A Chaud!!!!!

Mister Market and Doctor Conjoncture du Lundi 14 Avril 2014: Politique monétaire : Adieu QE! Par Bruno Bertez

Mister Market and Doctor Conjoncture du Lundi 14 Avril 2014:  Politique monétaire : Adieu QE! Par Bruno Bertez

 C’est à Hong Kong que le Président de la Fed de Dallas, Richard Fischer, a choisi de lancer une mise en garde solennelle à l’égard de la politique monétaire non conventionnelle et les opérations d’achats de titres à long terme, les QE qui y sont associés. Il est intervenu le 4 Avril à l’Asia Society.  [richard+fisher.jpg]Nous livrons périodiquement nos analyses sur cette politique monétaire, sur ses résultats décevants et sur les risques qui en découlent. Ici, le Président de la Fed nous permet d’avoir une vision d’ensemble, structurée, de la situation ainsi créée, il est logique et cohérent. Fisher est actuellement membre votant au sein du FOMC. Fisher a une réelle expérience des affaires, à la différence de beaucoup de ses collègues. 

Il  commence clairement par un « Adieu Quantitative Easing » ! Au rythme actuel, QE3 finira en Octobre. 

Voici l’essentiel.  richard+fisher+1.jpg (500×309)

Le programme d’achats de titres à long terme, QE, a fait passer le bilan de la Fed de 900 milliards à 4,3 trillions de dollars. Quand la Fed achète ces titres, elle met de l’argent dans l’économie en espérant que cet argent va alimenter l’expansion de l’activité. 

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L’argent que nous avons ainsi créé n’a pas eu l’e-586207544.jpg (660×463)ffet désiré. Il a été stocké plutôt que dépensé. Il y a actuellement un excès de réserves accumulées de 2,57 trillions, alors qu’avant la crise, ce chiffre n’était que de 2 milliards environ. 

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Le marché américain du crédit est actuellement noyé sous les liquidités, il déborde. 

Nous détenons 30% du stock de titres hypothécaires (MBS) et 24% du stock de Valeurs du Trésor. En concentrant nos achats sur certaines maturités, nous avons mis les taux, dans tout le spectre, à des niveaux très bas, jamais vus depuis un demi-siècle. 

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Ainsi, par les taux ultra-bas et l’ingénierie financière, nous avons créé un marché haussier, un « roaring bull market », des actions. Les indices boursiers ont triplé depuis mars 2009. 

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A côté des signes de rebond de l’économie, il y a des développements boursiers qui devraient inciter à la prudence. Les multiples cours-bénéfices corrigés selon la méthode Shiller sont parmi les plus élevés jamais atteints. On est dans les zones record depuis 1881. Il n’y a eu plus élevé qu’en 1929 avant la crise et en 1990 avant la débâcle des dot-com. La capitalisation boursière rapportée au GDP a doublé en 5 ans, elle représente 145% du GDP. Un tel chiffre n’a été atteint qu’en 2000. La dette sur marge est à 466 milliards, c’est le record historique. Le taux de rendement des obligations de mauvaise qualité, junk, est sous les 5,5%, près du record de baisse. Les prêts qui comportent peu de garanties et garde fous, les « covenant-lite » sont de plus en  plus généralisés. On est de plus en plus imprudent. 

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Bref. Les feux sont « orange ». La stabilité financière est en danger. Nous devons surveiller cela de très près, sinon, nous allons nous trouver responsables d’avoir réveillé le fantôme de l’ « irrational exuberance ». 

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Nous avons assez de liquidité pour financer une expansion des investissements qui créerait des emplois, il appartient au Président et au Congrès de prendre les mesures fiscales et de faire les réformes qui mobiliseront ces liquidités pour l’expansion.

 L’inflation n’a pas montré sa tête horrible, mais avec les montants atteints par la base monétaire, ce sera un challenge difficile de ne pas la laisser se déverser dans l’économie et de ne pas succomber à l’inflation.  -141435582.jpg (660×473)

Suit ensuite une analyse critique de ce que l’on appelle la « Forward Guidance ». Le pilotage des anticipations. 

