Barron's

Les dés sont pipés par Alan Abelson

Les dés sont pipés par Alan Abelson   

 

Les investisseurs semblent prêt à siffler au cimetière….

PLUS DABELSON EN SUIVANT :

 UN BRAVE TYPE POLONAIS VIVANT EN ALLEMAGNE est allé chez le médecin, a rapporté la BBC la semaine dernière, se plaignant de ce qu’il croyait être un kyste au niveau de son cuir chevelu et qui s’est avéré être une balle de calibre 22 logée à l’arrière de sa tête. La balle n’avait heureusement pas pénétré dans son crâne et elle a été dûment enlevée. 

Les gens sont aveugles par les temps qui courent , bien sûr, mais c’est censé s’être déroulé en 2004 ou 2005. En d’autres termes, ce pauvre garçon avait la balle dans la tête depuis cinq ou six ans. Victime, apparemment, d’une balle perdue tirée lors de la célébration du Nouvel An à minuit, l’homme a affirmé qu’il était trop ivre pour être conscient d’avoir reçu une balle dans la tête, mais qu’ il se sentait comme s’il avait reçu un coup à sa caboche. Alors comment se fait-il qu’il ait attendu tout ce temps pour faire quelque chose? 

Il a expliqué à la police que, bien qu’il se soit souvenu avoir eu la tête endolorie, « il n’était pas vraiment du style à aller chez le médecin. » Nous ne pouvons que conclure que non seulement il est doté d’un grain de dureté remarquable, mais qu’il doit avoirégalement avoir un coiffeur malvoyant. Ou, c’est peut-être la dernière mode en Allemagne de se promener avec une balle dans votre cuir chevelu. 

Pour Albert Edwards de la Société Générale, qui raconte cet incident dans son dernier discours fulminant du marché, l’inconscience du garçon est semblable à la joyeuse insouciance des investisseurs actions à la perspective de l’économie mondiale sombrant dans la récession, accompagnée d’une autre jambe baissière dans un marché baissier. « La grande majorité de l’industrie d’investissement», s’exclame-t-il : « ne parvient pas à comprendre que nous sommes enfermés dans un marché baissier structurel » qui est sur le point d’entrer dans sa «phase finale, encore plus sanglante. »

 Albert Edwards : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » (cliquez sur le lien)

Albert répète sa conviction maintes fois exprimée que le marché baissier ne se terminera pas jusqu’à ce que les actions ne deviennent à vil prix, et le S & P 500 à environ 600 points en dessous de son prix actuel de 1050 , et, tout aussi important,  » le dégout dans les actions comme la classe d’actifs s’accroche dans l’air comme le brouillard. «  

Il soutient que l’évaluation excessive est particulièrement vrai dans notre marché américain , mais prévient que cela touche d’autres marchés un peu partout, et que même ceux qui sont moins richement évalué, n’échapperont pas à la fureur du Bear market qui fait rage. Nous pensons que nous sommes conservateurs en caractérisant son pressentiment comme une prévision non optimiste. Toutefois, sa prédiction de 450 sur le S & P 500 semble être une dévaluation un peu excessive. 

Mais nous appuyons son idée sur le fait que le signe le plus sûr que l’on aura atteint un vrai fond sera lorsque les investisseurs deviendront en masse réellement pessimistes sur les actions, comme ils l’étaient, comme nous aimons à le rappeler, à la fin du grand marché baissier de 1973-1974.

 Un tel désenchantement complet manquait à la suite de l’effondrement des dot-com et de l’effondrement 2008-début ’09, malgré les énormes dégâts causé par ces deux fâcheux épisodes sur la valeur net des investisseurs. L’enthousiasme pour les actions a été temporairement refroidi, mais demeure  loin d’être éteint. Comme première pièce à conviction, nous vous proposons le vibrant rallye de 80% depuis les profondeurs de l’an dernier. 

Cependant, nous ne pensons pas que les investisseurs ont été aussi comateux que le suggère Albert. D’une part, il y a eu une sorte de ruée hors des actions dans les obligations dans une recherche désespérée du rendement dans un environnement de taux d’intérêt zéro. Dans le processus, les obligations gouvernementales ont gagné un formidable 1,8% dans ce mois fade, tandis que le Dow a perdu 3%.

