A Chaud!!!!!

L’Edito du Dimanche 24 Février 2013 : L’état de la France par Bruno Bertez

L’Edito du Dimanche 24 Février 2013 :  L’état de la France par Bruno Bertez

 On nous dit, mais ce sont certainement des mauvaises langues, puisque britanniques, que Sarkozy se vante d’être débarrassé de ses responsabilités de chef de l’Etat. Nous ne pouvons le croire au souvenir de l’énergie qu’il a mise à défendre sa place. Quoique, si on y regarde de plus près et que l’on s’attarde sur les erreurs commises, on peut être tenté d’avancer l’hypothèse analytique qu’il avait un profond désir d’échec. Comme Giscard en 1981 qui n’avait supporté que les Français ne l’aiment pas assez, après tout ce qu’il avait fait pour eux.

 

   Si ce que l’on rapporte est vrai, nous pensons que Sarkozy a tort. Et qu’il ne réussira pas plus dans la finance que dans la politique. 

Il a tort. 

D’abord parce que quand on s’est investi dans une telle mission l’échec ne donne aucune raison de parader ou de se réjouir. 

Ensuite parce que si la France est tombée dans les mains des socialistes et de Hollande, c’est parce lui, Sarkozy n’a pas tenu ses promesses, n’a relevé aucun des défis qui lui étaient présentés et qu’au contraire, il s’est trompé de bout en bout. 

Enfin, si la France est maintenant dans une situation proche de celles de ses voisins pestiférés du sud c’est parce qu’il a fait le mauvais choix, celui de la solidarité couplée avec l’austérité. 

Il fallait choisir la politique monétaire allemande, pas celle de Merkel , et refuser la politique économique de Merkel. Il a fait exactement le contraire.

 Le résultat est là.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

 L’an dernier la production industrielle a chuté de 2%, les indices Markit pointent une dégradation accrue de la conjoncture en 2013.

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France: plus fort recul du secteur privé en 4 ans

La contraction du secteur privé français s’est encore accélérée en février, au plus fort depuis mars 2009, selon la première estimation de l’indice PMI publiée par le cabinet Markit. L’indice «flash» composite de l’activité globale en France se replie à 42,3 points contre 42,7 en janvier, soit un plus bas de 47 mois. Il s’éloigne encore davantage de la frontière entre périodes d’expansion et de contraction.

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Le GDP 2012 stagne, celui de 2013 baisse. L’immobilier chute, les mises en chantier s’effondrent, l’industrie automobile est menacée dans son existence même, il faut sauver, bailer-out ses banques de financement, les usines ferment, des dizaines de milliers d’emplois vont disparaitre.

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Automobile. Le marché en Europe a poursuivi son recul en janvier. Pas de reprise avant au moins 2014

Dans ce contexte, peu nombreux sont les constructeurs qui progressent. Parmi ces derniers, on retrouve les spécialistes allemands du haut de gamme Daimler-Mercedes (+3,7%) et BMW (+6,6%), les japonais Honda (+10,3%) et Mazda (+11,4%) et le sud-coréen Kia (+7,2%). 

Au niveau des marques, Mercedes (+4,7%), BMW (+9,8%) mais aussi Opel (+4,5%), Seat (+6,0%) et Dacia (+8,8%) progressent. Fiat parvient à limiter la casse (-4,0%). En revanche, Volkswagen (-12,1%), Peugeot (-16,6%) et Citroën (-15,9%), Renault (-10,0%), Toyota (-14,6%) ou encore Ford (-25,5%) sont en recul plus marqué. 

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  France new car registrations   

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Mercredi, c’est Crédit Agricole qui a annoncé une perte record – la plus importante en France depuis celle de Dexia en 2011 – de 6,47 milliards d’euros (environ 7,98 milliards de francs). La banque française avait déjà lancé un avertissement sur ses résultats début février. Cela n’a pas empêché les analystes d’être surpris de l’ampleur des dégâts. La banque a invoqué les pertes liées à la vente de sa filiale grecque Emporiki et l’impossibilité de la déduire des impôts. Autre élément, la banque a décidé de déprécier des écarts d’acquisitions (goodwill). Il s’agit de la différence entre le prix de ces rachats, réalisés à des prix trop élevés dans des périodes d’euphorie, et leur valeur comptable.

Crédit Agricole va passer des provisions exceptionnelles pour dépréciations de survaleurs sur ses comptes 2012 pour un montant de €2,7 Mds. Par ailleurs, l’impact de la juste valeur sur la dette émise par Crédit Agricole sera de -€850 Mds au 4ème trimestre 2012, ce à quoi s’ajoutent près de €400 M de charges de dépréciations diverses. Ces provisions seront cependant sans impact sur la solvabilité du groupe puisque la réglementation déduit d’ores et déjà des fonds propres comptables ces survaleurs ou le « mark-to-market » de la dette émise.