Fisher trouve que c’est un outil de politique monétaire dangereux, complexe et difficile à manier. Il se demande si cela sert bien à quelque chose et si les observateurs et marchés, en fait, apprennent autre chose que ce qu’ils savent déjà. En fait, que ce soit la guidance « explicite type Odyssée ou la guidance obscure, type Delphes », rien n’est satisfaisant. Il est évident que les autorités ne peuvent se lier les mains et, en même temps, elles ne maitrisent pas l’avenir. La réalité est que les autorités laisseront la reprise se développer aussi loin qu’elles le pourront… tant que cela ne fera pas courir des dangers sur l’inflation et/ou sur la stabilité financière. En fait, on verra! « On traversera la rivière en tâtant  les pierres sous nos pieds ». 

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Nous terminerons presque comme Fisher qui rappelle la fameuse parole de Churchill prononcée en 1926 au Waldorf,  donc peu avant la révulsion, «  en matière financière, tout ce qui est agréable est malsain, et tout ce qui est sain est désagréable ». On ne peut mieux dire.    02a952f9872366cb3a51823cb979c47c.jpg (736×407)

Notre opinion est que l’arrêt des politiques monétaires non conventionnelles est une absolue nécessité: cet arrêt provoquera des turbulences de court terme, mais c’est le prix à payer pour éviter des catastrophes plus dramatiques. Les outils de politique monétaire pour normaliser, régulariser,  tout cela, n’ont jamais été testés, ce sera l’Aventure. Une de plus!

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BRUNO BERTEZ Le Lundi 14 Avril 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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SUR LE FRONT: REVUE DE PRESSE ( Source et Remerciements à Maître Confucius)

COLLAPSE UPDATE

FRANCE:. Allergie aux petits boulots….l’ex SEITA délocalise en partie de Nantes en Pologne

http://www.atlantico.fr/decryptage/vrai-cout-allergie-francaise-aux-petits-boulots-gilbert-cette-1041734.html

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20140414trib000825173/cigarettes-l-usine-seita-de-nantes-va-fermer.html

FRANCE:… commerce à la peine au premier trimestre…

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203441629652-le-commerce-a-la-peine-au-1er-trimestre-selon-la-banque-de-france-664500.php

FRANCE:…hausse rétroactive EDF = 20 à 40€ pour 28 millions de foyer… http://www.metronews.fr/info/edf-entre-20-et-40-euros-de-plus-pour-28-millions-de-foyers/mndl!WJrZIkHrRs4z/

EUROPE:…80 000 postes bancaires supprimés en 2013

http://www.europe1.fr/Economie/Les-banques-ont-supprime-80-000-postes-en-2013-2045549/

GRECE:…rallonge la durée de remboursement de sa dette

http://www.capital.fr/bourse/actualites/la-grece-se-prepare-a-un-etirement-de-son-enorme-dette-924987

http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140413trib000825023/la-grece-va-emettre-de-nouvelles-obligations.html

GRECE:…manif contre l’ouverture des commerces le dimanche (proche des émeutes de la faim?)

http://www.europe1.fr/Economie/Les-banques-ont-supprime-80-000-postes-en-2013-2045549/

USA:..SDF vivent dans le pont de Manhattan

http://nypost.com/2014/04/13/vagrants-take-shelter-within-manhattan-bridges-frame/

USA:…mauvais début d’année pour JP MORGAN

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203439142246-tres-mauvais-debut-d-annee-pour-jp-morgan-664256.php

CHINE:…bulle immobilière…crainte sur la croissance

http://www.forbes.com/sites/gordonchang/2014/04/13/china-property-collapse-has-begun/?partner=yahootix

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140414trib000825175/les-craintes-sur-la-croissance-chinoise-s-amplifient.html

5 réponses »

  1. Mardi 15 avril 2014 :

    « C’est un jour sombre pour la France et les Français. Nous avons un écoeurement immense car notre produit phare, la Gauloise, va être fabriqué à l’étranger. La production des deux usines (Nantes et Riom, ndlr) va être transférée en Pologne », a estimé Eric Comparot, délégué CGT à l’issue du Comité central extraordinaire.

    http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/la-seita-ferme-la-plus-grande-usine-de-cigarettes-en-france_1508857.html

    Les cigarettes Gauloises seront dorénavant fabriquées en Pologne.

    Mais pourquoi en Pologne ?

    Réponse : les coûts horaires de la main d’oeuvre ne sont pas les mêmes dans l’Union Européenne.

    En France, le coût horaire est de 34,30 euros.

    En Pologne, le coût horaire est l’équivalent de … 7,60 euros !

