A Chaud!!!!!

Les Clefs pour Comprendre du Vendredi 13 Septembre 2013: L’histoire de l’Europe vue par Guy Breton Par Bruno Bertez

Les Clefs pour Comprendre du Vendredi 13 Septembre 2013: L’histoire de l’Europe vue par Guy Breton Par Bruno Bertez 

Vous connaissez notre idée force. Il faut toujours prêter attention à ce que disent et écrivent les gens qui ont quitté la scène du Pouvoir. Pour plusieurs raison: 

-D’abord ils ont été aux affaires, donc ils connaissent des choses qui ont été dissimulées avant !

-Ensuite ils sont toujours plus ou moins aigris donc enclins à « balancer »…

-Enfin ils ont la culture, les raisonnements du Pouvoir et révèlent des choses sur son mode de penser et de fonctionner.

 Au passage nous ajoutons que dans une optique-qui est la nôtre – de démystification, il est toujours intéressant et formateur de constater à quel point ces gens sont mesquins, nuls et qu’au fond ils n’en savent pas plus que vous et moi. C’est œuvre démocratique authentique que de donner un coup de pied dans les piédestaux. .

 Ainsi l’une des meilleures analyses que l’on puisse lire de la situation américaine est celle de David Stockman ancien directeur du Budget de Reagan, ou bien les éditos de Krugman, répudié par Obama et donc blessé dans son ego: Krugman est sanglant , il assassine littéralement la politique économique d’Obama. Nous buvons du petit lait quand il dit que c’est un désastre, car nous pensons exactement la même chose: Et bizarrement, cela va vous étonner, pour les mêmes raisons, nous aurons l’occasion d’y revenir, ce n’est pas notre sujet du jour. 

Notre sujet c’est le livre d’un ex-initié aigri, car mis sur la touche à cause de Draghi, le livre de Lorenzo Bini Smaghi intitulé : « Dying of Austerity ». 

Dans ce livre, plein de révélations sur la gestion de la crise, sur Merkel, Sarkozy, le drame grec, on passe dans les coulisses, et c’est ce qui nous intéresse. Pour comprendre, il faut être un peu voyeur! 

On y apprend que Merkel était, partisan d’une sortie de la Grèce de la zone euro, qu’elle a changé d’avis après avoir compris les risques que cela présentait. Au passage vous noterez que toutes ces péripéties ont toujours été démenties et que c’est à juste titre que d’une part, on affirme que ces gens sont des menteurs et d’autres part, qu’ ils sont non crédibles car faillibles. Ils ne font que se tromper. Tiens en parlant de se tromper, cela nous fait penser que vous devriez relire Mitterrand, ses douze discours sur l’Europe, nous citons de mémoire, c’est une sacré partie de rigolade. 

Notre Bini Smaghi, révèle qu’en Octobre, Novembre 2011, Berlusconi était très près de faire éclater l’euro et de retirer l’Italie de l’euro. Les conspirateurs européens ont fait en sorte de le faire destituer, de le guillotiner publiquement pour sauver leur euro.  

Bini fait état de conversations privées au plus haut niveau, qui ont manifestement été prises au sérieux au point d’aboutir à l’exécution de Berlusconi. 

Nous sommes dans les zones d’ombre de la politique, celle des conspirations, des services secrets, des écoutes. On reprend les bonnes vieilles méthodes des soviétiques qui tenaient les gens au pouvoir, par le biais de leur vie privée ou de leur passé. Berlusconi n’a pas été obéissant, il a été abattu.  

En politique, il y a beaucoup de gens « tenus », c’est à dire de gens qui n’étant pas « nets », sont à la merci de chantages. C’est la raison pour laquelle nous ne sommes pas comme la presse bienpensante, nous pensons que tout doit être dit sur un homme de pouvoir, on doit tout révéler, tout savoir; Si il n’est pas transparent, alors que d’autres connaissent ses faiblesses, alors cette personne est « tenue », elle n’est pas libre de décider en son âme et conscience. Une personne de pouvoir qui a un secret à cacher, une faille, un vice ou autre, ne doit pas être au sommet. La transparence est le prix à payer pour exercer le pouvoir, et nous ajoutons qu’il faut être idiot pour prétendre être un « président normal », non un président doit être exceptionnel, parce qu’il a un rôle exceptionnel.

