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Trappe à Dettes : La liste noire des Etats surendettés

Une étude de l’agence Moody’s, publiée dans La Lettre de L’Expansion, liste les pays qui consacrent plus de 10% de leurs recettes fiscales au remboursement des charges de leur dette. Un seuil qui les laisse sans marge de manoeuvre pour mener à bien des politiques publiques visant à dégager de la croissance. Revue de détail.

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

 La dette publique mondiale devrait atteindre l’année prochaine 49.300 milliards de dollars en raison de la crise, selon un rapport de Moody’s. L »agence financière a d’ailleurs établi une liste des pays les plus fragiles, en fonction du ratio remboursement des charges de la dette par rapport aux recettes fiscales. Selon ce critère, treize pays sont en danger (voir tableau). 

Part du remboursement de la dette par rapport aux recettes fiscales en 2009

Jamaïque 46%

Pakistan 29%

Inde 25%

Turquie 24%

Islande 20%

Egypte 19%

Brésil 15%

Grèce 15%

Indonésie 11%

Japon 10%

Thaïlande 10%

Mexique 10%

Italie 10%

Source : Moody’s

La première place revient à la Jamaïque qui va devoir mobiliser près de la moitié de ses recettes pour payer les intérêts de sa dette en 2010. Le Pakistan arrive en deuxième position, suivie de l’Inde et de la Turquie. « Contrairement aux pays industrialisés, beaucoup de pays en développement ont des niveaux de prélèvements obligatoires assez faibles, commente Arnaud Marès, vice-président senior du « Sovereign Risk Group » de Moody’s. Leur fiscalité reste structurellement faible ». 

Mais certains pays plus riches entrent aujourd’hui dans des zones dangereuses. C’est le cas notamment de l’Islande, ruinée par la crise. Le taux de remboursement de sa dette atteint 20% des ses recettes fiscales. La Grèce, qui suscite des inquiétudes parmi les membres de la zone euro, consacre 15% de ses recettes fiscales au remboursement de sa dette. 

Même avec son grand emprunt de 35 milliards d’euros, le remboursement de la dette français n’absorbe que 6% des recettes fiscales de l’Etat (environ 43 milliards d’euros par an). Cette ponction représente tout de même le deuxième poste dans le budget de l’Etat, après l’Education nationale. Moody’s considère cependant que la France est un pays résistants au triple A et n’envisage pas de dégrader sa note souveraine.

Source l’expansion.com dec09 http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/la-liste-noire-des-etats-surendettes_209898.html (cliquez sur le lien)

EN COMPLEMENTS :

L’agence Moody’s Investors Service explique ce vendredi que ses notes souveraines des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ne sont pas menacées actuellement de dégradations. L’agence juge que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont « résilients » d’un point de vue économique, et pense que les prochaines années mettront à l’épreuve cette qualité. Pour l’heure donc, Moody’s estime que les Etats-Unis ont une haute capacité de financement et d’endettement. L’agence n’entend donc pas retirer leurs notes « Aaa   » aux deux nations, même si quelques risques pèsent à moyen terme, comme la rapidité de la remontée des taux dans les prochaines années et le financement de la dette. La hausse de la dette et de ses coûts pourrait remettre en cause les notations dans certains scénarios pessimistes.

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Crédit Suisse indique aujourd’hui dans une étude que la Grèce se place à la deuxième position de son classement des pays les plus risqués d’un point de vue financier (classement qui ne prend pas en compte les bénéfices tirés de l’adhésion du pays à la zone Euro). La Grèce est ainsi, selon l’analyste, dans une situation financière pire que la Hongrie mais légèrement meilleure que l’Islande. Crédit Suisse précise que son classement prend en compte des éléments tels que le déficit budgétaire, la dette publique ou encore la notation de crédit…. L’étude indique que la Grèce n’a pas encore connu de déflation. L’inflation est de 1,7% par an (contre 1,2% pour l’Europe), et pourtant la surévaluation du taux de change effectif réel suggère que les niveaux de prix grecs ont reculé de 9% par rapport à ceux de l’Europe. 27% des exportations de la Grèce vont vers l’Europe de l’Est, une région qui se classe toujours très mal dans le classement risque-pays de Crédit Suisse. D’après le bureau d’études, les spreads obligataire grecs peuvent grimper à 270 points de base, jusqu’à une décision d’austérité fiscale sévère… qui suppose cependant que les politiques locaux vont réagir plutôt tôt que tard. 

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Trappe à Dettes : En Grèce La farce grecque n’est pas encore une tragédie… (cliquez sur le lien)

3 réponses »

  1. Voilà baser la solvabilité que sur un pourcentage de la rentrée fiscale est un peu simple pour une notation triple A
    quand on voit envoler le deficite budgetaire qui est principalement un problème structurel.
    Si Moody’s veut financer les cents bales que notre gouvernement mendie chaque année en octobre et même déjà en juin ce temps-ci moi je cherche plus sûr.

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