Art de la guerre monétaire et économique

Quid de la dette de la France…

Qui détient la dette de la France

source Wall Street Journal

La dette et les déficits français depuis vingt ans.

La dette et les déficits français depuis vingt ans.

source New York Times

Qui achète et possède la dette publique de la France ? Cette question, apparemment simple, est plus complexe qu’il n’y paraît. Et éminemment stratégique, alors que notre pays atteint un record d’endettement, à hauteur de 85 % de son produit intérieur brut (PIB), soit 1 646,1 milliards d’euros, en progression de 110 milliards d’euros depuis un an.

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France: les CDS à un niveau record

Les contrats d’assurance contre le défaut de paiement, les CDS, atteignaient de nouveaux records 11 aout sur la France et ses principales banques, qui ont fait l’objet de multiples rumeurs la veille entraînant une chute en Bourse. A 12h44, les «credit default swaps» (CDS) sur la France étaient à 175 points de base, ce qui signifie qu’il faut débourser 175.000 dollars par an pour assurer 10 millions de dollars de dette d’Etat française à 5 ans. Les CDS sur les banques ont également signé des plus hauts historiques. Dans le détail, les CDS sur Société Générale étaient jeudi matin à 335 points de base, loin des 150 atteint fin 2008 et des 200 touchés lors du déclenchement de la crise de la dette en mai 2010. De leur côté, les CDS sur BNP Paribas étaient à 237,6 points de base et ceux sur Crédit Agricole à 266,7 points de base, bien au-delà des 100 à 150 points de base, niveau autour duquel les CDS sur ces banques tournaient jusqu’à présent.

 

PLUS DE DETTES EN SUIVANT :

Comment est composée la dette publique ?

La dette publique est en fait triple : celle de l’Etat proprement dit, mais aussi celle des collectivités locales et celle des administrations publiques.

Sur les 1 646,1 milliards dus par la France, 1 286 le sont par l’Etat lui-même, selon l’Insee, soit l’essentiel. Les administrations locales (régions, départements, communes), sont endettées à hauteur de 156 milliards d’euros ; les administrations de sécurité sociale (assurance maladie, caisse nationale d’assurance vieillesse) pour 191 milliards d’euros. Enfin, les organismes divers d’administration centrale (établissements et agences dépendant de l’Etat) doivent 11,6 milliards d’euros.

Le déficit cumulé, conséquence de plus de trente années de budgets déficitaires, a été empruntée à divers acteurs financiers : Etats, entreprises, grandes banques… Ceux-ci achètent des produits, émis par la France et remboursables à plus ou moins long terme. La fameuse note « AAA » du pays permet de réaliser des emprunts à des taux réduits. De 1 % à 4 % en fonction de la durée de l’emprunt contracté, selon le dernier bulletin mensuel (en PDF) de l’Agence France Trésor (AFT), chargée d’émettre ces produits et de réaliser les emprunts pour l’Etat.

Qui achète des titres de dette publique en France ?

Les produits émis par l’Etat sont au nombre de trois, qu’on peut classer en deux catégories.

D’abord les titres de long terme. Ce sont les obligations assimilables au trésor (OAT), les plus importants en volume, remboursables en sept à cinquante ans, qui peuvent être à taux fixe ou variable.

Ensuite, ceux à court terme, de deux genres : les bons du Trésor à intérêt annuel (BTAN), d’une durée de deux ou cinq ans ; et les bons du Trésor à taux fixe et à intérêts précomptés (BTF), émis pour des périodes très courtes (de l’ordre de quatre à sept semaines).

La France emprunte environ un tiers de sa dette à ses propres banques et sociétés de crédit. Avec une particularité : le pays est plus endetté auprès des compagnies d’assurance (20 %), qui « achètent » des titres de dette française pour les placements d’assurance vie, qu’auprès de ses banques. Contrairement à la situation du reste de l’Europe, les établissements bancaires français possèdent moins de 14 % de la dette nationale.

Quel part de dette est détenue par des étrangers ?

La dette française est détenue à plus de 65 % par des « non-résidents » français. Un chiffre en baisse : jusque fin 2010, il se situait plutôt autour de 70 %. Mais un chiffre qui n’a eu de cesse de grimper ces dernières années : en 1993, seuls 32 % de la dette française était détenus par des non-résidents.

La situation française en Europe est particulière : selon une étude publiée en avril par la fondation pour l’innovation politique (Fondapol), notre pays est en troisième position de l’Union européenne, derrière le Portugal (75 % de la dette détenue par des non-résidents) et la Grèce (71 %). En moyenne, 53 % de la dette des pays européens est détenue par des non-résidents. C’est une différence majeure avec un Etat comme le Japon, dont l’énorme endettement (plus de 200 % de son PIB) est essentiellement possédé par ses épargnants. Les Etats-Unis, quant à eux, ont un tiers de leur dette aux mains de non-résidents.

source Le Monde aout 11

EN COMPLEMENT : L’ombre du krach bancaire passe sur Paris Par Pierre-Alexandre Sallier

Plongeon des marchés: des rumeurs ont fait s’ecrouler la Société Générale La banque Société Générale s’est écroulée de 20% mercredi après-midi

Jeudi après-midi, les marchés européens ont cru revivre en direct le 15 septembre 2008. Et l’écroulement Lehman Brothers. En un instant, la transformation des problèmes de surendettement des pays européens a semblé dégénérer en crise financière systémique. En première ligne, la France.

