Pourquoi les banques centrales n’apprécient pas le cash
Phoenix Capital Gains, Pains and Capital/ 24hgold Publié le 22 mai 2015
L’argent liquide est un gros problème pour les banques centrales.
La cause en est la structure du système financier. Comme je l’ai déjà dit, il est structuré comme suit :
- 1) La quantité totales de monnaie (argent liquide, sous forme de billets et de pièces) au sein du système financier américain représente un peu plus d’1,36 trillion de dollars.
- 2) Une fois qu’y est inclue la monnaie digitale déposée sur les comptes de court comme de long terme, cette quantité de monnaie passe à environ 10 trillions de dollars.
- 3) La monnaie disponible sur le marché américain des actions (parts des sociétés cotées en bourse) représente plus de 20 trillions de dollars.
- 4) Le marché américain des obligations (l’argent qui a été prêté aux entreprises, aux gouvernements municipaux, aux Etats et au gouvernement fédéral) représente près de deux fois cette somme, avec 38 trillions de dollars.
- 5) Les instruments du crédit (prêts immobiliers, obligations adossées à des actifs, obligations toxiques, papier commercial et autres monnaies digitales basées sur la dette) représentent 58,7 trillions de dollars.
- 6) Les produits dérivés dérégulés de gré-à-gré que s’échangent les grosses banques et les Entreprises représentent plus de 220 trillions de dollars.
Sur observation de ces chiffres, la première chose qui saute aux yeux est qu’une majorité de la monnaie présente au sein du système financier prend la forme de prêts en monnaie digitale ou de crédit.
Pour dire les choses autrement, l’argent liquide, ou physique (billets et pièces) représente moins d’un pourcent de la monnaie présente dans le système financier.
C’est une bonne chose pour ce qui concerne les banques centrales, parce que si les investisseurs/déposants cherchaient à convertir ne serait-ce qu’une petite portion de ce « capital » en billets physique, le système imploserait (il n’y aurait pas suffisamment d’argent liquide).
Souvenez-vous que le système financier dans lequel nous vivons repose sur la dette. La norme monétaire « sans risque » n’est pas l’argent liquide, ce sont les bons du Trésor américain.
Quand la crise de 2008 a éclaté, l’un des plus gros problèmes auxquels ont fait face les banques centrales a été d’empêcher les investisseurs de fuir le capital digital en faveur de l’argent liquide. Ce qui a failli faire s’effondrer le système financier a été la tentative des déposants de retirer 500 milliards de dollars de fonds du marché monétaire.
Les fonds du marché monétaire utilisent l’argent des investisseurs pour émettre de la dette liquide de court terme et des garanties de crédit. Ces fonds offrent aux investisseurs des intérêts sur leur argent, tout en étant extrêmement liquides (les investisseurs peuvent en retirer leur argent à n’importe quel moment).
En théorie, c’est un système qui fonctionne très bien… mais après que 500 milliards de dollars ont été retirés (environ 24% du marché total) en l’espace de quatre semaines, la réalité du marché financier a été dévoilée : la monnaie digitale n’est absolument pas sécurisée.
Quand les fonds du marché monétaire et les marchés du papier commercial se sont effondrés, les réserves de fuel qui permettaient au système financier de continuer de tourner se sont asséchées. Presqu’immédiatement, la machine s’est arrêtée.
Quand cela s’est produit, les banques centrales du monde ont réalisé que leur pire cauchemar pouvait devenir réalité : si un pourcentage significatif d’investisseurs/déposants tentait de convertir son capital en argent liquide (physique), le système tout entier serait susceptible d’imploser.
En conséquence, l’ensemble des décisions monétaires prises par la Fed depuis cet incident ont eu pour objectif de chasser les investisseurs hors de l’argent liquide et vers les actifs à risque. La décision la plus évidente a été la réduction des taux d’intérêt jusqu’à 0,25%, qui a rendu presque nuls les intérêts offerts par l’argent liquide.
En revanche, les programmes de QE et l’Operation Twist de la Fed ont eu des objectifs similaires : forcer les investisseurs hors de la monnaie, notamment hors de la monnaie physique.
Après tout, si la monnaie n’offre aucun rendement, ceux qui ne désirent pas perdre de pouvoir d’achat n’ont d’autre choix que de rechercher des rendements accrus sur les actions ou les obligations.
Les modèles économiques de la Fed estimaient que ces politiques relanceraient l’économie américaine. Le seul problème, c’est qu’elles ne l’ont pas fait. En réalité, tout indique que l’économie américaine stagne maintenant depuis des années, malgré les taux d’intérêt maintenus proches de zéro depuis déjà six ans, et trois programmes de QE.
En conséquence, les économistes grand public de CitiGroup, le Conseil allemand des experts économiques et les gestionnaires d’obligations de M&G ont suggéré un abandon total de l’argent liquide.
Peter Bofinger est un des éminents économistes qui plaident en faveur de l’abolition de l’argent cash. « Avec les possibilités technologiques actuelles, les pièces et les billets sont devenus un anachronisme », dit-il encore.
