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Jean Pierre Petit : Bilan d’une prodigieuse décennie pour l’or (III)

Directeur de la recherche économique et de la stratégie d’ Exane-BNP Paribas jusque fin 2008, Il a été auparavant (1995-1999) adjoint au directeur des études économiques de la BNP, adjoint de direction à la Banque de France et consultant pour le Fonds monétaire international (1986-1994). Il est diplômé de Sciences Po Paris, détient une maîtrise en droit et est titulaire d’un DEA d’économie internationale. Jean Pierre Petit est l’auteur de plusieurs ouvrages dont, La finance, autrement (en collaboration, Dalloz, 2005).Aujourd’hui devenu stratégiste et économiste de marché indépendant il continue de collaborer  de manière régulière à divers revues et journaux économiques et financiers. Voici le 23ème billet d’une série qui lui est consacrée…

Jean Pierre Petit : Bilan d’une prodigieuse décennie pour l’or (III)

On peut avoir deux attitudes sur le potentiel de performance de l’once à moyen terme:

un point de vue bearish ou bullish.

PLUS DE GOLD EN SUIVANT :

Sur le moyen terme, on peut avoir deux attitudes sur le potentiel de performance de l’or.

Si l’on adopte un point de vue «bearish», pessimiste, voire déflationniste sur l’économie américaine, le contexte peut être encore favorable à l’or; dans ce cas on aura en effet durablement le maintien de bas niveaux de taux courts réels, une prime de risque élevée, la poursuite de la baisse du dollar (pour reflater l’économie américaine) et une dette publique hors de contrôle.

Si l’on adopte un point de vue au contraire plus «bullish» ou plus optimiste, il est difficile d’être très favorable à l’or; certes, les anticipations inflationnistes remonteront quelque peu, mais les taux courts réels également (de même que le dollar) et le risque souverain devrait s’améliorer, ne seraitce que par l’amélioration conjoncturelle des finances publiques.

Le seul cas de figure où la progression de l’or pourrait être compatible avec une remontée durable de l’appétit pour le risque serait la sous performance durable de l’économie américaine par rapport à l’Europe, hypothèse très peu probable.

Naturellement, on peut toujours adhérer à la thèse du retour inéluctable de l’inflation, à la faveur d’une hausse des coûts salariaux et des taux de change des pays émergents ainsi que d’une nouvelle hausse des matières premières, mais ceci paraît encore très éloigné et peu opérationnel pour la stratégie d’investissement.

Mais quelle que soit la direction future de la valeur de l’or, on peut penser qu’il conservera une part de ses attraits grâce à ses vertus propres qui auront été révélées tout au long de la décennie 2000.

L’or présente plusieurs spécificités qui renforcent son attractivité.

C’est un actif qui n’est pas associé à un passif, à l’inverse des autres actifs financiers conventionnels (actions, obligations), ce qui rend sa valeur moins altérable.

C’est aussi un actif dissocié de tout risque lié à un émetteur (risque spécifique, risque systémique); l’or n’a en effet pas de nationalité. Sa valeur ne peut pas être affectée par une décision de politique économique; l’or ne peut être imprimé à volonté par les gouvernements ou les banques centrales.

Enfin, relativement bien dé corrélé des autres classes d’actifs, l’intégration de l’or accroît la rentabilité/risque d’un portefeuille.

JEAN-PIERRE PETIT economiste et stratégiste de marché dec09

BILLETS PRECEDENTS : Jean Pierre Petit : Le bilan d’une prodigieuse décennie pour l’or (II) (cliquez sur le lien)

Jean Pierre Petit : Bilan d’un décennie prodigieuse pour l’or (I) (cliquez sur le lien)

EN COMPLEMENT : Martin Felstein : L’or est-il une bonne couverture contre le risque ? (cliquez sur le lien)

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