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Mister Market and Doctor Conjoncture du Jeudi 10 Juillet 2014 : Le marché de Paris sent mauvais (suite) Par Bruno Bertez

Mister Market and Doctor Conjoncture du Jeudi 10 Juillet 2014 : Le marché de Paris sent mauvais (suite) Par Bruno Bertez 

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Nous vous renvoyons à notre article de début de semaine intitulé « Le marché de Paris sent mauvais ». Dans un marché boursier mondial nettement moins porteur et fatigué, les mauvaises nouvelles recommencent à exercer un effet négatif.  Quand la tendance est faible, on devient plus facilement vulnérable. Ainsi les difficultés de la Banque Portugaise Spirito Santo pèsent sur la secteur bancaire et le secteur bancaire pèse sur l’ensemble du marché européen tandis que le marché européen pèse sur Wall Street. Ce jour les différents indices qui retracent l’évolution du secteur financier ont cassé des supports significatifs. En particulier on a cassé la ligne de tendance haussière qui prévalait depuis la mi 2012, ce n’est  pas rien.

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Portugal: la crise de BES fait chuter la Bourse et grimper les taux d’emprunt

Lisbonne (awp/afp) – La crise financière que traverse le groupe portugais Espirito Santo, principal actionnaire de la BES, a ébranlé la confiance des investisseurs, entraÎnant jeudi la chute de la Bourse de Lisbonne et la hausse des taux d’emprunt du Portugal.

Vers 11H00, le taux à 10 ans du Portugal sur le marché obligataire grimpait à 3,906% (contre 3,771%), poursuivant sa hausse entamée la veille.

La Bourse de Lisbonne chutait jeudi matin de plus de 3%, tirée vers le bas par la dégringolade du titre de Banco Espirito Santo (BES) et des autres valeurs financières.

A 09H25 GMT/11h25 HEC, l’indice PSI 20 perdait 3,53% à 6146,59 points, et la BES plongeait de 11,54% à 0,54 euro.

Peu avant, Espirito Santo Financial Group (ESFG), premier actionnaire de la BES, avait annoncé sa décision de suspendre la cotation de ses actions et obligations.

Juste avant sa suspension, à 08H06 GMT, le titre d’ESFG perdait 8,85% à 1,18 euro à la Bourse de Lisbonne.

Depuis l’annonce du départ du PDG de la BES, Ricardo Salgado, le 20 juin, la première banque cotée du Portugal a perdu 30% de sa valeur boursière et celle d’ESFG a fondu de moitié.

Mercredi, l’agence d’évaluation financière Moody’s avait enfoncé plus loin en catégorie « spéculative » la note à long terme d’ESFG , à Caa2, la plaçant à quelques crans du défaut de paiement.

Dans un communiqué, ESFG, dont le siège est à Luxembourg, a indiqué jeudi « évaluer actuellement l’impact financier de son exposition » à Espirito Santo International (ESI) qui accumule les dettes et n’a pas honoré des échéances d’obligations détenues par des clients en Suisse.

Le groupe s’apprête à dévoiler un plan de restructuration de la dette d’ESI, évaluée par la presse portugaise à plus de 7 milliards d’euros. A priori, l’ESI souhaite négocier un allongement des maturités, sans décote pour les créanciers.

En grande difficulté financière, ESI détient 49% de Espirito Santo Financial Group, lui-même premier actionnaire de la BES avec 25%. L’autre actionnaire historique de la BES, le français Crédit Agricole, a profité d’une récente augmentation du capital pour réduire sa participation de 20,1% à moins de 15%.

Tout s’enchaîne, tout est lié, tout se comprend. 

Les spreads des périphériques continuent de décompresser en particulier ceux des emprunts souverains du Portugal, malgré des interventions pas très naturelles, mais concertées vers les 15h.

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Les actions se replient sur un large front, même si les interventions de 15h réussissent à réduire les pertes. Le marché espagnol abandonne plus de 1,8% et le marché Parisien cède 1,1%. Même la Bourse Allemande trinque avec un déchet de 1,36%. L’EuroStoxx 50 revient très près de son point critique des 3152 à 3157. La hausse du début 2014 est quasi annulée en quelques jours.

