Qu’est-ce que les dark pools ? Voyage au pays de la non transparence….alors méfiance !!! A chaque Banque son petit ou son gros Dark Pool….et puis il me semble me souvenir que les BANKSTERS adorent la non transparence et l’opacité…. :-(((
Les Dark Pools sont des marchés ou s’échangent des volumes importants dans une grande discrétion…..
PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :
Traditionnellement, les marchés actions étaient organisés autour d’un opérateur (Euronext en France) qui souvent disposait d’un monopole pour traiter les échanges. Le principe était alors une transparence assez large à chaque instant sur les ordres de vente et d’achat passés par les opérateurs (constituant ainsi le livre d’ordre).
Certaines dérogations existaient à cette transparence, en particulier pour le traitement de volumes importants (blocs) dont l’affichage sur le carnet d’ordre était susceptible d’influer fortement sur le cours. Mais il fallait à l’acheteur (grâce au broker) trouver directement la contrepartie et négocier le prix.
L’ouverture à la concurrence des marchés actions combinée avec la sophistication croissante des algorithmes de trading a permis le développement de place de marché alternatives aux opérateurs historiques.
Les institutions financières ont vu dans le développement de systèmes internes de confrontation de l’offre et de la demande le moyen de valoriser les volumes importants de leurs clients et ainsi de capturer la marge faite jusqu’alors par les monopoles de bourse.
Ces lieux d’échange alternatifs peuvent avoir plusieurs angles d’attaque pour convaincre les investisseurs d’échanger leurs titres sur leur système :
• la liquidité, sur ce point, il est en temps normal très compliqué de rivaliser avec les marchés installés depuis des décennies et qui drainent naturellement des volumes importants ;
• la flexibilité, les nouveaux entrants proposent des horaires étendus ;
• le prix ;
• la discrétion : les plateformes garantissant une confidentialité des ordres sont celles que l’on appelle Dark Pools.
Les Dark Pools peuvent être indépendants (Instinet, ITG-Posit, Liquidnet, Pipeline, …) filiales de groupes bancaires (BNP Paribas, Citi – Citi Match, Credit Suisse, Fidelity Capital Markets Services, Goldman Sachs Execution and Clearing, Merrill Lynch, Morgan Stanley, UBS), ou d’opérateurs traditionnels de marché (International Securities Exchange, NASDAQ, NYSE Euronext, BATS Trading, Direct Edge).
Les Dark Pools représentent aujourd’hui une part importante des échanges (12 à15% aux Etats-Unis)
Certains reprochent à l’opacité (recherchée) des Dark Pools d’offrir la possibilité à certains opérateurs y ayant accès de pouvoir manipuler les cours sur les marchés classiques. Ils ne sont pas sans poser de problèmes réglementaires. Les régulateurs sont très attentifs au développement de ces Dark Pools et à leur compatibilité avec les règles de transparence de la MIF.
Si les Dark Pools sont devenus des acteurs incontournables du marché, il est fort probable et éminement souhaitable que leur fonctionnement soit plus strictement encadré.
EN COMPLEMENT INDISPENSABLE :
L’essor des «dark pools» attire l’attention des gendarmes boursiers….
Par Yves Hulmann, Zurich oct09 le temps
En plein développement, ces plates-formes, qui permettent de négocier des titres sur une base anonyme, sont de plus en plus scrutées par les régulateurs. En Suisse, leur rôle demeure modeste
Après des débuts relativement discrets, les «dark pools», soit des plates-formes qui permettent de négocier des titres de manière anonyme, sont scrutées avec une attention grandissante par les autorités de surveillance. La SEC, le gendarme de la bourse américaine, a promis de nouvelles mesures cet automne pour les encadrer. Ce thème figure aussi en bonne place à l’agenda de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV)(cliquez sur le lien), l’organisme faîtier des autorités de surveillance des bourses, qui a tenu sa conférence annuelle . (cliquez sur le lien)
Au fil des années, ces plates-formes, qui permettent de négocier de grands blocs de titres sans que les prix ni la taille des ordres donnés ne soient divulgués, ont constamment gagné en importance. Aux Etats-Unis, quelque 12% des échanges de titres sont effectués par ce biais.
Dans un premier temps, ce sont surtout les plates-formes de négociations multilatérales de valeurs, à l’exemple de Chi-X, de Turquoise ou de Bats, concurrentes des bourses traditionnelles, qui ont offert ces services. Désormais, les bourses traditionnelles leur ont emboîté le pas. Outre-Rhin, Deutsche Börse propose depuis l’automne dernier un tel service (Xetra MidPoint). La bourse de Londres (LSE) planche sur son projet Baikal.
Toujours plus d’acteurs
Rien que depuis début octobre, deux nouveaux projets de «dark pools» ont été annoncés. Outre-Atlantique, Instinet a indiqué lundi avoir lancé une nouvelle «dark pool» baptisée BLX destinée au négoce d’actions américaines. Vendredi, le britannique ICAP, leader de l’intermédiation financière, a communiqué que sa plate-forme BlockCross proposera le négoce de 6000 actions européennes à partir du 12 octobre.
Si ces outils ont l’avantage de permettre aux investisseurs institutionnels d’échanger d’importants blocs de titres sans perturber les prix sur les marchés, certains redoutent justement que cela désavantage les autres opérateurs qui, eux, n’ont pas accès aux «dark pools».
En outre, une partie importante de la liquidité se répartit sur un nombre toujours plus élevé de plates-formes, ce qui peut conduire à une plus grande fragmentation des marchés et ne va pas dans le sens d’une meilleure transparence des prix.