 Pour Christophe Nijdam, analyste spécialisé dans les actions bancaires pour le bureau de recherche indépendant AlphaValue, cette perte record consacre «l’échec d’une stratégie d’expansion internationale trop rapide, trop cher payée, et conduit à se poser des questions sur la gestion du capital humain de cette banque.»

Crédit Agricole n’est pas seul. Société Générale a enregistré une perte de 476 millions d’euros au quatrième trimestre et vu son bénéfice net divisé par trois en 2012, invoquant, elle aussi, des éléments exceptionnels.

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Le chômage touche plus de 3,1 millions de personnes, le sous emploi près de 5 millions , la précarité progresse.

  

On parle de taxer les prestations familiales, on prépare un nouveau nième rabotage des retraites. Les riches se mettent en hibernation, le fond d’épargne du pays est en cours de destruction accélérée.

 

 L’écart de compétitivité avec les Allemands est chiffré à 8% au moins, 15% raisonnablement et 20% pour les pessimistes.

 

L’objectif de déficit fixé à 3% ne sera pas tenu, il va falloir  s’humilier auprès des autorités européennes pour demander un délai de grâce comme de vulgaires Espagnols.

 

Dans les sommets internationaux, on ne prend même plus la peine de faire semblant d’accorder une phrase aux thèses et demandes françaises lors de communiqués. 

Les Français sont plus de 30% à se reconnaitre dans les idées du Front National.

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32% des Français se disent « tout à fait » ou « assez » d’accord avec les idées du Front national selon le baromètre annuel de TNS-Sofres.

Dans l’historique des enquêtes TNS-Sofres, cette adhésion à 32% n’avait été atteinte qu’en octobre 1991 et se situait à 28% en mai 2002. Elle a connu un bond de 14 points depuis 2010. Signe de sa progression, le FN ne « représente un danger pour la démocratie » qu’aux yeux de 47% de sondés (-6), passant pour la première fois sous la barre des 50%, et 35% jugent que « c’est un parti qui a la capacité de participer à un gouvernement », en hausse de 10 points sur deux ans.

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Les partis d’opposition n’ ont ni chefs ni troupes et encore moins d’idées.

 Ailleurs, un homme s’immole par le feu alors que les représentants de la nation passent leur temps à imaginer comment régulariser les déviances sexuelles.

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 24Février 2013

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EDITO PRECEDENT: L’Edito du Dimanche 10 Février 2013: Une certitude, l’Amérique fera, d’une manière ou d’une autre, défaut sur sa dette Par Bruno Bertez

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8 réponses »

  1. Bonjour,

    Vos analyses sont toujours aussi intéressantes. Comment ne pas être d’accord avec vos conclusions. Après la spoliation érigée en principe de gouvernement, voilà que l’on tente maintenant de museler les réflexions car, n’en doutons pas un instant, si un tel projet passe, ce sera comme le représentant qui coince son pied dans votre porte, on ne pourra plus refermer cette dernière et inexorablement, la porte s’ouvrira: http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2013/02/22/vers-une-loi-encadrant-la-liberte-dexpression-sur-internet/
    Pour le Crédit Agricole, le constat technique est assez simple si l’on en croit Jean-Pierre Chevallier qui a un seul tort, c’est que le temps qui passe lui donne raison: http://chevallier.biz/2013/02/credit-agricole-s-a-4°-trimestre-2012/ et http://chevallier.biz/2013/02/leverage-reel-des-banques-francaises-2012/
    Combien de temps cela va-t-il tenir? Là est la seule question qui vaille la peine. Et lorsque quelqu’un dit la vérité, c’est comme dans la chanson de Guy Béart, il doit être exécuté: http://www.liberation.fr/politiques/2013/02/24/melenchon-traite-le-pdg-de-titan-de-primate-ignorant_884175 (ceci dit, on peut se poser la question de savoir qui des deux est le plus primate).

    Bonne journée

  2. bonjour,
    comme d’habitude vos réflexions sont lumineuses. qu’ajouter de plus. on va dans le mur ! malheureusement, nos hommes politiques le savent… mais ne font rien ! depuis quelques temps des messages passent dans les médias sur une prochaine explosion sociale en France. comme pour préparer les esprits…

    bravo pour votre blog.

  3. La politique de Sarkozy était effectivement une politique de saltimbanque.
    Un seul objectif prendre le pouvoir suivi de son corollaire le conserver à tout prix.
    C’est somme toute assez drôler qu’il se soit fait virer
    Le système démocratique tel qu’il est proposé dans la V république Française ne peut sélectionner que des politicards dont le seul objectif est la prise de pouvoir, voilà ce qu’il faudrait changer mais le peuple est tellement abruti par le politiquement correcte que l’on ne voit pas comment les choses pourraient évoluer.
    Quand l’on pense que Sarkozy proposait une répartition des bénéfices des entreprises suivant une règle 1/3 pour l’investissement, 1/3 pour les salariès et 1/3 pour les actionnaires, on mesure l’immensité de ses lacunes économiques. Faut-il ne rien savoir de ce que représente la notion de résultat dans une société commerciale pour proposer une telle ânnerie. Il n’avait pas bien suivi ou compris ses cours de comptabilité lorsqu’il faisait ses études de droit.

