Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito du 31 Mars 2012 : La répression dans ses œuvres, le grand croc à phynances est prêt Par Bruno Bertez

L’Edito du 31 Mars 2012 : La répression dans ses œuvres, le grand croc à phynances est prêt Par Bruno Bertez

La répression financière (suite)

 Le premier trimestre 2012 vient de s’achever. Un trimestre étonnant. Etonnant, bien que non spectaculaire, discret.Les indices boursiers ont enregistré une hausse et des  performances historiques, sans faire la « Une » des journaux, sans euphorie, sans volume. Animation minimum, succession de petits pas, de records marginaux en records marginaux, on a réalisé un grand bond.

 

   L’indice S&P 500 a fait un bond de 12% pour une performance totale de 13%. Nous vous rappelons que l’ETF S&P 500  est la valeur phare mondiale, c’est la valeur la plus traitée sur la planète. Le NASDAQ a sauté plus haut encore +18,7 %; APPLE a fait le triple saut périlleux +48%; certaines financières ont gagné plus de 60%; la construction 31%; la distribution 21%. La place américaine n’a pas fait cavalier seul, loin de là,  puisque le DAX allemand a progressé de 17,4% et le Nikkei japonais  de 19,3%.

EXPRIME EN DOLLAR US

S&P500 Secteurs

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Nous avons dit que les volumes étaient faibles; de fait, ils ont chuté de plus de 14% sur le trimestre comparable de l’année 2011.

source The Big Picture

La clientèle finale se dérobe, les fonds mutuels américains souffrent de sorties continues, c’est la cinquième année consécutive de perte de substance et le 11e mois consécutif de sorties, outflows.

source The Big Picture

En sens inverse, les ETF  attirent de plus en plus et ils augmentent leur part de marché. Nous soulignons que la mobilité sur  les ETF est plus grande que sur les mutuals funds, ils sont utilisés pour  spéculer ou hedger.

 D’une façon simplifiée et pour abréger, à en juger par les enquêtes qualitatives, les petits investisseurs, les initiés, les grosses fortunes boudent le marché. A un point tel que la presse n’hésite pas à qualifier le rally :

 « The rally everybody misse », le rally que tout le monde a raté.

On distingue deux phases très nettes et distinctes dans le déroulement et le comportement des marchés depuis le premier Janvier.

Une phase I, du 1er Janvier au 28 Février, où pour ainsi dire tout a monté, tout sauf les Treasuries  longues bien entendu.

Une phase II, du début Mars à maintenant, où tout a glissé à l’unisson, le pétrole, l’or, l’argent, le crédit aussi bien de qualité que le high yield. Tout a glissé sauf les actions qui ont poursuivi leur marche en avant.

On constate donc, fin  Février, date du second LTRO  de la BCE, une cassure, une rupture dans les marchés. La synchronie se brise, les corrélations se disloquent, en particulier entre le S&P 500 et le crédit.

Le LTRO, comme les QE  de la FED, s’est révélé haussier global avant la réalisation effective; derrière cette réalisation, la communauté spéculative s’est dégagée, elle se dégage. La poursuite de la hausse du S&P n’en apparait que plus intrigante.

Chacun sait que les investisseurs guettent les divergences, ils y voient un signal de fragilité des tendances en cours. Des divergences, il y en a d’autres, ainsi les utilities,  n’ont pas confirmé le mouvement des industrielles.

On peut avancer les deux hypothèses classiques:

– Il va y avoir réconciliation, un rattrapage après l’avance prise par les actions, sorte de rotation

– Le complexe pétrole, or, argent, crédit, est précurseur, il préfigure ce qui va se passer sur les actions, l’anomalie de leur fermeté va se corriger. Elles vont faire la pause ou corriger.

Bien entendu, nous ne prenons pas position.

La Bourse n’est plus la libre confrontation des offres et demandes de titres, c’est un outil au service des prétentions volontaristes des régulateurs.

