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Sport de Riches ? Non vous n’y ètes pas le golfeur est devenu un « actif financier ordinaire »

Sport de Riches ? Non vous n’y ètes pas le golfeur est devenu un « actif financier ordinaire »

Le nouveau produit financier qui monte aux Etats-Unis: le golfeur professionnel. Les contrats se multiplient actuellement entre de jeunes joueurs prometteurs et des investisseurs. Les seconds financent le début de la carrière des premiers et comptent rentrer dans leurs frais grâce aux gains de leurs poulains sur le circuit. Peuvent-ils s’attendre à gagner de l’argent? Non, répondent-ils. Le golfeur professionnel est bien un actif financier comme les autres. 

En remportant en juillet dernier le Greenbrier Classic, un tournoi du PGA Tour, Scott Stallings a aussi fait des heureux dans la famille Cooper à Maynardville, Tennesse. Les Cooper font partie d’un groupe d’investisseurs qui finançaient Stallings depuis trois ans. Sa victoire lui a rapporté 1,96 million de dollars et les Cooper ont touché leur part, détaille l’édition de mars de Golf Digest.

PLUS DE PRODUIT DERIVE EN SUIVANT   :

Le professionnel de golf devient un produit dérivé. L’investissement initial s’est élevé à 60.000 dollars en 2008, et s’est répété chaque année (pour les voyages, l’hôtel, etc). En échange, les investisseurs ont reçu 90% des gains de Stallings jusqu’au remboursement de leur mise de départ, puis 50% jusqu’à qu’ils doublent leur investissement, et enfin 10% par la suite.

Le produit dérivé Scott Stallings leur a rapporté de l’argent dès la deuxième année. D’autres joueurs partagent leurs gains à 50-50, 60-40 ou même 10-90.

Côté joueurs, d’innovants modèles d’affaires émergent. Chase Carroll compte lever entre 50.000 et 75.000 dollars cette année, en vendant des actions de lui-même à 1000 dollars la pièce. Ses cent premiers actionnaires recevront 10% de ses revenus bruts durant ses cinq premières années sur le PGA Tour – s’il y accède. Vu le niveau des primes de classement (une centaine de joueurs gagnent plus d’un million par an à ce niveau), Carroll veut potentiellement échanger des centaines de milliers de dollars de gains contre 100.000 dollars au maximum.

La plupart des pros ne gagnent jamais assez d’argent pour rembourser leurs soutiens. «C’est certainement le pire investissement que vous puissiez faire, reconnaît Stallings, qui se déclare éternellement reconnaissant envers ses soutiens. Vous investissez dans un être humain, qui peut tomber dans les escaliers et arrêter sa carrière demain».

Un autre moyen d’augmenter les chances de perte consiste à ne rien préciser par écrit et à s’en remettre à une poignée de mains pour tout contrat. Des divergences finissent par éclater entre le joueur et ses financiers.

Roger Maltbie avait levé 18.000 dollars auprès de membres d’un club californien, pour sa première saison sur le tour en 1975. Tout juste de quoi mettre de l’essence dans sa vieille Ford et manger dans des fast-foods. Après deux victoires lors de sa première saison et un titre de rookie de l’année, il a demandé un budget de 30.000 dollars, au lieu des 18.000. Pour prendre parfois l’avion et manger convenablement.

L’un de ses soutiens n’a pas aimé son idée: «Pour nous, tu n’es rien d’autre qu’un cheval de course. On a parié sur toi et on a gagné». Après d’autres échanges tendus, Roger Maltbie finit par demander à cet investisseur combien il gagnerait si son cheval restait à l’écurie et a pris des vacances. Mauvaise idée, reconnaît-il maintenant, puisque son jeu s’est dégradé lors des quatre à cinq saisons suivantes.

Source Agefi mars12

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