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L’éternel effet de levier bancaire ; une valeur « sure » du « magistère du redressement improductif »

 L’éternel effet de levier bancaire ; une valeur « sure » du  « magistère du redressement improductif »

Effet de levier bancaire Agefi (Tableau cliquez sur le lien)

Source : FMI/Zerohedge (données à fin 2011) 

Le recours à l’endettement massif et/ou la sous-capitalisation des principaux établissements occidentaux contrastent avec leurs pairs émergents.

PLUS DE LEVIER BANCAIRE :

Depuis la crise souveraine, l’agence de notation Fitch a dégradé pas moins de 60% des banques de pays développés. Si la tendance à la dégradation des notes de crédit des banques chinoises et indiennes commence à s’installer, ce n’est qu’en rapport avec la crise souveraine et rarement dû à des facteurs internes.

Lundi, un gérant de fonds d’une importante société de gestion a en outre déclaré sur Bloomberg TV ne détenir aucune banque occidentale en portefeuille. Au bénéfice des institutions émergentes. Sa méfiance vis-à-vis des établissements de crédit systémiques de la zone euro et des Etats-Unis semble justifiée: pas de visibilité quant à la croissance (ou décroissance) des revenus, pas plus de transparence quant au degré réel d’exposition à la dette souveraine européenne.

Mais, surtout, ce que les asset managers reprochent aux banques systémiques, c’est de faire comme s’il n’y avait jamais eu de crise, en affichant des effets de levier encore plus important que ceux qui avaient prévalu avant la crise immobilière de 2007-2008. A cette époque, des leviers de plus de 20-30 fois étaient considérés comme le résultat d’une hérésie bancaire. Aujourd’hui, certaines banques européennes affichent des leviers trois à quatre fois supérieurs à ces niveaux. Certes, la chute brutale des cours actions des banques concernées aura certainement gonflé le ratio. Reste que même avec des cours égalant ceux de la période pré-crise, les multiples dépassent allègrement 40 fois.

Sur la base des rapports financiers et des données Bloomberg, l’Agefi a calculé banque par banque, région par région, le rapport entre le total des dettes (multiple) et les fonds propres (diviseur) des plus grandes banques pour obtenir une idée générale (et non exhaustive) de cet effet de levier. Les fons propres sont simplement mesuré dans notre exemple par la capitalisation boursière à la valeur de marché.

Effet de levier bancaire Agefi 

 (Tableau cliquez sur le lien)

Les chiffres sont pour le moins éloquents: l’effet de levier de l’allemand Deutsche Bank est le plus élevé parmi les mastodontes, avec un multiple de 96 fois! Suivi par les français Société Générale (55 fois) et BNP Paribas (87 fois). A comparer avec le plus prestataires de services financiers et bancaires au Brésil, Bank Itau, dont l’effet de levier est de 6,2 fois. En Russie, le leader Sberbank affiche un levier de 4,7 fois. On retrouve à peu près les mêmes multiples partout ailleurs dans le monde dit «en développement». Même en Chine, soupçonnées d’hyperactivité dans le crédit immobilier, la première banque ICBC affiche un levier inférieur à 20 avec un ratio de 11,4 fois. Il est de 12,57 fois pour la China Construction Bank.

Les banques américaines semblent un peu moins concernées. Citi est à 21 fois, JP Morgan à 16 fois, tandis que Bank Of America affiche un multiple de 32 fois. Il est utile de noter que la taille semble corrélée à l’effet de levier: banque régionale américaine, US Bancor affiche un levier similaire à ceux des banques des pays émergents avec un levier de 5 fois seulement. Peu encline au négoce de produits complexes, relativement conservatrice, avec un multiple de 6,5 fois, l’américaine Wells Fargo est l’une des rares grandes banques à afficher à un effet de levier inférieur à 10 fois.

Levi-Sergio Mutemba/Agefi juil12

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