Art de la guerre monétaire et économique

Trappes à Dettes / Europe : inconséquences et conséquences…

Le Début de la fin pour l’Etat Providence…. 

Les cigales ayant chanté pendant des décennies se trouvèrent fort prises au dépourvu quand le temps de payer sa dette fut venu…..

PLUS DE DETTES EN SUIVANT :

Les gouvernements d’Europe occidentale devront emprunter cette année sur les marchés quelque 2200 milliards d’euros (plus de 3200 milliards de francs), soit un nouveau record, pour financer leurs déficits publics qui ont explosé avec la crise 

 

// Ce montant représente 19% du produit intérieur brut (PIB) cumulé des Etats concernés (les quinze membres de l’Union européenne d’avant l’élargissement à l’Est, ainsi que la Suisse), affirme l’agence de notation Fitch dans un rapport publié mardi. 

L’augmentation par rapport à 2009 est «marginale», mais le montant emprunté par ces pays l’an dernier (2120 milliards, soit 17% du PIB) était déjà «le plus important» constaté «depuis des décennies». 

En volume, c’est la France qui aura le plus recours à la dette en 2010 (454 milliards d’euros), suivie de l’Italie (393 milliards), de l’Allemagne (386 milliards) et du Royaume Uni (279 milliards). Si l’on rapporte la dette à la richesse nationale, les plus gros emprunteurs seront l’Italie, la Belgique, la France et l’Irlande (autour de 25% du PIB). 

Selon Fitch, «2010 devrait être caractérisé par une plus grande volatilité sur les marchés européens des obligations d’Etat», après une année 2009 «favorable» grâce à des taux d’intérêt bas et une demande accrue de la part du secteur privé. 

Cette année, «les taux des obligations d’Etat pourraient croître, potentiellement assez fortement», prévient l’agence de notation. Or «plusieurs pays européens ont considérablement augmenté leur stock de dette à court terme en 2009», ajoute-t-elle, évoquant son «inquiétude» au sujet de cette exposition accrue aux éventuelles variations de taux d’intérêt. 

Les déficits publics de la plupart des pays ont explosé avec la crise, qui a asséché les recettes fiscales des Etats et les a contraints à multiplier les dépenses pour relancer leurs économies. Pour financer ces déficits, les gouvernements doivent faire largement appel à l’endettement. 

EN COMPLEMENT :  La dette des Etats: peur des marchés, défi des politiques 

Par Rinny Gremaud le temps jan10 

Les déficits publics seront en 2010 l’un des sujets chauds de l’économie mondiale. Quatre questions pour comprendre les enjeux, et une infographie animée qui donne une vue historique des niveaux d’endettement dans les pays de l’OCDE. 

■ Qu’est-ce qu’un déficit public? 

La comptabilité nationale met en balance, d’un côté les recettes (impôts, taxes, etc.), de l’autre les engagements financiers, qui sont de toute sorte et varient en fonction du rôle et du poids que se donnent les gouvernements. On appelle déficit le solde négatif entre les recettes et les engagements. On parle d’excédent dans la situation inverse. 

Les engagements d’un Etat relèvent de la politique sociale, des investissements dans les infrastructures, dans la défense, etc., et aussi, comme ce fut massivement le cas ces deux dernières années, de plans de relance économique. 

Pour financer les dépenses qui excèdent leurs revenus, les Etats recourent à l’émission d’emprunts obligataires, c’est-à-dire aux marchés, où toute sorte d’investisseurs achètent ces titres de créance. 

S’agissant d’emprunts, l’Etat se doit non seulement de rembourser à échéance, mais aussi de payer chaque année des intérêts, dont le niveau dépend des marchés obligataires, et qui sont autant de charges supplémentaires. 

  

■ Quels ont été les effets de la crise? 

Le surendettement des Etats n’est pas un problème nouveau. Nombre de pays industrialisés – Etats-Unis en tête, mais aussi Grande Bretagne, Espagne, et plusieurs pays de l’Est européen – ont nourri leur croissance par le crédit. La crise financière de 2008 n’a fait, pour certain, qu’accroître encore une dette déjà gigantesque. 