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En fait le marché a tourné autour de la première quinzaine d’Avril lorsque l’allure du secteur bancaire s’est dégradée et que la phase de revalorisation plus ou moins artificielle a été stoppée. On a construit une configuration menaçante en double top au cours de la première quinzaine de Juin. Et depuis, le processus de « topping » se déroule, quasi comme à la manœuvre.

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Vous savez que la situation est artificielle, tout est faux, tout le monde, parmi le Smart Money le sait, donc n’est pas une question de nouvelles fondamentales, c’est une question de prise de conscience et de -nous n’osons pas dire- confiance. Car nous ne sommes pas dans la confiance, nous sommes dans le cynisme le plus éhonté. Et ce n’est ni la perspective de la fin du QE en octobre, ni la perspective des amendes américaines qui améliorent le tableau ! 

Nous vous rappelons que depuis le fameux 9 mars de 2009, jour où il a été décidé d’autoriser le trucage des comptabilités des banques, le marché américain a monté de 193%  entraînant toutes les autres places dans son sillage. Les corrections ont été de plus en plus modestes : 16% en 2010, 19% en 2011, 10% en 2012 puis un dernier petit rétro de 8%. La volatilité n’a cessé de baisser.

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La question est de savoir si le S&P  500  l’indice phare mondial va se solidariser des indices européens, le seuil critique est à 1965, puis 1950.

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BRUNO BERTEZ Le Jeudi 10 Juillet 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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12 réponses »

  1. Certes, certes; mais LES (FAUX) FONDAMENTAUX SONT BONS (sic)
    et je parie quant à moi, sur un rebond RAPIDE !

    C’est pas ENCORE le moment ! Mais ça s’en vient, ça s’en vient !
    Laissez nous JUSTE prendre encore un peu d’monnaie et on cède la place (ARGHHHHHHHHHHH)

    Dommage que ça mette autant de gens dans la m…. ?
    Sinon, ça pourrait être drôle ?

    Mais non, ÇA NE L’EST PAS ! J’FAIS JUSTE SEMBLANT ?
    Histoire de décompresser un peu l’atmosphère ? (Voir AUSSI à « Arletty »)

  2. le marché européen n ‘existe plus depuis l ‘euro transatlantique et l’ avalement d’euronext par les USA . euronext etant le tuyau direct pour écouler le $us imprimés , c ‘est un outil et levier pour buller l ‘euro et les assets , en temps réel . l ‘ UE est morte avant d’exister , l ‘orchestre europeiste joue encore que pour les privileges et salaires des nababs atlantistes en UE . c ‘est terrible pour les européens .

    • Rien à rajouter !
      Vous avez dit l’essentiel.
      «  »l’ avalement d’euronext par les USA . euronext etant le tuyau direct pour écouler le $us imprimés , c ‘est un outil et levier pour buller l ‘euro et les assets … » »

  3. oui ça pue.
    mais bon…

    cependant, si je n’avais absolument pas prévu la désynchronisation US/EUR et encore moins dans ce sens, j’avais shorté dés la BCE car je pressentais que nous allions vers une sorte de flash crash pour exercer un chantage au QE de la BCE.

    Nous baissons actuellement parce que les US font pression sur la BCE.
    et ils peuvent allez loin en déclenchant une baisse aux US qui nous enverrait bas…

    le fait que les us et l’europe se soient desynchronisés (notamment le nas en mode new high sur l’index mais en marché « baissier furtif » en fait avec des compartiments en forte baisse)
    le fait comme vous l’indiquez, que les bancaires ont été préalablement vendues lourdement et bien avant
    le fait que cela soit un rounding top

    indiquent que c’est un mouvement avec beaucoup d’argent derrière

  4. mais ça reste un chantage.
    et si une descente s’amorcait vraiment alors les us irait maintenant deux fois plus vite

    mais ce qui pue aussi :
    bnp=2kerviel
    gowex=? % de madoff


    à mon avis le newsflow negatif doit venir des US et pas d’europe qui est deja dans le trou, consumers students loans?

  5. Tous les signes convergent, depuis plus de six mois, pour un été particulièrement agité avec un point d’orgue entre la mi-juillet et la fin août, parce qu’après c’est flou.

    Mais laisseront-ils certaines banques faire faillite ?
    Et qui va faire le fixing de l’Or ?
    Et encore 1 trillion sur la table, pour quoi faire ?
    La guerre ?

