Indicateur des Marchés

Michel Juvet : Marché et chomage

Le secret de la réussite Financière en Suisse tient a la fois du fait d’avoir la meilleure Banque Centrale au monde mais aussi si l’on exclu les cas UBS et CREDIT SUISSE les Banques les mieux gérées….C’est dans l’une d’entre elle, BORDIER, qu’officie le sémillant Michel Juvet  fin  analyste et stratège et qui tout comme Patrick en connait un rayon sur la musica des marchés…Pour avoir suivi ses prévisions a la semaine depuis maintenant des années, je dois avouer qu’il est vraiment bon le bougre sous des allures tranquilles et mesurées….Alors si comme moi vous en avez assez des Roubignoleries Pritchardesques Krugmanisées et surmédiatisées a outrance, jetez un œil et une oreille attentive de temps a autre  a ce que raconte Michel Juvet ne vous semblera pas dénué d’intérêt….5eme billet d’une série qui lui est consacrée…

Marchés et chômage

Par Michel Juvet* juillet 2009

Les investisseurs anticipent la reprise aux Etats-Unis

Hausse du taux de chômage américain, baisse des marchés… Jeudi passé, le fameux monde de la finance était en empathie avec le monde de l’économie réelle… Hélas pour les moralo-économistes, cela risque de n’être qu’un épiphénomène. La bourse n’est en effet en sympathie baissière avec l’évolution haussière du taux de chômage que dans les cas de dépressions économique. Lorsque la baisse de la consommation induite par un taux de chômage élevé et des allocations sociales épuisées provoque durablement des baisses de chiffres d’affaires et des bénéfices des entreprises.

Dans les autres cas de récession, même très forte, comme aujourd’hui, la dichotomie entre les marchés et le taux de chômage est courante et s’accentue lorsque les perspectives de croissance réapparaissent. Ni cynisme financier ni complot capitaliste, juste des comportements psychologiques et des décisions rationnelles en décalage. Cette fois-ci encore, les entreprises menacées par la baisse des commandes et les pertes financières ne réengageront pas immédiatement des collaborateurs. De même, elles ne reprendront pas rapidement leurs dépenses d’investissement. Marquées par le traumatisme financier récent, elles voudront attendre d’avoir la certitude que la croissance est vraiment revenue. Mais en même temps, en réduisant leur voilure pendant la récession, les entreprises ont abaissé leurs seuils de rentabilité. Et, au moindre frémissement des commandes, les bénéfices réapparaîtront. Les bourses, qui vivent dans l’anticipation perpétuelle, apprécient particulièrement ces moments.

Aujourd’hui, de multiples signaux indiquent que la récession américaine prendra fin cet été, et que la reprise de la croissance des bénéfices au deuxième semestre en surprendra plus d’un. Pas de doute donc, on entendra dans les prochains mois de fortes voix dénonçant l’iniquité du système qui crée des richesses et pas d’emploi. Patience, c’est l’évolution des bénéfices des entreprises qui dicte l’emploi et pas l’inverse. Cela dit, les perspectives sur le pouvoir d’achat du consommateur ne sont pas enthousiasmantes.

D’un côté, la mondialisation et le combat pour le maintien des marges bénéficiaires ne plaident toujours pas pour des augmentations de salaires. Et, d’un autre côté, le modèle américain des années 2000 («asset economy»), qui avait réussi à remplacer les augmentations de salaires par un endettement lié à l’immobilier et aux marchés financiers, est mort. Des emplois retrouvés en 2010, certainement oui, mais pour quelle contribution macroéconomique? Le thème du partage de la valeur ajoutée va forcément resurgir…..

* Bordier & Cie.

BILLET PRECEDENT :  Michel Juvet : Régulation financière: «Circulez, y’a…» (cliquez sur le lien)

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE ET SUR LA MEME THEMATIQUE LE BILLET DU TOUJOURS TRES BRILLANT JEANPIERRE CHEVALLIER :  Suppression d’emplois et reprise (cliquez sur le lien)

 

 

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