    Conséquence :

    Les usines ferment en France. Et de nouvelles usines ouvrent en Europe de l’est en général, en Pologne en particulier.

    L’Union Européenne, c’est la désindustrialisation de la France.

    L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.

    • C’est un suicide collectif, prévu, programmé, voulu; et le travail des politiciens est de faire croire :

      -Qu’ils n’en sont pas responsables alors que tout cela était écrit dans les travaux préparatoires au grand marché européen
      -Qu’ils luttent contre les conséquences de ce qu’ils ont programmé, ils veulent faire croire que l’on peut à la fois travailler à produire plus de chômage et en même temps œuvrer à le résorber.

      Au lendemain des élections européennes, une grande offensive en faveur de la flexibilité et de l’assouplissement des rigidités du marché du travail va être menée à la demande des organismes internationaux. Ce sont les fameuses réformes exigées par Merkel, mais qu’elle a accepté de repousser après les élections. Ces réformes viseront à l’égalisation, en Europe, des coûts du travail afin de la rendre globalement plus compétitive.
      C’est comme les inégalités, ils les créent par la politique monétaire et financière, mais ils jurent qu’ils luttent contre elles.

      Comme le disait le nouveau porte -parole du gouvernement,Le Foll, tout ce que l’on fait est bien, mais ce sont les Français qui ne comprennent rien! Que l’on fasse une chose un jour et le contraire le lendemain, c’est bien ! Que l’on annonce un programme et que l’on fasse le contraire, c’est encore bien ! Qu’on claironne vive la croissance et que l’on ne prenne que des mesures déflationnistes, c’est encore mieux ! Et tout est à l’avenant.

      Il faut dire que les français ne valent pas mieux que leurs rois, eux qui donnent 58% de popularité à Valls. Eux qui acceptent les nominations des copains/coquins du Président.

    • C’est peut-être aussi pour faire fumer un peu de Gauloises aux polonais et autres trappeurs du grand Est. Pour faire bon poids à leur salaire alimentaire ils auront le droit à des paquets GP.

  2. L’économiste Bernard Maris publie une série d’articles explosifs dans l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

    Cette série d’articles explique pourquoi l’économiste Bernard Maris, qui était favorable à l’euro depuis 25 ans, a changé d’avis : aujourd’hui, il est pour la sortie de l’euro.

    Charlie Hebdo, mercredi 16 avril 2014, page 6 :

    « Le sophisme de Benoist Apparu.

    Faut-il sortir de l’euro ? Oui. Est-ce possible ? C’est une autre paire de manches. Comment vivait la France avant l’euro ? Sa monnaie fluctuait au gré des dévaluations par rapport au dollar, décidées par les gouvernements en fonction des attaques contre la France (autrement dit, des ventes massives de francs par les résidents ou les étrangers, autrement dit, des sorties massives de capitaux). En ce temps-là, les marchés de capitaux étaient plus faciles à contrôler. D’abord, il n’y avait pas de capitaux offshore, flottant entre les Etats. Ensuite, le volume de l’épargne cherchant à se placer ici ou là était beaucoup plus faible. Malgré tout, le capital circulait et les Etats contraient cette circulation par le contrôle des changes ou la dévaluation. Arrivé au pouvoir, de Gaulle dévalue de 20 %. L’économie repart à tour de bras.

    Les temps ont changé. Les marchés de capitaux offshore, internationaux, brassent des sommes considérables. En zone euro, les marchés ne peuvent plus attaquer directement les monnaies (le franc a disparu), mais les contreparties de l’euro, les supports de l’euro. Il y en a trois : l’or (négligeable), les créances sur les économies (la dette Suez, la dette Renault, etc) et, surtout, les dettes publiques, les dettes sur les Trésors publics. Tout se passe exactement comme avant, sauf que les Etats ne peuvent plus répliquer en jouant sur la valeur de leur monnaie.

