Douce France

Dans un scénario du pire, S&P envisage une baisse de la note de la France

Dans un scénario du pire, S&P envisage une baisse de la note de la France

Dans un scénario du pire, qui tente d’extrapoler les conséquences d’une rechute violente dans la récession de la zone euro, l’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s envisage une baisse de la note de la France, selon une étude communiquée vendredi.

 

Dans ce cas de figure, la France pourrait perdre son précieux “AAA” –la meilleure note possible dans la classification de l’agence. Sa note pourrait être dans ce scénario abaissée d’un cran, à AA+”, précise l’agence. La décision de Standard & Poor’s serait identique dans l’hypothèse d’une simple rechute dans la crise ou dans l’hypothèse extrême d’une nouvelle récession accompagnée d’une envolée des taux d’intérêt.

 Une porte-parole de S&P a précisé que “ces simulations ne reflètent pas les hypothèses de base de Standard & Poor’s, qui sont celles intégrées dans les notes actuelles”. En outre, a-t-elle ajouté, “la magnitude des +stress+ (tensions) utilisés dans cette étude est, elle, improbable”. Mais des pays comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal verraient leur note degradée de deux crans. Pour l’Irlande, la baisse serait d’un cran.Dans tous les cas de figure, l’Allemagne conserverait son “AAA”.

Pour la première fois, l’écart (spread) entre les taux des deux pays, l’Allemagne et la France a dépassé 120 points de base en séance vendredi. Par comparaison, il n’est que de 45 points de base pour les Pays-Bas, 49 pour la Finlande ou 72 pour le Royaume Uni, tous détenteurs eux aussi de la note maximale «AAA».

«Il faut être réaliste, aux yeux du marché, la France a déjà perdu son précieux +triple A+», commente Philippe Hab, gérant de fonds pour la société de gestion SPGP. Ce sésame lui permet d’emprunter dans des conditions très favorables pour financer ses déficits budgétaires.

les investisseurs s’inquiètent aussi du fait, même s’ils ne veulent pas l’admettre, que la gauche remporte l’élection présidentielle. «Un gouvernement socialiste sera peu à même, aux yeux du marché, de mettre en place une fiscalité plus importante», commente le gérant Philippe Hab. 

Mais c’est surtout le spectre d’un ralentissement de la croissance française qui inquiète par dessus tout. 

«Le pays s’apprête à abaisser ses prévisions économiques pour 2012. Sans croissance, il ne pourra jamais se désendetter. Il semble bien que l’on soit rentrer dans une spirale infernale», souligne un analyste parisien sous couvert d’anonymat

Première à écorner le précieux «triple A» français lundi, l’agence d’évaluation financière Moody’s Investors Service s’est donnée trois mois pour déterminer si la perspective «stable» de la note souveraine de la France était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

Mais les pressions des marchés sont de jour en jour plus perceptibles.

 Ainsi, les CDS, les contrats d’assurance contre le défaut de remboursement, sur la France, ressortaient à 190 points de base ce vendredi. Cela signifie que pour s’assurer contre le défaut de paiement de l’État français sur une dette de 10 millions d’euros à échéance de cinq ans, un investisseur devra s’acquitter de 190 000 euros par an.

source afp oct11

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