    Êtes-vous dans la bonne ou la mauvaise finance, parce que Sapin, lui, sait faire la différence.

    Si vous êtes dans la mauvaise (donc, pas copain avec Sapin…) pour vos vacances, prenez un billet sans retour, si vous êtes dans la bonne (donc, très copain avec Sapin…), ne partez pas trop loin, sait-on jamais !!

    Mais surtout ne vous inquiétez pas pour le Marchè, 1, il n’existe plus depuis un moment et 2, il suffit d’appuyer sur le bon bouton, et hop c’est magique !

    Et comme le fait remarquer nervall, Paris, c’est les US qui gèrent… alors relaxe, don’t panic, my friend. Le Marchè Internationnal de Paris, ce sont les puces de St-Ouen…et encore…!!

  6. N’oubliez jamais la Loi du Triangle

    Ne tombez pas dans le piège. Ne raisonnez pas dans le cadre qu’ »ILS » ont tracé pour vous enfermer et paralyser votre jugement.

    Ils veulent vous faire croire qu’ils sont les Maîtres, que les marchés n’existent plus et que leur volonté est le seul moteur qui fait bouger le réel.
    Cela est faux.

    Certes, ils pilotent, ils influencent et tentent de faire en sorte que leurs volontés soient transmises. Mais n’oubliez pas la Loi du triangle qui gouverne toutes les activités humaines.

    -Le réel exerce une force dans un sens
    -Les hommes exercent une force dans un autre sens
    -Ce qui en résulte est une résultante, une combinaison, qui diffèrent à la fois de la première force et de la force exercée par les hommes.
    Et la résultante est la force qui gouverne l’évolution du réel.
    N’oubliez jamais cela, la résultante est inconnue, elle n’exprime la volonté de personne, elle n’exprime que l’interaction.

    Exemple: révulsion du crédit
    – Le crédit se bloque , on risque la dépression…
    – On force le crédit par les taux zéro et le transfert du risque…

    Résultante:

    -Les marchés financiers « booment » mais la conjoncture réelle ne répond pas comme on le veut, l’argent ne va pas là où on l’espérait, et on crée encore plus de crédit, plus de risque.
    Nous vous rappelons que depuis le début de la révulsion du crédit, le crédit privé mondial a enflé de …. plus de 30% et les crédit public beaucoup, beaucoup plus! Mais ce ne sont plus les banques qui sont les plus exposées, mais les Corporate, les entreprises; il y a eu transfert :

    -1 Sur les Etats
    -2 Sur les entreprises les plus marginales.

    La résultante est plus complexe, elle est différente de ce qu’aurait suggéré l’analyse linéaire des actions des (ir)responsables de la conduite des affaires.

  7. Le Système se teste et se renforce.

    Les marchés traversent une phase de doute. Il n’y a pas que le marché de Paris qui sent mauvais, toutes places européennes « puent » et les émanations en provenance de WST ne sont guère plus flatteuses à nos narines. Mais, maintenant que nous espérons avoir attiré votre attention et vous avoir rendu sinon plus prudents, du moins plus vigilants, il nous parait utile de préciser notre pensée.

    Nous ne cherchons nullement à toucher le « top », diagnostiquer ce fameux Graal de tout commentateur. Nous pensons que la notion de « top » est une notion du vieux temps, celui ou les marchés constituaient un reflet de l’économie réelle, du fondamental articulé au cycle du crédit. Bref du vieux temps ou les marchés étaient une résultante et non des instruments. La notion de « top » est ringarde, elle correspond à un monde d’avant, d’avant la Grande Expérience Monétaire; d’avant le détachement des ombres des corps et la constitution d’un monde zombie, le monde des assets financiers unifiés.

    La différence essentielle de nos commentaires avec ceux des fondamentalistes est que nous incluons dans notre analyse et nos outils, la modernité, le fait que les Maîtres ont réussi à ce jour, la Grande Disjonction.

    Le prix des assets financiers est sorti du champ du fondamental, du champ de l’économie réelle, du champ des valorisations traditionnelles par les cash-flow, pour entrer dans le champ unifié du monétaire, du money-like et de la moneyness. Et tout est fait pour que les assets financiers ne quittent plus ce champ, qu’ils n’y ait plus de référent, qu’il n’y ait pas de fuite au système.

