Financial Times

Stress Test European Banksters : La presse européenne réagit aux stress tests

Stress Test European Banksters :  La presse européenne réagit aux stress tests

 Charlie Chaplin par Truus, Bob & Jan too! //  

Seules sept banques européennes sur 91 ont échoué aux tests de résistance de l’Union européenne et seront contraintes de se recapitaliser, selon les résultats de cette « opération vérité(mensonge) » publiés vendredi.

Pour la presse britannique de samedi, le taux de réussite de 92% confirme paradoxalement la crainte de beaucoup : les « stress tests » étaient trop complaisants puisqu’aux Etats-Unis, seules 52% des banques avaient réussi les tests décidés après la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008.

Dans les journaux des pays de la zone euro, les commentaires sont beaucoup plus positifs.

PLUS DE BANKSTERISME EN SUIVANT :

LE MONDE (FRANCE)

« Tardifs, incomplets et complaisants .. Les bons résultats des tests de résistance des grandes banques européennes (..) sont à peine publiés qu’ils suscitent déjà la critique.

« (..) N’en déplaise aux esprits chagrins, il existe une explication simple et probante à ce large succès collectif. Les tests européens ont été conduits en juin 2010 sur des banques qui ont déjà traversé une crise et dont les plus faibles ont été recapitalisées. Aux Etats-Unis, les épreuves avaient été décidées juste après la faillite de Lehman (..) et avant toute recapitalisation. L’idée qu’il devrait y avoir un taux d’échec important en Europe est donc inepte.

« Dès lors, il n’est pas interdit de se réjouir de l’exercice de transparence inédit que vient de réaliser l’Union européenne. (..) Il reste à voir quel accueil réserveront les marchés ».

THE TIMES (ROYAUME-UNI)

« Ceux qui attendaient un film d’horreur étaient mal informés. Le but du jeu, depuis le début, était de calmer les craintes du marché, pas de les aggraver (..) Le risque, toutefois, c’est que ces résultats si bénins perdent toute crédibilité. (..) Et l’exercice ne fera rien pour aider les plus faibles des banques européennes à faire face à une tempête financière soudaine ou un hiver économique prolongé. Croisons les doigts et espérons qu’elles ne connaîtront ni l’une ni l’autre. »

NRC HANDELSBLAD (PAYS-BAS)

« La défiance va-t-elle disparaître ? Pas totalement. Contrairement aux stress tests subis par les 19 principales banques américaines au printemps 2009, tous les détails des scénarios financiers et économiques retenus pour le test en Europe n’ont pas été rendus publics. Les paramètres les plus importants sont maintenant connus, mais un certain flou demeure. L’impression pourrait persister que certains établissements ont réussi parce que les tests n’étaient pas assez sévères.

IL SOLE 24 ORE (ITALY)

« Plus que la solidité des institutions, c’est la crédibilité des banques centrales qui était en jeu. Franchement, personne n’attendait l’annonce vendredi à 18h00 de nouvelles catastrophiques (..) Le résultat de cette opération est donc modeste. »

FINANCIAL TIMES, LEX COLUMN (ROYAUME-UNI)

« Des prix pour presque tout le monde. Tel fut le résultat, vendredi, de cette opération menée dans le secret et la précipitation, et finalement peu convaincante (..) En évaluant seulement le portefeuille de trading des établissements, le CEBS a ignoré le talon d’Achille du secteur bancaire européen : son exposition à la dette souveraine. Les régulateurs sont partis du principe qu’il n’y avait pas de risque de défaut souverain en Europe, ce qui est soit téméraire soit idiot au vu de la crise de la dette de l’Eurozone. Les craintes sur la santé du secteur bancaire européen ont contribué à la récente volatilité des marchés. Il est peu probable que les résultats des stress tests changent la donne. »

IL MESSAGERO (ITALIE)

« Notre système bancaire a toujours été commercial, en ce sens qu’il vise à rapprocher les individus et les entreprises pour déposer et recevoir de l’argent. Avant la crise, ce modèle était jugé dépassé et incapable d’évoluer vers l’ingéniérie financière symbolisée par des termes anglais sophistiqués (futures, options, swaps). La crise a montré que c’était un modèle gagnant et, grâce à Passera, Profumo, Mussaru, Saviotti, l’Italie est en position de concourir en Europe. Avec la tête haute. »

THE DAILY TELEGRAPH (ROYAUME-UNI)

« Les critères retenus pour ces stress tests ne semblent pas très stressants, le scénario du pire semblant loin du pire que beaucoup sur le marché ont pu craindre ces derniers mois. Le scénario imaginé par les eurocrates ne comportait même pas de défaut sur la dette souveraine (..) On verra lundi si les marchés voient dans ces tests autre chose qu’un simple exercice de relations publiques ».

EL MUNDO (ESPAGNE)

« L’Espagne a été le seul pays à faire preuve d’une transparence totale sur toutes ses banques et caisses d’épargne, et cela devrait contribuer à rétablir la confiance des investisseurs et à améliorer les conditions de refinancement de la dette.

« Le système financier espagnol a passé le test à 95% alors que d’autres pays ne s’y sont prêtés qu’à 50%, laissant de côté les petites institutions qui pourraient poser problème. »

DE TELEGRAAF (PAYS-BAS)

« Ces résultats semblent bons de prime abord, mais ce n’est pas une garantie pour l’avenir. Si la crise nous a appris quelque chose, c’est bien que l’adversité peut venir vite et fort, et dans des domaines qui n’avaient pas du tout été anticipés. »

DIE WELT (ALLEMAGNE)

« Le faible taux d’échec rassurera peut-être les investisseurs sur le court terme, mais il ne dissipera certainement pas les inquiétudes sur les banques européennes à plus long terme ».

KERDOS (GRECE)

« Les tests de résistance (..) dans les pires conditions imaginables ont montré que le système bancaire grec est suffisamment solide pour remplir ses obligations. Voilà qui décevra ceux qui, le coeur léger ou dans une intention spéculative, ont répandu des rumeurs sur des difficultés supposées voire même un éventuel défaut ».

source reuters juil10

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