Le potentiel de libertés économiques dans le monde ne semble pas avoir été touché par les événements récents…..
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Les efforts réglementaires et interventionnistes actuels ne survivront pas à la logique de la liberté économique. C’est cette prédiction optimiste que livre Michael Walker, président de l’Institut Fraser au Canada et l’un des initiateurs de l’indice de la liberté économique dans le monde (dont l’édition 2009 a été publiée et relatée le mois dernier). Tenue à Wroclaw, l’une des villes les plus ouvertes et les plus commerçantes de Pologne, à l’occasion du vingtième anniversaire de l’effondrement du communisme, la réunion annuelle suivant la publication de l’indice se penche ces jours-ci sur les perspectives internationales après la crise. Michael Walker ne donne pas cher des tentatives gouvernementales de réglementer davantage les marchés financiers: «La réglementation fait le lit de la corruption», rappelle-t-il. Dans les pays développés, cette corruption a lieu sous la forme plus subtile d’influence des secteurs réglementés sur le processus politique, par le biais du lobbying, et de l’accaparement des agences de réglementation. Celles-ci deviennent alors de simples instruments augmentant le prix d’entrée sur les marchés, protégeant les acteurs établis de la concurrence. Une réalité déjà démontrée par l’économiste de Chicago et lauréat Nobel George Stigler et qui a été illustrée récemment aux Etats-Unis avec l’échec de la principale agence de surveillance, malgré la multiplication par dix en termes réels de son budget sur les trente dernières années. Le rôle régulateur véritable de la liberté économique comme agent de concurrence semble provoquer une certaine convergence, observe Michael Walker: si aucun pays ne rivalise encore avec Hong Kong pour tirer l’indice mondial vers le haut, la proportion de l’humanité vivant sous des conditions plus libérales ne cesse d’augmenter. Les anciens pays communistes d’Europe en offrent une démonstration contrastée. Malgré la réputation souvent surfaite de réformes et le dynamisme lié au rattrapage après des décennies de sous-développement, les pays d’Europe centrale et orientale se situent, sur 141 pays analysés, entre le 11e rang mondial (pour l’Estonie) et le 128e (pour l’Ukraine). «Ce sont pour la plupart des escargots qui ne sont pas encore sortis du tunnel», résume l’économiste Andrzej Kondratowicz, professeur à l’Université de Varsovie.
Après les votations du week-end dernier, une lueur d’espoir semble vibrer en Allemagne, mais là aussi l’image est contrastée. Dans l’est du pays, également rescapé du communisme, l’extrême-gauche est le deuxième parti le plus important. «Voter rouge foncé est désormais une question identitaire pour beaucoup d’Allemands de l’est», relève Detmar Doering, directeur de l’Institut Libéral de la Fondation Friedrich-Naumann, affiliée au Parti libéral-démocrate. La nouvelle coalition des conservateurs, souvent perçus comme des sociaux-démocrates modérés, et des libéraux, qui étaient au contraire plus à gauche dans le passé, laisse néanmoins présager de réformes. «Mais il est impossible de dire quelle politique la chancelière va mener», relativise Detmar Doering, déconcerté par les compromis de ces dernières années. Dans le domaine fiscal, toutefois, l’économie la plus importante d’Europe devrait pouvoir bénéficier d’une diminution des discriminations dont sont victimes les segments productifs de la population et d’une simplification d’un système d’imposition kafkaïen. «L’Allemagne bénéficierait également d’une libéralisation plus ambitieuse du marché du travail», relève Detmar Doering. Le pays a plongé du top ten de la liberté économique dans les années 1980 au 27e rang aujourd’hui.
Pierre Bessard, Wroclaw
EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : L’indice 2009 de la liberté économique de l’Institut Fraser (cliquez sur le lien)
Sur Georges Stigler : http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Stigler (cliquez sur le lien)
POUR ALLER PLUS LOIN : Risque systémique et contrôle des marchés (cliquez sur le lien)