Art de la guerre monétaire et économique

Dévaluons l’euro d’au moins 20%!

L’économie américaine bénéficie sur tous les fronts de la dépréciation continuelle de sa monnaie. Aidée en cela par une BCE apathique.

PETIT PRECIS DE GUERRE MONETAIRE ET ECONOMIQUE PAR SERGE LAEDERMANN  Associé GFA Geneva Financial Adviser  …..Rien à rajouter si ce n’est peut être :

« Ave Caesar morituri te salutant! » en guise de conclusion….

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

 «Nous regardons le dollar». Merci, Monsieur Trichet, bonne nuit Monsieur Trichet! Alors que le Dow Jones repasse les 10’000 points sous les vivats et gloussements, l’Administration Obama est en train de réussir un des plus beaux holdup de l’après guerre. Le pays est tellement endetté que la publicité faite pour refinancer la Nation pourrait faire sourire, mais sûrement en d’autres circonstances.

«Achetez la dette américaine! Nous représentons le plus faible risque mondial et sommes souverains… dans notre décision de faire marcher la planche à billets 24 heures sur 24. Regardez l’Europe. Cet assemblage de nations aux aspirations diverses n’a aucune unité et certains pays comme l’Italie, mais aussi la France, sont techniquement en faillite. Et là pour faire marcher la planche à billets il faut saisir la Commission et remplir 1012 formulaires pour arriver… à rien, que du brassage d’air!» Et le pire dans tout ça c’est qu’ils n’ont pas tort… Ainsi, après avoir foutu en l’air le système financier mondial, les Etats-Unis se préparent à couler l’économie domestique de ses principaux concurrents en dévaluant le dollar quotidiennement.

Le Japon est déjà à genoux, mais c’est maintenant la Chine qui essuie des centaines de milliards de pertes en regardant la valeur des Treasuries fondre dans ses livres. Ce sont des trillions de dettes qu’elle a achetés, contribuant ainsi à financer le déficit américain. L’idée était que l’arrimage (peg) de sa propre monnaie au billet vert était une tactique infaillible pour concurrencer déloyalement son partenaire. Mais en torpillant sa propre monnaie, plus aucun pays ne peut suivre l’Oncle Sam qui est en train de gagner haut la main la guerre économique née de la bulle technologique de l’an 2000, bulle naturellement créée de toute pièce par des yankees avides de se gaver en vendant du vent. De toutes manières, et ce n’est un secret pour personnes, les pillages, qu’ils soient économiques, comptables ou éthiques ne naissent que de ce côté-là de l’Atlantique.

La dette américaine est encore financée à 70% par les étrangers qui n’ont pas compris qu’il n’y aura pas de retour au dollar fort. Remboursés, ils le seront sans doute, mais avec une monnaie qui aura perdu la moitié ou trois quarts de sa valeur, le «remboursement» sera donc très relatif.

Que fait la Banque Centrale Européenne pour contrecarrer cette attaque en règle? Rien. Elle a baissé les taux (trop tard, évidemment, comme en 2001) et estime avoir fait son boulot. Après une très bonne croissance au 3ème trimestre (4%) les Etats-Unis vont donc éviter de retomber en récession en stabilisant leur croissance entre 2% et 3%, aidés par les firmes du S &P500 dont les résultats vont être boostés par la faiblesse du dollar et une inflation contenue jusqu’à fin 2010. Sur le Vieux Continent nous allons certainement ramer plus durement.

Techniquement, la chute du dollar ressemble aux monnaies des pays en développement qui sont obligés de dévaluer constamment pour stimuler l’économie. L’analyse des «patterns» revêt donc moins de valeur. Bientôt 1.60 dollars pour 1 Euro et 90 centimes pour 1 dollar, et il n’ya aucune raison que ça s’arrête.

A 1121 points, l’indice S & P 500 aura repris 50% du terrain perdu depuis octobre 2007, et quant on regarde les 38% repris par le DJ Europe 600 on peut légitimement se dire que l’effet dollar agit, là aussi, contre nous. Evidemment que le jour où il ne faudra que 50 centimes pour acheter le billet d’un dollar, il y a fort à parier que le Dow Jones sera à un nouveau haut historiques sous les acclamations des traders. Mais ce qui nous menace, en perdant cette guerre sans combattre, sort largement du contexte boursier. L’économie européenne va rester engluée dans une croissance anémique et des conflits sociaux grandissants, alors que les caisses sont vides. La majorité des pays n’ont plus les ressources nécessaires pour faire tourner la machine. Impossible d’augmenter encore les impôts et bientôt (espérons pas trop tôt) impossible d’emprunter à des conditions favorables.

Tous ceux qui ont un brin de connaissance dans le domaine le savent, l’appréciation de l’euro est factice et uniquement due aux tours de passe-passe de «l’ennemi» américain. Dévaluons l’Euro à notre tour en faisant marcher franchement la planche à billets.

Jusqu’à une parité de 1.20 dollars il ne s’agira que d’un ajustement des plus logiques, et avec 20% de monnaie en plus nous sortirons de l’asphyxie dans laquelle nous sombrons petit à petit avant de tomber prochainement dans le coma. Les économistes qui craignent un effet inflationniste boomerang feraient bien de s’inspirer de ce qui se passe justement chez ceux qui nous détruisent. L’inflation est négative cette année et n’augmentera significativement que dans 24 mois. Un peu d’inflation c’est peut être un moindre mal quand on songe à ce qui nous attend ces prochains trimestres. Mais personne sur le Vieux Continent n’a assez de c……. pour le faire. Nous allons donc sombrer.

