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La bulle chinoise semble être prête à éclater

La bulle chinoise semble être prête à éclater

L’augmentation du crédit et la diminution de la croissance économique annonce un désastre

EN LIENS: La corde pour nous pendre! Nouvelles de Chine  par Richard Dupaul

Mister Market and Doctor Conjoncture du Mercredi 1er Mai 2013:  Le retour des forces déflationnistes est incontestable par Bruno Bertez

Le 23 avril, HSBC Holding, une banque et organisation multinationale de services financiers, a publié pour le secteur manufacturier le Purchasing Managers Index (PMI), qui était au niveau de 50,5 au mois d’avril en Chine, ainsi que l’indice de la production manufacturière qui était à 51,1. Chaque indice était inférieur à ceux des mois précédents.

Ce jour là, l’indice boursier des actions A, publié par la bourse de Shanghai et évalué en yuans, a chuté de 2,57%. Cette baisse est considérée comme étant au-dessous de la zone de confort psychologique estimé à 2.200 points.

On n’a pas besoin d’être un expert du marché pour savoir que l’indice PMI n’était pas la seule raison de la chute de l’indice boursier.

Une semaine avant la publication des indices, le Bureau des statistiques du régime chinois a annoncé que le taux de croissance économique lors du premier trimestre 2013 était de 7,7%. Ce chiffre est beaucoup plus bas que les estimations des analystes.

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La croissance dans le secteur des services a fortement ralenti, en avril, en Chine pour retomber à l’un de ses plus bas niveaux des deux dernières années. Le 6 Mai, la banque HSBC a indiqué que son indice des directeurs d’achat (PMI) dans ce secteur clé avait été mesuré à 51,1 le mois dernier, loin de sa performance de 54,3 établie en mars. S’il reste au-dessus de 50, ce qui marque la limite entre une contraction et une expansion, cet indice PMI confirme que l’accélération de la croissance chinoise est plus difficile que prévu et que l’économie du pays reste fragilisée par l’enlisement de l’activité en Europe et la lenteur de la reprise aux Etats-Unis.

«Ce refroidissement de l’activité dans le secteur des services en avril est probablement une répercussion du ralentissement de la croissance manufacturière, du durcissement des contrôles sur le marché immobilier et de l’extension de la crise de la grippe aviaire», a commenté dans la matinée Qu Hongbin, l’économiste en chef d’HSBC pour la Chine. 

Vendredi en 15, le gouvernement chinois avait déjà diffusé plusieurs indicateurs montrant que la croissance de l’activité économique dans le pays avait perdu de son dynamisme. L’indice des directeurs d’achat du secteur non manufacturier avait notamment été annoncé à 54,5 en avril, en baisse de 1,1% en glissement mensuel, par le Bureau d’état des statistiques.

Le 10 mai le Bureau national des statistiques a annoncé que les prix à la production, qui constituent généralement un bon indicateur des prix futurs à la consommation, avaient baissé de 2,6% sur un an en avril.Cette diminution, plus substantielle que prévu par la plupart des économistes, est perçue comme le signe que la reprise économique en cours n’est pas très vigoureuse. Elle résulte manifestement d’une offre industrielle supérieure à la demande du marché. Dans ce contexte, certains économistes avancent l’hypothèse d’un geste de la banque centrale, et notamment d’une baisse des taux d’intérêts, qui permettrait théoriquement de dynamiser l’économie. Mais ce scénario est très loin de faire l’unanimité, du fait que l’économie chinoise reste marquée par des déséquilibres et que Pékin se doit, en particulier, de rester extrêmement vigilant afin de prévenir un emballement du crédit bancaire…et celui de l’inflation car l’inflation sest accélèrée en avril

Ainsi la hausse des prix à la consommation, principale jauge de l’inflation en Chine, s’est accélérée à 2,4% sur un an en avril, après avoir atteint 2,1% en mars, a rapporté jeudi le Bureau national des statistiques (BNS). Cet indice est suivi de près par Pékin qui redoute que la hausse des prix alimentaires, qui frappe davantage les ménages les plus défavorisés, ou l’envolée des prix immobiliers, ne déclenchent des troubles sociaux dans ce pays de plus de 1,3 milliard d’habitants. Ce résultat dépasse la prévision d’un panel d’économistes interrogés par l’agence financière Dow Jones, qui avait tablé sur une hausse des prix à la consommation de 2,2% en avril. «La hausse des prix à la consommation s’explique principalement par celle relativement importante des prix des légumes», a expliqué Yu Qiumei, analyste au Bureau national des statistiques. 

