Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Comment les gens sont-ils supposés survivre? Par Mish

Comment les gens sont-ils supposés survivre? Par Mish  

 Suite à la publication de mon article La France se lance dans la préservation des librairies, j’ai reçu ce commentaire de l’un de mes lecteurs, David :  

« Bonjour, J’apprécie beaucoup vos articles, et suis d’accord avec une majorité de vos analyses économiques, mais j’ai toutefois une question concernant votre publication de ce matin au sujet de la France et de ses librairies : que sont censés faire les gens pour survivre si tout peut être fait par des ordinateurs et des robots ? 

C’est le problème que Hollande tente de résoudre, bien que de manière démodée. Pour information, je n’en connais pas la solution. L’économie a besoin de consommateurs de classe moyenne, mais ces derniers ont besoin d’argent, chose qu’ils ne peuvent pas obtenir s’ils n’ont plus d’emplois de qualité. Par le passé, les développements technologiques ont permis de créer plus d’entreprises qu’ils n’en ont détruites. Pareil pour les emplois. Au cours de ces cinq dernières années en revanche, nous avons ou voir cette relation altérée, sinon complètement terminée. 

Les entreprises et les emplois constituent la fondation économique sur laquelle repose une communauté. Les remèdes socialistes aux problèmes posés par l’hyper-automatisation ne pourront fonctionner (comme c’est toujours le cas de l’agenda socialiste face à n’importe quel problème), mais tenter de s’attaquer au problème ne fait pas de quelqu’un un luddite ». 

David

 Le sort des libraires  

Commençons tout d’abord par nous intéresser à la situation critique dans laquelle se trouvent les libraires. Serait-ce une mauvaise chose qu’ils fassent faillite ? 

Pour de nombreuses raisons (à moins que vous soyez libraire), ce serait une bonne chose, de la même manière que ça l’a été lorsque les fabricants de carrioles ont disparu à mesure que les voitures sont venues remplacer les chevaux. 

Pour chaque emploi perdu par une petite librairie, d’autres emplois sont créés par Amazon et les librairies en lignes. Le ratio est-il d’1 :1 ? Probablement pas, mais là n’est pas le problème. 

Le problème le plus visible est que les librairies ferment leurs portes. Le bénéfice de tout cela, qui est bien plus difficile à percevoir, est que les gens ont plus d’argent à dépenser sur d’autres produits maintenant qu’ils dépensent moins pour leurs livres. 

Peut-être se permettront ils un film supplémentaire. Ils pourraient aussi aller manger au restaurant une fois par mois, rembourser leurs dettes, ou simplement mettre des sous de côté. 

Des prix moins chers offrent de nombreux avantages économiques. Et pourtant, les banques centrales, les syndicats, les Keynésiens, les banques et les bureaucrates voudraient qu’ils continuent de grimper. 

Des emplois de qualité 

Un emploi de qualité est un emploi qui offre un revenu permettant une amélioration du niveau de vie au fil du temps. 

Notez que le niveau de vie s’améliore à mesure que les prix baissent (si le salaire reste constant). Il décline avec l’inflation, à moins bien sûr que le salaire augmente plus rapidement que l’inflation. 

Et c’est là toute l’ampleur du problème. 

Comme je l’ai déjà dit de nombreuses fois, le problème n’est pas le niveau très bas des salaires, mais la hausse des prix. 

Et sans les politiques inflationnistes de la Fed  (et des banquiers centraux en général), les prix baisseraient. 

Et pourtant, les idiots de Washington cherchent désormais à faire établir un salaire minimum de 15 dollars. Nombreux sont ceux qui perdraient au change si ce projet voyait le jour, parce que les prix grimperaient pour compenser. 

D’où viendront les emplois ? 

Les gens me demandent souvent d’où viendront les emplois de qualité ? Malheureusement, je ne le sais pas plus que quiconque. Mais que personne ne le sache ne signifie pas qu’il n’y en aura pas. 

Ils auraient aussi bien pu me poser la même question juste avant la crise de l’industrie ferroviaire, avant la dépression, avant l’éclatement de la bulle sur l’internet, ou encore de celle de l’immobilier. 

Voilà où nous en sommes. A moins que les choses soient différentes aujourd’hui, une nouvelle industrie viendra bientôt créer des emplois. Je ne pas prédire laquelle, ni quand. 

D’ici là, les gouvernements et les banques centrales ne feront qu’exacerber le problème. Un salaire minimum plus élevé et une monnaie peu chère ne peut qu’encourager les entreprises à se débarrasser de leurs employés aussi rapidement que possible.

 Mike Shedlock Le 11/10/2013

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-comment-les-gens-sont-ils-supposes-survivre-.aspx?article=4549305792G10020&redirect=false&contributor=Mish.

4 réponses »

  1. Dans moins de 10 ans :il n’ y aura plus de livres papier…va t -on les interdire?
    connaissez vous le film Harry le liquidateur avec Danny de Vito ?

    • Votre commentaire est allusif, elliptique et incompréhensible ( à mon avis ). Que voulez-vous dire au juste ?
      « Il n’y aura plus de livres papier » ?? Qu’en savez-vous ? C’est une affirmation ou du second degré ?
      Moi, citoyen lambda je n’en sais rien mais j’ai lu au moins deux avis contraires, argumentés : celui d’O. Berruyer sur son site quand il étudie le marché du livre et celui de N. Taleb dans la recension qui est faite de son dernier livre, que je ne manquerai pas d’acheter, par F. Boizard sur le site Contrepoints…

  2. 1. Je ne suis pas sûr du tout que la disparation des librairies soient une bonne chose, car beaucoup de gens (certes pas assez) aiment se rendre dans des librairies, feuilleter les livres et finalement en acheter un la plupart du temps. Les librairies d’une certaine taille organisent aussi souvent des soirées littéraires avec un auteur, et c’est un moment sympathique.
    2. La question posée par David est une question fondamentale, et la réponse de Mish me semble insuffisante. Ce n’est pas parce que dans le passé il y a eu des emplois de substitution qu’il y en aura les prochaines fois. La mondialisation des marchés, plus les avancées techniques (robotisation…), plus une augmentation exponentielle de la démographie changent toutes les conditions initiales. Est-il réellement possible d’assurer un emploi à tout le monde avec 7, 8 ou 10 milliards de personnes ?
    3. Dernière remarque : un emploi de qualité n’est pas seulement un emploi qui « offre un revenu permettant une amélioration du niveau de vie au fil du temps ». Je ne souhaite nullement travailler à des tâches peu qualifiées, même si mon niveau de vie s’améliore. Pour beaucoup de gens, un emploi de qualité est une emploi qui permet un développement, une réalisation de soi. Par exemple, pour faire simple, si tous les emplois d’ingénieurs sont délocalisés en Chine ou après-demain ailleurs car moins chers, et qu’il ne reste en France que des emplois dans le tourisme ou les personnes âgées (je caricature mais certains articles lus récemment dans certaines revues ne sont pas loin de la défense de cette vision), la société française sera une société déséquilibrée, malade et instable. Idem si beaucoup d’emplois sont non pas délocalisés mais robotisés (ce qui là est sans doute inéluctable). Que faire dans ce dernier cas ? Il me semble qu’il faudra un jour commencer à poser ces problèmes réellement et non espérer que ça va s’arranger parce que dans le passé ça a été le cas.

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