 

LE POINT SUR LES BELLIGERANTS et EXPLICATIONS DE TEXTE :

LA TÂCHE S’ANNONCE RUDE. EN MATIÈRE DE CHANGES, LA RÈGLE D’OR «C’EST LE CHACUN POUR SOI».

Avec la complicité plus ou moins active de leur banque centrale les Etats- Unis, l’Europe et la Chine ne jouent pas à armes égales.

Dollar faible, euro fort, yuan sousévalué: la «guerre des changes» qui se noue dans les prémices de la reprise économique se joue à armes inégales entre trois belligérants, Etats-Unis, Europe et Chine, avec la complicité plus ou moins active de leur banque centrale.

DOLLAR: LE LAISSER-FAIRE AMERICAIN

De Washington à Paris en passant par Bruxelles, les appels à un «dollar fort» résonnent dans les capitales occidentales.

La chute du billet vert par rapport à l’euro mécontente les Européens, inquiets d’un renchérissement

de leurs exportations à l’heure de la reprise. La Chine, elle, voit d’un mauvais oeil la dépréciation du billet vert et, partant, de ses immenses réserves de changes.

Premiers concernés, les Etats-Unis se résignent au laisser-faire.

Face à la crise de liquidités, ils ont dû inonder le marché de billets verts, contribuant à déprécier le dollar. La spéculation a fait le reste.

«L’administration pourrait s’engager à réduire ses déficits (limitant ainsi la circulation de dollars, NDLR) mais les effets ne seraient qu’à long terme

Lundi, le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, a plaidé pour un «engagement clair» contre les déficits.

Mais au-delà des déclarations d’intention, les Américains semblent s’accommoder de la faiblesse de leur monnaie, qui favorise les exportations.

«Les Etats-Unis ont toujours eu une politique de +benign neglect+ (NDLR: indifférence) qui consiste à dire: +nous avons la monnaie dominante, nous n’avons pas à nous occuper des changes

ZONE EURO: PILOTAGE DIFFICILE

En zone euro, le marché des changes est lui aussi livré à lui-même.

L’absence de gouvernement économique et les divergences de vue entre ses 16 pays membres compliquent toute approche commune.

Habitués à une devise forte (le défunt Deutsche Mark), les Allemands s’accommodent ainsi du niveau de l’euro.

Indépendante, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait certes tenter de s’entendre avec la Fed pour intervenir sur les marchés en rachetant massivement des dollars pour stimuler la demande et faire monter les cours. Mais ces actions restent rares. La dernière en date, en 2000, était destinée à soutenir la monnaie unique, alors au plus bas. Plus loin dans le temps, en 1985, cinq banques centrales avaient conclu les accords du Plaza pour enrayer la hausse du dollar.

Les conditions ne semblent pas encore réunies. L’année dernière,l’euro a atteint 1,60 dollar et aucune intervention n’avait été planifiée

Mercredi après-midi, l’euro a pour la première fois depuis plus d’un an franchi la barre des 1,5 dollar.

CHINE: LE DIRIGISME MONETAIRE

La donne est radicalement différente à Pékin. La banque centrale chinoise intervient constamment pour contrer les forces du marché et maintenir artificiellement le yuan à un faible niveau. Objectif: doper les exportations du pays et soutenir la croissance.5ndlr : politique de type mercantiliste)

Sans ces interventions, le fort excédent commercial chinois conduirait mécaniquement le yuan à s’apprécier.

C’est un des principaux déséquilibres mondiaux

De fait, la politique de Pékin passe de plus en plus mal. Le Trésor américain juge que la «rigidité du yuan» est un «grave motif d’inquiétude » et plusieurs hauts dirigeants européens, dont le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, se rendront bientôt en Chine pour convaincre les autorités de lâcher du lest.

La tâche s’annonce rude. En matière de changes, la règle d’or c’est le chacun pour soi

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Un Dollar faible pour une Nation forte…. (cliquez sur le lien)

Voilà pourquoi Wall Street peut encore jouer la baisse du dollar (cliquez sur le lien)

4 réponses »

  1. Nouveau, un « lupus » qui parle de sombrer, donc de navire à la dérive (Europe), donc du fameux Titanic.

    Quand le « lupus nouveau » me parlera de mon fameux \/\______________________________________?/? (W).

    Je sais, je titille.
    Les articles sont de plus en plus intéressant, et de plus en plus dans mon scope (hic!!!).

    Bonjour cher vous.

    • Hello NOP ,Tentative de récupération éhontée !!!! 🙂 ceci dit compte tenu de la politique monétaire de la BCE la reprise éco en Europe ne s’annonce pas fameuse….Quant au « frankenstein » Euro je n’ai jamais compris comment un bien public tel que la monnaie pouvait fonctionner sans Etat donc sans mener tot ou tard à la catastrophe….Bon à part cela il devient évident qu’en fonction du déroulement du cycle éco nous finirons par nous rejoindre vous aurez juste pris un peu d’avance sur moi !!! :-)))

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