Les discussions vides de sens sur la bulle des Obligations ? (cliquez sur le lien) 

Mais le plus important, les investisseurs individuels se sentent, comme Alan Newman de chez Crosscurrents le dit, «les dés sont pipés, le jeu est truqué contre eux. » Et ils se sentent comme ça parce qu’il l’est. Comme Alan se lamente: «Le public s’est fait entuber par Wall Street, la SEC, les Hedge Funds orientés à court terme et maintenant par le trading à haute fréquence. »

Le marché que tout le monde connaissait, dit-il, a disparu, et à sa place on a une arène dans laquelle le long terme, non seulement ne compte pas, mais il n’existe pas.

Marchés : La tyrannie du court terme (cliquez sur le lien)

En effet, nous soupçonnons que la métamorphose du marché d’échanges en casino est la racine de la désaffection des investisseurs individuels. Et la vertu singulière – si c’est le mot -de l’effondrement ultime auquel Albert Edwards aspire consisterait à assainir l’air, restaurerait au long terme sa juste place dans le carquois de l’investissement et, éventuellement, rétablirait la confiance de Mr et Mme tout le monde  » sur le marché boursier.

Thomas « dissident » Hoenig/Fed : «I wish free money was really free money». (cliquez sur le lien)

Avons-nous entendu quelqu’un dire, « Tu peux toujours rêver »? 

NOTRE PERSPECTIVE PLUTÔT MORNE POUR LES ACTIONS n’est en rien diminuée par le “rebond du chat mort” de vendredi, inspiré par cet amateur de chat mort, Ben Bernanke. S’exprimant lors de la réunion annuelle de la banque centrale à Jackson Hole, Wyoming, M. Bernanke a donné un exemple éloquent de la célèbre blague de Harry Truman sur la façon dont il aimerait trouver un économiste manchot car chaque fois qu’il demandait un avis à ses conseillers économiques, ils lui répondaient toujours “d’une part…d’autre part”. » (En anglais, on one hand… on the other hand.) 

Nous avons étudié de près le texte de son discours, toutes les 19 pages, et nous devons admettre que c’était tout à fait compréhensible, parfait contraste des murmures parfois indéchiffrables d’Alan Greenspan. Et à son crédit, M. Bernanke a reconnu que la reprise est à peine ce qu’elle pourrait être. Hélas, quand est venu le moment de partager avec nous son plan pour une reprise plus rapide, plus soutenable, il est revenu au bon vieux p’t’être bien que oui p’t’être bien que non. 

La Fed complètement perdue par Yves de Kerdrel (cliquez sur le lien)

Quoique qu’on pense que devrait-être la reprise il nous semble qu’il y a, de toute façon, un urgent besoin de réanimation. Soit M. Bernanke n’a pas vraiment d’emprise sur l’état lamentable de l’économie, ce qui est douteux, ou bien il ne sait pas quoi faire à ce sujet, ce qui est franchement décourageant. 

La Fed ne résoudra pas les problèmes économiques des USA par Gerald O’Driscoll (cliquez sur le lien)

Ce que Wall Street a saisi comme prétexte pour un rallye tard dans la soirée de Vendredi après la le gros mouvement baissier  du marché plus tôt dans la semaine, a été l’argumentation du président sur ce que la Fed pourrait faire en termes d’assouplissement monétaire si l’économie continuait à glisser. Il a énuméré trois possibilités: une reprise de l’assouplissement quantitatif dite (QE, pour utiliser le jargon de Wall Street ), ce qui implique de nouveaux achats de titres à plus long terme ; la réduction du taux d’intérêt sur les réserves des banques que détient la Fed, et la modification de la déclaration délivrée après la réunion fédérale de l’Open Market Committee pour rassurer les investisseurs sur le fait que les taux ne remonteraient pas de leur vivant.

