Art de la guerre monétaire et économique

Humeur de Loup du Jeudi 22 Novembre 2012 : A propos de la pub du Crédit Agricole par Bruno Bertez

Humeur de Loup du Jeudi 22 Novembre 2012 : A propos de la pub du Crédit Agricole par Bruno Bertez

   Contrairement à ce que l’on pourrait croire aux vues des apparences, nous ne sommes pas systématiquement ennemis des banquiers. Nous avons, nous-mêmes, dans notre jeune âge, été banquier, spécialisé dans l’or, il est vrai, et nous savons, pour l’avoir constaté pratiquement, que la fonction bancaire est absolument irremplaçable dans une économie. La fonction bancaire d’intermédiation entre les agents économiques, la fonction bancaire d’allocation de l’épargne et de sa transformation en capital, la fonction bancaire d’intermédiation dans le temps.

Vous avez remarqué au passage que tout ceci n’a qu’un très lointain rapport avec les fonctions bancaires actuelles, lesquelles se résument à l’exploitation des agents économiques privés et à leur spoliation.

Etant très positif à l’égard de la fonction bancaire, nous n’en sommes que plus à l’aise pour être négatif à l’égard des banques telles que nous les connaissons maintenant.

Nous voyons passer une publicité du Crédit Agricole qui, manifestement, n’est pas trop stupide, car elle tente de modifier l’image que les clients ont de la banque. En clair, les clients, spontanément,  pensent comme nous que les banques sont des voleurs, et  la publicité qui, nous le rappelons, est bien faite, cherche à démontrer le contraire.

 

Mais comme toujours, les publicités sont comme les langues, les meilleures et les pires des choses, et là en l’occurrence, ces publicités non seulement passent à côté de l’essentiel, mais elles sont trompeuses. Signalons en passant que celles de la Société Générale ne sont pas meilleures aussi bien au plan économique qu’au plan moral.

L’axe de la publicité du Crédit Agricole, c’est : nous ne cherchons pas à vous influencer à notre profit. Nous ne vous plaçons pas systématiquement les produits les plus pourris, les plus désavantageux, et ceux qui nous sont les plus utiles à nous. Contrairement à la rumeur, nous ne touchons pas un intéressement sur les produits que nous vous vendons.

La publicité du Crédit Agricole nous fait penser au jeu démocratique actuel. Vous avez le choix entre la peste et le choléra, c’est-à-dire entre l’UMP et le Parti Socialiste. Mais, c’est sûr, nous ne vous influençons pas, vous choisissez.

Vous avez compris qu’en matière bancaire comme en matière de démocratie politique, les choix qui vous sont proposés sont des choix structurellement dirigés contre vos intérêts. Et vous qui nous lisez régulièrement savez bien que ce n’est pas par hasard. Les deux complices banquiers et monde politique sont alliés sur votre dos et ils vous enferment dans des pseudo alternatives pour vous b…ser.

C’est structurellement que la banque vous spolie et vous exploite :

  • 1)      Elle reçoit gratuitement ce qui vous appartient à vous tous, le bien commun, qui n’existe que par votre souveraineté et vos choix, à savoir la monnaie ; elle la reçoit gratuitement et elle l’utilise avec profit sur votre dos. Les spreads entre son coût d’accès à la monnaie et le prix de vos crédits sont considérables alors que la monnaie, c’est vous, contrairement à la propagande, la monnaie n’appartient ni aux banques, ni aux gouvernements.
  • 2)      Cette monnaie, elle est l’intermédiaire de votre spoliation par son émission excessive. La banque est l’agent qui transmet l’inflation qui vous ratisse.
  • 3)      Quand la banque fait des c…..ies, ce qui ne cesse de se produire depuis 30 ans, elle gagne beaucoup d’argent, ses employés et ses dirigeants roulent sur l’or, mais c’est vous qui payez leurs ardoises. Les profits sont pour eux ; eux, sous-entendez la classe des banquiers, les pertes sont pour vous, elles sont socialisées.

Nous arrêtons là l’énumération car nous n’avons pas envie de rentrer dans la technique par laquelle la classe bancaire vous ruine, asphyxie vos entreprises, étouffe votre Etat et force les gouvernements à vous imposer l’austérité provoquée par leur comportement usuraire.

BRUNO BERTEZ Le Jeudi 22 Novembre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

5 réponses »

  1. @ Bruno Berthez. Vous auriez pu faire le parallèle avec la pub du Crédit Mutuel ou un touriste japonais répond « C’est génial » à « nous n’avons pas d’actionnaire ». On croit rêver… pour redorer le blason des banques on chie sur les actionnaires. Franchement ça en dit très long sur le malaise de l’époque et le manque de répères…

  2. Ils sont courageux, au Crédit agricole… plutôt que de répondre aux critiques ils ont fait disparaître la pub sur Youtube !!

    Ecoeurants banksters.

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