Etats-Unis

Bernanke : l’Eliot Ness de la finance…

Bernie et son quarteron d’incorruptibles ont en charge la redoutable mission du nettoyage des écuries d’Augias  de Wall Street toujours prompte à réitérer les frasques orgiaques d’antant : le bon temps ou subprimes  cdo et autres cds enrichissaient les Banksters et ruinaient : actionnaires , épargnants et propriétaires immobiliers…Kenny Lewis alors PDG de BOA fut à l’origine d’une fronde pour tenter de compromettre Bernanke et ses hommes….Il le paye aujourd’hui par une destitution toute publique….

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Pas de salaire ni de prime pour le patron de Bank of America

Après avoir affronté des actionnaires en furie, des régulateurs sourcilleux et avoir perdu son poste de président du conseil d’administration de Bank of America, Ken Lewis va partir sans salaire ni bonus pour l’année 2009.

Cette sortie les poches vides a été négociée avec le « tsar des primes » du département du Trésor, Kenneth Feinberg. Il supervise les primes versées aux 75 dirigeants les mieux payés des sept établissements qui ont touché le plus d’argent public, et il a suggéré que Lewis ne touche aucun bonus.

Concrètement, le P-DG devra rendre environ un million de dollars qu’il a déjà perçu sur les 1,5 million de dollars (M$) de son salaire annuel. Il devra faire un chèque à sa banque, solution qu’il a accepté, convaincu qu’il ne serait pas dans l’intérêt de BofA de se disputer avec le « maître des paies », a précisé le porte-parole de la banque Robert Stickler.

La condition ne s’applique pas aux dizaines de millions de dollars de son plan de retraite.

Maintenant qu’un précédent de remboursement a été imposé à un P-DG, Wall Street s’attend à ce que d’autres dirigeants soient sacrifiés, comme Vikram Pandit, à la tête de Citigroup, une banque aidée à hauteur de 45 G$.

« Le gouvernement prouve qu’il est prêt à reprendre de l’argent à ceux qui ont de faibles performances » a commenté Richard Bove, un analyste chez Rochdale Securities. Bank of America pourrait encore perdre 55 G$ sur des prêts irrecouvrables cette année, selon lui

16/10/09 F and I

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vendredi2 octobre 2009

Le parcours brisé de Ken Lewis

Par Luis Lema, New York

Empêtrée dans le rachat de Merrill Lynch, Bank of America perd son PDG, accusé d’avoir floué ses actionnaires. Aucun successeur n’a été désigné pour l’instant

Son nom aurait pu s’ajouter aux grandes légendes qui façonnent l’Amérique. En quarante ans de carrière, et presque dix ans passés à sa tête, Kenneth – Ken – Lewis avait transformé Bank of America (BoA) en un géant solidement installé sur ses pieds. Plus de 130 milliards en acquisitions de toute sorte depuis qu’il est devenu le PDG de la banque en 2001: avec lui, l’institution a triplé sa taille, devenant la plus grande banque américaine en termes de dépôts, mais aussi le plus grand émetteur de cartes de crédit du pays, depuis son rachat du géant de la branche, MBNA, en 2005. La chute n’en a été que plus brutale: Ken Lewis a affiché mercredi son intention de se retirer à la fin de l’année. Aucun des administrateurs à qui il a communiqué la nouvelle n’a essayé de le retenir.

Ken Lewis en a-t-il trop fait? Contesté par les actionnaires, soumis à une enquête de la justice new-yorkaise, celui qui n’était plus que directeur général (les actionnaires l’ont entre-temps privé du titre de président) était un homme assiégé. Sa banque était pourtant l’une des seules aux Etats-Unis à voir s’approcher avec une certaine confiance la crise du crédit aux Etats-Unis. Premier faux pas: début 2008, Ken Lewis décide de s’emparer de Countrywide, le géant du prêt hypothécaire, pour plus de 4 milliards de dollars. Il fait entrer la crise des «subprime» dans le jardin de BoA.

Surtout, en septembre 2008, face à un secteur financier pris de panique, Ken Lewis accepte en un tournemain d’avaler Merrill Lynch, alors proche de l’agonie, pour 19 milliards de dollars. Le pays lui est reconnaissant d’avoir ainsi contribué à freiner les ravages de la crise. Mais la panique ne fait que croître: les cours de Merrill Lynch continuent de plonger dans la même proportion qu’augmente la grogne des actionnaires de BoA.

La Maison-Blanche menace

En décembre, Ken Lewis tente de faire machine arrière, remettant en question cette acquisition qui n’est pas encore achevée. Mais la Maison-Blanche, qui voit vaciller autour d’elle tout l’édifice, veille. Le secrétaire au Trésor de l’époque, Henry Paulson, en vient à menacer de déposer le PDG et l’ensemble du conseil d’administration si la banque ne tient pas ses engagements et refuse de lui retirer cette épine du pied.

Depuis lors, explique Ken Lewis, l’acquisition de Merrill Lynch aurait commencé de porter ses fruits. Mais, au passage, BoA a dû rejoindre le camp des banques sauvées par Washington, avec une facture de 45 milliards de dollars. Bien plus: pour faire passer la pilule auprès des actionnaires, Ken Lewis les aurait floués en leur cachant l’existence de 3,6 milliards de dollars de bonus aux cadres de Merrill Lynch, qui faisaient pourtant partie intégrante de l’offre de rachat.

C’est sur ces circonstances qu’enquête le procureur général de New York. Le juge chargé du dossier, Jed Rakoff, vient à cet égard de refuser une tentative de «deal» du dirigeant de BoA qui proposait de régler l’affaire en versant 33 millions de dollars à la Securities and Exchange Commission, l’instance de régulation de Wall Street.

Des actions futures

Le départ de Ken Lewis, à qui la banque n’avait dans l’immédiat désigné aucun successeur, ne le met pas à l’abri d’actions futures. Déjà sérieusement malmené par les membres du Congrès américain, le futur ex-PDG pourrait aussi devoir affronter un procès en bonne et due forme au début de l’année prochaine. «C’est une question de justice élémentaire et de morale», a expliqué le juge Rakoff.

Source le temps oct 09

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : La tète à Ken Lewis sur un plateau d’argent… (cliquez sur le lien)

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