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Politique Friction du Mercredi 5 Juin 2013: Adidas, une affaire d’Etat, héritage de Mitterrand Par Bruno Bertez

Politique Friction du Mercredi 5 Juin 2013: Adidas, une affaire d’Etat, héritage de Mitterrand Par Bruno Bertez

L’affaire Tapie est bel et bien une affaire d’Etat. ELLE COMENCE sous le règne Bérégovoy/Mitterrand. Pour la comprendre, il faut suivre le fil conducteur de l’argent et de celui qui joue le rôle du méchant, Bernard Tapie. Si on lui sauve la mise, peut-être qu’il se taira. Si ce n’est pas le cas, peut-être aura-t-il le courage de changer de camp et de dénoncer les pouvoirs qui se sont succédé. Dans sa vie, Tapie a souvent changé de camp, ce ne serait qu’une fois de plus.

    Nous avons hésité avant d’écrire cet article, mais le tissu d’imbécilités, qui a été tissé lundi soir 3 juin sur France 2, était tellement grossier qu’il nous a révolté. Pour connaître notre position face aux affaires et à la moralité publique, nous vous renvoyons à notre article du 28 mai intitulé « Quelques réflexions d’actualité sur le terrorisme financier et fiscal». Nous sommes pour une opération mani pulite, mains propres.

Manifestement, les participants au débat animé par Yves Calvi ne connaissaient pas grand-chose au dossier dont ils devaient discuter, si l’on excepte bien entendu le journaliste Laurent Mauduit de Médiapart.

Bercoff devait en connaître un peu plus, compte tenu de sa proximité avec Bernard Tapie, mais il paraissait évident qu’il ne voulait pas en dire trop.

Guaino était en service commandé, son objectif était de faire passer un message et un seul : Il ne faut pas confondre une décision politique, d’un côté, et les éventuelles magouilles auxquelles elle a pu donner suite, de l’autre. Sarkozy est responsable de la décision politique, pour le reste, tout comme Lagarde, il s’en lave les mains.

L’envoyée politique de service du PS, dont nous oublions le nom, elle aussi était en service commandé. Il s’agissait de transformer cette affaire en une affaire d’Etat, de mouiller au maximum Sarkozy et son entourage et, bien entendu, d’escamoter totalement les origines historiques de l’affaire, c’est-à-dire la responsabilité initiale du gouvernement socialiste qui avait aidé Bernard Tapie dans son ascension.

Nicolas Beytout jouait le rôle de l’interlocuteur raisonnable. Son effort de mettre un peu de méthode, de clarté et de bon sens n’a pas été couronné de succès, car il connaissait insuffisamment le dossier et surtout l’histoire.

Nous glisserons sur Corinne Lepage qui, visiblement, nourrissait un certain ressentiment qu’elle avait besoin d’extérioriser. Son engagement émotionnel et son incapacité à écouter, aussi bien les autres participants qu’Yves Calvi, ont beaucoup nui à l’éventuelle clarté de ses propos.

Quels étaient les enjeux ? Est-ce que les enjeux étaient de faire progresser la conscience politique des Français et de leur montrer que, sous les apparences du jeu politiquement correct,  il y avait tout un monde obscur, complexe, dans lequel l’argent jouait un rôle essentiel. Un rôle essentiel quelles que soient les couleurs politiques. Si c’était le cas, on peut dire qu’Yves Calvi a échoué. Il n’a pas réussi à prendre de la hauteur par rapport au sujet, ou par rapport aux positions des participants. Il n’a même pas réussi à s’élever au statut d’arbitre. 

Si l’objectif avait été de faire progresser la conscience politique des Français, il est évident qu’il eut fallu prendre l’affaire Adidas dans son déroulement historique et montrer que le fil conducteur depuis l’origine est le même, à savoir la collusion entre le banditisme international organisé, les affaires, les banques et la sphère politique, quelle que soit sa couleur. Au cœur de ce lien, il y a l’argent ; soit l’argent des canailles qui s’enrichissent personnellement, soit l’argent pour ceux qui en ont besoin pour leurs objectifs politiques.