La Bourse est devenue un gigantesque jeu de bonneteau -dixit WIKIPEDIA- un jeu d’argent, de l’ordre de l’escroquerie.

Les banques centrales, maitresses du jeu et leurs complices obligés -car en faillite-  changent la donne, le jeu de la carte, quand cela les arrange, au moment où ils le veulent.

L’objectif de ce que nous n’osons pas appeler leur gestion, est de faire en sorte que le maximum de gens , vous et moi, se séparent de leur argent au profit des gouvernements, des banques et des shadow banques.

Nous vous recommandons la lecture de la note de WIKIPEDIA, vous serez frappés par la justesse de l’analogie. On remplit le bol de punch quand il se fait un peu court, on menace de le retirer quand les gens sont trop ivres, on promet de le resservir etc. On appelle cela le fine tuning et la gestion des anticipations, nous appelons cela le bonneteau.

Sur la base de cette analyse simpliste bien sûr, à titre personnel, nous croyons plutôt à la poursuite du mouvement de hausse; il est trop tôt pour qu’il soit déjà trop tard, les comparses des maîtres du jeu n’ont pas vendu, il est difficile d’imaginer qu’ils vont rester collés.

Les maîtres du jeu et leurs comparses n’en sont qu’au premier stade.

Devinez qui vient diner ce soir ?

Les maîtres du jeu n’en sont qu’au premier stade, celui du racolage des badauds. On sort des parties gagnantes, pour attirer le client, les comparses misent et gagnent bien entendu, ceci est censé convaincre les naïfs. Quand les naïfs vont affluer, quand la foule se pressera, comme par hasard toutes les parties vont se révéler perdantes. le maitre du jeu et ses complices encaissent les mises , c’est a dire qu’ils arrosent, distribuent .

Relisez le schéma de ce qui s’est passé en 1929, épisode dont on se garde bien de parler, les fameux syndicats montés avec la complicité de la FED pour manipuler les marchés travaillaient de cette façon. N’oubliez jamais que Bernanke se prétend spécialiste de la crise de 1929!

Ainsi en Bourse, on favorise ce que l’on appelle pudiquement la prise de risque et que nous, terre à terre nous appelons le jeu. Allez sur le site de la BRI, il y a une très belle note sur la nécessité de stimuler la prise de risques pour relancer le crédit et faire sortir l’argent; si vous passez la barrière du vocabulaire, vous  ne serez pas déçus, vous comprendrez à quelle sauce vous êtes mangés. Bien entendu, la BRI comme tous les régulateurs, se garde bien de se poser la question de ce qui se passe lorsqu’on a refilé le mistigri du risque au public ou a ses institutions de prévoyance.

Donc, nos banques et shadows banquiers poussent à la roue, impriment une tendance, un momentum; lancent la grande roue de la loterie, puis, une fois que le tout a pris de la vitesse et que les aboyeurs publicitaires  médiatiques ont rameuté la foule, ils vendent les billets de loterie.

Notre idée est que nous n’en sommes pas encore là, les badauds, les relais, les gogos ne sont pas encore arrivés. Si nous ne trompons pas, il y a  donc des chances pour que le mouvement continue.

A la faveur de la publication des résultats, toujours meilleurs que prévu n’est-ce pas,  à la faveur de nouvelles indications économiques favorables, il y aura place pour la claque, dont la fonction est de faire venir la masse, qui a peu de moyens, mais qui est nombreuse.

En matière de loterie, les spécialistes savent que le public s’exagère ses chances de gagner et, pour cela, il suffit de montrer, remontrer les gagnants. Plus on montre les gagnants et plus le public croit qu’il a des chances de gagner même si, au contraire, ses chances baissent! Toujours en matière de loterie, ce sont les plus pauvres qui jouent, on dit que plus on est pauvre plus on rêve d’être riche et plus on a du mal à résister à la tentation du jeu.

