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Immobilier :L’activité immobilière décline à l’échelle mondiale alors que l’incertitude économique s’accroît, selon Études économiques Scotia

L’activité immobilière décline à l’échelle mondiale alors que l’incertitude économique s’accroît, selon Études économiques Scotia

Après avoir montré quelques signes encourageants de reprise l’an dernier, les marchés de l’immobilier résidentiel s’essoufflent dans la plupart des pays développés et perdent même du terrain dans certains cas, selon le plus récent rapport Tendances immobilières mondiales publié aujourd’hui par Études économiques Scotia

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« L’inquiétude croissante quant aux perspectives économiques mondiales, jumelée à la hausse des prix des aliments et de l’essence ainsi qu’au taux de chômage toujours élevé, empêche les acheteurs potentiels de passer à l’action malgré une politique monétaire très accommodante », indique Adrienne Warren, économiste principale et spécialiste du secteur immobilier, Études économiques Scotia. « Une offre excédentaire persistante et le resserrement des conditions de crédit intensifient les pressions à la baisse sur les ventes et les prix dans nombre de marchés du monde. »

« Une amélioration marquée de l’accessibilité au logement, particulièrement dans les régions touchées par d’importantes baisses des évaluations au cours des dernières années, permettra éventuellement de stabiliser le seuil minimum des prix et favorisera un relèvement graduel du secteur », ajoute Mme Warren. « Pour le moment, cependant, le processus de correction de la démesure qui caractérise les finances publiques et la situation financière des ménages laisse entrevoir, dans les pays développés fortement endettés, une période prolongée de croissance économique inférieure à la moyenne qui aura pour effet de limiter les emprunts et les dépenses des ménages. Des conditions de prêt généralement plus prudentes freineront également la reprise. »

Le boom immobilier apparemment à toute épreuve de l’Australie s’est essoufflé au cours des derniers mois. Bien que profitant d’une forte croissance économique et d’un faible taux de chômage, l’accessibilité au logement qui était déjà très tendue dans ce pays souffre du prix record des maisons et d’une série de hausses des taux d’intérêt décrétées par la Banque de réserve australienne (RBA). Au premier trimestre, les prix moyens des maisons étaient stables par rapport à il y a un an et en baisse de 3,5 % en tenant compte de l’inflation. Bien que la RBA ait reporté de nouvelles hausses de taux pour le moment, une éventuelle reprise du resserrement monétaire aura pour effet d’assombrir davantage les perspectives du secteur de l’habitation.

Au Canada, les prix réels ont augmenté au cours du premier trimestre de 2011 et, en tenant compte de l’inflation, le prix moyen des maisons a progressé de 5 % sur douze mois au premier trimestre. La moyenne nationale est toutefois faussée par le nombre élevé de ventes, notamment à des acheteurs étrangers, de propriétés de grande valeur dans la région du grand Vancouver. Exception faite de Vancouver, le prix moyen des maisons n’a augmenté que de 1 % sur douze mois au premier trimestre, ce qui cadre mieux avec l’équilibre qui caractérise le marché national.

« Bien qu’elles soient inférieures à la progression record observée au plus fort du boom des années 2005 à 2007, les ventes de maisons au Canada sont soutenues par le rythme stable de la création d’emplois et les frais d’emprunt encore intéressants », mentionne Mme Warren. « L’offre relativement serrée accroît les pressions sur les prix dans plusieurs villes. Néanmoins, le prix élevé des maisons, le durcissement des règles sur le financement hypothécaire qui sont entrées en vigueur à la mi-mars et la tendance à la hausse des prêts hypothécaires à taux fixe semblent avoir réduit légèrement la demande, plus particulièrement parmi les acheteurs d’une première maison. Nous prévoyons que les volumes de vente et les prix moyens seront relativement stables pendant le second semestre de l’année. »

En Europe, les marchés de l’immobilier du Royaume-Uni ont également accusé un recul au début de 2011 après avoir connu une reprise éphémère l’an dernier. Les prix moyens des maisons, ajustés en fonction de l’inflation, ont fléchi de 4 % sur douze mois au premier trimestre. Malgré les frais d’emprunt extrêmement faibles, les allégements fiscaux récemment consentis aux acheteurs d’une maison et l’assouplissement des conditions de prêt, les mesures très musclées d’austérité budgétaire et le taux de chômage toujours élevé continueront de réduire l’activité à court terme.

La crise immobilière qui secoue l’Espagne depuis au moins trois ans ne montre aucun signe d’apaisement. Après le déclin abrupt des prix de 2008 à 2010, les prix moyens des maisons ajustés en fonction de l’inflation affichaient un recul de plus de 8 % sur douze mois au premier trimestre. Les prix risquent de chuter encore au cours de la prochaine année compte tenu du nombre très important de maisons invendues, de la flambée du taux de chômage qui dépasse 10 %, de l’élimination du financement hypothécaire accordé aux familles à faible revenu au début de 2011 et de la pénurie d’acheteurs étrangers pour les résidences secondaires. Le prix moyen des maisons était également en baisse en Italie à la fin de 2010.

Les marchés de l’immobilier résidentiel ne se trouvent pas tous en territoire négatif, et la reprise du secteur de l’habitation se poursuit dans certains pays d’Europe dont l’économie performe mieux. En France, le prix moyen des maisons a progressé de 7 % sur douze mois au premier trimestre, bien que l’assombrissement des perspectives de croissance mondiale puisse limiter de nouvelles augmentations de prix à court terme. En Allemagne, où seules des données annuelles sur les prix sont disponibles, les prix réels des maisons ont augmenté pour la première fois en près d’une décennie en 2010. La demande et les prix se sont raffermis parallèlement à la vigueur de l’économie, à la progression des exportations et au plus faible taux de chômage des trente dernières années. Cependant, le déclin de la population allemande restreindra l’importance des hausses de prix susceptibles d’être maintenues au cours des prochaines années.

La Suisse fait état d’une hausse constante des prix réels, qui s’est établie en moyenne à 4 % sur douze mois au premier trimestre, alors qu’en Suède, les prix sont demeurés inchangés par rapport à l’an dernier. Les prix des propriétés en Irlande ont rebondi fortement, et inopinément, au cours du second semestre de 2010, après avoir affiché des baisses supérieures à 10 % en 2008 et en 2009. Puisque l’économie irlandaise est encore plongée dans la récession et qu’il y a une offre excédentaire de logements, la récente reprise s’avérera probablement temporaire malgré le fait que l’accessibilité n’a jamais été aussi bonne depuis une décennie.

Du côté des États-Unis, les marchés immobiliers ont de nouveau ralenti après avoir montré quelques signes encourageants de stabilisation l’an passé. Les prix moyens des maisons, ajustés en fonction de l’inflation, ont fléchi de 5 % sur douze mois au premier trimestre. Le taux de chômage élevé et les conditions serrées du crédit restreignent la demande, tandis que l’important volume de propriétés associées à des prêts en difficulté augmente la pression à la baisse sur les prix.

« Le modeste regain des ventes aux États-Unis au cours des six derniers mois a été en majeure partie le fait de personnes ayant investi dans des propriétés saisies, et il y a peu de signes d’activité chez les acheteurs en général depuis l’expiration des mesures incitatives à l’achat au début de 2010 », commente Mme Warren. « En dépit d’une amélioration graduelle du marché de l’emploi et d’une accessibilité au logement presque record, l’ajout prévu d’au moins un autre million de propriétés saisies sur le marché cette année accroît le risque que les prix baissent encore en 2011. »

Source: www.cnwtelbec.com

 

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