 Il ne doit pas forcement être compétent, il a des conseillers pour cela, mais il doit être un saint. On ne doit pas avoir prise sur lui. Et un saint, ce n’est pas un homme normal. Imaginez, un seul instant la fiabilité d’un DSK au pouvoir mené par le bout de la q…e! Il lui serait arrivé le coup de Noriega! 

Les révélations de Bini Smaghi ne sont pas anecdotiques, même si elles ont un coté croustillant. En effet nous sommes dans le domaine de l’argent, de la finance, donc dans le domaine des initiés, les grands initiés. Lorsque l’idée de sortie de l’euro est venue à Berlusconi, il est évident qu’il ne l’a pas gardée pour lui, il y a eu des amis, des proches et tout une chaine de personnes qui ont été mises au courant, puis des banquiers , des opérateurs sur les changes, sur les bonds,etc… Tout ceci pour dire que la forte hausse des taux sur les bonds italiens avant la chute de Berlusconi n’est certainement pas le fait du hasard, tout comme la montée des fameuses craintes de redénomination des dettes. 

On peut réinterpréter la séquence de cette période de la façon suivante: 

-L’idée d’une sortie de l’euro germe dans la tête des responsables italiens au second semestre 2011. 

-Les initiés shortent les bonds Italiens, jouent la redénomination des dettes des pays du sud. 

-Berlusconi est guillotiné, la probabilité se réduit, la chute ralentit. 

-Monti, le valet des Maitres européens est nommé, les vendeurs à découvert se rachètent, le risque de redénomination se réduit à presque rien. 

-En 2012, alors que le risque de redénomination a disparu car personne au plan politique ne veut plus prendre le risque d’une sortie de l’euro, Draghi lance ses rodomontades et son soi-disant coup de force, avec d’autant plus de chance de succès que le danger a disparu. C’est le BABA de la technique boursière, on ne s’oppose pas à une chute tant que les conditions fondamentales de la chute sont présentes, mais on embarque le marché derrière, lorsque les conditions et raisons de la baisse ont disparu. C’est ce qui a été appliqué aux bonds, les BTP italiens.

 Le succès de Draghi, dans cette interprétation de l’histoire par le trou de la serrure, à la Guy Breton, ne serait dû à rien d’autre qu’à l’exécution de celui qui incarnait le risque de redénomination. Tout ceci est à garder en tête alors que le psychodrame Berlusconi semble se reproduire.

BRUNO BERTEZ Le Vendredi 13 Septembre 2013

illustrations et mise en page by THE WOLF

3 réponses »

  1. Deux sources d’informations intéressantes dans le même esprit :
    – le livre de Vaclav Klaus (ancien Président Tchèque) : « Europe: The Shattering of Illusions », qui décrit notamment l’atmosphère totalitaire qui règne à Bruxelles en matière économique et environnementale
    – le blog du Dr. Paul Craigh Roberts, ancien du Trésor Américain, et notamment ses commentaires sur la politique extérieure américaine

  2. Italie :

    Dette publique de 2034,763 milliards d’euros, soit 130,3 % du PIB.

    Espagne (chiffres d’Eurostat) :
    2007 : dette publique de 36,3 % du PIB.
    2008 : dette publique de 40,2 % du PIB.
    2009 : 53,9 % du PIB.
    2010 : 61,5 % du PIB.
    2011 : 69,3 % du PIB.
    2012 : 84,2 % du PIB.
    Juin 2013 : 92,2 % du PIB (chiffre de la Banque d’Espagne).

    http://www.boursorama.com/actualites/espagne-nouveau-record-de-la-dette-publique-752669137980a0921c9903fbdead1825

    Espagne :
    Chômage : 26,3 %.
    Chômage des jeunes de moins de 25 ans : 56,1 %.

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre sont en faillite.

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre vont se déclarer en défaut de paiement.

    La question est donc :

    « QUAND vont avoir lieu ces défauts de paiement ? »

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