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Charles Gave : Ras le bol de la crise !

Charles Gave est l’un des plus brillants économistes et analystes au monde….Il est français mais exilé aux US depuis maintenant  plusieurs années car il souffre de défauts  jugées rédhibitoires  en matière économique dans notre beau pays : il n’est pas marxiste, il n’est pas keynésien, il n’est pas antiaméricain et il n’est pas libertarien tendance école autrichienne…En bref c’est  un monétariste tendance Milton Friedman et un business économiste de tout premier plan…En France il contribue de manière très régulière au Journal des Finances et demeure un  grand pourfendeur devant l’éternel du système Euro  et  un adversaire acharné de l’ « IGNORAMUS TRICHET »….. Voici le 22ème volet d’une série de billets qui lui sont consacrés….

« Les grands problèmes économiques sont toujours créés par des erreurs, au nombre de 5 : une guerre ; une hausse des impôts (qui amène une aggravation du déficit budgétaire) ; une poussée protectionniste ; une augmentation des règlementations ; une erreur de politique monétaire. »

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

PAR CHARLES GAVE* | JDF HEBDO | 10.10.2009

J’ai commencé ma carrière en 1971 et, dès cet été-là, le dollar cessait d’être convertible, puis nous passions à la première crise pétrolière, suivie de la seconde, puis de la faillite de l’Amérique latine et ainsi de suite. Tant et si bien que la France est le seul pays au monde apparemment où le mot crise n’est jamais sorti des médias.

Et ceci me paraît un signe de paresse intellectuelle. Certes, nous avons eu une crise financière, certes elle a été importante, certes elle n’est peut-être pas finie, mais tout cela ne constitue pas une raison pour cesser de penser.

Je m’explique.

Ce n’est pas parce que nous sommes « en crise » que le monde s’arrête et qu’il faut cesser de réfléchir. D’immenses développements sont en cours qu’il serait suicidaire de ne pas intégrer dans ses raisonnements. Je peux citer, par ordre d’importance :

1. nous sommes en train de passer d’une économie industrielle à une économie de la connaissance ;

2. le centre de gravité du monde est en train de passer, si ce n’est déjà fait, de l’Atlantique au Pacifique ;

3. nous allons changer de système énergétique dans les dix ans qui viennent, passant d’un monde centré sur les hydrocarbures à un monde électrique ;

4. la social-démocratie, dans quelques années, va se heurter au « mur de la dette » et il va y avoir des révisions déchirantes à effectuer sur ce qu’est l’Etat et sur ce que doit être son rôle ;

5. un nouveau modèle d’organisation des sociétés a émergé (sociétés plateformes, cf. nos précédents articles) et il change passablement la donne boursière et

financière.

Et j’en oublie sans doute…

Se lamenter sur « la crise », chercher des boucs émissaires, réclamer des têtes ne servent dans le fond qu’à dissimuler une paresse intellectuelle qui amène tout un chacun à s’exonérer de ses responsabilités en face d’un phénomène qui dépasse l’entendement.

Je n’imagine pas une seconde que le lecteur du JdF tombe dans ce travers. En chinois (je vis à Hongkong), les termes « crise » et « opportunité » sont représentés par le même idéogramme. Certes, nous sommes au milieu d’une des plus fortes périodes de « création destructrice » que l’histoire ait connue. Ce que le lecteur doit faire, c’est se dire ce que disait Goethe : « Sur le passé, le Ciel lui-même n’a point d’empire. »

Ras le bol la crise ! Il faut orienter tout son effort intellectuel sur les opportunités, qui n’ont jamais été aussi flagrantes, et, plutôt que de se dire « le système ne marche pas », se dire « non seulement il marche, mais mon rôle est de comprendre comment il marche et d’agir en conséquence ».

Que le lecteur me laisse conclure par un exemple :

– tout le monde sait que pour des raisons démographiques la retraite par répartition est condamnée ;

– bien des gens se doutent que l’Etat français va avoir des problèmes de financement de sa dette dans un avenir proche ;

– il existe un système fiscal (l’assurance-vie) qui permet à tout un chacun de se constituer une retraite

– les Français, qui savent que la démographie du système de retraite est épouvantable et que l’Etat risque la faillite, bourrent leur assurance-vie… d’obligations d’Etat !

Comprenne qui pourra.

* charlesgave@gmail.com

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Un livre, une histoire , un évènement : Charles Gave : libéral mais non coupable…. (cliquez sur le lien)

SON ACTUALITE IMMEDIATE : Vendredi 9 octobre 2009 En podcast à partir Du 12 Octobre Invité d’Edwige Chevrillon De 13h30 à 14h sur BFM radio sur « la crise »

EN TV LE 9 OCTOBRE 2009  : http://www.reichmantv.com/page1.html  (cliquez sur le lien)

BILLET PRECEDENT : Charles Gave : Retour sur la « Chinamérica » et son Dollar….notre monnaie, ton problème !!!!

Charles Gave – né en 1941, il est économiste spécialiste des marchés financiers. Il a reçu un PhD en économie de l’Université de Chicago où il fut l’élève de Milton Friedman. Après avoir commencé sa carrière comme analyste financier dans une banque d’affaires française, il crée en 1974 une entreprise de recherche économique indépendante, Cecogest. En 1986, il diversifie son activité vers la gestion de portefeuille et devient le cofondateur de Cursitor-Eaton Asset Management, qui est ensuite vendu en 1995 à Alliance Capital. C’est en 1995 que Charles Gave crée Gavekal Research, Gavekal Capital et Gavekal Securities, trois entreprises dont le siège est aujourd’hui à Hong Kong.

4 réponses »

  1. Mais on met ses sous où alors ?
    Pas en $
    Pas en assurance vie
    Pas dans les banques

    dans l’or ?

    • Il est évident qu’il est particulièrement interessant pour un européen d’acheter des actifs américains libellés en dollar et majoritairement pour la partie action sous évaluée…l’or à titre de diversification n’étant réservé qu’à une couverture de portefeuille contre la volatilité du dollar ou à la prise d’assurance contre une inflation pouvant s’avérer menaçante…Pour l’av il s’agit simplement de s’interesser a la structure du fond en euros pour controler si celui ci n’est pas pas surinvesti dans des dettes gouvernementales que certains auront du mal à honorer…Les banques vous en avez d’excellentes, suffit d’éviter celles ou les banksters n’ont pas encore été virés et continuent de confondre fonds propres, argent sale et argent personnel…

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