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Politique Friction du Lundi 23 Juin 2014 : Le forcing des pestiférés, Hollande incapable de choisir … Par Bruno Bertez
Les « leaders » européens étiquetés de « gauche »-remarquez les guillemets- se sont réunis à Paris ce Week-End pour tomber d’accord sur la candidature de Juncker en tant que président de la Commission. Ils ont articulé un chantage, liant leur soutien à Juncker à un relâchement des règles budgétaires et fiscales qui enserrent les pays du Sud, France comprise. Voilà comment fonctionne le machin européen : « Je te passe le sel si tu me passe le poivre ».
À Paris, étaient réunis autour de François Hollande le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel (SPD), Helle Thorning-Schmidt (Danemark), Victor Viorel Ponta (Roumanie), Robert Fico (République slovaque), Bohuslav Sobotka (République tchèque), Joseph Muscat (Malte), Werner Faymann (Autriche) et le Premier ministre belge, Elio Di Rupo.
L’Allemand Martin Schulz, candidat à la présidence de la Commission et ancien président du Parlement européen où il préside désormais le groupe socialiste, devait aussi se joindre à la réunion.
La réunion, samedi, à Paris, s’est tenue à quelques jours d’un sommet difficile de l’Union européenne prévu les 26 et 27 juin, à Bruxelles. Elle est intervenue après une réunion des anti-Juncker de droite en Suède, réunissant le Premier ministre britannique David Cameron (lire ci-contre) et ses homologues suédois et néerlandais, que la chancelière allemande Angela Merkel avait tenté de convaincre pour éviter un blocage au sommet de Bruxelles.
Merkel de son côté s’est entretenue avec les leaders de la CDU/CSU à Berlin. Elle leur a promis de tenir bon et a déclaré : « Les propositions de ces socialistes sont vouées à l’échec ». Attendez-vous à ce que fidèle à son tempérament, Merkel tienne un double langage avant de céder partiellement comme elle l’a toujours fait.
Les mesures Hollande inspirée par une théorie de l’offre dont il a mal compris les fondements se traduisent par des pertes d’emplois en raison de la ponction sur le pouvoir d’achat des consommateurs qu’il n’avait semble-t-il pas prévu. Les transferts de pouvoir d’achat des ménages vers le Medef n’ont pas les résultats escomptés. Nous défendons cette idée depuis le début du soi-disant virage de Hollande, car on ne peut appuyer sur le frein (des revenus nets des ménages) et sur l’accélérateur des marges (des très grandes entreprises du Medef) et espérer un regain d’activité. Même Keynes le savait qui accordait beaucoup d’importance au climat, à la confiance.
On ne peut obtenir de résultats aussi bien en théorie de l’offre qu’en théorie de la demande que si la confiance règne. Or c’est ce qui fait le plus défaut en France. L’incohérence synthétique du socialisme de préau d’école ne paie pas. Ce qui fait l’économie, ce ne sont pas les agrégats, ce ne sont pas les mesures de macro, non ce sont les incitations personnelles. Si les agents économiques perçoivent l’environnement comme décourageant et hostile, ils s’abstiennent et font le gros dos. Les promesses idiotes comme celles de Valls sur la baisse des impôts se heurtent à la réalité présente de la hausse des prélèvements et à l’arithmétique qui fait que les ressources disponibles sont en chute du fait des mesures précédentes, lesquelles sont effectives à plein et renforcées en Juillet à venir.
Hollande continue de tenter de faire l’équilibriste, c’est, plus que jamais, Monsieur Synthèse, on ne se refait pas. En France on a tué le parlement et maintenant le dernier vestige de conduite des affaires, de gouvernement, la Présidence est en train de sombrer, c’est le grand vide.
En Europe il tente de finasser médiocrement avec de petits donnant-donnant, en France il essaie conserver un soutien du côté de la gauche de la soupe tout en faisant risette au Medef. Résultat en Europe et en France il perd sur tous les tableaux. Le président à la culture du « plaire » il n’ pas la culture du chef. L’opération Valls s’achemine vers un échec.
La solution, monsieur Hollande est politique, il faut choisir. Il faut marquer une détermination, prendre des risques, accepter de perdre, pour avoir une chance de gagner.
BRUNO BERTEZ Le Lundi 23 Juin 2014
illustrations et mise en page by THE WOLF
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