  4. la cigale et la fourmi ..ou ça devient impossible,c’est quand les cigales disent continuez à nous nourrir vous êtes inhumains….pensez qu’on pourrait redresser la barre sans qu’aucun effort ne soit demandé, semble irréaliste.Question :doit on augmenter les impôts de ceux qui les paient ?et au besoin vérifier si à la fin de l’année plus d’impôts n’a pas produit moins de recettes fiscales ou doit on baisser les dépenses publiques? lesquelles et comment? pour ma part sans réforme de structures et sans baisse significative de l’intervention publique ( nous n’en prenons pas le chemin) je ne vois pas comment .
    Nous payons non pas les erreurs de Sarkozy mais la faute ‘de l’ensemble de la classe politique depuis toujours.cette classe politique s’est engagée à gérer avec sérieux nos budgets mais a fait tout le contraire (rappelez vous la cagnotte);j’en suis arrivé à la conclusion que tout ceci est un gigantesque contresens ;laFrance a cru qu’elle imposerait son modèle dépensier et socialiste et c’est l’Allemagne qui a imposé le sien car jamais au grand jamais ;elle n’a voulu de notre modèle.
    c’est pour cela qu’il n’ y a pas d’opposition ;au pouvoir l’UMP recommencerait immédiatement la même politique
    quant au FN le père était au moins en paroles pour la libre entreprise ,la fille est authentiquement fasciste :socialiste et nationaliste
    c’est pourquoi nous irons droit dans le mur
    culturellement le pays croit que l’Etat peut les sauver alors que l’Etat est à poil
    si vous voulez vous détruire un peu plus le moral lisez promotion UBU ROI d’Olivier Saby vous comprendrez pourquoi les énarques sont notre problème pas notre solution

  5. La France est une démocratie, les peuples ont les hommes politiques qu’ils méritent.
    Je crois en l’Europe et je crois en l’Euro, j’espère que l’Allemagne imposera sa vision des choses. Contrairement à l’élite de ce pays, je pense que c’est une excellente chose, la meilleure qui puissent arriver à ces pays de jean-foutre qui ont par ailleurs de grande qualité mais qui aujourd’hui ont montré leur incapacité à se réformer, à se diriger. Je parle de la France, de l’Espagne et de l’Italie.
    Je pense aussi que s’opposer à l’Euro fait le jeu des EU et de l’UK son fidèle vassal qui ne supporte pas de se voir marginaliser.
    L’Europe contient ce que l’homme a produit de plus grand en matière de civilisation mais elle s’est littéralement suicidé au XX siècle avec deux guerres de débiles conduit par des élites qui se sont totalement discrédités dans leur capacité à gouverner nos pays.
    Aujourd’hui il est temps de tourner la page et de se ranger derrière un Euro qui s’impose de manière tellement évidente qu’il faut vraiment avoir le nez sur le guidon pour ne pas s’en rendre compte.
    D’ailleurs il ne faut pas s’y tromper, la plus grande partie des citoyens détenant un capital dans les pays du Sud de l’Europe ne souhaite pas revenir à leur monnaie nationale, voilà ce qui fait la force de l’Euro.

  6. Lundi 25 février 2013 :

    Silvio Berlusconi prône la sortie de l’euro.

    Beppe Grillo prône la sortie de l’euro.

    Ces deux hommes ont réuni plus de 50% des suffrages.

    Vers 19h20 :

    L’Italie submergée par une vague populiste.

    Submergée par la vague populiste, voilà l’Italie telle qu’elle se présente d’après les résultats du dépouillement au Sénat. Les voix des berlusconiens et des « grillini » – les partisans de l’ancien comique Beppe Grillo – atteignent ensemble plus de 50% des suffrages. Ils prônent l’un et l’autre la sortie de l’euro. Il faudra bien sûr attendre les résultats de la Chambre pour avoir une idée définitive mais on devine d’ores et déjà que la situation italienne ne pourra qu’être jugée inquiétante par le reste de l’Europe.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130225.OBS0031/l-italie-submergee-par-une-vague-populiste.html

  7. « Ensuite parce que si la France est tombée dans les mains des socialistes et de Hollande, c’est parce lui, Sarkozy n’a pas tenu ses promesses, n’a relevé aucun des défis qui lui étaient présentés et qu’au contraire, il s’est trompé de bout en bout.  »

    « il s’est trompé de bout en bout ». C’est clair.

    Merci de le dire.

    Une telle lucidité n’est pas politiquement correcte en France, actuellement, et c’est bien dommage !

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