La capacité d’absorption du marché de bon augure pour les emprunts d’Etat…
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Les investisseurs, qui ont réussi à digérer une partie de la déferlante de liquidités, disposent encore d’une puissance de feu de 280 milliards d’euros
En dépit de la réduction de leur capacité d’achat, les investisseurs ont relevé le défi lancé cette année par le marché des emprunts d’Etat, à savoir digérer la déferlante de liquidités. « Les investisseurs ont été étonnamment capables d’absorber les volumes d’émissions importants au cours du premier semestre. Sur les 560 milliards d’euros de cash placés entre 2007 et 2008 sur les billets de trésorerie américains à un an, 280 milliards d’euros ont été replacés sur la dette souveraine long terme. Ils conservent donc une puissance de feu de 280 milliards », explique Zeina Bignier, responsable adjoint DCM en charge de la dette publique et souveraine chez SG CIB.
Les Etats, dans le monde, ont pris une légère avance par rapport à l’année dernière puisque, selon SG CIB, ils ont effectué pour l’instant 68 % de leurs programmes d’emprunts libellés en euros. Un an plus tôt à la même période, 54 % de leurs besoins de financement avait été couverts. En temps normal, 65 % des levées de fonds sont effectuées à la fin juillet.
Les volumes émis ont beau avoir bondi de 40 % par rapport à l’an passé, la syndication a permis dans le contexte de concurrence accrue de mieux faire converger les intérêts entre émetteurs et investisseurs. Effectivement, en 2008, 35 % du montant global émis l’a été par syndication bancaire. En 2009, cette part est passée à 47 % d’après SG CIB. Selon Dealogic, la Grèce est l’émetteur souverain européen ayant eu le plus recours à la syndication cette année, avec 59,91 milliards de dollars d’émissions, devant l’Irlande (21,60 milliards), l’Espagne (19,90 milliards) et la Belgique (19,11 milliards). La syndication est devenue à la mode pour les émissions de pays notés en dessous de la catégorie « AAA » mais aussi pour celles à très long terme d’émetteurs « AAA » (Royaume-Uni, France) dont la plupart des placements se font par adjudication.
Surtout, la vigueur de la demande est telle que certains en profitent pour lancer de nouvelles souches obligataires. Quelques jours après avoir lancé une nouvelle OAT à 30 ans, la France adjugera le 2 juillet sa nouvelle OAT à 10 ans de maturité octobre 2019. Au bout du compte, « pour le deuxième semestre, la stabilisation des conditions de marché, notamment de la volatilité et des spreads, devrait permettre aux programmes d’émissions de se finaliser sans souci », ajoute Zeina Bignier
Source agefi 29/6/09
Michael Mewes, gérant crédit chez JPMorgan AM
L’Agefi : Croyez-vous à une poursuite des émissions en Europe ces prochains mois ?
Michael Mewes : Après cinq mois d’intense activité sur le marché primaire, les perspectives pour les sept prochains mois sont beaucoup plus modestes. Il y a plusieurs raisons à cela. La principale est que l’activité sur le marché primaire depuis le début de l’année a déjà atteint 80 % de celle de l’année record de 2001, en termes d’émissions d’entreprises non financières en Europe. Le même raisonnement s’applique pour les financières, mais dans ce secteur près des deux tiers des émissions se sont déroulées dans le cadre de programmes de garantie d’Etat. De nombreuses autres émissions pourraient donc être réalisées via le marché traditionnel.
Une autre manière d’aborder le marché primaire est d’observer les primes payées par les émetteurs. Alors qu’en janvier les primes moyennes sur le marché primaire étaient de 75 points de base par rapport au marché secondaire, elles sont revenues à 28 pb en mai. Par ailleurs, les spreads de crédit se sont déjà resserrés et certains investisseurs opportunistes réduisent leur présence.
Enfin, il semble que certains émetteurs aient déjà au moins satisfait leurs besoins de financement, et qu’ils aient même commencé à se préfinancer pour 2010.
Dans ce contexte, quelle est votre stratégie d’investissement ?
Nous sommes toujours très positifs sur un horizon de moyen et long terme, mais nous avons adopté une approche plus prudente sur le plan tactique. En effet, nous ne sommes pas pressés de passer à une position surpondérée étant donné qu’il faudra du temps avant que la reprise économique justifie les valorisations et les spreads actuels.
Catégories :Marché Obligataire, Mon Banquier est Central
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