Seule l’histoire permet de comprendre une affaire aussi embrouillée. Seule l’histoire permet de comprendre la logique, car il y en a eu une, du déroulement de cette affaire, depuis son origine, c’est-à-dire depuis 1989, date de l’achat par Tapie.

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Comme beaucoup d’affaires qui ont rapporté beaucoup d’argent, à l’origine, il y a un crime. Presque toutes les fortunes, à notre époque, ont pour origine un crime, une trahison, une extorsion ou une collusion. On pourrait, si on est curieux, se reporter à l’ouvrage de Mireille Ruzinak, « Les bons, les brutes et les autres » pour comprendre cet aspect de notre société.

En l’occurrence, s’agissant d’Adidas, le crime a été de faire vendre pour une bouchée de pain Adidas par les héritiers et singulièrement par une héritière. Le crime a été monté par une véritable association de malfaiteurs internationaux, bandits de haute volée, que l’on pourrait presque appeler « La bande du Comité Olympique ». Appelons-les, la bande du Comité Olympique. Elle a la possibilité de gagner énormément d’argent dans les attributions des Jeux Olympiques, elle a la possibilité de s’enrichir énormément sur tous les contrats qui, de près ou de loin, touchent aux Jeux Olympiques. On voit le lien entre le business Adidas et les grandes magouilles internationales du sport!

Il y a eu quelques petites émergences de scandale autour du marquis de Samaranch, patron du CIO, lui aussi au passé sulfureux, et de ses amis, comme par exemple André Guelfi, le fameux Dédé-La-Sardine. Dédé est un passeur, intermédiaire de haute volée dans tout ce qui transacte de façon un peu « olé olé » au plan national et international. Dédé en sait long sur les relations entre les affaires plus ou moins glauques et les Pouvoirs politiques.  Dédé, que l’on retrouvera souvent, non seulement dans l’entourage de Tapie, mais aussi dans l’entourage des grandes magouilles franco-françaises et franco-allemandes. Quand nous parlons de magouilles franco-françaises, nous voulons parler de l’affaire Elf sur laquelle a travaillé consciencieusement Eva Joly. Malheureusement très incomplètement. Quand nous parlons de magouilles franco-allemandes, nous voulons parler de l’affaire de la Raffinerie Leuna en Allemagne de l’Est dans laquelle les entourages de Kohl et Mitterrand, mais surtout Kohl, ont détourné 14 milliards.

Pourquoi est-il important de remonter aux sources ? C’est important parce que cela montre à quel point il y a imbrication, dans les très grosses affaires d’argent, entre des milieux apparemment très différents. Ici, milieu du sport, milieux politiques franco-allemands, milieu bancaire. Et même milieux du renseignement.

La logique de toutes ces affaires est bien celle d’une association de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée, dès l’origine, entre des parties prenantes diverses, chacune jouant son rôle, chacune retirant un bénéfice. C’est pour cela qu’une vision parcellaire d’un dossier est toujours trompeuse. Elle masque les relations entre les gens, le rôle des uns et des autres, et, par conséquent, les responsabilités ultimes. Une vue limitée, parcellaire, d’un dossier escamote les liaisons et les fils conducteurs, ce ne sont pas les participants qui vont les donner eux-mêmes, c’était à Calvi de connaitre son dossier.

Donc, pour résumer, à l’origine, l’affaire Adidas, c’est déjà une collusion entre des bandits, escrocs de haute volée dans le milieu du sport, associés à des entremetteurs financiers internationaux, le tout avec le financement de banques liées au pouvoir politique et la bénédiction des pouvoirs en place.