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PLUS DE CHINA BUBBLE EN SUIVANT:

Malgré une croissance ralentie, les prestations du crédit lors du premier trimestre ont augmenté de 60% tandis que la masse monétaire M2 (la masse monétaire totale dans l’économie d’un pays, y compris tous les types de liquidités et l’argent détenu dans les banques) a augmenté de 15,8%. Selon un article du China’s National Business Daily du 15 avril, l’un et l’autre ont atteint de nouveaux sommets.

Le ralentissement de la croissance et l’augmentation des prestations du crédit inquiètent de nombreux analystes du marché, car l’augmentation du crédit ne stimule pas la croissance économique.

Un article du 15 avril sur le site du Global Post cite Patrick Chovonec, principal stratège de Silvercrest Asset Management, il a précisé que: «le ralentissement de la croissance du PIB au premier trimestre 2013 malgré l’expansion massive du crédit, en grande partie ne figurant pas dans le bilan, annonce de très mauvaises nouvelles pour l’économie chinoise».

La crise de la dette du gouvernement local et des entreprises

On doit noter que le régime communiste est confronté à une crise de la dette locale. Selon l’article du Financial Times du 16 avril, Zhang Ke, principal auditeur, président du cabinet d’expertise comptable Shine Wing et vice-président de l’association de comptabilité de Chine, a averti que la dette du gouvernement local est «hors de contrôle» et pourrait déclencher une crise financière plus importante que l’effondrement du marché immobiliier américain.

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Rien n’arrête la hausse de l’immobilier en Chine

Les prix de la pierre se sont emballés en Chine au mois de mars, selon des chiffres publiés  par le Bureau national des statistiques. Sur les 70 villes que Pékin suit de près, 68 ont connu, sur un an, une hausse du mètre carré le mois dernier. Un record depuis septembre 2011 qui n’est pas de nature à rassurer les autorités chinoises, engagées dans un combat contre l’inflation immobilière. 

Dans les grandes villes, les hausses sont particulièrement nettes. A Canton, Pékin et Shanghai, elles se sont établies, respectivement, à 11,1%, 8,6% et 6,4%. Dans un contexte de tassement de la croissance, cette tendance inquiète les analystes qui y voient le risque d’une bulle, et qui constatent par ailleurs que les gouvernements locaux n’ont appliqué que très modérément les consignes de fermeté contre la spéculation venue de Pékin. 

Ce qui apparaît comme le révélateur d’un travers du système chinois: dépendant des ventes de terrains pour leurs propres finances, les collectivités locales profitent de la hausse et n’ont, à court terme, aucune incitation à tenter d’y mettre un terme. Seul bémol: la hausse de mars pourrait en partie résulter du fait que les ménages se sont précipités avant la probable mise en œuvre de mesures de restrictions à l’achat.

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De plus, la crise de la dette des entreprises est déjà irréparable et signifie que les dépenses étaient bien au-dessus des revenus gagnés. Un article du China Securities Journal du 22 avril cite JP Morgan Chase en affirmant que la dette des entreprises en Chine a atteint 110 à 120% du produit intérieur brut (PIB),  ce qui pourrait être interprété comme un niveau catastrophique. De tels niveaux de dettes sont considérés comme un risque pour la croissance et la stabilité à long terme.

Les industries dépendantes des matière premières, ainsi que les industries cycliques, telles que la construction navale, l’industrie photovoltaïque et l’industrie de l’acier, sont confrontées à des défis difficiles.

Les mauvaises créances accumulées dans l’industrie sidérurgique ont atteint un niveau ingérable. En mars, 209 procès ont été intentés contre les marchands d’acier par 23 banques de Shanghai. Le 29 août 2012, le groupe Sinosteel Tianyuan a annoncé, que des produits en acier avaient disparu des stocks existants, et cinq autres compagnies ont déclaré des produits manquants au cours de ces cinq derniers mois. Apparemment, les produits d’une valeur de 1,3 milliard de yuans (159.63 millions d’euros), impliquant six sociétés cotées en bourse, ont disparu. Selon l’article du 23 avril de Sina, certaines banques spécialisées dans des prêts dans le commerce de l’acier aurait pu perdre des dizaines de milliards de yuans.

