Behaviorisme et Finance Comportementale

Un Gold sous influences : des facteurs sonnant et trébuchant toujours 3 fois

Regards sur les facteurs influençant le prix de l’or

L’or se comporte tantôt comme une monnaie, une matière première ou une valeur de refuge. Plusieurs éléments interviennent dans la détermination de son prix….Sachant qu’en l’absence de prix d’équilibre possible il n’y a pas de  juste valeur pour l’or uniquement une valeur que je qualifierais de behaviouriste fruit du comportement des autres investisseurs…

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

a)  valeur refuge-risque géopolitique : l’or a de tout tant été un antidote au risque de par sa rareté. Tout problème géopolitique lui est favorable, de même que toute crise économique ou financière. Contrairement aux autres monnaies qui peuvent être multipliées à volonté, l’or n’existe qu’en quantité limitée.

 Il permet de se protéger contre les risques inhérents aux autres actifs financiers, qu’il s’agisse du risque de contrepartie ou encore des différentes formes que peut revêtir le risque souverain associé à une devise dont les autorités budgétaires et monétaires en sont aussi des émettrices

b) valeur refuge-risque souverain : L‘or offre un certain degré de protection contre le risque souverain : En achetant de l’or, un investisseur achète en fait une protection contre une devise donnée. Le coût de cette protection est le taux sans risque de la banque centrale du pays concerné. En achetant de l’or, un investisseur se protège ainsi contre le risque d’un défaut souverain, c’est-à-dire, dans le cas d’un pays frappant sa propre monnaie, le risque de dépréciation de la monnaie. Par conséquent, il n’est pas surprenant d’observer une forte corrélation (négative) entre le cours de l’or exprimé en dollar et le taux de change effectif du dollar. Plus difficilement quantifiable, le prix de l’or reflète une estimation des anticipations du marché concernant le risque de dépréciation de la monnaie concernée. .Ainsi, dans le contexte actuel, la demande dont fait l’objet l’or reflète  essentiellement les craintes concernant les conséquences hyper inflationnistes que pourraient avoir des programmes de relance budgétaire au coût exorbitant et les mesures peu orthodoxes prises récemment par les banques centrales plus précisément la manière dont elle gérerons la sortie de crise

c) valeur refuge-risque de contrepartie : L‘or offre un certain degré de protection contre le risque de contrepartie. En achetant de l’or, un investisseur se couvre contre le risque de contrepartie. Le coût de cette protection est le rendement que ce dernier aurait généré en investissant dans un actif risqué moins le rendement d’un actif non-risqué. En période de forte aversion pour le risque, on s’attend intuitivement à ce que le prix de l’or et le niveau d’un indice tel que le VIX soient étroitement (et positivement) corrélés. C’est effectivement ce qui s’est produit durant les crises économiques du tout début des années 1990 et 2000, et jusqu’en 2008, après quoi cette corrélation s’est progressivement amoindrie. Comment expliquer ce lien ? Confrontées à des circonstances extrêmes, les banques centrales et les autorités budgétaires de la planète ont été contraintes de garantir la solvabilité du système bancaire (ou tout au moins de ce qui en restait). Ainsi, le risque de contrepartie se transformant en risque souverain, explique en grande partie la décorrélation brutale entre le prix de l’or et le niveau de l’indice VIX survenue fin 2008.

Combien coûte cette protection ? Le coût de la protection offerte par un investissement en or est l’intérêt que l’on aurait pu percevoir en procédant à un placement alternatif. On s’attendrait à ce que ce negative carry soit très élevé en période de difficultés potentielles. Or l’inverse peut se produire. A supposer que le taux sans risque d’une devise donnée reflète le taux de croissance de l’économie du pays/de la région concernée et le taux de l’inflation dans ce pays/cette région, en période de crise, la composante « croissance » se rapproche rapidement de zéro. Si la crise en question est déflationniste, par nature, la composante inflationniste s’effondre elle aussi. Dans ces conditions, en période de pressions déflationnistes, le negative carry associé à une position en or est en réalité plutôt faible. Comment cela est-il possible ? C’est manifestement le prix future de l’or qui reflète l’intégralité du coût de la protection offerte par ce métal. Acheter de l’or revient à acheter une option d’achat misant sur la concrétisation d’un événement (improbable espérons-le). Lorsque la probabilité d’un cataclysme financier augmente, le prix spot de l’or croit, augmentant donc le coût de l’option d’achat. Inversement, lorsque la probabilité d’un cataclysme financier diminue au fil du temps, le prix de l’or baisse reflétant ainsi le coût réellement encouru par l’investisseur qui a conservé l’option durant un intervalle de temps donné. Cette explication théorique de la récente hausse du prix de l’or semble cadrer avec la forte corrélation entre le prix de l’or et le taux de change effectif du dollar et la forte corrélation positive du prix du métal jaune avec le niveau de l’indice VIX au cours de la période précédant la fin de l’année 2008