Après avoir éclairé le crime initial, il eut fallu passer un coup de projecteur sur l’affaire Crédit Lyonnais/SDBO. Ou plutôt, SDBO, Tapie, Crédit Lyonnais. La SDBO était la banque de Bernard Tapie. C’était une affaire véreuse. Sa spécialité consistait à intervenir dans les affaires en procédure collective, sous mandataires de justice et sous la tutelle du Tribunal de Commerce. Pierre Despesailles était banquier patron de la SDBO et Président du Tribunal de Commerce. Tout un système de collusions, complicités était mis en place afin  faire en sorte que les repreneurs d’affaires en difficulté puissent trouver des financements et mettre en place tout un ensemble de dispositifs qui leur permettait de vider de toute substance les entreprises ainsi « redressées ». Pierre Despesailles a été condamné à de multiples reprises. Non seulement pour l’ensemble de son œuvre, mais aussi pour avoir confondu très largement ses intérêts avec ceux de sa banque. Il faut savoir que la procédure collective, le business des entreprises en difficulté, est une mine d’or pour la classe politique. On sauve qui on veut, qui paie, qui rétrocède, le cash circule par valises entières dans ces milieux. Les CIASI et autres, les anciens CEPME, etc. de leur temps avaient un rôle pas toujours avouable… cela n’a pas changé.

Donc il eut fallu se pencher sur cette liaison SDBO, Tapie, Crédit Lyonnais, et essayer de comprendre la réalité de l’association, les origines du montage qui a permis à Tapie de se porter acquéreur d’Adidas, les tenants et aboutissants de ce montage. Bien sûr, ce montage comportait une partie occulte; il serait intéressant de la mettre à jour. Il serait aussi intéressant, au lieu de dire, c’est le passé, de faire ressortir pourquoi le Crédit Lyonnais a accordé un certain nombre de faveurs hors du commun à Tapie. Il faudrait oser aborder le rôle de la banquière au-dessus de tous soupçons, Gilberte Beaux.

Il faudrait refaire la lumière sur les conditions de la mise en faillite opportune de la société de Tapie qui portait Adidas. Il faudrait remettre à plat la cession d’Adidas à Robert Louis-Dreyfus, son prix, ses conditions, ses à-côtés. On y découvrirait des choses fort désagréables pour la passionaria socialiste en service commandé dans l’émission de Calvi.

Depuis le début, l’affaire Adidas est une réelle association de malfaiteurs, une affaire d’Etat dans tous les sens du terme et au plus haut niveau. Tapie n’est que le fil conducteur qui peut servir à découvrir tous les pots aux roses. Le plus énorme pot aux roses étant celui qui a été étouffé, n’a jamais donné lieu à condamnation, le Crédit Lyonnais sous le règne de Mitterrand. Mais il y en a d’autres du même style, même s’ils sont de moindre ampleur…

Une piste qui, bien sûr, a été manquée par Calvi, celle des négociations fiscales entre les pouvoirs politiques et les grandes fortunes. Guaino a eu la maladresse d’évoquer cette pratique. Nous avons expliqué, il y a peu, que dans la pratique française, souvent, si ce n’est toujours, ceux qui étaient responsables personnels des collectes de fonds politiques, pour les personnes, pas pour les partis officiels, devenait Ministre du Budget; à votre avis pourquoi? Parce que, grâce à ce poste, ils peuvent renvoyer l’ascenseur aux bailleurs de fonds lorsque ceux-ci ont un problème de droits de succession ou un gros litige fiscal. Cet aspect éclaire beaucoup de scandales en cours… ceux que l’on connait, ceux que l’on suppute… ceux qui sont tenus en réserve si l’on peut dire, de la République. 

L’émission de Calvi était une émission d’enfumage. Elle avait pour objectif de donner aux uns la possibilité de dire, c’est une Affaire d’Etat Sarkozy, aux autres la possibilité de dissocier le politique de la cuisine de l’arbitrage.