La crise de la dette a également atteint des niveaux ingérables dans l’industrie photovoltaïque chinoise. Selon le journal Xinhua, contrôlé par l’Etat, le groupe Shangde de la ville de Wuxi a déposé son bilan, car le 20 mars il avait fait défaut sur ses dettes. Les statistiques indiquent que la dette du groupe Shangde était de 3,58 milliards de yuans (440 millions d’euros) soit 81,8% de ses actifs en mars.

Un article sur le site Reason.com a cité le magazine Caijing disant que les dix plus importants fabricants de photovoltaïque de Chine ont accumulé une dette de 17,5 milliards de yuans (2.17 milliards d’euros), conduisant l’ensemble de l’industrie au bord de la faillite. Ces données provenaient de l’agence d’investissement américaine Maxim Group.LDK Solar, le deuxième plus important fabricant mondial de tranches solaires et Suntech Power, le plus grand producteur de panneaux solaires au monde, sont susceptibles de se diriger vers la faillite.

Les experts du marché sont cyniques

La détérioration des éléments fondamentaux du marché sont la raison pour laquelle des investisseurs bien connus quittent la Chine.

Jim Chanos, connu pour être très critique au sujet des prouesses économiques de la Chine, a de nouveau donné une image défavorable du pays et de ses machinations économiques lors de sa présentation sur la Chine à la Conférence Wine Country et à la fondation Les Turner ALS.

George Soros, un autre analyste de premier plan,  a fait des remarques similaires à celles de Chanos au cours du Forum Boao pour l’Asie le 8 avril. Soros a averti que les banques parallèles chinoises, les plates-formes financières soutenues par le gouvernement et la dette immobilière ont déclenché une crise d’endettement insoutenable, reflétant le risque des sous-primes hypothécaires qui a précédé la crise économique aux Etats-Unis. Selon le First Fiancial Daily, Soros prévoit un dur atterrissage pour l’économie chinoise.

Les données officielles du régime confirment la prédiction de Soros. Elles montrent 524,3 milliards de yuans (64.65 milliards d’euros) en mauvaises créances détenues par les banques commerciales chinoises à la fin du mois de mars. Selon le First Fiancial daily cela représente une augmentation de 20,7% par rapport aux chiffres de mars 2012.

De plus, les trois agences internationales de notation du crédit – Standard & Poor’s Rating Services (S&P), Fitch Ratings et Moody’s Investors Service – ont toutes exprimé leurs inquiétudes concernant l’économie chinoise.

S&P a déclaré que Pékin devra assumer les conséquences de sa politique de relance économique.

Fitch a abaissé la note de la monnaie locale à long terme de AA à A+. C’est la première fois qu’une grande agence de notation a abaissé la note de la Chine.

Moody a confirmé sa notation de Aa3 des obligations du régime, mais a abaissé la perspective de la Chine de positive à stable.

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Pékin tente de faire le ménage dans son marché obligataire

Les autorités de régulation chinoises ont entamé une enquête au sujet du marché obligataire, si l’on en croit le «Wall Street Journal». Une preuve de plus que Pékin prend au sérieux le risque de détérioration de la qualité du système financier chinois, alors que l’agence Fitch a récemment dégradé la note de la dette du pays en monnaie locale, du fait de la hausse rapide du crédit en Chine. Alors que Pékin tente de calmer le crédit bancaire, ce sont effectivement d’autres types de financements qui explosent, en particulier les trusts, mais également les obligations. L’enquête qu’a lancée Pékin porterait sur un type de transactions qui pourraient augmenter le risque porté par les banques et les courtiers, puisque celles-ci permettraient de retirer du bilan des banques les obligations en question, à titre temporaire. Ce qui réduirait artificiellement le niveau de dettes affiché par ces institutions et leur permettrait d’octroyer de nouveaux crédits.

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Version en anglais: China Bubble Appears Close to Bursting

Écrit par Gao Zitan, Epoch Times 09.05.2013

http://www.epochtimes.fr/front/13/5/9/n3508322.htm

REMERCIEMENTS: MAITRE CONFiCIUS  

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