Premier effet de la crise: les Etats, pour éviter de sombrer dans une longue récession, ont massivement investi dans la relance, aggravant fortement leurs dettes. La croissance que l’on voit poindre en 2010 est le fruit de cet effort gouvernemental. 

Malgré cet effort, l’augmentation du chômage n’a pu être évitée. Dans le même temps, le ralentissement économique érode les entrées fiscales. Autant de facteurs qui accablent encore les finances publiques. 

Enfin, plusieurs grands pays industrialisés ont dû venir en aide à des entreprises dont la faillite aurait provoqué un désastre économique. Les Etats prennent ainsi en charge des dettes provenant du secteur privé, qui viennent encore augmenter les leurs. Les industries bancaire et automobile en ont été les principales bénéficiaires. Et bien que cet argent soit remboursable à terme, les gouvernements n’en ont pas moins creusé leur déficit. 

■ De quoi a-t-on peur? 

Alors que la reprise économique pointe à l’horizon, la détérioration corollaire des finances publiques est devenue la nouvelle préoccupation des marchés financiers. Constatant des niveaux d’endettement exceptionnellement élevés, et des perspectives de croissance qui restent somme toute maigres dans les pays industrialisés, les emprunteurs, à travers les agences de notation, commencent à s’inquiéter de la capacité de remboursement de grands Etats. 

Il faut pourtant distinguer les problèmes de liquidités à court terme (ce qui s’est produit en Islande par exemple) et les problèmes structurels mettant en danger la capacité financière à long terme. 

Mais sans aller jusqu’à l’extrémité que serait une faillite nationale, un surendettement a déjà des effets négatifs: réduction des investissements publics, incapacité à faire face à des charges sociales grandissantes, etc. 

Et alors que des taux d’intérêts au plancher ont longtemps permis de financer la croissance à bas prix, les inquiétudes sur l’avenir font augmenter le prix de l’argent à long terme. Augmentant de fait le coût des déficits publics. 

A long terme, le vieillissement de la population est lui aussi un facteur aggravant. Comment faire face, avec une comptabilité nationale déjà surchargée, à ces dépenses dont l’augmentation est inéluctable? 

■ 2010, l’année où l’on parlera de déficit public? 

Certains pays font le choix de s’endetter encore (la France et son Grand emprunt) ou de creuser leur déficit (l’Allemagne, qui projette des allégements fiscaux), pariant que la croissance ainsi soutenue permettra de rembourser la dette. Un pari risqué, sachant que les taux de croissance européens, avec ou sans crise, sont relativement faibles. 

D’autres gouvernements en revanche, pour pouvoir faire face à leurs engagements hypertrophiés, recourront sans doute, et plus vite qu’ils n’auraient souhaité, à des plans d’austérité. Augmentation des impôts, réduction des prestations sociales, renoncement à des investissements en infrastructures, etc. Autant de mesures qui risquent de freiner une croissance encore fragile. 

Reste qu’en l’état, aucun pays n’aurait les moyens de réparer les conséquences d’une nouvelle crise financière. D’où l’enjeu que constitue la réglementation du secteur financier pour tous les pays qui y sont fortement exposés. 

La Grèce révèle la fragilité du système 

La nouvelle envolée des rendements des emprunts d’Etat grecs soulève une inquiétante hypothèse: le marché de la dette souveraine serait-il en train de se détraquer? 

Le dossier grec a certes connu quelques développements négatifs cette semaine. La presse a notamment rapporté qu’Athènes cherchait à vendre des obligations grecques à la Chine, ce que le gouvernement a par la suite démenti. La situation budgétaire du Portugal a également été dans le collimateur. 

Les facteurs fondamentaux ne peuvent cependant à eux seuls expliquer l’ampleur du mouvement de vente. Le rendement de l’emprunt d’Etat grec à 10 ans a bondi de 0,60 point de pourcentage cette semaine, pour atteindre 6,86%, et le coût de la protection contre le risque de défaut du pays a atteint le niveau record de 4,05 points de pourcentage jeudi. La Grèce vient pourtant de réaliser avec succès une adjudication de 8 milliards d’euros d’emprunts d’Etat à 5 ans, dont le carnet d’ordres a atteint 25 milliards d’euros, ce qui aurait dû apaiser les doutes quant à la capacité du pays à se financer, et permettre un rebond des obligations grecques. 