La vérité a été escamotée, la télé lave plus blanc, on n’a pas abordé le fond, à savoir que c’est une affaire d’Etat, parmi d’autres, qui a commencé avant Mitterrand, s’est développée sous Mitterrand/Bérégovoy, et qui a continué sous Sarkozy. C’était une occasion unique de montrer comment la France fonctionnait et comment elle fonctionne encore.

Laurent Mauduit a du pain sur la planche.

 BRUNO BERTEZ Le Mercredi 5 Juin 2013

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6 réponses »

  1. Excusez-moi d’être vif, mais vous n’allez pas au fond des choses non plus. Vos assertions restent à prouver et à étayer.
    Le dossier Bernard Tapie qui fait partie du marais mal odorant de la liquidation du Crédit Lyonnais, est bien symptomatique d’un comportement politique généralisé, qui a conduit au suicide d’un premier ministre, d’un conseiller de l’Élysée et à la mort opportune d’un ami du président de la République. Mais il ne saurait se limiter à cela. Si vous prenez le parti de mettre en cause le travail d’un journaliste (qui n’a surement pas toute sa liberté d’expression dans ce dossier), montrez que vous pouvez vous prévaloir de cette liberté et expliquez-nous par le menu cette affaire.

    • @OlivierD

      Je crois que vous devriez lire peut être même deux fois…

      Je ne mets au contraire pas en cause Laurent Mauduit, je ne suggère que des éloges à son égard. Je prends soin de préciser des le début que Laurent Mauduit était le seul à connaitre le dossier. Et je suis sur qu’il a d’autres éléments qu’il sortira en temps utile, la technique de l’investigation consiste à ne jamais sortir tout, tout de suite pour laisser s’enferrer les présumés coupables.

      Quand à Yves Calvi, je ne le range pas dans la catégorie des journalistes donc la question ne se pose pas.
      Par ailleurs j’ai dit il y a peu des choses très gentilles sur le travail de Mediapart et la nécessité d’accomplir le travail qu’ils font la mission qu’ils assument. Je ne l’ai pas écrit, mais puisque Médiapart est proche idéologiquement de Mélenchon , dans la conception française de l’équilibre des opinions , il faudrait qu’il y ait un Médiapart qui soit sinon libéral , du moins défenseur des libertés individuelles. Je dis bien dans la conception française idiote qui consiste à croire que l’on trouve la vérité en mettant face à face deux opinions opposées.

      Dernier point le journalisme de révélation ne m’intéresse pas personnellement, l’article ci dessus est un commentaire éditorial qui vise non pas à remplacer Laurent Mauduit, mais à montrer la limite des opérations vérité/ enfumage de la télé. J’évoque des pistes qu’il aurait fallu creuser. Pas pour faire le travail à leur place.

      Il faudrait écrire un livre qui parte du début de l’affaire Adidas, voire commencer par un exposé de ce que l’on appelle la procédure collective en France . Pourquoi? Parce que l’ascension de Tapie est liée à la procédure collective, aux entreprises en difficulté .Il faudrait montrer en quoi tout à dérivé, tout s’est pourri sous prétexte de sauver des emplois, et montrer les collusions entre les repreneurs, le tribunal de commerce , les auxiliaires , mandataires , les banques , les politiciens… Il faudrait remonter à la bande d’Edgar Faure, Manufrance etc, pour faire comprendre comment on en est arrivé là ,comment à un moment donné un Tapie peut émerger, acheter une affaire comme Adidas sans argent etc etc..,

      Ce qui est important c’est le fil conducteur, la vérité découle non du découpage en tranches mais du tout . C’est pour cela que j’insiste sur le fait que cette affaire est une affaire d’Etat dès son origine.

