Douce France

Merkel et Sarkozy? Pas à la hauteur!

Cela vous étonne ????  pas moi !!! Tant aussi bien Nico laïus Le mytho qui se rêvait Empereur du monde que Sissi Angela Marquise des Banques rivalisent de brio au grand jeu de l’incompétence, de la suffisance et de l’irresponsabilité…Bon mais cette fois ce n’est pas moi l’affreux jojo qui enfonce le clou mais Noel Amenc  l’honorable Directeur  de l’EDHEC….

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT : 

NOËL AMENC Professeur de finance et directeur de l’EDHEC Risk and Asset Management Research Centre 

Du point de vue de la régulation de la gestion d’actifs, l’analyse des dirigeants européens, notamment français et allemands, n’a pas été à la hauteur des enjeux de la crise financière que nous connaissons depuis deux ans. En désignant les hedge funds, puis les ventes à découvert comme responsables de la déstabilisation des marchés, les dirigeants politiques et les régulateurs de marchés ont retardé la prise de conscience quant à la gravité de la crise et la faillite du système de régulation. La plus parfaite illustration de l’absence de réflexion sérieuse sur les causes de la crise financière réside probablement dans les conclusions et résultats du dernier G20. L’acharnement mis par Merkel et Sarkozy à obtenir des avancées concrètes sur la mise au ban des paradis fiscaux, considérés comme une des principales causes de la crise est emblématique du manque de cohérence intellectuelle de nos dirigeants. Comment affirmer que les paradis fiscaux sont des «trous noirs» de la finance mondiale dont on ne sait rien et dans le même argumentaire les rendre responsables d’une crise systémique ou du moins de la déstabilisation des marchés? Comment oublier que la crise est le résultat de pratiques d’institutions financières soumises à des réglementations nationales ou internationales que l’on considérait jusqu’ici comme sophistiquées et efficaces pour maîtriser les risques tant des acteurs que de leurs activités ou des produits proposés aux investisseurs. Au final, la mise en accusation simpliste et sans preuve d’une catégorie d’acteurs ou de pays n’est pas la meilleure façon de faire avancer le débat sur la réglementation de la gestion d’actifs. Trois grands axes de réflexion doivent être posés.

Réguler n’est pas toujours sans risque.

Chaque crise est l’occasion de renforcer ou de prétendre renforcer la réglementation. Les dirigeants politiques y retrouvent une légitimité en montrant que le marché ne peut fonctionner sans eux et les professionnels, une virginité puisque le respect d’une nouvelle réglementation permet de s‘affranchir des erreurs passées. Malheureusement, ces velléités réglementaires résistent mal à une analyse un peu sérieuse de la législation en vigueur. En effet, l’utilisation des dérivés de crédit qui est apparue comme emblématique de cette crise financière avait fait l’objet à la fois de règles de conduite et de bonnes pratiques définies au niveau international et de réglementations nationales qui n’auront pas empêché des fonds extrêmement réglementés et conformes à la directive européenne UCITS 3 d’accuser des pertes importantes alors qu’ils étaient vendus comme des produits de trésorerie. Au final, la réglementation destinée à encadrer l’usage des dérivés de crédit n’aura nullement protégé les investisseurs ; bien au contraire, elle a, comme souvent, renforcé les phénomènes de sélection adverse et d’aléa moral en donnant un sentiment de fausse protection et de garantie de la puissance publique.

Interdire n’est pas toujours protéger.

La réglementation tant européenne que française des fonds d’investissement qui prétend fixer des règles d’éligibilité des actifs et des classifications des différents types de fonds ne constitue pas une bonne approche de la protection des investisseurs et de la réduction des problèmes d’asymétrie d’information, objectifs qui justifient l’intervention du régulateur. En effet, en conférant le statut d’information officielle et vérifiée à des classifications qui ne sont pas établies à partir de critères financiers adaptés, la réglementation actuelle peut amener les investisseurs à pratiquer non seulement des allocations sousoptimales de leur portefeuille (exclusion injustifiée de fonds classés comme risqués) mais surtout à sous-estimer les risques des produits financiers qui leurs sont proposés.

Un cadre conceptuel unique n’est pas une bonne approche de la régulation de la gestion d’actifs.

Depuis plusieurs années, tant la Commission européenne que les régulateurs domestiques européens n’ont eu de cesse de vouloir faire entrer dans un seul cadre conceptuel, voire juridique, les différentes formes d’investissements. C’est sur ce point que se situent la principale difficulté et le fondement de la crise de liquidité de fonds d’investissement. L’idée que la protection des épargnants et la modernisation du cadre réglementaire passent nécessairement par des fonds ouverts est une erreur de conception grave de notre réglementation. Seul le développement de fonds fermés dont les horizons de liquidation correspondent à ceux des actifs ou des stratégies sur lesquels ils sont investis garantira un développement sécurisé des investissements sur les classes d’actifs peu liquides. Cette mise en adéquation des actifs et passifs des fonds peut constituer également une solution à un problème plus global apparu dans la crise et qui est lié au cadre comptable international fondé surla juste valeur des actifs. En effet, le régulateur pourrait envisager d’accepter une comptabilisation en coûts historiques pour des fonds fermés dont le passif garantit le maintien de stratégies de placement jusqu’à l’échéance des actifs puisque les risques de marché n’influenceront pas la valeur finale de liquidation des actifs.

En conclusion, nous pensons que cette crise devrait permettre de faire avancer la régulation tant d’un point vue national que communautaire, à condition que les régulateurs et les professionnels ne perdent pas de vue que l’objectif de la régulation n’est pas de rassurer les investisseurs avec des règles faussement sécuritaires. Dans cette perspective, il faut que les régulateurs aient un discours plus modeste sur la capacité de la réglementation à protéger effectivement les investisseurs et que s’engage rapidement à l’échelle communautaire un débat sérieux sur la possibilité de mettre en place un cadre réglementaire tenant compte de l’adéquation actif-passif des fonds de placement.

*Professeur de finance et directeur de l’EDHEC Risk and Asset Management Research Centre

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Idées courtes, idées fausses : ce n’est pas parce qu’on vous le dit ou qu’on l’écrit que cela est vrai… (cliquez sur le lien)

3 réponses »

Laisser un commentaire