Sous l’ancien régime, le roi complétait ses prédations par l’exploitation des loteries, c’étaient les gens du peuple qui s’y ruinaient. La Révolution a supprimé les loteries… pour les réinstaller dès que ses caisses furent vides… la morale  a ses limites.

LES LOTERIES DE JOHN LAW (EN LIEN)

Le monde moderne a découvert la véritable fonction de la Bourse, la spoliation organisée au profit du couple maudit banques et govies. Une  action, c’est un asset fondamental, doublé d’un billet de loterie, véritable  « bon de droit à écart de cours »  lequel permet de vendre l’action beaucoup plus cher que sa valeur fondamentale ne le justifierait. C’est pour cela que depuis le monde moderne de la financiarisation, l’investissement est structurellement perdant.

Si, un jour, une conscience de classe des épargnants se développait, nul doute que le système capoterait. Les partis de gauche n’ont rien compris, les classes moyennes se font autant exploiter au sens marxiste du terme que les salariés. On peut se faire exploiter au niveau de l’argent que l’on gagne, au niveau de l’argent que l’on dépense, au niveau de l’argent que l’on épargne.

Faites vos Jeux !!!!!

Les Jeux sont faits

Nous sommes en plein dans les manœuvres de la répression financière.

Nous en rappelons l’articulation:

– Suppression de toute rémunération réelle des placements sans risques

– Inondation globale de liquidités gratuites ou quasi

– Incitation objective, mathématique à monter dans l’échelle du risque pour conserver un revenu, surtout pour les retraites

– Incitation subjective à jouer par l’exemple, l’envie, les promesses

Bien entendu, personne ne dit qu’à la fin de la période des promesses, 2013 ou 2014 quand les taux monteront, tout l’édifice de fausses valeurs s’écroulera. Demain est un autre jour n’est-ce pas ?

La taxe de jeu, la lottery tax complète les autres taxes, les taxes fiscales et les taxes d’inflation.

Le dispositif est presque complet, les pièges sont tendus.

Le plus pernicieux dans le dispositif, c’est le jeu sur le temps. Le public, les citoyens, ont une  conception du temps différente de celle des banques centrales.

Pour un citoyen, une chose est blanche ou noire. Pour une banque centrale, elle peut être les deux, blanche et noire. Blanche ce mois-ci, noire le prochain. Et même simultanément.

Le grand secret des régulateurs est qu’ils peuvent faire tout et son contraire. On joue en même temps sur la déflation et l’inflation, sur le risk-on et le risk-off. Un temps pour tout, mais il est toujours temps de ratisser.

Quand on a des moyens illimités et la maitrise du temps, on gagne toujours, comme le maître du bonneteau ou comme le casino. Les joueurs, eux,  ont des mises limitées, un temps compté, des nerfs sensibles.

Les joueurs se disent, j’ai le temps devant moi, au moins jusque 2013 sinon 2014, ils croient avoir le temps. Je prends ce qu’il y a à prendre et je sortirais avant l’échéance, même avant les autres se disent-ils.

L’ennui est que tout le monde pense la même chose, a la même illusion. Sauf évidemment les banques centrales et leurs comparses banquiers et shadow banquiers.  Initiés structurels impunis.

Ce qui se passe est scandale moral et politique. Un scandale cynique. Interrogé sur la répression financière, Bernanke a eu le toupet de répondre:  « dans le monde global, l’ensemble des assets doivent être détenus par l’ensemble de l’épargne ». Sous entendu, les risques et les rémunérations se distribuent en fonction du marché. Faux car si vous avez des agents qui ont accès au leverage et à l’endettement gratuit et illimité, ils s’attirent le meilleur de la rentabilité et laissent le risque, mieux, la certitude de perte, aux autres.

La crise financière, dès lors que l’on refuse les défauts, les faillites, les restructurations, les ré-échelonnements, les moratoires, les abandons de créance, la crise financière implique un colossal transfert de richesses du secteur privé, citoyens et entreprises, vers le secteur public, govies et banques.

