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Suisse et Europe : Les factures impayées plombent l’économie!

Suisse et Europe : Les factures impayées plombent l’économie!

Les factures impayées plombent l’économie En 2013, les sociétés suisses ont dû faire passer 8,3 milliards de francs par pertes et profits, soit une hausse de 6%

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Les entreprises suisses se passeraient bien de cette plaie économique. Surtout qu’elle impacte l’ensemble de la croissance nationale. Et, dans les pires cas, elle peut même contraindre une société à la faillite. En cause? Les factures impayées. Si le phénomène est largement connu, la société de recouvrement Intrum Justitia l’a quantifié. Ainsi, les entreprises suisses ont perdu 8,3 milliards de francs en factures impayées l’an dernier. Ou 1,4% du PIB suisse. Il s’agit de 500 millions de francs de plus qu’en 2012 (+6,4%). Elles ont ainsi dû amortir 1,9% de leurs créances, au lieu de 1,8% un an plus tôt. Les Suisses seraient-ils devenus de mauvais payeurs?

Il existe plusieurs raisons à cette croissance des factures restées lettre morte. La principale pourrait être un contexte conjoncturel toujours incertain, comme l’a d’ailleurs démontré le dernier baromètre du KOF, selon Jaël Fuchs, responsable de la communication auprès d’Intrum Justitia. Conséquence: 41% des entreprises helvétiques, contre 36% un an plus tôt, observent des problèmes de liquidités suite à ces paiements tardifs, selon l’indice européen des paiements (EPI) 2014 publié lundi par la société. «Les retards de paiement ou les créances impayées accélèrent dans les entreprises les réactions en chaîne. Les plus touchées sont les PME, c’est-à-dire celles qui sont responsables de l’essentiel de la croissance», déclare Thomas Hutter, d’Intrum Justitia Suisse.

Kornel Tinguely, directeur du bureau lausannois de la société de recouvrement Creditreform, confirme cette tendance à la hausse. Ce ne sont pas seulement les fournisseurs ou les entreprises partenaires qui rechignent à payer dans les temps ou à payer tout court, mais les privés aussi. Donc, les consommateurs finaux. Le spécialiste estime que cette procrastination financière touche surtout les villes. «Beaucoup de personnes sont affectées par la situation économique mais certains d’entre elles vivent visiblement aussi au-dessus de leurs moyens», estime-t-il.

Pour l’entreprise, les conséquences peuvent toutefois s’avérer létales. Selon Kornel Tinguely, environ 20% des faillites de sociétés sont dues à des impayés, alors que souvent ces entreprises ne déméritent pas du tout au niveau de leurs produits ou de leurs services. «Mais c’est aussi leur responsabilité que de s’assurer des rentrées financières», est d’avis le directeur du bureau lausannois Creditreform. «Parfois, des entreprises se laissent tellement aveugler par les perspectives d’un gros contrat qu’elles négligent ou oublient de vérifier la solvabilité du client», constate Kornel Tinguely.

Conséquences sur l’emploi

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Ces créances impayées peuvent également avoir un impact sur l’emploi. En raison des difficultés de liquidités qui peuvent en découler, 15% des sociétés ne recrutent pas et 10% licencient même du personnel, selon l’étude d’Intrum Justitia. La société de recouvrement ne précise pas quels secteurs sont en particulier affectés mais Kornel Tinguely constate que le ralentissement actuellement observé dans le domaine de la construction n’est pas sans effet sur la morale de paiement.

La Suisse ne fait pas figure d’exception. En Europe, les créances passées par pertes et profits se sont élevées à 360 milliards d’euros l’an dernier. Le total des factures impayées a ainsi grimpé de 3,0 à 3,1%. Soit près du double du pourcentage helvétique. Quelque 55% des entreprises du Vieux Continent disent souffrir de factures payées tardivement ou impayées.

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PAR BASTIEN BUSS/ Le Temps 13/5/14 

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/657ccb40-d9fd-11e3-bf49-e55884b592d3/Les_factures_impay%C3%A9es_plombent_l%C3%A9conomie

3 réponses »

  1. Les entreprises en France faisait tourner la trésorerie, jusqu’à ce que la loi LNE viennent contrarier les échanges et obérer les trésoreries.
    Je m’explique : avant vous pouviez négocier vos conditions commerciales et notamment les conditions de paiement… Bien souvent l’entreprise négociait à 60 jours fin de mois… en gros 75 jours.
    Vous aviez en général vendu votre stock au moment de régler la facture… et ainsi allait le monde.

    Depuis la loi LNE vous avez obligation de régler vos fournisseurs à maxi 45 jours ou 30 jours fin de mois.

    Si on prend par exemple une entreprise du BTP (dont je suis)… et bien nous achetons nos barres d’aluminium, nous thermolaquons ces barres, nous fabriquons nos châssis puis nous attendons que le maçon est fait la dalle et que les divers corps de métier soient intervenus (chauffagiste, electricien etc…)
    Seulement là, nous intervenons et posons (de sublime véranda 🙂 )… Bref, la pose terminée il s’est écoulé au bas mot 3 mois… l’entreprise, elle a déja payé ses fournisseurs depuis 2 mois, ainsi que les salaires des menuisiers… et c’est seulement à la fin que le client paie son extension….

    C’est ce qui obère la trésorerie des entreprises… et si le client arrive à faire débloquer son emprunt parce que là non plus ce n’est pas gagné… Voilà comment une loi faite par des énarques qui n’ont jamais foutu les pieds dans une entreprise, foutent en l’air les sociétés.

    Selon eux, la loi LNE en réduisant les délais de paiement était sensé amélioré la trésorerie des entreprises…
    Ils n’ont rien compris aux flux….

    • Pour compléter un peu… les lois n’étant pas faites pour aider l’entreprise, ces dernières en plus d’être contraintes de travailler sur « stock »… ce qui nécessite d’avoir du cash… et bien quand les entreprises n’en avaient pas, les rapaces sont arrivés. Les rapaces tout le monde l’aura compris, ce sont les banques. Elles ont proposé moultes services onéreux… Les cessions de Dailly, mais également l’affacturage… Je vous invite (pour avoir dû dans ma carrière, me dépêtrer avec ce genre d’escroquerie) vous renseigner sur un scandale qui a coûté la vie à un nombre incalculable d’entreprise en France.
      Cette escroquerie : TRANSFACT du Crédit Agricole.
      Là aussi, à la sortie pour les entreprises, les créances douteuses générées par ce genre de procédé à coûté cher en terme de facture à la poubelle.

  2. Alors là je perds mon Latin, la Suisse aussi a des mauvais payeurs? et beaucoup vivent au dessus de leurs moyens?…mais c’est comme ici..ils ne seraient pas un peu Latins..ces Suisses?

    Un grand Bonsoir depuis Madrid
    Marian

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