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L’or dans un cycle haussier qui peut durer 17 ans!

L’or dans un cycle haussier qui peut durer 17 ans!

Ce cycle ayant démarré en 2001, le métal jaune aurait encore de belles années devant lui.

Si la part dévolue à l’or dans votre portefeuille vous sourit, c’est qu’il est à peu près certain que celle réservée aux actions ne vous comble pas de bonheur. Le contraire peut aussi se vérifier. En d’autres termes, le métal jaune a tendance à évoluer en sens inverse à celui des marchés boursiers.

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Dans les années 1970 déjà

Alors que les Bourses sont actuellement enclavées dans un marché baissier, l’or évolue pour sa part dans un canal haussier. Ce phénomène avait déjà été observé dans les années 1970.

Dopé par les fortes pressions inflationnistes qui avaient suivi le choc pétrolier de 1973 et lourdement affecté les marchés d’actions, le métal jaune avait été propulsé à des niveaux record.

En janvier 1981 – soit à quelques mois du début de la remontée durable des Bourses-, il s’était hissé à un niveau jamais atteint précédemment de 850 dollars l’once (+/- 31g  d’or), avant  d’amorcer par la suite une longue période de baisse entre 1981 et 2001.

Des obligations plutôt que de l’or

Aujourd’hui, le prix de l’or caracole de nouveau à des sommets historiques. Le 21 juin dernier, il était monté jusqu’à 1.260 dollars.

A la vue de ces niveaux vertigineux, les responsables de nos banques centrales occidentales, y compris de la nôtre, peuvent bien avoir quelques remords pour s’être délestés, aux alentours des années 2000 d’une partie de leurs stocks à des prix plutôt dérisoires, le plus  souvent inférieurs à 300 dollars l’once !

Le métal jaune souffrait à la fin des années 1990 de l’idée, entre autres, qu’il avait perdu son statut de valeur refuge, et ne représentait plus qu’une matière première parmi d’autres.  Se ralliant à ce sentiment, les banquiers centraux de l’époque estimaient en outre qu’il était plus intéressant d’investir dans des obligations considérées comme un produit financier plus rémunérateur, que dans l’or. Comble de malchance, les obligations, celles en tous les cas  émises par les Etats du  Sud de la zone euro, sont source de tracas depuis quelques mois pour leurs détenteurs. Et ont, qui plus est, contribué à renforcer la hausse des cours de l’or.

Les ingrédients du marché haussier

La hausse des cours de l’or  n’est pas un phénomène tout récent. Elle a débuté en 2001, soit peu après l’éclatement de la bulle des valeurs technologiques qui a conduit les Bourses dans ce qui apparaît de plus en plus, aujourd’hui dans des marchés baissiers de long terme (séculaires). Plusieurs facteurs ont contribué à  replacer le métal fin sur une tendance haussière.  

Outre la crise de défiance dans le chef des investisseurs échaudés par la chute des valeurs internet, le « Central Bank Gold Agreement » conclu à la fin des années 1990 a été un de ces facteurs positifs pour les cours du métal précieux. 

Cet accord « quinquennal », signé par les principales banques centrales des pays industrialisés et toujours en cours actuellement, vise à limiter leurs ventes d’or. Dans le cadre de cet accord, 420 tonnes d’or avaient été cédés entre 1999 et 2007. En 2008, ces ventes étaient tombées  à 358 tonnes et, l’an passé, à 157 tonnes.   

Les banques centrales des pays industrialisés accordent désormais -un peu- moins d’intérêt au métal jaune. En revanche celles des régions émergentes, la Chine et l’Inde en tête, en sont de plus en plus friandes.

Au printemps dernier, on apprenait que la Chine était devenue le sixième plus gros détenteur d’or au monde, après les USA, l’Allemagne, l’Italie, la France et la Suisse. Les coffres de la Banque centrale de Chine renferment à ce jour 33,89 millions d’onces (soit 1.054 tonnes d’or).

C’est 75% de plus qu’il y a un an. Néanmoins, les stocks chinois ne sont que 4,6 fois plus élevés que ceux de la Banque nationale de Belgique, et ne représentent même pas 15% de ceux détenus par les USA (261,49 millions)  

Les banques centrales des régions émergentes sont loin d’être le principal catalyseur de la hausse des cours de l’or au cours des derniers mois. C’est plutôt la joaillerie, qui absorbe près de 60% de la production mondiale, qui assume ce rôle.

Dans ce secteur d’activité, l’essentiel de la croissance (+75% au deuxième trimestre) de la demande est également assurée par les pays comme l’Inde -surtout-, et la Chine. Selon le Conseil mondial de l’or (WGC), la demande chinoise pour cette matière devrait doubler, en termes de tonnage, dans les dix années à venir. 

En 2009, la consommation chinoise s’était élevée à quelque 14 milliards de USD, représentant l’équivalent de 11% de la demande d’or mondiale. Précisons encore qu’en 2008, l’Inde, l’Italie, la Turquie, les USA et la Chine constituaient ensemble entre 50 et 60% de la demande mondiale.  

La demande pour le métal précieux augmente dans le monde. Mais l’offre des groupes aurifères, qui n’arrivent pas à accroître leur production (2,6 millions de tonnes entre avril 2009 et mars 2010), ne la satisfait pas suffisamment.

Selon certains stratégistes, ce déséquilibre persistera quelques années encore. Ce qui devrait continuer à mettre sous tension les cours du métal jaune, bien que l’activité recyclage de l’or -qui a représenté l’équivalent de 54% de la production minière ces douze derniers mois!- de l’or tend à atténuer cette conséquence. 

D’autres facteurs exercent aussi des pressions à la hausse sur les prix de l’once d’or. Parmi eux, on citera encore l’environnement actuel de taux d’intérêt réels négatifs, qui peut inciter les investisseurs à déserter les marchés d’obligations et à se diriger vers l’or.

C’est ce qu’affirme Léonard Sartoni, expert suisse sur les marchés de l’or (edouardvalys.com). Sartoni ne manque pas de rappeler que nous sommes entrés en 2001 dans un cycle de hausse pour les matières premières, et de baisse pour les actions. Et qu’en moyenne, un tel cycle dure 17 ans. 

source echo juil10

EN COMPLEMENT : La valeur réelle de l’or (cliquez sur le lien)

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