La répression financière est le dispositif qui permet ce transfert. Discrètement, sans consultation électorale.

Ce dispositif s’articule, il faut le rappeler, autour de la :

– Disparition réelle de toute rémunération de l’épargne sans risque 

– Mise en place du grand croc à phynances du père UBU pour dépouiller le secteur privé par la hausse des impôts, la fiscal-tax, l’accélération de l’inflation, l’inflation-tax, l’incitation au jeu, la lottery-tax.

Ne dites que vous y échappez, même si vous n’avez pas d’épargne, votre retraite subit la fiscal- tax, l’inflation-tax, la lottery-tax. Ce sont ceux qui ont le moins de possibilités de se défendre, les ressources les plus limitées qui subissent à plein les spoliations.

Faisant le compte rendu de la performance boursière du trimestre, Marketwatch, fille  du Wall Street Journal écrit « You have to play to win »,  ce que nous traduisons par la publicité bien connue du LOTO

« 100% des gagnants ont tenté leur chance ».

Si vous ne voulez pas regarder la fortune passer, si vous ne voulez pas être « left behind », jouez! Cela leur fait tant plaisir.

BRUNO BERTEZ Le 31 Mars 2012

EN LIEN : L’Edito du Lundi 26 Mars 2012 : L’or contre la répression Par Bruno Bertez (partie 1)

EN BANDE SON :

10 réponses »

  1. Oui comme d’habitude dans ce genre de mouvement , ce sont des bonnes nouvelles qui donneront l’opportunité aux insides de refiler le papier aux gogos. Mais on doit plus être très loin. Si les détenteurs de papier peuvent surfer sur de bonnes nouvelles jusqu’à la perception des dividendes ce sera le maximum. Sell in may devrait fonctionner

    • Mai hein ? Ouais, p’têt ben. Je l’espère et même pépère, mais je sens que je vais craquer
      juste après les dividendes, à moins que mes nerfs me lâchent avant ?

      E LA MI.SE.RIA !!!

      P.S. Et merci ENCORE une fois à monsieur Bertez pour cette analyse
      aussi pertinente qu’indiscutable … hélas !

  2. Dimanche 1er Avril:

    Nous sommes analystes critiques de la financiarisation depuis le debut des années 80, c’est-à-dire dès la mise en place des premiers elements de dérégulation qui allaient permettre cet essor exceptionnel mais non unique de la finance.

    Nous avions alors été frappés par le cynisme de ses partisans, par leur naïveté, mais surtout par leur méconnaissance totale de l’histoire.

    La decision fondamentale date de 1971, c’est la fermeture par NIXON de la vitrine de l’or qui a permis la mise en place, l’expansion et , depuis 2007 la déroute du système ainsi créé.

    Le but, l’objectif de la financiarisation était, est toujours, de forcer la croissance, de réussir , en repoussant les limites de la monnaie et du crédit, à produire du pouvoir d’achat au delà des revenus.
    La financiarisation permet de secréter une demande totale qui est somme des revenus , augmentée de l’accroissement du crédit. Ce qui boulverse la théorie classique qui ne tient compte que de l’aspect revenu.
    Les corrélations montrent à l’évidence le bien-fondé de cette approche globale, l’accroissement du crédit permet d’obtenir une croissance supérieure à celle que l’on obtiendrait par les seuls revenus. Voir les travaux de Steve Keen.

    Dès les premiéres années, nous avons désigné la politique de Greenspan sous le nom de « The Great Experiment » pour bien marquer la ressemblance, l’analogie avec la Great Experiment de John Law.

    La possibilité utilisée et encouragée par Greenspan de créer de la monnaie et du crédit en les adossant aux assets , nous paraissait comparable à l’experience de John Law. On a vu ce que cela a donné dans le cas caricatural de l’immobilier. Mais le phénomène est plus général , ce sont tous les assets qui servent par l’alchimie des marchés et l’ingénierie financière à produire de la monnaie et du crédit. Or, il est évident que cette démarche qui consiste a créer du crédit adossé aux assets conduit à une impasse. Un crédit se paie et se rembourse avec un cash flow et si la masse de crédit croit plus vite que les cash flows qui doivent servir à les honorer, alors c’est la crise , la crise type subprime ou type surendettement des gouvernements.