    Le prix des assets est interne au champ monétaire, il s’inscrit dans une combinatoire de rendement, de risque et de promesse de liquidités infinies. On est sorti des limites, des contraintes de rareté et c’est la conséquence ultime, non perçue, non théorisée par les fondamentalistes, du décrochage de 1971. La monnaie est libre comme l’air, le crédit aussi, les assets également. Nous sommes sortis du monde dual , du monde pesant ou la régulation se faisait par les deux outils/leviers, le monétaire et le budgétaire et nous sommes dans un monde mono-outil, un seul outil est utilisé et c’est le monétaire. Le monétaire c’est l’outil des taux, de la manipulation des préférences pour le risque et l’absolu complément à savoir: la promesse de liquidités infinie, de l’existence du « Put ». Le « Put » est essentiel c’est lui qui garantit qu’il ‘ y aura pas de « Run ».

    L’articulation entre le budgétaire et le monétaire d’avant la modernité était l’ancrage du système, son rattachement aux flux, aux revenus, à la possibilité de taxer, d’honorer les dettes et de prélever, mais nous avons dissocié les deux,grace aux taux zero et aux QE. La capacité à taxer n ‘est plus une limite aux déficits et aux dettes. Ce qui est la nouvelle limite c’est la possibilité de la Banque Centrale d’acheter la dette émise par le souverain, c’est à dire la possibilité de swaper des liquidités contre ces dettes et que ces liquidités soient acceptées.

    Nous sommes dans un nouveau système, un système qui s’est libéré des flux et qui est « Asset Based. » Ce système fonctionne par le crédit, les coups d’accordéon sur le crédit , le fine tuning. La notion ancienne de cycle du crédit est dépassée. Le crédit est émis en fonction des collatéraux , c’est à dire en fonction des assets sous-jacents qui servent à le garantir. Plus le prix des assets monte et plus on peut émettre de crédit et plus on peut émettre de crédit, plus on, a de hausse des collatéraux etc; et comme le crédit , c’est ce qui complète les revenus (insuffisants) pour produire la croissance, alors on a une croissance qui est dépendante du prix des assets, une croissance asset-based.

    Les fondamentalistes introduisent dans leurs équations de valorisation les ancrages de la croissance à long terme, des marges bénéficiaires, des taux naturels de long terme, des price-earnings normalisés, lissés, bref ils introduisent la pesanteur du réel.

    Ils passent à coté de l’essentiel qui est que le réel c’est ce qui est banni, rejeté , vorwerfen, de la nouvelle politique moderne asset-based.

    L’introduction de l’inflation dans les équations ne change rien à leur inadéquation. Le jeu de la monnaie ne se déroule pas là, pas dans la hausse des prix des CPI.

    L’émission monétaire libérée, est fondamentale, mais ailleurs, pas dans le jeu de l’inflation. Non l’émission monétaire affranchie est ce qui permet à ce système moderne, neuf, de durer, de maintenir le monde zombie séparé du monde réel. C’est la possibilité de créer de la monnaie « out of thin air » qui permet la lévitation structurelle qui constitue l’originalité du nouveau système. En fait tout se passe comme si on avait réussi à créer le fameux mouvement perpétuel. et précisons le, la création monétaire effective n’est pas obligatoire, ce qui est important c’est la promesse, le « Put ». D’ou le caractère indispensable du pilotage par la communication.
    C’est ce que Draghi, l’élève vient de comprendre quand il a annoncé,la semaine dernière, la réforme de la politique de communication de la BCE.

    On a découvert le mouvement perpétuel , voila ce qu’il faut admettre. Nous sommes dans un Autre Monde.

    Bien sur , vous comprenez que dans pareil monde, les difficultés de petits acteurs comme Espirito, sont des péripéties, de petits cailloux même pas dans la chaussure, à peine sur l’autoroute.

    il faut s’habituer à voir grand, gros , énorme, à voir TBTF et ne plus se laisser impressionner par les broutilles. Les petits accidents comme Espirito vont devenir monnaie courante, ils vont faire partie du système et … de son renforcement. Le nouveau système apprend, il se perfectionne, il s’adapte. Ceux qui sans cesse rêvent de son échec, de sa faillite sont dans l’erreur; tous les cahots (chaos) le rendent plus solide, il invente et construit ses boucles d’auto-régulation d’auto-préservation, d’auto-reproduction.

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