Behaviorisme et Finance Comportementale

Indicateur de Marché : Consensus Isag Mars 2010

Selon le consensus de l’Association des stratégistes d’investissement de Genève, les prévisions à 12-mois parient sur des gains modestes de 5 à 10% sur les actions, et de 5 à 15% sur les matières premières. Les monnaies seraient appelées à de moins fortes variations, mais toujours avec un dollar plus fort, tandis que les obligations verraient leur taux augmenter de plus de 50 points de base, érodant fortement leur performance sur l’année. 

PLUS DE CONSENSUS EN SUIVANT : 

  

La majorité des stratégistes continue d’anticiper une reprise mondiale dans un contexte monétaire favorable, où les pays émergents tirent la croissance globale. La croissance de l’activité serait de l’ordre de 3% aux Etats-Unis, et ne s’accompagnerait que d’une modeste inflation. Les politiques monétaires resteraient pro cycliques. Cependant, la pérennité de la croissance au-delà de cette année ne fait pas l’unanimité. 

Robert J. Shiller : Une reprise durable ? (cliquez sur le lien) 

La vue la plus consensuelle porte sur les pays émergents comme locomotive du cycle mondial. Cet optimisme se reflète dans les perspectives financières positives sur les actions et matières premières. Après des cours soutenus en 2009 par la liquidité et la baisse des primes de risque, la majorité des stratégistes attend une amélioration des fondamentaux et reste positive sur les marchés. Elle constate déjà une spectaculaire reconstitution des bénéfices des entreprises. 

 Quelques thèmes fondamentaux communs émergent autour de changements structurels et de risques importants qui donneraient un caractère inhabituel à cette reprise. Sur l’origine de la croissance, d’aucuns contestent que la prise de pouvoir des pays émergents – Chine en tête – est structurelle. 

L’optimisme global est le plus souvent modéré par les conséquences des plans de relance: la fragilité des finances publiques, une défiance croissante sur les monnaies et une interrogation sur la pérennité de la croissance, une fois les aides épuisées. C’est pourquoi nombre de stratégistes distinguent la reprise actuelle des épisodes similaires traversés lors des 20 dernières années. Ces risques exigent une analyse plus fine. Par exemple, sur l’endettement public, celle-ci fait apparaître d’importantes interrogations sur le Royaume-Uni et surtout sur le Japon. 

Les paris communs d’allocation restent encore modestes et peu marqués. Les marchés sont jugés proches de leur prix d’équilibre, les opportunités liées à l’amélioration de la conjoncture seraient limitées et jouer dès aujourd’hui les changements structurels directement au niveau des classes d’actifs serait difficile

Commentaire : Marché Américain /Semaine 12 (cliquez sur le lien) 

C’est aussi la hausse des corrélations entre les actifs qui réduirait la pertinence des choix d’allocation. Par exemple la hausse du risque souverain brouille la frontière entre actions et obligations. Ou le facteur émergent qui relie étroitement actions et matières premières

Les principaux biais d’investissements reflètent ainsi des thèmes souvent déclinables sur plusieurs classes d’actifs. Par exemple, de nombreux participants recherchent une exposition sur les pays émergents: à travers des actions locales, indirectement sur des sociétés européennes exposées à ces marchés, via les matières premières, ou à la marge sur les devises de ces économies. De même, si d’aucuns croient au thème des ressources limitées face à un appétit mondial croissant, beaucoup évitent d’investir en direct et favorisent les actions du secteur minier ou agricole

Sans surprise, l’exposition à la gestion alternative reste d’actualité et se maintient dans les portefeuilles pour compenser l’absence de vue directionnelle

Pour contrer les risques identifiés plus haut, les solutions semblent minces. Seule la diversification vers l’or recueille les suffrages, en particulier pour se prémunir des risques monétaires. Le marché obligataire gouvernemental est boudé par la majorité, et ses vertus défensives ne font en outre pas l’unanimité. 

Enfin, les problèmes traditionnels de philosophie d’investissement se font plus pressants. Notamment, comment concilier pour les clients les implications d’une transformation graduelle qui va sans doute s’échelonner sur une décennie, avec des portefeuilles qui varient au jour le jour? 

Il reste que plusieurs participants ont des vues éloignées du consensus sur quelques points ou sur l’ensemble du scénario. Certains se détachent de la majorité et, soulignant la fragilité de la reprise et les risques de bulles sur les émergents, préfèrent garder des lignes importantes en liquidités pour des opportunités tactiques tout en diversifiant le risque de change  

Enfin, les problèmes traditionnels de philosophie d’investissement se font plus pressants. Notamment, comment concilier pour les clients les implications d’une transformation graduelle qui va sans doute s’échelonner sur une décennie, avec des portefeuilles qui varient au jour le jour? 

Il reste que plusieurs participants ont des vues éloignées du consensus sur quelques points ou sur l’ensemble du scénario. Certains se détachent de la majorité et, soulignant la fragilité de la reprise et les risques de bulles sur les émergents, préfèrent garder des lignes importantes en liquidités pour des opportunités tactiques tout en diversifiant le risque de change 

D’autres envisagent simplement un scénario d’ajustement plus brutal, et plaident pour la détention physique d’or. On notera également les arguments en faveur du crédit risqué (high yield), de zones encore peu reconnues comme l’Afrique ou simplement des allocations importantes dans la dette publique de bonne qualité dans un environnent de taux faibles et sans inflation. 

En bref, pour nombre de participants, la différentiation serait le maître mot et ferait une année 2010 avec plus «d’alpha que de bêta», en contraste avec 2009. Les choix se feraient davantage au sein des classes d’actifs qu’entre elles. 

Par Association des stratégistesd’investissement de Genève ISAG, info@isa-gva.org 

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : isag_consensus_mars en détails (cliquez sur le lien)

CONSENSUS PRECEDENT : Indicateur de Marché : Consensus ISAG février 2010 (cliquez sur le lien)

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