Il appelle le gouvernement allemand à promouvoir l’abolition de l’argent liquide au niveau international. « Ce serait à coup sûr un bon thème pour l’agenda du sommet du G7 », dit-il.
Des plus petites coupures
L’ancien économiste en chef du FMI Kenneth Rogoff s’est exprimé dans le Handelsblatt en faveur de cette abolition, avec une première étape qui consisterait à ne plus distribuer que des petites coupures. « Une très grande partie des effets secondaires négatifs de l’utilisation de l’argent liquide est en rapport avec les plus gros billets de banque. Si l’émission de ceux-ci est arrêtée, on aura déjà accompli beaucoup de choses. »
En outre, il y a aussi des considérations de politique monétaire. « S’il existe de grands détenteurs de cash, argent qui échappe donc aux taux d’intérêt, cela empêche la banque centrale de diminuer les taux largement en-dessous de zéro, même si cela s’avérait nécessaire pour redresser une économie malade », dit-il. Le Vif 19/5/15
Et ce n’est que le début. Nous avons récemment appris l’existence d’un document confidentiel soulignant la volonté de la Fed d’incinérer l’épargne.
La dette mondiale atteint 286% du PIB de la planète
PAR AUDREY DUPERRON · 19 MAI 2015/Express.be
Les États-Unis sont toujours cités lorsque l’on évoque des endettements astronomiques, et avec raison : la dette du pays de l’Oncle Sam atteint désormais 18.000 milliards de dollars, alors qu’elle ne se montait « qu’à » 9.000 milliards de dollars juste avant la dernière récession.
Cependant, ce ne sont pas les seuls en faute. Selon le rapport de McKinsey, toutes les grandes économies sont en cause. « Sept ans après l’éclatement de la bulle du crédit mondial qui a provoqué la plus grande crise financière depuis la Grande Dépression des années trente, la dette continu de croître», peut-on lire dans le rapport.
« En fait, plutôt que de réduire leur endettement, toutes les grandes économies ont aujourd’hui un niveau d’emprunt plus élevé par rapport à leur produit intérieur brut qu’en 2007. (…) Cela pose de nouveaux risques pour la stabilité financière, et pourrait saper la croissance économique mondiale. »
Ce qui est le plus surprenant, c’est que c’est en Chine que l’endettement a le plus augmenté. Entre 2007 et la mi-2014, la dette chinoise est passée de 7.000 milliards de dollars à 28.000 milliards de dollars. La dette de la Chine représente maintenant 282% du PIB, un niveau qui demeure gérable, mais qui dépasse tout de même celui de pays développés tels que l’Allemagne ou les Etats-Unis.
Le fait que la moitié de ces emprunts soient liés, directement ou indirectement, à un marché immobilier en surchauffe, ou que la moitié des nouveaux prêts soit associée à des comptes bancaires opaques, ou encore que beaucoup de gouvernements locaux ne pourront pas faire face à leurs dettes, demeure extrêmement préoccupant.
Tout ceci implique que la courte période de relative stabilité dont nous venons de bénéficier sur ces dernières années n’est imputable qu’aux emprunts effrénés et à l’impression d’argent qui l’ont accompagnée. « Quiconque doté d’une moitié de cerveau devrait être capable de voir qu’il s’agit d’une gigantesque bulle financière, et qu’elle est vouée à se dégonfler de façon très, très douloureuse », écrit Snyder.
D’après l’économiste allemand Claus Vogt, auteur du livre « The Global Debt Trap », « La situation actuelle est bien pire que celle de 2000 ou 2007, et avec des taux d’intérêt proches de zéro, les banques centrales ont déjà épuisé leurs munitions. De plus, l’endettement total, en particulier celui des gouvernements, est bien plus élevé qu’il ne l’a jamais été ».
« Lorsque la confiance dans la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne et les institutions similaires commencera à disparaître, il y aura un exode massif hors des marchés d’actions et d’obligations. Je pense que nous sommes très proches de ce moment clé de l’histoire financière », ajoute-t-il.
Mais pour le moment, les marchés actions poursuivent leur envolée, et des sociétés de l’Internet qui n’existaient même pas il y a 10 ans sont supposées valoir des milliards de dollars, alors qu’elles ne réalisent parfois aucun bénéfice. De nos jours, Wall Street récompense même les entreprises qui enregistrent régulièrement des pertes conséquentes.
Le réveil sera dur, prédit Snyder. Il pense que nous nous dirigeons vers le plus grand krach financier de tous les temps. « 199.000 milliards de dollars de dettes sont sur le point de s’effondrer, et chaque homme, femme ou enfant de cette planète éprouvera la douleur de ce désastre », conclut-il.
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« si un pourcentage significatif d’investisseurs/déposants tentait de convertir son capital en argent liquide (physique), le système tout entier serait susceptible d’imploser. »
et si la masse refuse de générer de la credit monnaie en empruntant
aujourd’hui c’est wall street qui s’en charge