Carmignac Gestion

Carmignac Gestion : L’optimisme face au rééquilibrage

Carmignac et son illustre patron Edouard est une des rares Maison de gestions d’actifs à laquelle j’accorde un réel intérêt quant au suivi et commentaires de marché. D’abord parce que contrairement à beaucoup de leurs confrères français ( à la langue de bois toute stalinienne !!!!) il ne se montrent ni anticapitalistes ni antilibéraux ce qui dans nos contrées collectivistes et socialisantes à outrance est déjà un exploit. Ensuite parce qu’ils ont su avec le temps développer une vraie politique et stratégie de gestion basée sur une réelle expertise des Marchés, stratégie à laquelle ils n’ont jamais dérogés au cours de ses nombreuses années et cela quelque soit la phase de cycle économique envisagée. Perspectives pour le second semestre 2009….

ERIC LE COZ(Carmignac Gestion): «La conjoncture américaine devrait se redresser, sous le double impact du plan de relance Obama et de la remise en marche du crédit.»

«LES GAINS RETIRÉS COUVRIRONT LES PERTES À VENIR DANS L’IMMOBILIER
COMMERCIAL ET LES CARTES DE CRÉDIT.»

Carmignac Gestion revient sur l’état de l’économie mondiale. L’environnement est favorable à la reprise. Elle profitera d’abord aux pays émergents.

Eric Le Coz, de Carmignac Gestion, dévoile sa vision du deuxième semestre. Extraits

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT : 

Normalisation.

«Il reste bien sûr encore du chemin à parcourir, le redémarrage des pays développés restant encore hésitant. Pour autant, il apparaît manifeste que l’économie mondiale a désormais entamé une phase de normalisation. Les autorités politiques et surtout monétaires ont mis les moyens, notamment dans l’univers anglo-saxon, pour relancer la machine économique. Leur activisme ainsi que le succès du G20 ont finalement eu raison de l’état de panique qui dominait encore début mars.

Le plan Geithner(PPIP) visant à alléger les banques de leurs actifs douteux pourrait d’ailleurs n’être mis en œuvre que dans des proportions très limitées; la nette amélioration des perspectives de valorisation de ces actifs incite en effet leurs détenteurs à les conserver.

En outre, la pentification de la courbe des taux d’intérêt, qui découle de la perception améliorée de l’avenir économique et du maintien des taux directeurs sur de très bas niveaux, aide les banques commerciales à se refaire une santé: l’activité traditionnelle de transformation (emprunter à court terme pour prêter à long terme… au gouvernement !) est redevenue extrêmement lucrative. Les gains retirés couvriront les pertes à venir dans l’immobilier commercial et les cartes de crédit notamment et permettront de ne pas trop obérer la capacité des banques à prêter au secteur privé.»

Inflation.

 «L’abandon des craintes déflationnistes au profit d’une résurgence des anticipations d’inflation dans le sillage de la remontée du cours des matières premières et d’une focalisation des marchés sur les stratégies de sortie de crise a pu également apparaître comme la matérialisation de ce changement de perspective. Il nous semble que la crainte d’une telle résurgence est prématurée. En effet, la faiblesse du marché du travail rendant très improbable la mise en place d’une spirale inflationniste nourrie par l’emballement des salaires. De plus, le faible taux d’utilisation des capacités de production aux États-Unis constitue un frein puissant à toute velléité d’augmentation de prix de la part des industriels.»

Levier.

«Les statistiques américaines montrent une baisse marquée de l’activité de crédit, avec une chute de l’encours de crédit du secteur privé. L’élément positif pour les banques est que cette baisse provient essentiellement du crédit octroyé hors du système bancaire (titrisation, AIG, hedge funds). Ainsi, si le volume total des crédits est en baisse, les banques devraient néanmoins voir au global leurs parts de marché augmenter dans l’activité de crédit. Cette baisse de l’encours de crédit constitue la traduction de la réduction de l’effet de levier par laquelle doit passer l’incontournable assainissement financier des économies développées. Laisser se réduire l’encours de crédit sans anéantir la croissance économique constitue toute la difficulté des politiques économique et monétaire mises en œuvre aujourd’hui; l’obtention d’une sensible pentification de la courbe des taux est une première victoire. Elle constitue une réassurance sérieuse quant à la sortie de crise.»

Consommation.

«L’activité américaine ne confirme encore que mollement son amélioration. Si les indicateurs précurseurs de la croissance (indices ISM notamment) ont poursuivi leur rebond entamé dès le mois de février 2009, les données réelles tardent encore à confirmer l’embellie annoncée. Le niveau des stocks continue de s’ajuster à la faiblesse de la demande globale, interdisant pour le moment le retour d’une production industrielle en croissance… mais laissant intact le potentiel de rebond futur! En sens inverse, la consommation aux États-Unis s’est maintenue (+1,4% au premier trimestre et les indications sont encore plus positives pour le second), en dépit d’un marché du travail qui continue de détruire des emplois, il est vrai à un rythme dont la réduction encourageant (345 000 en mai, 467 000 en juin contre 741 000 en janvier). Dans ce contexte, la reprise globale ne nous semblera bien ancrée que lorsque le restockage aura nettement démarré et les échanges mondiaux auront affirmé leur rebond; deux conditions nécessaires au redémarrage de l’investissement. A ce stade du cycle économique, il nous semble nécessaire, pour la pérennité de l’amélioration conjoncturelle, que la moindre détérioration des données économiques cède la place dans un avenir pas trop éloigné à des chiffres de croissance positive stricto sensu. Nous ne sommes cependant pas particulièrement inquiets. La conjoncture américaine devrait se redresser au cours des prochains mois sous le double impact du plan de relance de l’administration Obama (6% du PNB sur deux ans) et la remise en marche du crédit rendue possible par la remarquable remise à flot de l’appareil bancaire en ce deuxième trimestre.»

Rééquilibrage.

Si les économies avancées n’affichent pour le moment qu’un dynamisme mitigé, il n’en va pas de même pour les principaux pays émergents. Leur résistance face à la panne des pays développés est extrêmement encourageante. La croissance chinoise est ainsi attendue à plus de 7% cette année, tandis que l’Inde et le Brésil continuent de bénéficier de fortes perspectives. Ces évolutions confirment la validité de notre analyse selon laquelle la crise mondiale constitue un accélérateur du rééquilibrage global. Elles nous confortent également dans notre anticipation d’un retour à un environnement plus favorable à la reprise de l’activité mondiale et à l’investissement en actions.»

BILLET PRECEDENT : Carmignac Gestion : le regard de Simon Pickard sur l’Inde (cliquez sur le lien)

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