Les mouvements des rendements grecs interviennent sur des volumes relativement faibles, le nombre de transactions représentant environ un tiers seulement du niveau normal, selon des opérateurs. Les pressions vendeuses semblent résulter davantage de l’impossibilité pour certaines institutions de détenir des actifs volatils que d’un regain d’inquiétude au sujet des problèmes budgétaires de la Grèce

Bien que beaucoup considèrent le niveau atteint par les rendements grecs comme attrayant et que divers responsables de la zone euro aient qualifié d’irrationnelle la crainte d’un défaut de paiement de la Grèce, cette volatilité dissuade en effet les acheteurs potentiels. Le marché semble en outre interpréter à présent de façon négative toute nouvelle concernant la Grèce. 

Cette situation rappelle de précédentes perturbations des marchés du crédit, comme l’effondrement du compartiment des obligations sécurisées à l’automne 2007. Les spreads d’obligations présentant un risque très faible de défaut avaient alors fortement augmenté, même sur des volumes de vente réduits, car les banques ne pouvaient pas ou ne voulaient pas assumer le risque de la volatilité. Que cette situation semble à présent se reproduire sur le marché de la dette souveraine conduit à penser que le système financier reste extrêmement fragile – ce qui a de quoi inquiéter quand on sait que les banques centrales envisagent de commencer à retirer les mesures extraordinaires de soutien à la liquidité qu’elles avaient mises en place. 

La leçon que l’on peut tirer de la crise financière est que lorsque la liquidité disparaît d’un marché, il faut une intervention pour soutenir le système. Les déboires de la Grèce ne devraient pas atteindre ce stade. Mais si la volatilité perdure, d’autres pays dont la situation budgétaire suscite des doutes, comme le Portugal et l’Espagne, pourraient se retrouver dans la ligne de mire. 

Richard Barley, The Wall Street Journal jan10 

La Grèce réaffirme chercher hors d’Europe des acheteurs pour ses obligations 

Sur la sellette, Athènes essaie d’élargir au delà de l’Europe le cercle des investisseurs institutionnels intéressés par ses obligations, pour financer son imposante dette. 

(AFP) – La Grèce essaie d’élargir au delà de l’Europe le cercle des investisseurs institutionnels intéressés par ses obligations, pour financer sa dette, a réaffirmé le secrétaire d’Etat aux Finances, Philippos Sahinidis, dans un entretien à la télévision grecque Alter.
  

« Il y a beaucoup d’investisseurs institutionnels hors de l’Union européenne qui pourraient placer leur argent sur des obligations grecques, et nous voulons les informer », a affirmé le secrétaire d’Etat selon le texte de l’entretien publié dans la nuit par son ministère.
« Traditionnellement, ce sont surtout des investisseurs de l’UE, ou ceux représentés sur la place de Londres, qui achètent des obligations grecques. Nous, nous prenons l’initiative de nous adresser à d’autres investisseurs institutionnels », a ajouté M. Sahinidis
.
Mais il a mis en garde contre toute confusion entre cette option, à laquelle le gouvernement grec avait annoncé vouloir recourir dès décembre, et une prétendue négociation entre Athènes et Pékin en vue d’une vente de la dette grecque à l’Etat chinois.
Le ministère grec des Finances avait « catégoriquement » démenti mercredi des informations du Financial Times indiquant qu’Athènes avait sollicité Pékin en ce sens. La banque américaine Goldman Sachs, citée par le quotidien comme l’intermédiaire pour une telle transaction, avait également nié toute implication.
« Une telle négociation n’a jamais eu lieu, et elle n’est ni discutée ni envisagée », a réitéré M. Sahinidis.
Désavouée par les marchés et mise sous pression par ses partenaires pour avoir laissé déraper ses finances publiques, la Grèce doit mener en 2010 un programme d’emprunt de quelque 54 milliards d’euros.
L’ouverture du pays aux marchés américains et asiatiques doit être inaugurée « prochainement » par une émission obligataire en dollars, entre 1 et 1,5 milliard de dollars, avait indiqué la semaine dernière à l’AFP le directeur de l’Organisme de la gestion publique, Spyros Papanicolaou.
afp- 29/01/2010  