 Jouer sur l’intérêt sur les réserves bancaires et les joyeuses discussions sur les bla-bla de la réunion post-FOMC semblent d’assez maigres antidotes pour ce qui inquiète l’économie. Donc, cela réduit le nombre de solutions au seul  recours au QE et la preuve que si  cela a eu un impact réel et necessaire à court terme par le passé et celui ci  est au mieux bien plus  faible par le présent . Ce qui suggère, nous en avons bien peur, que la Fed soit à cours de balles réelles. 

La Fed crée de la monnaie mais pas la confiance

O.K., alors pourquoi le rallye boursier? Nous diriez-vous. 

 » LA MARGINALISATION de l’investisseur individuel» est le titre d’un article d’ Harald Malmgren et Stys Mark rédigé pour l’édition d’été du magazine International Economy. M. Malmgren dirige l’éponyme Malmgren Global, qui conseille les institutions financières, les fonds souverains et une série de gouvernements et de banques centrales du monde entier. M. Stys est Chief Investment Officer de Bluemont Capital. 

Nous ne connaissons personnellement aucun de ces messieurs, mais Malmgren a eu la gentillesse de nous envoyer un e-mail et une copie de leur article, qui a pour sous-titre jazzy « l’histoire internes des flash crashs, le risque systémique et la chute de l’investissement de valeur. «  

C’est un excellent travail d’analyse du « High Frequency Trading » et le reste de l’équipage algorithmiques et la description de leurs sinistres effets, et nous vous recommandons fortement de tenter de mettre la main sur un exemplaire du magazine. En l’occurrence, leur thème est en plein accord avec notre riff ci-dessus sur ce qui essentiellement dévore l’investisseur individuel et sur ce qui ne va pas sur le marché. 

Dans sa lettre d’accompagnement, Malmgren décrit les recherches approfondies que lui et Stys ont effectué sur la haute fréquence (HFT, pour faire court). Ils ont remis en doute les opérateurs HFT sur tout, de leur financement à la façon dont ils interagissent avec les grandes maisons financières et pourquoi ils étaient impatients d’atteindre une taille mondiale. 

Le HFT, notent Malmgren et Stys, se concentre uniquement sur la vitesse d’accélération et le volume afin de maximiser des gains minuscules. Et ils affirment: « Les stratégies d’investissement basées sur les principes fondamentaux ont été balayées par des algorithmes de haute fréquence chassant les défaillances dans les prix quotidiens et les possibilités de super arbitrage. » 

En conséquence, les opérateurs individuels, relèvent-ils, sont confrontés à des forces axées totalement sur le momentum n’ayant rien à voir avec la performance des entreprises. Un juste prix « peut exister, mais les » opérateurs de haute fréquence ne cherchent pas le juste prix, ils se concentrent uniquement sur le profit immédiat. «  

Et, Malmgren et Stys, ajoutent «malheureusement, l’interaction des opérateurs à haute fréquence avec des algorithmes informatisés sur les grandes capitalisations financières offrent des opportunités pour les manipulations de marché pratiquement indétectable. 

Ils font remarquer que «dans un environnement où la marge et la vitesse des mouvements de prix montent de plus en plus, les évaluations fondamentales d’une société semble être de plus en plus arbitraire, sans la capacité de distinguer l’accélération du mouvement des prix de valeur réelle. » 

Malmgren observe que les HFT offrent une illusion de liquidité quasi-illimitée, la liquidité qui peut disparaître brusquement si quelques plates-formes HFT prennent une pause. Implicite, dit-il, c’est le «risque systémique mammouth. »

 le « Flash Crash » du 6 mai à Wall Street pourrait se reproduire n’importe quand (cliquez sur le lien)

Et puisque les traders à haute fréquence sont devenus les teneurs et les brasseurs dominants des marchés, leur capacité pour changer et tout vendre, signifie qu’une correction du marché pourrait aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin que ne l’imagine Wall Street… 

 Source : Article d’Alan Abelson | BARRON’S/ Traduction par : Melvine en Action aout10 http://www.melvineenaction.com/


FAITES UN DON SOUTENEZ CE BLOG

 
Paiement sécurisé par PAYPAL  
  
 

4 réponses »

Laisser un commentaire