Berkshire Hathaway à portée de toutes les bourses?

Berkshire Hathaway entend diviser ses actions de classe B au ratio de 50 pour 1, afin de rendre celles-ci accessibles aux petits porteurs.

Ainsi, une action de classe B du conglomérat du milliardaire Warren Buffett vaudrait quelque 65 dollars américains, au lieu des 3 300 dollars actuels. Les actions de classe B n’ont jamais été échangées en-dessous des 990 dollars américains.

Si l’opération est bel et bien effectuée, cela aurait notamment pour conséquence l’arrivée de nombreux nouveaux actionnaires aux assemblées annuelles de Berkshire Hathaway, prisées des investisseurs car elles sont une rare occasion d’assister à des discours de celui que l’on surnomme le «gourou d’Omaha».

Un effet désastreux, selon Steve Matthews, un gérant du fonds spéculatif Ram Partners qui détient personnellement des actions de Berkshire Hathaway et qui a écrit un livre intitulé «Pélerinage à Omaha». «Ça va attirer des investisseurs qui ne connaissent pas les valeurs de Berkshire Hathaway et qui vont se comporter de manière irrationnelle», dit-il.

En fait, cette opération représenterait un tournant majeur dans la politique actionnariale de Berkshire Hathaway. Warren Buffett lui-même s’y est longtemps opposé : «Ceux qui croient que diviser le prix d’une action par 100, par exemple, est une bonne chose se trompent lourdement, car cela dégraderait l’avoir des actionnaires déjà présents», écrivait-il dans le rapport annuel du conglomérat en 1983…

Source Bloomberg.nov09

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Dernière minute : S&P place Berkshire sous surveillance négative

L’agence de notation financière Standard and Poor’s a placé hier «sous surveillance négative» la holding du milliardaire américain Warren Buffett, Berkshire Hathaway, au lendemain de l’annonce du rachat de la compagnie ferroviaire Burlington Northern Santa Fe.

La holding, considérée comme une valeur très sûre, bénéficie actuellement de la note maximale «AAA» chez Standard and Poor’s, mais a déjà été dégradée en début d’année par deux autres agences, Moody’s et Fitch Ratings.

«Nous pensons que cette transaction va réduire les liquidités et la capitalisation des activités d’assurance », a justifié l’analyste de S&P John Iten. Devant la dégradation du portefeuille d’actions de Berkshire Hathaway, S&P avait déjà accordé une «perspective négative » à la holding en mars.

S&P a précisé qu’une éventuelle dégradation serait vraisemblablement de deux crans maximum, soit de la même ampleur que chez Moody’s, et qu’une décision serait prise dans les 90 jours.

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Berkshire Hathaway entend bénéficier de la manne de Fannie Mae

– 04/11/2009 wsj

Selon le journal qui se réfère à des personnes proches du dossier, le fonds d’investissement contrôlé par Warren Buffett se serait porté candidat après Goldman Sachs pour racheter une partie des trois milliards de dollars de crédit d’impôts provenant du prêteur hypothécaire américain en perte Fannie Mae.

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