  2. C’est certainement en partant d’une bonne et louable pensée/intention que la volonté est ici exprimée de mettre en lumière TOUT ce qui dans les profondeurs de ce marais provoque ces émanations malodorantes !
    Par contre vouloir tout prouver dans ces affaires est une utopie quand l’on sait pertinemment que l’ensemble des services « les plus spécialisés » de l’état ont été mis a contribution pour effacer TOUTES les traces: lorsque l’on rencontre par le plus pur des hasard un acteur intermédiaire de certains de ces montages parfaitement illégaux il nous est donné d’apercevoir l’ampleur de ces menées !
    Pour tout comprendre il faudrait effectivement reprendre non seulement la liquidation du CL (et surtout des Sociétés connexes !) mais encore le rôle de ELF et décoder les entretiens entre Monsieur le Président et celui qu’il avait nommé à la Direction de Elf, puis le rôle des Sociétés étrangères (par exemple Elf International à Genève) connexes à Elf, mais aussi les « bureaux d’études » qui furent les pourvoyeurs de fonds de la campagne Mitterand, etc.
    N’oublions pas que les personnes compromises dans certaines affaires sont « réutilisées » par la suite dans d’autres, sans lien apparent, sauf celui d’être captif de la compromission initiale.
    A quoi bon prouver tout encore et encore ? cela conduit à ne jamais rien contester !

    Fondamentalement n’oublions pas que Monsieur Tapie a été créé par François Miterrand, puis fortement soutenu par lui; lorsque BT a été inculpé dans l’affaire Toshiba il démissionne, au grand dam de Bérégovoy mais aussi de Mitterrand, qui se livrera le 14 juillet 1993 à un vibrant plaidoyer pour son «excellent ministre de la Ville» revenu au gouvernement en janvier après avoir obtenu un non-lieu……….et aujourd’hui les socialistes l’utilisent à l’aide d’une magistrature de gauche (voir « mur des cons » entre autres) pour convaincre les français que le gouvernement Sarkozy était pourris c’est extraordinaire !

    Tout cela continue: la tentative de dissimulation du « petit » compte suisse de M. Cahuzac (qui ne peut être si petit) et la « justification » ridicule par publication des biens des ministres ou on veut nous faire croire que,… par exemple » M. Fabius est presque pauvre et tout le reste …. il n’y a soudainement plus de véhicule et appartement de fonction etc.

    • @Daniel Canova

      Je vous remercie de votre intervention que les lecteurs, comme moi, je pense apprécieront.

      Ceci me conduit à préciser ma position et le sens de ce que j’écris et pourquoi je le fais.

      Je considère que la fraude fiscale est au cœur de toutes les derives que l’on voit surgir. C’est parce que les choses ne peuvent se faire au grand jour, que tout un système , un réseau de détournements s’est au fil du temps mis en place. L’impôt fait fuir l’honnête, comme la mauvaise monnaie chasse la bonne. Ce qui ne peut voir le jour s’enfouit avec des débordements, des logiques, des règles qui deviennent hors de toute morale car cachées.

      Ce que je dis est particulièrement vrai en politique ou les besoins de fonds considérables ont conduit au développement d’un système voisin de celui de la mafia. Ainsi le paiement des services d’ordre, de protection etc suscitent des besoins d’argent noir pour ne donner qu’un exemple.

      L’homme n’est pas parfait et ceux qui veulent le transformer et le rendre parfait, selon leurs critères sont pour moi des fascistes. Les vrais fascistes. Il y a les idiots de fascistes qui n’ont pas encore compris que l’homme était un être culturel et que se focaliser sur la race et la vouloir pure était inadéquat , à côté de la plaque; il y a les vrais fascistes et ce sont ceux qui veulent imposer leur homme nouveau, culturel. , programmé autrement. Le lien socialiste/ homme nouveau/ fascisme est pour moi évident et pas seulement dans l’histoire des années 30.

      En déplaçant sans arrêt les exigences socialistes, au sens exigences issues de la société, en plaçant sans arrêt la barre de la conformité plus haut, en fait on crée de plus en plus de déviants et de criminels potentiels. Un peu comme quand on monte plus haut la barre de la santé, on crée plus de malades – voir Lanza del Vasto -. plus on multiplie les exigences et plus on crée de citoyens imparfaits, de criminels potentiels.