    La racine des erreurs de Laws et de Greenspan est là : la solvabilisation des crédits par les assets ne garantit absolument pas leur possibilite de service et de remboursement. Mieux même à la faveur de politiques monétaires aberrantes et laxistes, si les assets font bulle alors le crédit galope et atteint des volumes tout à fait hors de proportion avec les cash flows susceptibles de les rembourser.
    C’est une autre facon de presenter la these de Minsky. Ou une autre façon de la formuler est de dire que la valeur totale de la masse des assets ne doit pas trop s’écarter de la somme actualisée des cash flows produits par la système et utilisables pour les solvabiliser.

    Greenspan a abordé cette question, mais il s’est trompé sur l’efficacité des marchés et l’honneteté des analystes. Il savait que le prix des assets devait etre soutenu par les prévisions de cash flow, mais il a répondu qu’il n’y avait pas de raison que lui mème ou les économistes de la FED connaissent mieux, mieux que les analystes financiers, les perpectives bénéficiaires des sociétés . Il ne savait pas que les analystes sont optimistes quand le marché monte et pessimistes quand il baisse. Il n’avait pas compris le caractére mensonger du marketing boursier.

    Revenons à John Law. L’analyse des conditions historiques de l’expérience de Law fait ressortir des similitudes fondamentales avec la situation contemporaine.

    Nous ne ferons que rappeler les conditions de l’époque de Law, laissant au lecteur le soin de faire le parallèle lui mème.

    Law était un joueur. Un joueur qui après avoir beaucoup perdu a compris qu’il fallait mathématiser sa démarche, introduire le calcul des probabilités. Etre joueur, c’est déjà tout un profil, le profil d’un homme qui prend des risques, croit à la chance, à la chance qui produit des richesses. Ce n’est pas un homme de production, d’industrie ou autre. Dans notre cadre analytique disons que c’est quelqu’un qui marche sur la téte.

    La France de Louis XIV était en faillite, le Trésor était tellement endetté que les recettes étaient englouties par le paiement des intéréts. Law chercha a présenter ses idées au Roi mais il ne réussit pas à décrocher un entretien.

    À la mort du roi, le Régent joueur, frivole , dépensier, de peu de scrupules comprit l’intéret des propositions de Law et accepta la mise en oeuvre de ses idées. Le Trésor étant vide , toute proposition qui permettait de se passer de l’or et de l’argent était bonne à retenir. Nous vous recommandons la lecture du livre d’Edgar Faure sur la banqueroute de Law, tout y est, meme si l’analyse est un peu relativiste a l’image de l’auteur.

    Ainsi Edgar Faure considère que la période préparatoire est un grand succes financier, puisque grace à Law la France connait une période de redressement de la production, du commerce exterieur etc.

    Edgar Faure comme tous les inflationnistes n’a pas compris que c’est toujours ainsi, que les débuts sont toujours positifs, mais que ce sont les fins qui sont des désastres et la fin de l’inflationnisme c’est , et cela a toujours été le désastre.

    Donc Law met en oeuvre gràce à l’appui interessé du Régent ses idées, il crée sa banque, privée, émet sa monnaie de papier et prend en dépot en contrepartie le numeraire, or, argent des clients. Law se lance dans ce que nous appelons l’émission de moneylike. Cela a l’apparence de la monnaie, cela veut se faire passer pour de la monnaie, avec une differfence essentielle, constitutive, qui est qu’à la difference de la vraie monnaie, on peut en emettre autant que l’on veut et l’on ne s’en prive pas. Dans le monde contemporain l’analyse est un peu plus complexe car on superpose les couches d’instruments inflationnistes si nous laissons de cote l’or, il y a la base money, la monnaie, et la quasi monnaie , la quasi monnaie ce sont tous les titres comme les emprunts d’etat qui se veulent et veulent qu’on les croit aussi bons que la monnaie, mais qui n’en sont pas comme on le voit avec la dévaluation/dépréciation des titres émis par les souverains surendettés. Présentement le phénomène de destruction commence par la dernière couche, la quasi monnaie.

