Formation a la gestion de portefeuille

Formation Financière : 5 approches actuelles autour de la valeur future des actions en Bourse

Je propose ici de portez à la connaissance de tout à chacun  5 approches qui me paraissent vraiment digne d’intéret quant au calcul d’une valorisation à attribuer en périodes difficiles aux indices boursiers et en particulier au marché des actions , bien évidement centré parce que moteur sur le marché US…Tour à tour parole sera donnée à GUY WAGNER,WILLIAM NADEAU,FRANCOIS ROCHON, JEAN PIERRE CHEVALLIER et enfin le groupe des DAUBASSES qui suit les règles et méthodes de BENJAMIN GRAHAM…  

 EN SUIVANT ET POUR PLUS D’INFOS

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GUY WAGNER/Banque du Luxembourg/chef économiste

En période de  COMPRESSION DES MULTIPLES DE VALORISATION JUIN 2008

Lors de mes exposés, j’utilise souvent un graphique reprenant l’évolution du ratio P/E (cours/bénéfice) de la bourse américaine sur le long terme. L’idée étant de montrer qu’il existe des périodes pendant lesquelles les investisseurs sont prêts à payer beaucoup pour les bénéfices des entreprises et des périodes pendant lesquelles les investisseurs payent très peu pour ces bénéfices.

En moyenne, le P/E de la bourse américaine s’établit à 15. Ce chiffre de 15 ne semble d’ailleurs pas être le fruit du hasard puisqu’un P/E de 15 signifie que le rendement réel des actions est de quelque 7% (le rendement réel des actions est ici défini comme étant le bénéfice divisé par le cours, c’est-à-dire l’inverse du P/E). Le rendement réel (après inflation) sur le long terme d’un placement monétaire en $ ayant été d’environ 1%, les actions auraient dès lors offert une prime de risque de quelque 6% ce qui semble être la prime nécessaire pour inciter les investisseurs à délaisser la sécurité d’un placement monétaire au profit d’un placement boursier.

Si, sur le long terme, le P/E de la bourse américaine s’établit donc en moyenne à 15, il convient de noter que le marché se traite rarement à ce niveau. Dans la pratique, des périodes pendant lesquelles le P/E est supérieur à 15 sont suivies de périodes pendant lesquelles ce ratio est inférieur à 15. Les marchés haussiers séculaires se caractérisent par le passage d’une période de faible valorisation à une période de valorisation élevée, l’inverse étant vrai pour les marchés baissiers.

Qu’est-ce qui explique ces variations dans le ratio P/E? Alors que pour une entreprise individuelle, ces variations peuvent s’expliquer par ses perspectives de croissance, tel est moins le cas pour le marché dans son ensemble. La croissance des bénéfices de l’ensemble des entreprises faisant partie d’un indice comme le Standard&Poor’s 500 devrait en moyenne avoisiner la croissance nominale du Produit Intérieur Brut américain (~7%).

L’augmentation/la diminution des multiples est en partie liée au niveau des taux d’intérêt et donc à l’inflation. En période d’inflation élevée, le P/E des actions est bas alors qu’en période de faible inflation, il a tendance à être élevé (pour autant que la ‘désinflation’ ne se transforme pas en déflation, auquel cas le risque économique fait baisser le P/E). Ceci est logique : en période de forte inflation, les taux d’intérêt sont élevés. Pour inciter les investisseurs à aller en bourse, il faut dès lors un niveau de valorisation des actions particulièrement attrayant. De plus, la valeur intrinsèque d’une entreprise est généralement déterminée par l’actualisation des ses bénéfices futurs. Plus le taux d’actualisation utilisé est élevé, plus faible sera la valeur présente de ces bénéfices et donc la valeur de l’entreprise.

Une deuxième explication tient à la psychologie des investisseurs. L’histoire boursière a montré que ceux-ci vacillent entre des phases d’optimisme et de pessimisme. Il n’est pas toujours possible d’expliquer les raisons à l’origine du changement dans la psychologie des investisseurs, même s’il est évident que l’environnement économique voire politique y est pour beaucoup. Il est évident aussi que plus un marché haussier dure, plus la confiance des investisseurs dans les actions comme forme de placement augmente, ce qui a pour effet de faire monter les multiples de valorisations. L’inverse est vrai pour les marchés baissiers et beaucoup d’investisseurs qui ont connu la période 1966 à 1980 ont mis longtemps avant de revenir en bourse. Ceci explique également pourquoi il faut du temps pour passer d’un climat d’optimisme à un climat de pessimisme et vice-versa.