En Suisse, SIX Swiss Exchange, l’exploitant de la bourse helvétique, propose aussi un système de négoce de blocs de titres baptisé Swiss Block, une plate-forme qui assure un «anonymat total». Ce service se différencie toutefois d’autres «dark pools» à plusieurs égards, souligne le porte-parole de SIX. «Le négoce se déroule dans un cadre réglementé et il est soumis à une surveillance active des marchés», rappelle-t-il. Cela n’est pas toujours le cas de certaines «dark pools» exploitées par les nouvelles plates-formes multilatérales de valeurs.
Taille minimale: 5000 francs
Chaque participant inscrit chez SIX peut recourir à ce service. Actuellement, ils sont une vingtaine à l’utiliser. La taille minimale d’un ordre se situe à 5000 francs. Le prix d’une transaction correspond à la moyenne des derniers cours d’offre et de demande affichés sur le carnet d’ordre officiel de SIX. Il n’y a donc pas d’écart avec le segment principal de la bourse.
Le décollage de Swiss Block a été plutôt modeste: ses parts de marché restent inférieures à 1% pour les «blue chips», les principaux titres cotés à la bourse
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Les dark pools permettent aux gros investisseurs d’acheter anonymement des blocs d’actions. Ils débarquent en Europe pleins d’ambition
OLIVIER AUBERGER | JDF | 09.08.2008
L’imagination des financiers est décidément sans limite. Frustrés par les Bourses traditionnelles, certains traders et fonds d’investissement se tournent vers des dark pools. Ces plates-formes alternatives permettent d’échanger des blocs d’actions de manière anonyme.
L’acheteur ou le vendeur évitent aussi de faire décaler le prix de l’action et réduisent leurs frais de transaction.
Aux Etats-Unis, le système est déjà gagnant puisque entre 10 et 12 % des ordres sur les actions sont exécutés à travers des dark pools. Les plus connus sont opérés par des banques comme Goldman Sachs ou Crédit Suisse. Quelques indépendants ont aussi réussi, à l’image de Liquidnet. En Europe, la directive Marché d’instruments financiers (MIF), entrée en vigueur le 1er novembre 2007, marque le coup d’envoi de ces plates-formes. Pour le moment, moins de 1 % des actions sont échangées par ce biais.
De nombreuses initiatives en Europe
Mais les banques et les compagnies indépendantes y croient dur comme fer. Pour preuve, la plateforme européenne Turquoise a été fondée par neuf banques, dont les établissements français BNP Paribas et Société Générale. Elle sera opérationnelle dès le mois prochain. L’avantage de cette plateforme est qu’elle permet de passer des ordres cachés et des ordres visibles.
Autre initiative, le groupe américain indépendant Nyfix a lancé Euro Millenium, qui permet d’acheter et de vendre des blocs d’actions européennes.
Certains se frottent les mains. C’est le cas de GL Trade, qui s’est préparé depuis 2005 à la mise en place de la directive MIF. « Nous pouvons proposer au client d’envoyer son ordre sur une place donnée ou de laisser l’ordinateur trouver la meilleure place pour lui. Il est alors exécuté dans les meilleures conditions », souligne Cyril Barthélémy, responsable architecture chez GL Trade. L’éditeur de logiciels français est aussi capable de relier ses clients aux dark pools qu’ils désirent.
Mais le spécialiste préfère éviter certaines dérives. « La transparence me paraît essentielle. C’est pour cela qu’il faut établir une distinction entre les plates-formes multilatérales comme Chi-X et les darkpools. Les premières montrent ce qui se passe avant l’exécution de l’ordre et après, alors que les dark pools ne diffusent rien », explique-t-il.
De leur côté, les Bourses traditionnelles commencent à réagir en Europe. Nyse Euronext va lancer Smartpool d’ici à la fin 2008. Le groupe propose déjà aux Etats-Unis un service appelé Match Point. Son concurrent de toujours sur le Vieux Continent, Deutsche Börse, envisage lui aussi de lancer son dark pool. Le London Stock Exchange, qui veut éviter de se faire prendre des parts de marché, souhaiterait également lancer son propre service.
Eviter les dérives et savoir s’adapter
Face à ces changements, il existe un certain nombre de questions, voire d’inquiétudes qui méritent d’être soulevées.
D’abord, la multiplication des pôles de transactions ne risque- t-elle pas de réduire la liquidité ? En ce sens, le rôle des fournisseurs de flux et des logiciels financiers paraît essentiel.
En outre, une régulation à deux vitesses est à craindre. En effet, un fonds spéculatif qui voit son ordre exécuté sur un dark pool comme Nyfix Euro Millenium risque d’être moins surveillé qu’un fonds français passant ses ordres sur Euronext Paris. Le régulateur aura-t-il les moyens de surveiller tous ces nouveaux pôles de liquidité ?
Enfin, comment les investisseurs individuels peuvent-ils s’adapter à cette nouvelle donne ? Ils sont bien sûr exclus des dark pools, par définition. Mais rien ne les empêche de faire confiance à des courtiers proposant l’accès à des plates-formes multilatérales. CortalConsors propose de passer des ordres sur Tradegate, ouvert de 8 à 22 heures. De son côté, IG Markets, spécialiste des contrats pour la différence, n’entend pas rester inactif. Le site devrait se relier à Chi-X dans les prochains mois. Plus que jamais, le choix de votre courtier va devenir essentiel. La qualité d’exécution, la sécurité, les coûts sont des critères à retenir.
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