Au cœur de la panique, la Société Générale. La deuxième banque du pays a vécu un véritable krach, sa valeur boursière plongeant de 20% entre 14h00 et 16h00. En clair, les détenteurs d’actions «SocGen» étaient soulagés de s’en débarrasser… même en perdant le quart de ce qu’elles valaient la veille encore. Durant ces heures folles, les deux autres banques hexagonales – Credit Agricole et BNP Paribas – ont perdu 16% et 10% de leur valeur boursière; le géant allemand Deutsche Bank s’écroulant de 11%. L’onde de choc a même atteint Wall Street, où un mastodonte comme Citigroup a décroché de 10%.

Raison de cette défiance? Un flot de rumeurs. Touchant tout d’abord à la capacité de Paris à faire face au remboursement de ses dettes publiques; emprunts dont sont remplies les soutes des banques françaises. Ces bruits ont couru en dépit du fait que les agences de notation Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s – arbitres en la matière – eurent toutes confirmé, entre lundi et hier soir, le statut «AAA» et leur «perspective stable» des emprunts du pays. Le Ministère des finances français a dû, dans l’après-midi, «formellement» démentir les rumeurs d’abaissement de la note de ses emprunts. En matinée, le président Sarkozy était rentré spécialement de vacances pour présider une réunion de crise à l’Elysée sur les déficits publics.

L’obsession des «CDS»

En réalité les marchés n’écoutent plus guère les agences. Et plus du tout les responsables politiques. Ils se focalisent sur leur propre estimation du risque, qu’est censée refléter la ruée des investisseurs sur les contrats d’assurance appelés «CDS». Or ces «assurances» couvrant les emprunts de l’Etat français ont vu leur valeur s’envoler de 32% depuis le début du mois; celles sur les emprunts de Société Générale explosant même de 50%.

«La France est devenu la cible favorite attaques [sur les emprunts] souverains depuis que la dette italienne a, elle, été prise en charge par la BCE», réagit Loïc Bhend, spécialiste du secteur bancaire chez Bordier à Genève.

Autres bruit circulant hier? L’approche d’un remboursement partiel des dettes de l’Etat italien. Mais aussi une extension des dépréciations sur la dette grecque imposées aux banques.

Les rumeurs du «Daily Mail»

Depuis deux jours il se disait surtout que la Société Générale était en quasi-faillite, rumeur alimentée par un article publié dimanche par le Daily Mail. Le journal britannique a dû présenter hier après-midi des excuses «sans réserve» indiquant que son article était sans fondement. «Les récents résultats trimestriels de la banque avaient fait ressortir une solvabilité en nette amélioration», ajoute Loïc Bhend.

La panique s’est pourtant propagée sur les places de la zone euro jusqu’à leur fermeture, amplifiant l’écroulement de 22% connu en quinze jours.

Dans ce contexte, l’indice générique Stoxx 600 a perdu 3,75% à 223,50 points, effaçant une hausse préalable de 2,2%. Au niveau sectoriel, les compartiments financiers ont emmené les baisses (-6,7% pour les banques et -5,5% pour les assureurs), sous les sérieuses pertes des titres français Societe Generale(1) (-14,74%), BNP Paribas (-9,47%) ou Crédit Agricole (-11,81%) pour ne citer qu’eux.

Signe de craintes de contagion de la crise grecque, l’action Santander, première banque d’Espagne, a chuté de 8,33% et celle de son principal concurrent, BBVA, de 7,83%.

L’assureur Allianz a chuté de 8,05% et le numéro un mondial de la réassurance Munich Re de 4,57%. La première banque allemande Deutsche Bank a perdu 7,42%. Quant à Commerzbank, qui a annoncé mercredi un maigre bénéfice net de 24 millions d’euros au deuxième trimestre, son titre a perdu 8,05.

A la Bourse de Bruxelles, les valeurs liées aux banques ont évidemment imprimé la tendance du Bel 20. L’indice vedette a chuté de 2,92% à 2.091,74 points, son niveau le plus bas depuis le 17 juillet 2009. L’action KBC a « limité » ses pertes à 8,43% mais a fini sous la barre des 20 euros (19,17) pour la première fois depuis le 6 août 2009. L’action Dexia a abandonné 7,96% à 1,49 euro.

 source le temps aout11

1 réponse »

  1. Vendredi 12 août 2011 :

    ALERTE – Standard & Poor’s envisage d’abaisser la note de Chypre.

    L’agence de notation Standard & Poor’s a annoncé vendredi qu’elle envisageait d’abaisser la note de Chypre, plaçant sous surveillance négative la note BBB+ de sa dette à long-terme.

    « Nous pensons que la situation budgétaire du gouvernement chypriote n’est plus viable », a estimé S&P dans un communiqué reçu à Nicosie, deux jours seulement après qu’une autre agence de notation financière, Fitch, a estimé que le pays aurait besoin d’un plan de sauvetage de l’Union européenne.

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