Asie hors émergents

Reaganomics à la sauce australienne : Quand liberalisme et monétarisme protègent les kangourous

Le beau temps et la déréglementation ont préservé l’Australie des déficits…..

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L’Australie fait partie des rares pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), comme la Corée du Sud ou la Pologne, qui n’ont pas basculé dans la récession.

Il est même la seule des économies avancées à avoir résisté à la crise. En novembre 2009, les experts de l’OCDE prévoyaient que son produit intérieur brut (PIB) serait en hausse de 0,8 % sur l’année, quand ils tablaient sur – 3,5 % pour le reste des pays concernés.

Il est question de revoir cette croissance à la hausse pour 2009 et pour 2010 – l’Australie pourrait approcher les + 3 %, au lieu des + 2,4 % annoncés. 

L’Australie est proportionnellement le pays le moins endetté, puisque sa dette rapportée au PIB est de 15,9 %, tandis que celle de la France atteint 84,5 % et celle de la Grèce, 114,9 %.

Son taux d’inflation est sage (1,6 %) et son chômage, raisonnable (5,7 %).

Ce n’est qu’en 2009 que le déficit de ses comptes publics est apparu et a atteint 4 % du PIB – celui de nombreux pays industrialisés dépasse les 10 %.

La banque centrale australienne a été la première, en novembre 2009, à remonter ses taux pour éviter un retour de l’inflation

Pour une part, l’Australie a eu de la chance. Située pas trop loin de l’Asie orientale, elle a profité du dynamisme de celle-ci et surtout de l’appétit de la Chine pour ses matières premières. Son charbon et son minerai de fer représentent le principal de ses exportations. Grâce à une météo redevenue normale, la superbe récolte de céréales et un cheptel en bonne forme lui ont permis de vendre à tout-va. 

Bon élève de l’OCDE 

D’un autre côté, c’est à elle-même que l’Australie doit sa remarquable résistance.

A partir de 1995, ses gouvernements – travaillistes comme libéral – ont conduit une politique de déréglementation et fait la chasse aux distorsions de concurrence, ce que salue le rapport de l’OCDE « Review of Regulatory Reform Australia 2010 », publié lundi 15 février

Ce rapport estime que cette politique a « contribué au bond spectaculaire de la productivité des années 1990 qui (…) a augmenté le PIB de l’Australie d’au moins 2,5 %, soit 20 milliards de dollars (australiens, soit 13,1 milliards d’euros) ».

 Commentant le document, Stéphane Jacobzone, économiste à l’OCDE, estime que « les Australiens ont passé à la paille de fer leurs réglementations fédérales et locales, par exemple afin de séparer la gestion et l’exploitation des infrastructures de transport ». 

« En fait, ajoute-t-il, ils ont conduit cette libéralisation de leur propre chef et de façon coordonnée, alors que la France se l’est vue demander par Bruxelles. Et quand ils ont dégagé des surplus, ils ne les ont pas dépensés, mais les ont utilisés pour se désendetter. » 

Le rapport conclut que les effets bénéfiques de ces réformes s’épuisent. Il préconise que l’Australie reparte de l’avant en supprimant notamment les incohérences entre les législations de l’Etat fédéral et celles des Etats fédérés. En très bon élève qu’il est, le gouvernement de Canberra a répondu, le jour même, qu’il était d’accord avec ces prescriptions. 

Alain Faujas LE MONDE | 16.02.10

COMMENTAIRE CQFD ,  La Bourse de Sydney a fait du bon travail. En un an, les sicav spécialisées ont gagné 82% en moyenne et sur 5 ans le rendement annuel moyen est de 9%.

L’une des raisons de ce succès est… la Chine et sa soif inextinguible en matières premières. Il était facile de deviner que l’Australie, gros producteur de matières premières de surcroît situé pas trop loin, allait en profiter. C’est ce qui s’est produit. Nombre d’actions de sociétés produisant des matières premières se sont littéralement envolées. De ce fait, la Bourse de Sydney est désormais correctement évaluée et non plus sous-évaluée. Mais elle reste intéressante.

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