Marchés Financiers et Boursiers Actions

Michel Juvet : ni Todd, ni Attali

Le secret de la réussite Financière en Suisse tient a la fois du fait d’avoir la meilleure Banque Centrale au monde mais aussi si l’on exclu les cas UBS et CREDIT SUISSE les Banques les mieux gérées….C’est dans l’une d’entre elle, BORDIER, qu’officie le sémillant Michel Juvet  fin  analyste et stratège et qui tout comme Patrick en connait un rayon sur la musica des marchés…Pour avoir suivi ses prévisions a la semaine depuis maintenant des années, je dois avouer qu’il est vraiment bon le bougre sous des allures tranquilles et mesurées….Alors si comme moi vous en avez assez des Roubignoleries Pritchardesques Krugmanisées et surmédiatisées a outrance, jetez un œil et une oreille attentive de temps a autre  a ce que raconte Michel Juvet ne vous semblera pas dénué d’intérêt….2eme billet d’une série qui lui est consacrée…

michel juvet ni Todd, ni Attali

fev 2009

 

L’Amérique des années 30 voulut trouver les responsables de la catastrophe économique. Des noms de personnes, de métiers, de religions, de nations circulaient dans les esprits. On créa donc une commission indépendante chargée de déterminer les responsabilités. Après des années de travail, la commission s’épuisa d’elle-même: impossible de répondre précisément à la question. Le monde politique s’égara et trouva entre-temps dans le protectionnisme une réponse à la crise. On croyait ce mot oublié, mais aujourd’hui il n’est plus tabou; il revit déguisé. D’abord, plutôt que d’affronter ses propres errements passés, on a préféré trouver le coupable: «l’Amérique». Dernièrement, à Davos, la Russie ou la Chine l’ont fait sans honte.

Pourtant, ce sont bien elles, en exportant plus de pétrole ou de jouets chinois, qui ont le plus profité ces dernières années de l’excès de consommation américain. «I loved America»… Pour l’Europe, c’est le manque de régulation américain qui est à l’origine de l’orgie financière. Mais oublie-t-elle que sa finance a largement fauté également? Où était donc l’avantage de la régulation européenne? Oublie-t-elle aussi qu’elle ne dispose pas d’un plan de sauvetage européen en cas de faillite d’une grande banque? L’Allemagne oublie-t-elle que ses exportations vers la Chine ne progressaient que parce que la demande chinoise était stimulée par l’Amérique? «I loved America»…

Puis, face aux pertes économiques et aux enjeux sociaux, les Etats sont intervenus pour sauver et protéger des industries en difficulté, surtout les nationales et les pourvoyeuses d’emploi. Mais pour protéger quoi? Et contre qui? Forcément contre la concurrence étrangère, mais aussi locale. Sauver GM pénalise Peugeot. Aider Peugeot entraîne l’Allemagne à aider BMW. Aider les banques en Irlande pousse l’Angleterre à aider les siennes. Aider UBS biaise la concurrence locale… La roue protectrice doit tourner… A chaque aide doit répondre une nouvelle aide. Du protectionnisme déguisé.

Enfin tout cela creusant les budgets des Etats, une hausse de la fiscalité est déjà programmée. J’entends déjà d’ailleurs la taxe Tobin revenir: «Punir les banques, freiner les flux de capitaux et la spéculation»… freiner?… ah, comme les droits de douane ont freiné le commerce dans les années 30? Non merci, Monsieur Emmanuel Todd, réintégrer les marchés dans les règles des nations, ce n’est pas une chance, c’est une calamité. Et, non Monsieur Attali, couvrir les marchés par un gouvernement mondial avec une monnaie unique n’est pas possible. Mais y a-t-il encore une place entre Emmanuel et Jacques?

* Bordier et Cie
2/2/09

EN SUIVANT :

Commentaire de marché du 23/3/09

Après une hausse de 20% depuis le plus bas, les indicateurs techniques

laissent à penser que le marché doit de toute façon passer par

une période de consolidation (le sentiment est redevenu positif, les

cinq derniers rallyes ont avorté après des hausses de 15 à 20%, etc.).

Néanmoins, d’ici à la fi n avril plusieurs éléments pourraient soutenir

les marchés: la mise en place du TALF par la Fed sera positive pour les marchés de crédits, les publications des

résultats des banques à mi-avril devraient être moins mauvaises qu’au

dernier trimestre, et le G20 pourrait ne pas dire de bêtises…L’inquiétude

est plutôt sur le front des devises: après le dollar, sera-ce

au tour du Yen de corriger brutalement ? Puis au Yuan et enfi n en

dernier lieu à l’Euro ?

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