    Voici la séquence :

    -Faillite de l’Etat, déflation
    -Un Régent sans scrupules
    -Une émission de papier monnaie gagée sur l’or
    -Debasement de la monnaie de papier par émission excessive
    -Reprise économique fictive, illusion de prosperite et enrichissement rapide.
    -Developpement de l’esprit de jeu, les animal spirits, les gens quittent leur travail pour spéculer
    -Agiotage généralisé, bulle de la Compagnie du Mississipi
    -La vitesse de rotation s’accélère, l’inflation monte, monte
    -Le Régent fait fonctionner la planche à billets
    -On découvre que la valeur de la Compagnie du Mississipi, la richesse de la Louisiane sont bidons.
    -Un grand du royaume veut convertir ses billets en or, la rumeur se répand
    – Perte de confiance, les phénomènes de foule incontrolables se mettent en branle.
    Désastre.

    Voici une citation de John Bernanke, successeur de Alan Law:

    -Question : Pensez vous pouvoir agir assez vite pour empécher l’inflation de devenir incontrolable?

    -Réponse de John Bernanke: Nous pourrions monter les taux en 15 minutes si nécessaire. Donc il n’y a aucun probleme pour monter les taux, resserrer la politque monétaire, ralentir l’économie, réduire l’inflation au moment approprié. .Maintenant ce n’est pas encore le moment.

    Note de BB/

    Et si, par suite de la hausse des taux, les marchés s’effondrent , si la bulle des fonds d’etat et des obligations éclate ? Que faites vous ?

    Vous acceptez le retour de la crise financière contre laquelle vous venez de tenter de lutter ?

    • Bonjour Monsieur Bertez,
      Concernant la réponse de Bernanke sur la possibilité de relever les taux en 15mn, il a pour lui le fait que Volcker l’a fait brutalement en 1979 et a cassé l’inflation sans engendrer de crack boursier, dans une amérique lourdement endettée et en stagnation. Bien sur BenB n’a pas la trempe de Volcker mais bon…..Les situations sont elles incomparables?
      cdlt

      • Bonsoir CharlesM

        Les situations sont totalement différentes car le leverage dans le système est incomparablement plus élevé en particulier le leverage sur les fonds d’état. Le tout avec du carry trade quasi gratuit et des fonds propres pour amortir très insuffisants pour tout le monde et nuls pour certains établissements.
        Par ailleurs sur un doublement des taux a 4% ce qui est le taux normal, les Govenments sponsored entreprises, Fannie et Freddie sautent à nouveau et si ce n’est pas elles ce sont les vendeurs de dérivés sur taux qui ont pris le risque de les assurer.

  3. Parallèle saisissant avec le supplice … du pal ! Celui qui comme le dit l’adage :

    COMMENCE LE MIEUX ET FINIT LE PLUS MAL !

    AYOYEEE !!!

    Il serait judicieux donc, de mettre le cap sur une île déserte ?
    Mais IL N’Y A PLUS D’ÎLES DÉSERTES.

    METTRE LE GILET DE SAUVETAGE ? Certes, c’est à peu près tout ce qui reste à faire.
    Mais lestés par les lingots et par les Louis, ça va pas être simple de survivre au naufrage ?
    Et pour tout arranger, il y a TOUT plein de lingots « chinois » estampillés « suisses » (???)
    qui contiennent 50% de tungstène !

    Quand même hein ? Quelle époque fascinante que celle dans laquelle nous vivons ? Encore ???