Quelles conclusions tirer de tout ceci sur la situation actuelle? Le dernier grand marché haussier a commencé en 1982 à un P/E très bas (autour de 6) et s’est terminé en 2000 à un P/E très élevé (autour de 30). En d’autres mots, l’augmentation du P/E à elle toute seule a fait monter les cours de 500%. Depuis 2000, nous nous trouvons dans une phase de compression des multiples. Entre 2003 et 2007, ce recul du P/E a été plus que compensé par l’augmentation des bénéfices des éntreprises. Sur base des bénéfices actuels, les P/E des principaux marchés boursiers ne sont aujourd’hui ni particulièrement élevés, ni particulièrement bas.

Au vu de l’environnement macroéconomique actuel, il est à craindre que la compression des multiples ne continue, voire même ne s’accélère. La montée des cours des matières premières a indéniablement fait augmenter le taux d’inflation. On peut se poser la question de savoir si, face à ce genre d’inflation, un resserrement de la politique monétaire des banques centrales constitue le remède approprié. Il semble néanmoins que les autorités monétaires (la Banque Centrale Européenne du moins) soient prêtes à aller dans cette direction. Parallèlement à ce risque d’inflation, il y a celui d’un ralentissement conjoncturel prononcé qui mettrait en péril la croissance des bénéfices des entreprises. Nous pourrions ainsi entrer dans une phase où le recul du P/E ne serait plus compensé par la hausse des bénéfices. Au fur et à mesure que les tentatives de reprise des cours boursiers s’avèrent éphémères, nous risquons de passer d’un régime d’optimisme à un régime de pessimisme.

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WILLIAM NADEAU/ORIENTATION FINANCES/gérant canadien de portefeuille

La valeur réelle de votre portefeuille boursier nov 2008

La valeur sur « papier » de vos actions peut, en réalité, représenter 60% de plus

Les cours boursiers ont décliné d’environ 45%, depuis leur somment. Est-ce justifié ?

Habituellement, quand il y a des crises ou des récessions, les cours baissent à court terme. Une des meilleures mesures, pour justifier à moyen et long terme la hausse et les baisses des bourses, est de mesurer la vraie valeur des actions « Fair Value »

Depuis 5 ans les profits des sociétés occidentales ont progressé de 20% par année. En 2008 le recul annoncé par le consensus des analystes est actuellement de -12% en révision à la baisse constamment. Il est possible que les profits de 2008 pour la bourse américaine soient en recul de plus de 20%. Les récentes prévisions des profits pour 2009 estiment une augmentation de +13% pour les actions américaines.
 
Est-ce qu’une baisse des cours de 45% est justifiée d’un point de vue fondamental ? Non, mais l’effet Panique peut expliquer ce niveau de baisse.

Selon une méthode d’évaluation boursière développée, depuis 2001, par Morningstar.com , au 26 novembre, la sous-évaluation était extrême : -38%.

Selon les dernières évaluations du consensus pour la bourse canadienne et les bourses internationales, ces actions sont encore moins dispendieuses que les actions américaines.

Pour rendre plus concret ce que cela signifie pour votre portefeuille boursier, vous n’avez qu’à déterminer la valeur actuelle de vos actions sur « papier » et la multiplier par 60%. Ce pourcentage (60%) est possiblement la valeur réelle à additionner à votre portefeuille boursier actuelle. La différence représente la valeur sur papier de vos actions.

Pour illustrer : examinons le cas d’un investisseur retraité qui avait à l’été 2007 un portefeuille composé de 300,000$ en actions et 200,000$ en obligations. Avec la baisse du marché boursier, les actions ont perdu 135,000$. La « Fair Value » indiquerait actuellement une valeur aux actions de 264,000$.
 
Historiquement, les cours reviennent rapidement à leur « Fair Value »

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FRANCOIS ROCHON/Giverny Capital/gérant canadien de portefeuille

  Décembre 2008

Si vous suivez mes chroniques de manière régulière, vous n’avez pu que constater mon enthousiasme vis-à-vis la quantité phénoménale d’aubaines en ce moment.

Alors, je vais être clair à nouveau : Je crois que non seulement c’est le temps d’acheter des actions, c’est la meilleure occasion pour acheter des actions de notre génération. C’est à dire depuis 1974.

 

Dans le creux du bear market de 1973-1974, les actions avaient baissé de 50% et les évaluations étaient extrêmement attrayantes, similaires à aujourd’hui. Des fortunes colossales ont été bâties sur les ruines de ce krach. Et des fortunes immenses seront érigées sur le krach actuel.

 

Évidemment, il ne faut pas acheter n’importe quoi. Comme toujours, il faut favoriser des entreprises avec de beaux bilans, qui sont bien dirigées (quoique subjectif, c’est un critère vital) et qui ont de bonnes perspectives à long terme. Il faut aussi réduire son attention sur le court terme et regarder à long terme.

