Changes et Devises

Commentaire : Pétrole et dollar: une corrélation ni évidente ni même prouvée

Tout d’abord et pour ceux qui maitrise un tant peu  la langue  de Shakespeare je vous recommande la lecture de l’ouvrage de Marc Chandler : Making Sense of the Dollar: Exposing Dangerous Myths About Trade and Foreign Exchange

http://www.amazon.fr/Making-Sense-Dollar-Exposing-Dangerous/dp/1576603210 (cliquez sur le lien)

Ce livre va bien entendu contre pas mal d’idées reçues et est le fruit d’un très fin observateur et praticien des Marchés Financiers….Pour l’heure c’est de l’étude de la fiabilité de la corrélation pétrole/dollar dont il sera question ….

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

 Il est tentant d’établir des règles générales pour les cours pétroliers, dont l’évolution est liée à des facteurs aussi indirects que la croissance économique chinoise, la conjoncture politique du Nigeria et les vents de l’Atlantique.

L’un des grands principes du moment est que les prix du pétrole montent quand le dollar baisse. Comme le pétrole est libellé en dollars, cette règle paraît tout à fait logique. En sens inverse, des cours pétroliers élevés creusent le déficit commercial des Etats-Unis, ce qui devrait peser sur la devise du pays.

Ces deux arguments n’offrent toutefois qu’une explication partielle. Les cours pétroliers ont plus ou moins doublé depuis février alors que le dollar s’est replié de 15% face à l’euro. Pourtant, le prix du baril avait également doublé à 60 dollars en 2004 et 2005, alors que le billet vert était resté stable sur la période.

De même, si la dépréciation du dollar rend les importations de pétrole et autres plus chères, elle rend également les exportations américaines plus attrayantes pour les étrangers. Par exemple, le déficit commercial américain s’est envolé à la fin des années 1980 et ce, malgré l’effondrement des cours pétroliers.

Marc Chandler, dans « Making Sense of the Dollar », relativise d’ailleurs l’influence réelle du déficit commercial sur le dollar. Si une baisse du billet vert a coïncidé avec une augmentation des exportations américaines au cours de cette décennie, les exportations des Etats-Unis ont également connu une période faste à la fin des années 1990, alors que le niveau du dollar était élevé.

Les changements de corrélation entre le dollar et les différents actifs suggèrent que ce sont les facteurs cycliques qui dominent. La fin des années 1990 et le milieu de cette décennie ont été caractérisés par une forte croissance économique aux Etats-Unis, associée à des taux d’intérêts élevés ou en hausse. Ces éléments ont soutenu le dollar, indépendamment de la performance du pétrole.

Il convient de noter que même si la corrélation inverse entre le pétrole et le dollar est aujourd’hui plus forte, il en est de même pour la corrélation positive entre l’or noir et des actifs tels que les valeurs de l’indice S&P 500. 

Le pétrole, les actions et le dollar répondent tous à une inquiétude générale à l’égard des perspectives d’inflation. Même si une reprise économique durable venait à s’installer aux Etats-Unis et si la Réserve fédérale américaine était amenée à relever ses taux d’intérêt, les cours pétroliers se replieraient-ils sous l’effet d’une remontée du dollar? Il est tout aussi probable que les spéculateurs sur une hausse du marché ressortent la théorie du « Peak Oil », ou pic pétrolier mondial – qui désigne le moment où la production mondiale de pétrole commencera à diminuer du fait de l’épuisement des réserves de pétrole exploitables – pour justifier une poursuite de la progression des cours. 🙂

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Charles Gave : Retour sur la « Chinamérica » et son Dollar….notre monnaie, ton problème !!!! (cliquez sur le lien)

2 réponses »

  1. j’ai particulièrement apprécier la pertinence et le choix des articles publiés sur ce site, c’est rare dans la toile.
    Les analyses économiques sont bien étayées et bien analysées.

    SHAKI économiste,
    Ottawa.

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