Behaviorisme et Finance Comportementale

De l’art de la propagande

De la communication financière a la propagande il n’y a qu’un pas que certains franchissent allègrement…. 

 

Vous connaissez tous la CHRONIQUE AGORA et ses nombreux avatars type MONEY’S WEEK, qui par le subtil jeu des verres a moitié vide et des verres a moitié plein distillent depuis maintenant des années au travers de leurs chroniques journalières et gratuites : thèses bearish  et volontiers antiaméricaines et ceci dans l’unique objectif d’appâter le chaland comme on dit et lui de lui vendre chèrement recommandations et propositions financières…L’autre technique aussi peu avouable consiste par le biais de thèses catastrophistes labellisées par une  pseudo expertise européenne qui avance masquée, a vous refiler un programme politique dont vous serez le généreux donateur et le votant citoyen zélé….leur nom : LEAP , leur technique : mailing et lobbying en tous genre, leur terreau : la PEUR…

Je joins ici cet article de la TRIBUNE qui sous des allures fort enjouées devrait tous nous mettre la puce a l’oreille et bien mieux encore un peu de plomb dans la cervelle….et comme dirais le plus célèbres des business économistes JEAN PIERRE CHEVALLIER : apprenons à nous méfier des journaleux(pseudo journalistes) et autres bonimenteurs (pseudoanalystes financiers)….

Je rajouterais quant a moi que : Tout ce qui est écrit n’est pas vrai et tout ce qui est vrai ne donne pas toujours matière à écriture….

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L’article de la tribune sur le LEAP et daté du 27/2/09 :

EN SUIVANT :

EXCLUSIF Qui est ce think tank qui affole les dirigeant du monde entier ?

Des notes confidentielles rédigées par le LEAP, un think tank européens et lues avec attention par les dirigeants des grandes entreprises européennes, décrivent une évolution catastrophique de la crise. Le directeur des études du LEAP est également le dirigeant d’un parti politique qui veut chambouler l’Europe de font en comble.

Le LEAP, Nostradamus ou rusés politiques

La guerre civile est pour demain ! Quittez les pays où circulent les armes ! Les principales puissances économiques sont au bord de la faillite ! L’Allemagne ne peut plus placer sa dette ! « L’incapacité des dirigeants mondiaux à prendre la mesure de la crise (…) va faire entrer la crise systémique globale dans une cinquième phase à partir du 4° trimestre 2009 : la phase dite de dislocation géopolitique mondiale ». Nostradamus ? Non, les « notes » très confidentielles d’un étrange think tank dénommé le LEAP/E2020, Ces notes sont attendues avec impatience par les dirigeants de grands groupes européens qui lui attribuent une véritable valeur prédictive. Peut être parce que le LEAP se targue d’avoir prévu point par point les étapes de la crise actuelle longtemps avant sont déclenchement. L’un des patrons d’un des principaux cabinets de conseil nous a présenté ces notes comme extrêmement sérieuses. Lors de cette discussion informelle, à la mention des « informations » donnée par le LEAP, la panique affleurait sous ses paroles. Pour plus de crédibilité, le LEAP est présenté par un article du Monde (27 février 2009) comme un laboratoire indépendant.

Or, son directeur des études, Franck Biancheri, est un spécialiste du catastrophisme. En 1999, il publie une note au titre évocateur :  » UE 2009 : Quand les petits fils de Franco, Hitler, Mussolini et Pétain prendront le contrôle de l’Europe « . Cet homme de 45 ans est également président de Newropeans qu’il présente sur son site personnel comme « le premier mouvement politique transeuropéen ». le but de ce parti est « d’aider à faire passer l’UE d’un projet bureaucratique pyramidal à une entité politique dirigée démocratiquement ». Cependant, « les idées neuves et les changements nécessaires ne viendront pas des gouvernements nationaux ou de Bruxelles » comme il est indiqué sur le site du parti .

Le parti se fixe un objectif : les élections européennes de juin 2009. « En juin 2009, quand le Parlement Européen sera élu, Newropeans donnera à des millions d’Européens leur première occasion de vraiment « agir en Européen » ». La panique instillée par l’étrange LEAP auprès des élites – par voie de notes – et des électeurs – par voie de presse – ne servirait-elle pas le projet politique du non moins étrange parti ?
 