Les Grecs refusent d’être le bouc émissaire de l’Europe 

Par Stéphane Bussard, envoyé spécial à Athènes le temps 10 

Le gouvernement prévoit de supprimer quelque 90000 emplois 

Sur la place Sintagma, au centre d’Athènes, plusieurs centaines de manifestants brandissent des banderoles. Des tentes ont été installées. Sous forte pression internationale pour remettre en ordre ses finances publiques, le gouvernement du socialiste Georges Papandréou a déjà annoncé la couleur: plus de 200 organismes para-étatiques ont été passés au crible. Certains d’entre eux vont fusionner, d’autres tout simplement disparaître. L’exercice devrait permettre de supprimer quelque 90000 emplois et contribuer à réduire le déficit public de l’Etat de 12% à un peu moins de 9%. 

Vendredi, Dina Papadopoulou est venue de Salonique pour combattre le plan d’austérité du gouvernement. Ces prochaines semaines, des grèves du secteur public, le premier concerné par les réformes, vont sans doute se multiplier. A deux pas du parlement grec, cette mère de famille est furieuse: «Je veux retrouver mon emploi, c’est mon emploi. Mon salaire de 550 euros (800 francs), je l’utilise entièrement pour payer la dette de notre ménage. Sans cela, je ne sais pas comment on va s’en sortir.» Karanixas Panagiotis, 31 ans, a vu son contrat (privé) avec un organisme para-étatique se terminer vendredi. «La dernière fois qu’on a renouvelé mon contrat, on m’a prié de ne pas partir, car on avait besoin de moi. Aujourd’hui, on nous jette dans la rue. Je n’ai pas droit au chômage, ni à l’assurance maladie.» 

La crise financière et économique qui frappe la Grèce a créé un sentiment d’urgence. La majorité de la population n’est pas dupe. Elle se rend compte qu’il n’est plus possible de continuer comme avant. De nombreux Grecs vivent toutefois très mal les critiques acerbes contre leur pays. 

Pas de sortie de la zone euro 

Vice-président du gouvernement, Theorodos Pangalos ne cache pas son amertume: «La presse anglo-saxonne a ouvert les hostilités d’une manière qui nous sidère. Cela peut servir les intérêts des Britanniques qui n’ont jamais été très favorables à l’euro, mais aussi ceux des Américains qui voient l’euro comme un vrai concurrent du dollar.» Le numéro deux du gouvernement est conscient de la difficulté de remettre l’Etat sur les rails:  

«Le clientélisme pratiqué pendant des décennies a un prix: le budget de l’Etat offre une marge de manœuvre très limitée. 78% des dépenses publiques sont les salaires et pensions. Si vous ajoutez des dépenses militaires incontournables de 7% découlant de la menace potentielle turque, 85% du budget est intouchable.» 

 Conseiller du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, Loukas Tsoukalis tient lui aussi à nuancer: «C’est une absurdité de croire que le pays va sortir de l’euro. Ce serait un suicide collectif pour les Grecs et un désastre pour la zone euro. Ce scénario est imaginé dans la tête de hupppies de la City à Londres.» 

Les Grecs ont l’impression de faire office de bouc émissaire. Professeur d’économie à l’Athens University of economics and business, Konstantine Gatsios reconnaît la situation critique. 

 Athènes doit emprunter cette année entre 50 et 60 milliards d’euros pour financer sa dette. Mais il s’étonne qu’on fasse de son pays un exemple alors que l’économie grecque est moins puissante que les économies espagnole et italienne, qui sont toutes deux en grande difficulté et dont l’impact sur l’euro est beaucoup plus important. Le feu continu d’attaques révèle, a-t-on le sentiment, un agenda caché. Les Allemands auraient un intérêt dans la crise qui secoue la zone euro. Car celle-ci est susceptible d’affaiblir la monnaie unique et de favoriser les exportations allemandes. Directeur des archives historiques de la Banque de Grèce, Gerassimos Notaras pense même qu’en cherchant à affaiblir la Grèce, les Britanniques et les Américains cherchent à faire plier Athènes à leur vision de la politique étrangère par rapport à Chypre, l’Afghanistan ou l’Irak. 

