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Indice Fraser 2011: La liberté économique en fort recul dans le Monde

La liberté économique en fort recul

 L’indice, réalisé par l’institut canadien Fraser et coédité par 75 institutions indépendantes dans le monde(dont le Liberales Institut en Suisse), est l’indicateur le plus reconnu dans son genre, couvrant 95% de la population mondiale.

Le degré de respect des choix individuels de travail ou d’investissement explique dans une large mesure la croissance à long terme.

 En raison du décalage statistique, les réponses gouvernementales à la crise du surendettement se reflètent plus nettement dans les données retenues cette année. Ainsi, la liberté économique dans le monde accuse un fort recul sur pratiquement tous les marchés. Les Etats-Unis glissent du sixième au dixième rang.

1. Hong Kong

2. Singapore

3. New Zealand

4. Switzerland

5. Australia

6. Canada

7. Chile

8. United Kingdom

9. Mauritius

10. United States

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Malgré sa bonne position, la Suisse faute entre autres en raison de son protectionnisme agricole et du poids trop élevé de l’Etat, où elle arrive en vingt-cinquième position, malgré une amélioration relative due à la dégradation de la situation dans d’autres pays. Elle marque des points quant à la stabilité du droit et à la sécurité de la propriété privée et reste compétitive en matière de libre-échange international et de réglementation du marché du travail. Sa position dans le domaine monétaire, en revanche, décline en termes absolus comme relatifs.

Pour l’ensemble du monde, l’indice atteint son plus bas niveau depuis trente ans, passant de 6,67 l’an dernier à 6,64 cette année. Les réglementations des marchés financiers adoptées un peu partout, comme les politiques monétaires expansives, ont des implications négatives pour la liberté économique et la reprise de la croissance. Les dépenses et l’endettement publics pèsent sur la prospérité et tendent également à affaiblir la sécurité juridique des droits de propriété. A la pire extrémité du classement, le Zimbabwe ferme la marche des 141 pays analysés, suivi de Myanmar, du Venezuela et de l’Angola.

 Le rapport 2011 se penche sur les conditions du développement économique dans l’antagonisme entre la liberté et la redistribution sous forme de prestations étatiques.

Jean-Pierre Chauffour, économiste à la Banque mondiale et auteur de l’étude, trouve que le respect des libertés économiques fondamentales, c’est-à-dire des choix individuels de travailler, d’épargner, d’investir, d’échanger, explique la croissance économique à long terme. Les résultats empiriques montrent que les pays qui favorisent la liberté économique ainsi que les libertés politiques et civiles seront susceptibles d’accéder à une croissance durable. Par contraste, les prestations sociales à travers la contrainte de l’Etat tendent à aller à l’encontre du but recherché. Ces conclusions recèlent d’importantes leçons pour tous les pays. Pour les pays avancés, elles suggèrent que renforcer en priorité la liberté économique serait un moyen beaucoup plus efficace de réformer l’Etat social et de le rendre plus équitable et finançable. Pour les pays à revenu moyen, comme ceux du Printemps arabe, d’Asie ou d’Amérique latine, elles indiquent que l’aspiration aux droits civils et politiques ainsi qu’à la liberté économique pourrait créer les conditions d’un nouvel essor. Enfin, pour les pays pauvres, elles soulèvent l’opportunité d’atteindre les buts de développement des Nations Unies en mettant l’accent sur les libertés individuelles, plutôt que la redistribution internationale.

Une seconde étude, réalisée par l’économiste Michael Stroup, examine le lien entre la liberté économique et le bien-être des femmes, défini selon les diverses mesures socioéconomiques de l’indice d’inégalités de genre du Programme des Nations Unies pour le développement. La recherche montre que les femmes qui vivent dans des pays à haut degré de liberté économique bénéficient d’un plus grand bien-être à tous les niveaux.

Pierre Bessard/agefi 20sep

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