    Agitons nos Rameaux ? Ben oui, C’EST LE JOUR DES RAMEAUX ! Bonjour aux cathos (j’en suis !)

  4. Lundi 2 Avril

    A lire l’interview de Nicolas Sarkozy sur boursier. com intitulée :

    « Je ne considère pas que la finance soit un ennemi. »

    http://www.boursier.com/actualites/macroeconomie/je-ne-considere-pas-que-la-finance-soit-un-ennemi-declare-nicolas-sarkozy-477029.html

    Le titre est bien vu, la finance n’est pas ennemi des gouvernements, les Rois sont les obligés de leurs préteurs et on voit mal comment on pourrait prétendre en même temps avoir besoin d’eux pour financer les déficits et en même temps les traiter en ennemis.

    Hollande l’a maintenant compris lui qui est allé faire amende honorable face a la City de Londres après ses propos un peu irréfléchis sur ce sujet. Il est dommage que lui ou ses conseils ne réfléchissent pas avant de parler.

    De tous temps les banquiers ont accepté d’être relativement mal traités dans les discours du moment qu’au niveau réel ils étaient bien , très bien traités. La mauvaise réputation est un mal obligé.

    Ce n’est pas le public qui finance les déficits des gouvernements, ce n’est pas l’épargne c’est le système bancaire par la transformation de l’argent gratuit que donnent les banques centrales.

    Certains s’interrogent, en particulier les tenants de la MMT sur la question de savoir pourquoi les banques centrales ne financent pas gratuitement les govies puisque l’argent vient des banques centrales -gratuit- et qu’il est revendu- cher – aux govies. Voir les travaux de Michael Hudson sur cette question.

    Ce qui est sur, c’est que tant que le système est en place il y a intérêt pour les govies à être vrai ami-ami avec les banques quitte à les houspiller pour la cosmétique de temps a autre.

  5. vu la quantité de fonds injectés oficiellement ou non par les banques centrales,il fallait bien que cet argent s’investisse quelque part.il parait que les banques centrales achètent les actions.ce qui est arrivé au marché des obligations d’etat arrive aux marchés d’action.

  6. Mardi 3 avril 2012 :

    Espagne : la dette publique va bondir à 79,8 % du PIB en 2012.

    La dette publique de l’Espagne devrait bondir de plus de onze points en 2012, à 79,8 % du PIB, a annoncé mardi le gouvernement, contraint à un effort de rigueur sans précédent pour rétablir la confiance des marchés et de ses partenaires européens.

    La dette publique passera de 68,5 % du PIB à la fin 2011 à 79,8 % du PIB, un niveau qui reste inférieur au chiffre de 90,4 % qui sera la moyenne de la zone euro, a indiqué le ministère espagnol du Budget, en marge de la présentation au Parlement du budget 2012 du pays, marqué par des mesures de rigueur sans précédent.

    http://www.romandie.com/news/n/_Espagne_la_dette_publique_va_bondir_a_798_du_PIB_en_2012_44030420121349.asp

    Espagne : le chômage atteint un nouveau record.

    L’Espagne compte 4,75 millions de chômeurs en mars, a annoncé le ministère de l’Emploi. Il s’agit du huitième mois consécutif de hausse du chiffre du chômage, ce qui le situe à un niveau record depuis la première diffusion de ces statistiques mensuelles en 1996, et a fortiori depuis le début de la crise en 2008.

    En mars, 38.769 chômeurs de plus ont été comptabilisés, soit une augmentation de + 0,8 % par rapport à février, et + 9,6 % sur l’année.

    Avec une économie atone, le pays souffre du taux de chômage le plus élevé parmi les pays de l’OCDE et de l’Union européenne : selon l’Institut national de la statistique (Ine), ce taux était de 22,85 % de la population active fin 2011.

    Pour l’office européen des statistiques, Eurostat, l’Espagne affichait même un taux de chômage de 23,6 % en février.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201989789921-espagne-le-chomage-atteint-un-nouveau-record-309046.php

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