      Autre exemple, le trafic de cigarettes , plus vous montez les prix hors de tout bon sens , plus vous créez de fraudeurs. Même chose pour l’impôt, il suffit, à l’absurde, de passer à l’impôt de 90% de confiscation et tout le monde fraudera.

      Il y a dans ma conception des seuils ou la résistance, par la fraude ou autre est légitime. Les socialistes et la fausse droite ont toujours refusé le débat sur le jusqu’où peut-on aller, sur le contenu concret des abstractions qui leur servent justification à leur prédations.

      Moi je dis que lorsque beaucoup de gens fraudent, ou dépassent la vitesse prescrite, ou transgresse une loi, alors c’est que la loi est mauvaise et qu’elle n’est pas légitime. En montrant que le sommet triche, fraude, on fait œuvre salutaire , on montre que la limite qu’ils imposent aux citoyens est arbitraire, la preuve : Eux même ne la respecte pas!

      Je suis pour une fiscalité consentie, quasi participative. Comme je ne veux pas dire aux gens : trichez , fuyez l’impôt , je prends le problème par un autre bout, je dis faites souffrir les élites qui ne respectent pas les règles qu’ils vous imposent, pendez les haut et court.

      J’en viens au fait. Comme nos zozos de politiciens et de journaleux, privilégiés fiscaux s’il en est ne veulent rien entendre, il faut se battre pour les faire tomber sous le coup de leurs propres lois, de leurs propres exigences. Il faut que les arroseurs soient arrosés pour qu’ils soient eux aussi mouillés. Il faut qu’ils souffrent publiquement de ce qu’ils infligent aux autres, peu à peu culturellement cela changera.
      Il est évident qu’un pays peut vivre sur des mensonges, sur des mythes et des mémoires collectives fausses. Et ce n’est peut être pas plus mal, la société est ce qu’elle est, et Saint Just n’avait pas forcement raison.
      Je suis pour une certaine tolérance pour que les gens puissent vivre ensemble. La transparence imposée au citoyen (cf les écoutes fiscales) ne va pas dans le sens de cette tolérance. Je prétends que les socialistes au pouvoir ont ouvert une boite de Pandore de division et de haine nationale.

      Ils font passer la ligne de partage de la lutte des classes par le chemin de l’impôt et cela était évident dans la campagne, c’est encore évident malgré les reculades tactiques sur les 75%. Faute de pouvoir lutter contre, moi je dis chiche, on va jusqu’au bout de ce que vous souhaitez pour les autres. Je sais qu’intuitivement, lorsqu’il voit les élites mises au pilori, le peuple pense comme moi, « Bien fait pour eux , il faut qu’ils en bavent eux aussi » . Et il ajoute, ce qui essentiel  » Cela leur apprendra ».
      Tout ceci recouvre le débat entre l’idéologie et pratique politique.

      Nous avons au pouvoir, des idéologues, des gens qui ne connaissent pas la société autrement que par les notes sur un bristol faites par les conseillers, les quelques propos convenus avec leurs chauffeurs. Gouverner, c’est partir de la société civile de ce qu’elle est, et simplement, sans brusquer, faire émerger, favoriser délicatement des changements si ils se dessinent. Ce n’est pas imposer, violer au non d’un faux savoir et de fausses certitudes. C’est se comporter en accoucheur, pas en Maitre. Sinon on risque le sort des Maitres, le ridicule, la pendaison, là où on croit montrer son phallus scintillant, on se retrouve ne montrer que son c.l.

      Il faut montrer le c.l des élites qui nous fourvoient.

  3. Je crois que l’affaire Tapie ressort comme un contre feux à l’affaire Cahuzac. C’est une affaire grave mais classique dans laquelle un petit groupe d’escrocs s’est arrangé alors que l’affaire Cahuzac révèle le pourrissement généralisé de notre classe politique et est donc beaucoup plus menaçante pour les kleptos.