d) protection contre l’inflation : une mauvaise gestion monétaire de la part des banques centrales déprécie la valeur de la monnaie en générant une hausse des prix, ce qui érode le pouvoir d’achat. Une étude empirique portant sur la période 1976 à 2005 a montré une liaison de long terme entre le prix de l’or et l’inflation aux Etats-Unis. Plus récemment, on constate un important lien avec les anticipations inflationnistes reflétées dans le prix des obligations indexées à l’inflation. Le métal jaune corrèle fortement avec le pétrole (81%), ce qui reflète la perception que l’or protège contre les hausses de prix. Une autre étude montre un lien important entre la variation du prix de l’or et celle de la liquidité mondiale.

e) protection contre la déflation : la grande dépression des années 30 constitue la seule phase de déflation mondiale. Entre le krach de 1929 et la fin des années 30, l’action Homestake a grimpé de 500% alors que le Dow Jones a perdu 40%. La liaison des devises à l’or a été abolie entre 1931 et 1934 et a abouti à des dévaluations colossales (40% pour les Etats-Unis). Les gouvernements ont interdit la convertibilité des billets en or, dont le prix a été rehaussé de 20,67 dollars à 35 dollars par once en 1934. Le mot déflation signifie, de par sa définition même, que la valeur des actifs productifs baisse par rapport à celle de la monnaie fiduciaire. Comme l’inflation devient négative, le rendement nominal nul des coupons zéro nominal nul se transforme en un rendement réel positif. Les actifs financiers sont affectés : le prix des matières premières, dont l’évolution influe tôt ou tard sur celle des prix des produits finis, diminue. La valeur du revenu nominal des agents économiques diminue par rapport à celle de leurs engagements, qui, elle, reste fixe. A noté que la déflation conduisant à un processus de désendettement, qui ne fait qu’accélérer la dépréciation des actifs financiers par rapport à la monnaie fiduciaire. Les agents économiques thésaurisant progressivement leurs liquidités, tous les actifs financiers devraient être affectés, y compris l’or en période de déflation.

f) aspect monétaire/antidote contre la baisse du dollar :

L’or remplit toutes les fonctions d’une monnaie, soit une valeur rare et sûre, un moyen d’échange et de mesure. De 1717 à 1931, les principales devises étaient couvertes par de l’or, les détenteurs de billets pouvant demander la conversion en métal. Ce système rétablit de 1934 à1944 a été remplacé par l’étalon-or, institué à Bretton Woods, qui fixait la valeur d’une monnaie en une quantité d’or. Depuis 1971, les changes flottants ont été instaurés. Le  chancelier de l’Echiquier ainsi que certains pays émergents aimeraient redonner à l’or un rôle monétaire. L’or présente une corrélation inverse avec le dollar, c’est-à-dire qu’il tend à s’apprécier quand le billet vert fléchit. Une dépréciation du dollar n’est pas une condition indispensable à une hausse de l’or, comme ce fut démontré en 2005 et au premier trimestre de cette année

g) sous-investissement : selon une estimation récente du Conseil Mondial de l’Or, seulement 0,6 à 0,7% de la fortune mondiale est investie en or.

h) valorisation relative : l’or est encore bon marché par rapport aux bourses. Il était à parité avec le Dow Jones en 1980. Aujourd’hui, l’indice boursier achète 9 onces d’or.

i) achats par les banques centrales : comme mentionné, plusieurs instituts d’émission de pays émergents achètent de l’or ou prévoient d’en acquérir.

j) libéralisation du négoce en Chine : le commerce de l’or a été libéralisé en Chine, mais l’importation du métal jaune est difficile et le nombre de négociants reste limité.

k) progression du revenu dans les pays émergents : le rééquilibrage de la croissance économique mondiale se fait en faveur des pays émergents. Or, ce sont également les nations qui consomment le plus d’or par habitant. De plus, leurs devises sont appelées à s’apprécier par rapport au billet vert dans le long terme.

l) nouvelles applications industrielles : deux importants débouchés sont à l’étude. Le premier concerne les pots catalytiques et le second la nanotechnologie.

 

 Il convient de mettre en avant  certains éléments de risque concernant l’investissement dans l’or. Ainsi, les liquidations forcées ont fortement pénalisé l’or récemment. La vente d’or par le FMI pourrait entraîner un mouvement de correction, quand bien même les quantités aliénées seraient absorbées par la Chine et la Russie. Chaque rallye des bourses coupe l’appétit pour l’or. Les achats en provenance des sociétés aurifères pour fermer les positions de couverture touchent à leur fin. Une probable hausse des taux d’intérêt diminuera l’attractivité de l’or….

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