    Avant d’envisager de sortir de l’euro, il faut réfuter le sophisme de Benoist Apparu. Sur une chaîne de télé, il dit : « La dette française est de 2000 milliards (dont 1300 milliards sont détenus par des étrangers). Sortir de l’euro dévalue l’eurofranc (la nouvelle monnaie) de 25 %. Automatiquement, on doit 400 milliards de plus. Autrement dit, un budget annuel de l’Etat. Donc on ne peut pas sortir, CQFD. »

    Sauf que c’est faux. La dette, le jour où l’on sort de l’euro, n’est plus libellée en euros, mais en eurofrancs. Donc on doit illico 2000 milliards d’eurofrancs. Et on rembourse en eurofrancs émis par la Banque de France. Benoist Apparu raisonne comme si on changeait de monnaie sans sortir de la zone euro. Sophisme. Le 15 août 1971, Richard Nixon a aboli la convertibilité du dollar, pourtant garanti urbi et orbi 35 dollars l’once d’or. L’or s’est mis à flamber, et la FED à émettre des dollars. A un journaliste du Monde qui lui demandait si un jour les Etats-Unis parviendraient à rembourser leur dette colossale, l’économiste Milton Friedman répondit justement : « Notre dette est en dollars, donc on ne vous doit rien. »

    Petit bémol, néanmoins, car tout semble trop facile. De quelle juridiction dépend une dette ? Les pauvres pays d’Afrique se sont endettés jusqu’à l’os et n’ont jamais pu rembourser leurs dettes, parce qu’elles étaient gérées et défendues par les tribunaux des nations prêteuses. Pour passer en douce de l’euro à l’eurofranc, encore faut-il que les dettes publiques françaises dépendent de juridictions françaises. Est-ce le cas ? Oui, à 93 %. 93 % des contreparties de la dette, des OAT (Obligations Assimilables du Trésor, les bons entre cinq et cinquante ans émis par le Trésor et garantis par l’Etat), sont de droit français. Il n’en va pas de même pour les banques et pour les entreprises : elles sont endettées pour 300 milliards d’euros, et sont soumises au droit luxembourgeois, au droit britannique et, pour certaines, au droit des îles Caïmans.

    Difficile d’imaginer une renationalisation de la dette. Donc il faudrait refinancer les banques et les entreprises en eurofrancs, afin de leur permettre de rembourser leurs dettes. Mais alors … l’inflation ? (A suivre)

    • Il existe une formule qui équivaut à la nationalisation temporaire, c’est l’adossement, la mise en receivership. On peut adosser temporairement les banques à l’Etat , c’est à dire à la collectivité.

      C’est ce que l’on a fait aux USA avec Fannie et Freddie, en faillite; elles sont d’ailleurs toujours dans cette situation et cela marche.

      Et c’est ce qu’il faudra exiger si, un jour on demande aux déposants de « bail-in » les banquiers. Il faudra exiger des contreparties.il faudra mettre à la porte tous les banquiers en poste et faire passer le patrimoine des banques, la propriété du nouveau capital aux citoyens.

      Je serais même partisan de les juger, type commission Pecora.

      Ensuite, bien sur, une fois la restructuration et recapitalisation complète opérées, il faudra revendre au marché.

      Il est évidemment possible de gérer tout cela, mais l’intox, le grand secret est là, il faut faire croire que c’est impossible et coûteux; or c’est faux . Il faudra coupler une sortie de l’euro ou plutôt son éclatement, avec une sortie par le haut pourr les pays créditeurs, création d’un euro des riches, l’euro mark; les pays déficitaires conservent l’euro ancien , les dettes ne posent aucun problème de redénomination, le tout couplé avec une grande opération de restructuration des dettes des souverains concernés et des moratoires, rééchelonnements, conversions.

      Il faut réétudier la crise monétaire européenne, la crise de l’UEM de 1992-1993, relire les recherches britanniques et allemandes sur cette question. On ne peut mettre en ouvre une politique sérieuse de stabilisation budgétaire sans avoir réglé le problème monétaire. D’ailleurs en Allemagne on ne chôme pas sur ces questions, on ose y travailler.

      Personne n’en parle, mais la seule solution, si on continue de s’écarter des valeurs supportables des monnaies, c’est l’asphyxie, la perte de libertés, les contrôles, l’abandon de la démocratie concrète. Le cancer monétaire entretenu par les banquiers et les kleptos, les fonctionnaires planqués, ronge le corps social, monte les gens les uns contre les autres. La monnaie ne rapproche pas, elle divise et provoque la haine. Est ce un hasard si désespérés, écoeurés les citoyens se détournent des voies politiques traditionnelles et rejettent l’UMPS? Peu à peu l’idée que nous ne sommes plus en démocratie que formellement se répand. peu à peu les citoyens s’interrogent, comment faire pour se faire entendre. Ils prennent conscience du fait qu’aucun message, aucun cri n’est entendu.

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