L’éventuelle baisse de rating sur la dette du gouvernement US ne constitue pas une menace pour l’évaluation des marchés actions américains en particulier et pour les USA en général….
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car il n’existe pas de corrélation historique évidente entre un passage de rating AAA à AA et une hausse brutale des rendements obligataires que cela est supposé engendrer. Et plus encore parce que dans les faits et concernant plus particulièrement les Etats Unis la mécanique à l’œuvre n’est pas de cette nature et symboliquement et concrètement la crise passée est là pour nous le rappeler :
Quand la peur règne les investisseurs achètent du DOLLAR et encore plus de TBOND :
Les Cassandre qui avaient prédit la chute du dollar en cas de crise financière aux Etats-Unis se sont totalement trompés: dans la catastrophe, et au plus fort de celle-ci, le dollar a été recherché et pour les raisons qui suivent :
Premièrement, à cause de la fuite devant le risque qui conduit à acheter des valeurs du Trésor américain.
Deuxièmement, à cause du mouvement de deleveraging qui oblige à vendre les monnaies utilisées
pour le levier et toutes les monnaies d’ailleurs qui servent à financer le levier, les funding currencies. (FIN DU CARRY TRADE)
Troisièmement, à cause de l’effondrement des flux internationaux, provoqué par le rapatriement des liquidités et capitaux vers les US
Quatrièmement, à cause de la hausse du taux d’épargne US des ménages américains puisqu’elle a réduit le déficit extérieur courant et freine mécaniquement les importations américaines
Pour toutes ces raisons, la hausse du dollar VALEUR REFUGE dans la phase aigue de « catastrophe » a été forte. Mais elle ne pouvait être que temporaire.
Avec le retour des investisseurs sur le risque et la reprise économique qui s’annonce, ceux-ci se détournent logiquement du dollar et le font baisser puisque qu’ils le vendent…
En effet la confirmation incontestable de la réalité de la reprise est fournie par le comportement du dollar. Depuis la mi-mars, le dollar est en baisse. Le Dollar Index était à près de 90 début mars; il a chuté comme une pierre jusqu’à la troisième semaine du même mois pour toucher 83. Puis, tentative de reprise dans la zone des 86. Cette tentative de reprise est ratée, elle est suivie d’une rechute impressionnante puisque l’on est passé ces derniers jours sous les 80. Au passage, le Dollar Index a cassé vers le bas sa moyenne mobile des 50 jours, mais plus clair encore, il a cassé sa moyenne mobile des 200, laquelle se situait autour de 83.
Dans un contexte de moindre aversion au risque les TBONDS augmentent (rendement) et LE DOLLAR baisse .Ceci est plutôt favorable aux exportateurs américains, à la bourse US et aux bourses des pays émergents dont les devises sont indexées sur le US dollar (exportateurs matières premières, Amérique du Sud CHINE). De même, les secteurs des matières premières et de l’énergie libellés en Dollar profitent de la baisse du dollar pour progresser. Par un pur phénomène mécanique cela booste les capacités exportatrices et l’économie en général des émergents qui voient de plus leurs réserves de change monter et se valoriser et qui au vu de l’amélioration des rendements des TBONDS US ,et faute de mieux, continuent d’en acheter…Les US se financent donc alors dans ce nouveau contexte toujours à moindre cout et cerise sur le gâteau voient le poids de leur dette et des déficits apparents diminuer ce qui politiquement est très utile face à la fronde des protectionnistes et autres petites frilosités de toute nature…
Ainsi du même coup les USA viennent ils de réaliser sur le plan économique un cercle vertueux et une quadrature de celui-ci…..
Et à la lumière de ce qui précède l’on comprend mieux l’apparente décontraction de Zorrobama sur la question :
Obama n’a pas peur que les États-Unis perdent leur cote «AAA»
Publié le 22 mai 2009 à 14h07
Agence France-Presse
Washington
Le président Barack Obama n’est pas inquiet du risque que la notation de la dette américaine, indicative de la confiance des investisseurs, soit abaissée, après l’avertissement délivré jeudi au Royaume-Uni, a dit son porte-parole Robert Gibbs vendredi
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