  4. La France doit réécrire sa mémoire collective.

    Ce qui frappe l’étranger qui entre en contact avec les Français, surtout ceux de haut niveau, ce sont leurs certitudes. Les Français ne doutent pas un seul instant d’avoir raison sur tout.

    Le compte rendu récent, dans un organe Suisse, d’un voyage de sénateurs Français après des autorités du pays en atteste: ils ne doutent de rien et profèrent énormités sur énormités sans sourciller. Les Suisses traient cela avec humour, ils ont tort: Pourquoi? Parce que ce pays est pollué par la culture Française, le mal Français, les erreurs Françaises. Tout se transmet par la ligne de fausse bien pensance des internationales socialistes. La Suisse est sous contagion.

    Nous nous demandons souvent comment se fait-il que le mensonge et l’imbécillité réussissent si bien?

    Nous ne trouvons à ce jour que des réponses partielles, mais déjà les partielles apportent un peu de compréhension.

    Il est évident qu’il y a une similitude énorme entre la situation du gouvernement Hollande et celle de Mitterrand. Hollande en un an c’est la contraction de Mitterrand en 3 ans.
    On part sur des rêves, on se heurte au réel , on le nie , puis on cède et on se soumet.
    On masque le tout dans un galimatias verbeux et on détourne l’attention sur le sociétal et les grands mots creux.
    Ensuite on tourne le dos radicalement, cyniquement à ses analyses et ses promesses. On met au rencart le thème de l’égalité, on le remplace par le thème de la compétitivité… On essaie de tendre la main aux patrons et on marche sur les travailleurs, en pensant tout bas, de toutes façons, ils n’ont pas le choix….

    Pierre Mauroy a été l’homme des trois premières années de Mitterrand.
    C’est lui qui a essayé de tenir les promesses économiques et sociales, il a été trahi et sacrifié sur l’autel de la politique pragmatique d’austérité au profit de Fabius. On a habillé cela de virage dit « moderniste ».

    Un bon moyen de se débarrasser de Mauroy devenu trop encombrant avec son humanisme, son social et son archaïsme économique. Mauroy était trop honnête pour pouvoir continuer dans la voie de la fidélité, il fallait un Fabius, il fallait revenir à la gauche bourgeoise, caviar. Il fallait changer le terrain, le baliser autrement que par les promesses sur le chômage.

    L’histoire de Mauroy est celle d’un homme qui a échoué, d’un homme qui a été trahi.

    Voilà la vérité. Mauroy a échoué, il s’est planté sur sa transition socialiste, sur le « changer la vie ».

    Plus encore Mauroy a mal fini sur des affaires pénales à la Communauté Urbaine, sur d’autres affaires peu reluisantes.

    Nous ne lui jetons pas la pierre, nous savons, d’expérience, que tout le milieu politique est pourri jusqu’à la moelle et que Mauroy, tout comme par exemple Bérégovoy, n’était pas parmi les plus malhonnêtes.

    Mais c’est ainsi, la vérité oblige à dire que :

    -Politiquement Mauroy était à côté de la plaque, il s’est trompé sur tout.
    -Economiquement il a échoué, et du laisser la place à Fabius ,  » moderne et unitaire. »
    -Les nationalisations ont été privatisées, son œuvre détruite.
    -Socialement ses réformes étaient malvenues, la France n’avait pas les moyens de se les payer.
    -Moralement il était douteux.

    Le décès de Pierre Mauroy vient de donner un triste spectacle de mensonge et d’hypocrisie.

    On a réécrit l’histoire. Fini l’échec, finies les erreurs, finies les trahisons, Mauroy est devenu un mythe. Bientôt on parlera du Panthéon.

