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Travailler jusqu’à l’épuisement ou la « Dernière tournée magique » de Moritz Erhardt

Travailler jusqu’à l’épuisement ou la « Dernière tournée magique » de  Moritz Erhardt

La mort d’un stagiaire de Bank of America, à Londres, a déclenché une vive polémique dans la City sur les conditions de travail extrêmes auxquelles les jeunes embauchés sont confrontés.

« Esclavage à la City », c’est ainsi que titre The Independant, après le décès de Moritz Erhardt. Le jeune homme de 21 ans a été retrouvé, inanimé, dans sa douche, par ses colocataires, mardi 20 août.

Le jeune Allemand terminait la sixième semaine d’un stage qui en compte sept chez Bank of America, lorsqu’il s’est effondré après avoir travaillé jusqu’à 6 heures du matin pendant trois jours d’affilée.
Même si les circonstances de sa mort sont encore inconnues – le jeune homme aurait été épileptique – les pratiques et le rythme de travail « démentiel » de la City sont pointés du doigt.

« Il [NDLR Moritz Erhardt] a apparemment enchaîné huit nuits blanches en deux semaines, affirme un stagiaire de la même résidence », repris par le magazine L’Express.

« Les horaires à rallonge – comme ceux que pratiquent les salariés en poste dans le secteur – seraient monnaie courante, notamment chez les « summer analysts » qui se succèdent l’été dans les grandes banques. Morgan Stanley leur promet d’ailleurs sur son site « d’expérimenter la vie d’un analyste à plein temps » », relève le magazine.
Parmi les abus reprochés à la City figure ce que l’on appelle la « tournée magique ». Un taxi ramène le stagiaire chez lui au petit matin. Il reste au pied de l’immeuble, attendant que le stagiaire se douche et redescende rapidement. Puis, il le dépose de nouveau au bureau pour une nouvelle journée de travail.

Des banquiers avouent que les heures de travail pour les stagiaires sont difficiles et souvent étirées au-delà de minuit. Toutefois, il serait inhabituel pour un stagiaire de faire deux ou même trois nuits blanches.

« Les analystes et les associés doivent travailler comme des forçats. Mais on ne ferait pas confiance aux stagiaires pour faire ces longues heures de travail étant donné qu’ils sont considérés comme trop inexpérimentés », a déclaré un banquier, au Financial Times.

Chris Roebuck, un professeur invité à la Cass Business School qui a occupé des postes de direction aux ressources humaines dans des banques internationales, a déclaré que le surmenage des employés subalternes était un problème croissant à la City.

« Pour des raisons liées à l’ambition d’un individu ou le marché du travail actuel, les gens sont assez désespérés de trouver un emploi, a-t-il dit. Certains employeurs exploitent cette situation, poussent les gens au-delà de ce qui est bon pour leur santé et même bon d’un point de vue commercial. »

« Dans la City comme à Wall Street, les stages d’été sont très recherchés : en moyenne, cinq mille étudiants ou jeunes diplômés venus des quatre coins du monde posent leur candidature pour seulement une dizaine de postes offerts par chaque établissement. Goldman Sachs reçoit par exemple 17 000 demandes pour 350 postes à New York et dans ses filiales », dévoile le journal Le Monde.

Bien que Bank of America ait donné la possibilité aux stagiaires de mettre fin à leur stage après le décès de Moritz Erhardt, ils ont décidé de continuer à travailler, rapporte le Financial Times.

La décision de ces jeunes souligne leur détermination à gagner un passeport dans ce monde… quel qu’en soit le prix.

Source: Finance et Investissement 23.08.2013

http://www.finance-investissement.com/travailler-jusqu-l-puisement/a/53067

1 réponse »

  1. Travailler jusqu’à l’épuisement.

    Chômer jusqu’au chaos.

    Union Européenne : chômage pour le mois de juillet 2013 :

    1- Médaille d’or : Grèce. 27,6 % de chômage.

    2- Médaille d’argent : Espagne. 26,3 %.

    3- Médaille de bronze : Chypre : 17,3 %.

    4- Croatie : 16,7 %.

    5- Portugal : 16,5 %.

    6- Slovaquie : 14,3 %.

    7- Irlande : 13,8 %.

    8- Bulgarie : 12,7 %.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-30082013-AP/FR/3-30082013-AP-FR.PDF

    Chômage des jeunes de moins de 25 ans :

    1- Grèce : 62,9 % de chômage des jeunes de moins de 25 ans.

    2- Espagne : 56,1 %.

    3- Croatie : 55,4 %.

    4- Italie : 39,5 %.

    5- Chypre : 37,9 %.

    6- Portugal : 37,4 %.

    7- Slovaquie : 34,6 %.

    8- Irlande : 28,6 %.

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