Face aux pressions extérieures, Savas Robolis, directeur de l’Institut du travail de la Confédération hellénique des syndicats de travailleurs met en garde: «En Grèce, 14% des salariés sont des working poor (7% dans l’UE). 64% des 2,4 millions de retraités touchent moins de 600 euros par mois. Baisser les salaires et les pensions serait le chemin direct vers une grave crise sociale.»  

Le marché teste la crédibilité grecque 

Par Ram Etwareea le temps jan10 

Les investisseurs poussent le gouvernement à assainir les finances publiques 

Le marché fait mine de croire dans l’économie grecque. Pas sur celle qui est en déficit, endettée et gangrenée par la corruption, mais sur une économie qui serait bien gérée, qui ne vivrait pas au-dessus de ses moyens. Il demande à l’Etat d’agir, mais son intérêt est ailleurs. 

De toute évidence, le gouverneur de la Banque centrale Georges Provopoulos a saisi ce message. N’a-t-il pas déclaré vendredi que «le marché veut que la Grèce applique plus vite et avec beaucoup d’audace ses mesures de sortie de crise»? Il a ajouté: «Ce qui est un peu fâcheux, c’est que le marché obligataire fait pression sur nous de façon étouffante.» 

Il n’a pas si tort. Le marché obligataire ne boude pas la Grèce, la 27e économie mondiale. Mais il lui fait payer un prix fort. Pour preuve, les investisseurs se sont précipités lundi et ont acheté trois fois plus de bons que l’offre, mais à un rendement de 6,2%, soit trois fois plus que ce que rapportent les titres des Etats comparables. Pire, le gouvernement allemand a admis vendredi que des spéculateurs ont profité de la situation. 

La prochaine émission obligataire – le pays doit lever 54 milliards d’euros pour honorer ses engagements en 2010 – aura lieu en février. En attendant, le rendement des titres grecs poursuit son ascension. 

Le gouvernement veut donner l’impression de tenir bon. Il a refusé toute assistance du Fonds monétaire international tout comme il ne veut pas d’aide de l’Union européenne. Par contre, il maintient que sa feuille de route pour la sortie de crise est la bonne. «Il n’y a pas de plan B», n’a cessé de répéter le premier ministre. 

Membre de la zone euro, la Grèce a soumis son plan d’assainissement des finances publiques à la Commission européenne début janvier. Celle-ci rendrait service en se prononçant sur les propositions le plus tôt possible. Son verdict, s’il est positif, déjouer la spéculation dont se régale le marché. 

A moins que les investisseurs comptent sur un plan de sauvetage européen. Bruxelles a toujours démenti une telle éventualité, mais les rumeurs deviennent de plus en plus insistantes à ce propos. Que veulent les investisseurs, sinon l’assurance de toucher monnaies sonnantes et trébuchantes au moment venu? 

Malheureusement pour elle, mais aussi pour d’autres pays, le Portugal et l’Espagne par exemple, qui viennent de traverser une récession, la Grèce doit s’engager sur deux fronts contradictoires: d’une part sur la relance économique financée par le déficit ou par la dette. Et d’autre part, sur la nécessité d’assainir les finances publiques.  

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : L’insoutenable légèreté de l’argent public (cliquez sur le lien) 

  

 

3 réponses »

  1. on pourrait croire à une grande victoire alors qu’il n’en est rien. La Grèce va emprunter autour entre 7 et 10 milliards (25 miards c’est la demande mais elle ne sera pas servit à 100%)avec un spread de 375. Cela veut dire que les grecs vont payer un taux d’intérêts de presque 6% quand les Allemands ne paient que 2,3 soit 2,6 fois plus!

    Imaginez un peu que vous empruntiez, pour acheter une maison, à 10% quand votre voisin ne paie même pas 4%…vous ne seriez pas vert?

    Petite question Jean qu’est-ce que tu appelles un placement privé? Je n’ai jamais entendu ce terme concernant un emprunt public.

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