Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Inversion des révisions sur les profits du S&P500 SUITE et DETAIL

Comme déjà indiqué le 30/5/09 dans mon billet Renversement des tendances pour les profits des entreprises du S&P 500  l’indicateur avancé du nombre de révisions à la hausse sur le nombre de révisions à la baisse vient de passer dans le vert pour la première fois depuis le début de la crise et plus largement depuis 2006. Sur les 45 derniers jours, le consensus FactSet a en effet reçu 1 753 estimations revues à la hausse contre 1 577 estimations revues à la baisse sur le S&P 500 concernant l’année 2010. Même remarque pour le restant de l’année 2009, avec 2 411 estimations en hausse contre 2 171 estimations en baisse. Ces chiffres viennent confirmer les déjà nombreux signes de stabilisation du marché

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Cet indicateur(inversion des profits S&P500) est extrêmement important d’un point de vue des tendances lourdes mais aussi car il redonne toute sa crédibilité au consensus des prévisions 2009 et surtout 2010. Il était de bon ton de railler le fameux P/E dans la période noire, car tout le monde savait qu’un faible P/E ne signifiait plus rien car le P (Price) était certain, mais le E (de Earning) fondait à vue d’œil.

L’inversion des révisions se traduit au niveau des profits du trimestre en cours américain, où les analystes ont revu à la hausse d’un symbolique 0.6% les estimations après les résultats du premier trimestre. De même, l’ensemble de l’année 2009 se stabilise avec une baisse de « seulement » 3.6% des résultats. Selon les données de RBC Capital Markets de juin 2009 les profits du S&P 500 ont baissé de -3,8 % en mai alors que la valeur de l’indice a augmenté de 5,3 %. 

L’Amérique joue bien le rôle précurseur dans la reprise, et surtout pour le retour à la profitabilité de ses entreprises. C’est pour le moment la seule zone à afficher cette inversion de tendance, l’Europe et le Japon subissent encore de fortes révisions à la baisse. L’indicateur Hausse/Baisse qui est à 1.1 aux Etats-Unis est à 0.6 en Europe et 0.8 au Japon. L’année 2009 est prévue en baisse de 13% en Europe après une baisse de 29% en 2008. Le Japon a purgé énormément en 2008 avec 80% de chute des profits, et même un profit symbolique en 2009 constituerait un rebond. L’expérience du consensus veut et  montre que les signaux en Europe vont également s’inverser d’ici quelques mois. Les produits de consommation cycliques et non cycliques, la santé et les télécoms sont dans le vert aux Etats-Unis. Mais c’est surtout le secteur informatique qui affiche une santé insolente, à l’image du Nasdaq dont les cours progressent fortement depuis le début de l’année. 

Des prévisions plus crédibles pour 2010 

Du fait des révisions en hausse sur 2009 et 2010, le consensus des estimations 2010 devient crédible.

Après une chute de 5.4% en 2007, 28.2% en 2008 et 3.5% en 2009 il n’est pas anormal de voir un rebond de 27.5% en 2010. Malgré un tel rebond, le profit par action de 73 points restera de 16% inférieur à son pic atteint en 2006, alors que 4 années, dont certaines avec pas mal d’inflation, se seront passées. On reste ainsi loin des niveaux de marge nette de 10% atteints en 2007 avec 8% attendus en 2010. En Europe, le rebond attendu en 2010 est de 20% après une chute de 33% en 2008 et 12% en 2009 et qui n’est pas encore stabilisée.

Le rebond de 2010 se concentre sur les financières et les secteurs cycliques, frappés durement pendant la crise. Les prévisions sur le secteur industriel, très important en Europe, sont « molles » malgré la forte chute des profits en 2008 et 2009. Cela laisse supposer que la reprise sera lente pour ce secteur essentiellement exportateur. En revanche l’informatique a le vent en poupe, notamment aux Etats- Unis où ce secteur est devenu de loin N°1 avec 18.3% de la capitalisation totale, bien avant le secteur financier avec 13.3%. Dans la société de l’information où nous vivons, l’informatique joue un rôle prépondérant dans l’ensemble de l’activité humaine et dans les gains de productivité à attendre.

Les sociétés ont été beaucoup plus agressives que lors des précédentes récessions pour réduire leur point mort et diminuer leur stock, comme on le constate dans les statistiques du PIB. L’exemple de l’automobile est assez frappant, où les constructeurs sont en train de s’adapter à un marché de 10 millions de véhicule, alors qu’il représente 16 millions en période de croisière. Cela se fait au prix d’une faillite de deux constructeurs et d’une destruction création schumpétérienne d’une rare intensité. Ainsi, même avec un taux de croissance extrêmement bas, les profits vont se redresser de façon spectaculaire car il n’y aura pas d’embauche à prévoir. Les « pires statistiques depuis 25 ans » sont d’ailleurs constatées dans le taux de chômage qui atteint les 9.5% et qui devrait augmenter encore avant de se stabiliser…Mais notons que l’on peut  considèrer cet indicateur de chomage comme un indicateur retardé par rapport à la reprise économique.

 source facset et rbc

BILLET PRECEDENT :

http://leblogalupus.com/2009/05/30/renversement-des-tendances-pour-les-profits-des-entreprises-du-sp-500/

1 réponse »

Laisser un commentaire