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Les marchés haussiers du siècle dernier

Les marchés haussiers du siècle dernier

Si le siècle passé a été traversé par trois marchés baissiers majeurs, c’est probablement qu’il y eut aussi trois marchés haussiers aussi importants. Et de fait. Les observateurs les plus expérimentés sur le sujet s’accordent à l’affirmer: trois cycles haussiers ont bien marqué les années 1900.

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Le thème de la révolution automobile a été plus profitable aux investisseurs que celui de la révolution technologique. Wall Street a offert un return annuel supérieur sous son «règne».

Bien sûr, tout en étant conscients que les doigts d’une main sont loin de suffire à compter tous les marchés haussiers qui ont émaillé le siècle passé, en n’en comptabilisant que trois, les analystes retiennent en réalité exclusivement ceux qui ont marqué les esprits des investisseurs par leur longue durée et l’ampleur de la progression des indices boursiers. On parle dans ce cas de « marchés haussiers séculaires ».

Les autres marchés haussiers sont pour leur part qualifiés de « cycliques ». Ils répondent par exemple au phénomène de reprise technique après une période de fort recul des cours. Le plus récent d’entre eux, est celui qui a démarré en mars 2009, et qui a perdu de sa vitalité au début de cette année.

« Ce qui caractérise le marché haussier séculaire d’une tendance haussière cyclique, c’est qu’il dure entre 10 et 20 ans », précise Guy Wagner, économiste auprès de la Banque de Luxembourg. « Il est généralement suivi, précise-t-il, de marchés ‘range-bound’ séculaires, c’est-à-dire de marchés qualifiés de ‘baissiers’, qui évoluent un certain temps à l’intérieur d’une bande de fluctuation et au terme desquels la performance pour un indice est d’ordinaire nulle, entre le moment de son entrée dans ce type de marché et celui de sa sortie ».

Considérations estivales par Guy Wagner (cliquez sur le lien)

Return de 10 à 17% par an

On l’a dit, au cours des 100 dernières années, on a connu trois hausses séculaires. La première s’est étendue entre 1922 et 1929. La deuxième s’est déroulée entre 1950 et 1966, tandis que la troisième s’est passée entre 1982 et le tout début de l’année 2000. Leur duration s’est donc élevée, si on calcule bien, à respectivement 7 ans, 16 ans et 18 ans.

Pour la première période, celle qui a démarré en 1922, sa courte « existence » amène certains à ne pas la considérer comme un marché haussier séculaire. Mais les gains moyens engrangés par le Dow Jones, et qui se sont montés à 17,2% par an, permettent de la qualifier ainsi.

Le marché haussier du milieu du siècle passé a, de son côté, permis au Dow Jones de grimper en moyenne de 10,6% par an, et celui qui a démarré en 1982, de 15,3% par an. Ce dernier succédait à un marché « range-bound » qui avait démarré en 1966 et duré donc 15 ans.

En dépit des récessions

Les marchés haussiers séculaires surgissent en général peu de temps à la fin d’une période de récession. Celui de 1922 à Wall Street était survenu quelques mois après la période récessive qui s’était étirée de janvier 1920 à juillet 1921 aux Etats-Unis, selon les données fournies par les économistes du bureau officiel américain NBER (National Bureau of Economic Research). Le deuxième, celui de 1950-1966, avait suivi la récession qui avait duré 11 mois, entre novembre 1948 et octobre 1949. Le troisième enfin était apparu après la récession qui a affecté les économies entre juillet 1981 et novembre 1982.

Autant le préciser, la fin d’une récession ne donne pas nécessairement naissance à un marché haussier séculaire. Pas plus que la survenance d’une récession n’entraîne automatiquement la fin d’un tel marché.

Les trois marchés haussiers séculaires, qui ont totalisé ensemble une quarantaine d’années au cours du siècle précédent, ont été traversés par 6 récessions. La plus longue d’entre elles a été celle d’octobre 1926 à novembre 1927 (13 mois). La récession qui s’est étendue entre juillet 1990 et mars 1991 n’a pas mis un terme à la tendance haussière séculaire des Bourses entre 1982 et début 2000.

Pour Guy Wagner, « une récession ne remet pas à coup sûr en question une tendance haussière à long terme. Tout au plus, elle peut l’interrompre temporairement ».

L’environnement rêvé

« Dans un marché structurellement haussier, avance encore Guy Wagner, on a des valorisations d’actions faibles au départ. C’est-à-dire que les ratios bénéfices par action (P/E) se situent en moyenne entre 6 et 10 seulement, contre une moyenne à long terme de 15. Les profits que réalisent les sociétés se remettent à progresser, en même temps que les multiples de valorisation en Bourse. Et, last but not least, on se trouve aussi dans un environnement de baisse des taux d’intérêt ».

Si l’on ajoute à cette conjonction d’éléments, l’existence d’un thème économique dominant, l’on peut penser dès lors que nous nous trouvons dans un environnement propice à l’apparition d’un marché haussier séculaire. L’automobile -le thème le plus profitable du siècle- avait constitué cette thématique dominante qui avait rendu les investisseurs optimistes dans les années 1920. En 1950, l’électronique avait pris le relais, et la technologie à la fin des années 1990, après celui de la lutte contre l’inflation au début des années 1980.

Le  marchés haussiers, initié en mars 2009 peutIL  être considéré comme « séculaire »?.

A l’énumération des conditions pour qu’il en soit ainsi, l’on peut déjà se faire sa petite idée… « Attention cependant, prévient encore Guy Wagner, il est difficile, lorsqu’un marché haussier débute, d’affirmer s’il sera séculaire ou non ».

source echo juil10

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