 

Car, évidemment, les perspectives économiques ne sont pas bonnes (les actions ne sont pas de grandes aubaines pour rien). Et vous pouvez acheter un titre à 15 $ qui vaut 40 $ et le voir descendre à 10 $ à court terme.

 

Il ne faut pas que les fluctuations ? fort spectaculaires ces jours-ci ? vous affectent, sinon c’est condamné d’avance. Si un titre vaut 40 $, la Bourse finira par le refléter à long terme. À court terme, tout est possible (d’où le danger d’acheter sur marge).

 

Une fois la bonne attitude développée et un processus de sélection intelligent en place, les aubaines s’offrent en grande quantité sur un plateau d’argent. On en trouve autant au Canada, aux États-Unis, en Asie et en Europe.

 

Je regardais hier le rapport annuel d’une entreprise suédoise de médias. Le titre se transige à 150 couronnes, réalise 25 couronnes de profits par action, n’a pas de dette et donne un dividende de 8%. C’est un P/E de 6x ! La même compagnie se transigeait à 400 couronnes l’an dernier.

 

Un important aéroport d’Europe ? qui a un monopole dans son pays ? se transige aussi à 6x et donne un dividende de 9%. En Asie, on peut acheter des compagnies japonaises au niveau de leur fond de roulement et le marché coréen est à environ 8x les profits dans son ensemble.

 

Ou prenons une compagnie connue comme eBay  (pour prendre un exemple parmi tant d’autres). Le titre a glissé de 40 $ US en l’an dernier à 14 $ US récemment. Les profits par action sont de 1,40 $. La compagnie a 3 $ de liquidités par action, donc un investisseur ne paie que 11 $ pour 1,40 $ de profits soit moins de 8x. C’est un rendement de 12% même si les profits ne croient plus dans le futur. Les taux d’intérêts à long terme sont 3% !

 

Et vous pouvez trouver 25 titres semblables.

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l’occasion d’une génération- le dow a 20000…23/3/09

En effet, je parlais du Dow Jones. Je n’aime pas faire des prédictions sur la Bourse (en fait, je n’en fais jamais) mais bon quand c’est sur une période de 10 ans, je me sens un peu plus à l’aise de le faire. Ce que j’ai osé prédire c’est que le Dow Jones irait à 20 000 ou 25 000 d’ici la fin de la prochaine décennie donc avant la fin de 2020. Comment est-ce que j’arrive à une telle prédiction?

C’est simple, je regarde la rentabilité des entreprises qui la composent. C’est un indice qui s’est fait malmener ces derniers temps. Et bien plus que par des fluctuations boursières. En effet, plusieurs de ses 30 compagnies ont été irrémédiablement affectées. Je pense à AIG, General Motors ou Citigroup. D’autres compagnies – comme GE, American Express ou Bank of America – ont vu baisser leurs titres de manière assez spectaculaire mais il me semble que leur situation est moins précaire. Certaines autres sont très solides et sont extraordinairement sous-évaluées à l’heure actuelle.

Les compagnies en difficulté seront probablement remplacées sous peu. Malgré que les profits des entreprises du Dow sont déprimés, la capacité bénéficiaire est, selon moi, d’autour de 800. Ainsi à son niveau actuel de 7400, le Dow est probablement à un niveau correspondant à moins de 10 fois des profits normalisés. On ne voit pas un ratio aussi bas souvent.

Si les compagnies du Dow maintiennent un taux de croissance de 6% par année sur une longue période – conforme avec la tendance historique – on parle donc de profits potentiels de 1500 dans 11 ans (donc d’ici 2020). Si le P/E monte à un ratio plus normal de 14-17 fois, cela donne donc un niveau entre 21 000 et 25 000.

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Le Dow pourrait donc tripler sur environ 10 ans. Si on y ajoute un dividende moyen de 3-4% (on est à 4% en ce moment), on parle de rendement annuel de 14-15%. Une décennie de rendement de 15% en Bourse n’arrive pas très souvent dans une vie! Ce n’est pas pour rien que je crois que la baisse boursière actuelle est «l’occasion d’une génération».

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JEAN PIERRE CHEVALLIER/ BUSINESS ECONOMISTE

PAR ASSET RATIO- CONCERNE LES SOCIETES FINANCIERES

http://www.jpchevallier.com/article-28301850.html

CAPITALISME,BENEFICES,EVALUATIONS

http://www.jpchevallier.com/article-29650303.html

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LES DAUBASSES SELON BENJAMIN GRAHAM

http://lesdaubasses.blogspot.com/

4 réponses »

  1. Très intéressant cette comparaison des approches.
    Cela démontre oh combien l’art de l’investissement est difficile et qu’il y a autant d’approches et de vérités qu’il y a d’investisseurs.
    Pour ma part, je me sens plus proche de François Rochon.

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