Indicateur de marché : Sondage mensuel Merrill Lynch

Chaque mois, la banque américaine Bank of America
sonde 213 gérants de fonds
à travers le monde. Ceux-ci
gèrent 533 milliards de dollars
d’actifs…

.Intéressant et important à suivre bien sur puisque concerne les anticipations des institutionnels, des « zinzins », des Eléphants suivant la terminologie   propre au business économiste JP Chevallier…Je m’efforcerais donc de relayer chaque mois ces infos…On commence donc avec le sondage de mars 2009…

L’optimisme consolide
chez les gérants de fonds

GASPARD KÜHN 20/3/09 Agefi

 EN SUIVANT :

Le minirally de la semaine dernière
était révélateur d’un
changement d’humeur. Selon
le sondage mensuel de Merrill
Lynch, les gérants de fonds se
montrent plus optimistes sur
les perspectives de l’économie
mondiale. Cette inflexion repose
d’abord sur la Chine. Seulement
1% des gérants s’attendent
aujourd’hui à une forte
dégradation de l’économie chinoise
en 2009, contre 70% il y
a deux mois. Les scénarios
changent aussi progressivement
sur les Etats-Unis. La publication
mardi de l’indicateur
sur les nouvelles mises en chantier,
en hausse, a reçu un accueil
positif du marché.
La politique de la BCE
est vivement critiquée
En revanche, le Japon et l’Europe
suscitent la crainte des investisseurs:
78% redoutent désormais
un affaiblissement du
Vieux-Continent sur les douze
prochains mois, contre 70% en
février. Cette appréciation va
à contre-courant de l’avis exprimé
par plusieurs instituts
conjoncturels, dont le ZEW. Ce
schisme entre les sentiments
du marché et les avis des économistes
se répercute sur les stratégies
de placement.
La défiance grandit vis-à-vis de
la politique monétaire de la
Banque centrale européenne,
jugée trop restrictive. Et les mesures
de relance ne trouvent
pas plus de soutien: 48% des
sondés jugent les politiques fiscales
peu incitatives, contre
34% le mois dernier.
Dans ces conditions, l’appétit
pour le risque demeure frugal.
Pour preuve, une majorité des
gérants de fonds continuent à
surpondérer les liquidités. Les
stratégies de hedge funds misant
sur les ventes à découverts
débouchent d’ailleurs sur des
retours sur investissement plus
importants .
L’exposition aux marchés actions,
même sous-valorisés,
reste minimale. La peur de voir
l’économie européenne s’enfoncer
dans une récession durable
conduit les gérants à se
désinvestir de ce marché. Pourtant,
les actions européennes
apparaissent sous-évaluées aux
yeux de 33% des sondés, contre
13% en février.
Les préférences sectorielles
prouvent la prudence des gérants.
Les valeurs défensives
gardent les faveurs des experts,
à commencer par la pharmaceutique,
les télécommunications,
l’énergie et les technologies.
Toutefois, la rotation
vers des secteurs plus cycliques
s’opère progressivement. Les
médias, la grande distribution
et l’alimentation retrouvent un
certain attrait. Malgré plusieurs
déclarations rassurantes
de dirigeants bancaires ces derniers
jours, les services financiers
et les banques demeurent
sous-pondérés. Il en va de
même pour l’automobile et
l’immobilier.
Le secteur de l’énergie
revient en force
A la recherche d’alternatives,
les investisseurs se retranchent
vers les obligations, plébiscitées
par 27% d’entre-eux, contre 7%
le mois dernier

Les marchés émergents attirent
aussi les gérants. La pondération
sectorielle évolue d’ailleurs
sensiblement dans ces
pays. La confiance retrouvée
dans l’économie mondiale se
traduit par un intérêt renouvelé
pour le secteur de l’énergie.
Plusieurs investisseurs continuent
à miser sur une hausse à
long terme des matières premières.
La consommation de la
Chine en métaux de base, qui
s’est inscrite en hausse en février,
pourrait d’ailleurs relancer
les prix. Dans les prochains
mois, l’Empire du Milieu restera
donc au centre des pronostics
des stratèges.