Pascal Junghans

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en complément et pour finaliser la necessaire et saine prise de recul je vous invite a la lecture de cet article du sociologue behavioriste et analyste financier canadien André Gosselin sur la médiatisation des marchés financiers :

 La médiatisation des marchés financiers

 Investir n’est pas qu’une activité économique. Elle a aussi ses dimensions sociales et culturelles. Placer son argent à la bourse ne se réduit pas à l’acte d’acheter et de vendre des actions, ou à l’étude des rapports annuels et des graphiques. Nous gérons notre portefeuille et nous prenons nos décisions de placement grâce au contact avec les autres, et dans un contexte d’interaction sociale qui s’est passablement modifié depuis 10 ans.

La pénétration de l’Internet, la prolifération des clubs d’investisseurs, des salons, des cours et des colloques en finance, ou encore la multiplication des magazines, lettres financières et autres émissions de télévision consacrées au placement ne sont que quelques exemples des changements auxquels les investisseurs ont assisté ces dernières années.

Une des manifestations les plus visibles de ces mutations réside dans ce que j’appelle le « star-système« . Des investisseurs professionnels comme Warren Buffett, Peter Lynch, John Neff ou John Boggle sont devenus, grâce aux médias, des vedettes et des modèles de référence. Nous buvons leurs paroles comme le font les adolescents devant les vedettes du spectacle ou du cinéma. On a même vu, lors des beaux jours de la bulle spéculative sur les entreprises dotcom, des analystes financiers de grandes firmes de courtage devenir les gourous les plus écoutés à Wall Street, autant de la part des petits investisseurs en quête de gains faciles que des gestionnaires de fonds de placement.

Les médias ont toujours fait partie de l’univers des investisseurs. Ils constituent un rouage essentiel pour le bon fonctionnement des marchés financiers. Pourtant, on a longtemps cru que les journaux et magazines financiers formeraient le principal et même l’unique intermédiaire entre les entreprises cotées à la Bourse et la collectivité des investisseurs.

La plus grande erreur serait de penser que les médias électroniques ne sont qu’une simple courroie de transmission de l’information corporative vers les investisseurs, ou le fidèle miroir de ce qui se passe sur les marchés financiers. Les médias et leurs journalistes façonnent beaucoup plus la réalité financière qu’il ne la reflète. La concurrence féroce qu’ils se livrent pour s’accaparer les parts de l’auditoire n’aide en rien leur travail d’analyse et de compte rendu objectif de la réalité.

Une étude du professeur Richard Parker de l’Université Harvard a bien montré comment la presse écrite, sous l’influence de la télévision notamment, a modifié ses cahiers « Business » pour en faire des cahiers « Money ». Les articles sur les compagnies ne sont plus écrits en fonction du regard des hommes d’affaires, des payeurs de taxes ou des consommateurs, dit-il, mais en fonction des intérêts des investisseurs et des actionnaires. C’est la raison pour laquelle les avis des analystes financiers sont autant sollicités par les journalistes. Ils sont là pour aider le lecteur à se faire une idée sur la valeur de la compagnie en termes de placement.

Dans ce nouveau contexte, la presse sportive ou artistique n’a pas plus le monopole du sensationnalisme. Il faut relire les nouvelles économiques de 2008 ou revoir les bulletins télévisés de la même période pour se rendre compte jusqu’à quel point les médias ont participé, sans s’en rendre compte, à la panique entourant les entreprises financières.

Mais ce qui est vrai en période de marché baissier  l’est tout autant en période d’euphorie boursière .

 Autant les médias peuvent gonfler artificiellement le cours des actions de certaines compagnies, autant ils peuvent contribuer à en accélérer la chute sans raison valable. On tire d’abord, et on pose des questions ensuite. Évidemment, l’investisseur qui comprend bien cette logique médiatique peut profiter d’excellentes aubaines sur le marché. C’est toujours ça de pris.


André Gosselin de l’équipe de Orientation Finance

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