    Comment voulez-vous que la France fonctionne ? Elle transfigure son histoire. Au lieu d’analyser l’échec de Mauroy, on le sublime! Le positif devient négatif, le mal devient le bien, les fautes morales disparaissent, l’histoire lave plus blanc.

    Si quelqu’un à droite ou à gauche avait fait son travail, avait accompli une analyse critique du Mauroyisme, au moins aurait-on pu éclairer la période actuelle, montrer les similitudes, cela aurait profité à tout le monde. Même à Mélenchon.

    Le seul moyen pour un pays et ses citoyens de progresser dans sa conscience politique est d’avoir accès à la vérité historique, accès à ce qui ‘est vraiment passé. Il faut pouvoir tirer les enseignements de l’histoire, sinon on se condamne à répéter les mêmes erreurs, les mêmes tromperies.

    Seul Thierry Pfister, de façon biaisée, a éclairé cette période de la Mitterrandie.
    Nous vous conseillons, pour ne pas mourir idiot de faire l’effort de le lire…Pour ceux qui, dans le milieu politique travailleraient….
    L’affaire Mauroy et son décès sont exemplaires.
    C’était une occasion unique de montrer que tout le monde en France ne pratiquait pas la connivence et surtout qu’il y avait des gens qui avaient la mémoire de l’histoire, et qu’ils étaient capables de l’analyser.
    La faute colossale de la droite a été, faute de Sarkozy lors de la campagne, de ne pas montrer, faire toucher du doigt la profonde similitude entre les positions de Hollande et celles des socialistes en 1981, de ne pas faire toucher du doigt l’escroquerie qui s’est mise en place en 1984.
    En 1981 et années suivantes, le programme de transition socialiste s’est brisé sur l’impossibilité de modifier les lois de l’économie, de les contourner. Il a alors fallu se rendre à l’évidence, le socialisme cela ne marche pas.
    D’où le remplacement de Mauroy en 1984 par le pseudo moderniste, chargé de cesser de cliver la France pour les élections de 1986, Fabius.
    Au lieu d’épingler les socialistes, de leur mettre leur nez dans leur caca et de les forcer à clarifier leur aggiornamento/trahison , on les a laissé faire comme si… comme si le socialisme pouvait marcher et comme si il était amendable par une dose de modernité.
    Il fallait les mettre ko, mettre à terre leur idéologie, ne pas tomber dans le piège de leur ralliement au pragmatisme.

    On ne l’a pas fait et donc les socialistes ont pu ressortir leur vieille lune idéologique en 2012, quasi intacte sinon crédible. Hollande est pire que Mitterrand, car il s’attaque aux fondements des sociétés de liberté, mais de cela, la droite s’en moque!

    L’échec de Mauroy c’est l’échec de l’idéologie socialiste, c’était une occasion unique de le rappeler lors de son décès. Au lieu de cela on a, même à droite, encensé l’homme d’état, l’humaniste, fils d’instituteur, petit-fils de bucheron et on a escamoté la ruine de l’économie française des premières années Mitterrand, l’humiliation face à l’Allemagne.

    On a laissé les perdants se relever. On les laisse encore triturer la mémoire collective.

    Pourquoi ? La seule réponse est que les communistes avaient raison : « C’est bonnet blanc et blanc bonnet. »

    Heureusement, il y a les Cahuzac.

    Ils sont là pour rappeler que les socialistes non seulement ne savent pas gérer, mais qu’ils contreviennent au valeurs qu’ils arborent, pour se permettre d’asservir les Français.

    Nous vous avons invité à lire Thierry Pister, nous complétons , lisez aussi
    « Animal Farm » d’Orwell, cela ne fait jamais de tort de savoir comment on perd sa liberté.

    France 2 prépare une émission pour relancer l’affaire Cahuzac , montrer que le vice était loin dans le fruit et que tout cela est bien plus grave que l’on ne veut le faire croire.

    Dès 2010, Cahuzac a couvert de nombreuses activités illicites. …

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