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Dette étudiante: la déconvenue des classes moyennes américaines

Dette étudiante: la déconvenue des classes moyennes américaines

 

Les jeunes issus des classes moyennes sont les grands perdants de la dette étudiante aux Etats-Unis, avec des revenus trop élevés pour bénéficier d’aides et trop faibles pour couvrir les coûts de plus en plus élevés de l’université, indique une étude publiée dimanche. Les jeunes issus des classes moyennes «sont plus susceptibles d’être endettés et pour des sommes plus élevées» que les jeunes issus des classes à hauts et bas revenus, indique une étude présentée dimanche lors du 107e congrès de l’Association sociologique américaine (ASA) à Denver (Colorado).

La dette étudiante aux Etats-Unis, qui a atteint en 2011 les mille milliards de dollars, empoisonne la vie de millions d’Américains, étudiants, anciens étudiants ou familles d’étudiants, alors que les experts se demandent si cette «bombe» ne sera pas la prochaine crise majeure de l’économie américaine.

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Pour l’auteur de l’étude, Jason Houle, de la Fondation Robert Wood Johnson à l’Université de Wisconsin-Madison, «de nombreuses familles à revenus moyens gagnent trop d’argent pour que leurs enfants bénéficient d’aides, alors qu’en même temps, elles n’ont pas les moyens financiers suffisants pour couvrir les coûts élevés de l’université», dit-il dans un communiqué. Le chercheur qui a étudié 4.414 cas de jeunes suivis entre 1997 et 2009, affirme que les jeunes issus des classes moyennes – gagnant entre 40.000 et 99.000 dollars par an pour les plus aisées – quittent l’université avec une dette de 4.000 à 6.000 dollars supérieure à celle des jeunes issus de milieux plus défavorisés. Mais ils seront endettés de 12.000 à 17.000 dollars de plus que les jeunes  issus de familles gagnant entre 100.000 et plus de 150.000 dollars par an «qui peuvent payer l’université ou ont pu épargner». L’étude du sociologue montre que les groupes appelés à être les plus endettés sont ceux dont les parents sont les moins diplômés, les Noirs plus que les Blancs et les jeunes issus de familles monoparentales ou reconstituées. Selon des chiffres publiés par un organisme de recherche sur la dette étudiante «The project on student debt» (Le projet dette étudiante), les diplômés de 2010 sont sortis de l’université avec une dette moyenne de 25.250 dollars.

Pour  rappel l’encours des prêts étudiants ne cesse d’augmenter aux Etats-Unis, suivant une trajectoire inverse à celle de l’endettement des ménages, selon une étude de la banque centrale américaine (Fed) . Au 31 mars, le total des sommes empruntées pour financer des études et restants dues s’élevait à 904 milliards de dollars, soit 30 milliards de plus que trois mois plus tôt, indique le rapport trimestriel de l’antenne new-yorkaise de la Fed sur la dette des ménages aux Etats-Unis.

La Réserve fédérale précise que depuis le pic de l’endettement des ménages au troisième trimestre 2008, l’encours des prêts étudiants a augmenté de 293 milliards, alors que toutes les autres formes de dette contractée par les Américains chutaient dans le même temps de 1.530 milliards de dollars au total. En dépit de la poussée des prêts étudiants, le désendettement des ménages s’est poursuivi au premier trimestre puisque le total de leurs dettes a reculé de 0,9% par rapport à la fin 2011, pour s’établir à 11.440 milliards de dollars indique la Fed.

La Fed rappelle que les prêts étudiants sont devenus le deuxième poste d’endettement des ménages américains en 2010, passant devant les emprunts contractés par carte de crédit. Selon les chiffres de la banque centrale, leur poids dans la dette des ménages (8%) étaient néanmoins très inférieur à celui des emprunts immobiliers (72%) au 31 mars.

Avec la crise, nombre de jeunes diplômés peinent à trouver un travail à la hauteur de leurs espérance, quand ils n’ont pas tout simplement du mal à trouver un emploi, et se retrouvent en grande difficulté pour rembourser leurs emprunts. La Fed indique que le pourcentage des débiteurs en défaut de remboursement depuis plus de trois mois sur les prêts étudiants (8,69% au premier trimestre) est supérieur à ceux des prêts immobiliers et des prêts pour l’achat d’une automobile, et qu’il est vraisemblablement sous-évalué.

Source Agences Aout12

4 réponses »

  1. partout les classes moyenne sont les grandes victimes de l’Etat
    question Education chez nous, on en est pas là. Dans l’actualité ,certains , dans l’Hérault revendent leurs attributions gratuites de PC pour faire la TEUF comme ils disent mais question pression fiscale,le pire est devant nous.Normal si nous devons payer pour toute la misère du monde qui vient chez nous …

  2. Le pire cauchemar d’un néolibéral étasunien ( ils se souviennent de mai 68 ) : une tête bien remplie et libre ! Donc , enchaînons-les dès le départ ! Mais combien d’années ces chaînes résisteront-elles encore à la corrosion de la Toile ?

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