Catherine Mollicone en vraie Journaliste, en date du 22/10/2009 et pour l’expansion .com revient sur les implications politico-économiques de l’euro fort au travers d’un vaste tour d’horizon des papiers publiés sur la toile….Vaste puisqu’il passe même par nos terres arides au travers de l’excellent papier de Serge Laedermann sur la nécessaire dévaluation de l’euro et relayé ici même….
PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :
Le cours de la monnaie européenne a franchi cette semaine la barre symbolique de 1,5 dollar. Les observateurs s’alarment et dénoncent les effets dévastateurs d’un euro surévalué…..
Les mécanismes qui ont mené à la flambée de l’euro
Jean Pisani-Ferry, dans une interview accordée au journal Libération du 21 octobre, affirme que les déséquilibres monétaires mondiaux sont la cause de la hausse de la monnaie européenne. La difficile coexistence de deux systèmes monétaires agit sur le cours de l’euro. « Résultat, c’est l’euro qui encaisse les chocs, ou plutôt les déséquilibres monétaires mondiaux. »
Dans Les Échos du 16 octobre, l’analyse de l’éditorialiste Jean-Marc Vittori aboutit à la même conclusion. « Enfin, tout se passe comme si l’euro était la seule monnaie à supporter le poids de l’ajustement des déséquilibres internationaux. Les pays asiatiques interviennent massivement sur les marchés des changes pour empêcher leurs devises de s’apprécier face au billet vert. »
Les effets de l’euro fort
Tous les observateurs rappellent que les exportations se trouvent mécaniquement limitées par la hausse de la monnaie européenne.
Breakingviews.com, dans Le Monde du 14 octobre, rappelle que les mauvaises performances à l’export ont un effet direct sur la croissance. L’agence estime que « L’euro est trop fort, même pour une Allemagne championne de la compétitivité. »
Dans la même veine, Emmanuel Lechypre dans le magazine L’Expansion du mois de novembre, regrette que l’euro serve « de variable d’ajustement dans un monde lancé dans la course à la devise la plus faible » et insiste, lui aussi, sur les conséquences de l’euro fort sur les échanges commerciaux. « Malheureusement, au-delà de 1,30 dollar, l’euro est un véritable handicap pour les entreprises européennes, face à la concurrence anglo-saxonne et, dans une moindre mesure, japonaise. »
Cédric Theillier, économiste chez Natixis, estime que “l’appréciation de l’euro face au dollar a eu un impact négatif via le commerce extérieur de 0,9 points de PIB”. Il met quant à lui l’accent sur les effets bénéfiques en soulignant comment « L’euro fort a des effets positifs pour les ménages » grâce à « un effet désinflationniste. »
Sur easybourse.com, Bernard Marois, professeur émérite HEC, tempère ce dernier point de vue. Il convient que la compétitivité des entreprises européennes est mise à mal par la faiblesse du dollar. « Cependant, l’euro fort a une incidence aussi positive : il permet à nos entreprises de s’implanter à l’étranger à bon compte, ce qui aboutit, de nouveau à moyen terme, à des exportations supplémentaires vers les nouvelles filiales étrangères (composants, matériel d’équipement, services annexes, etc) et des rentrées de dividendes en France. »
Comment gérer la crise induite par l’euro fort
La blogosphère et la presse regorgent de bonnes idées. Il y a ceux, tels Denise Duhamel, sur le site Vivalavi Finance, qui pensent qu’on peut « faire avec » l’euro fort. Elle clame « Et si l’euro fort n’avait pas que des défauts ». Dans l’impossibilité de s’attaquer aux sources du mal, elle préconise de faire preuve de pragmatisme. Et avant de baisser les taux d’intérêt, de se protèger commercialement des pays à faibles devises.
Dans le Financial Times du 18 octobre, l’économiste Willen Buiter juge que « L’euro est devenu une monnaie dopée aux stéroïdes. » Selon lui, « La BCE agit en violation de son mandat de stabilité des prix en tolérant et en se rendant complice de la déflation dans la zone euro. » Alarmiste, il craint que la BCE, si elle persite dans cette voie, ne s’expose à la vindicte populaire, à « l’opportunisme politique » et ne perdre « son indépendance chérie ».
« Dévaluons l’euro d’au moins 20 % », tel est le credo de Serge Laedermann, associé GFA Geneva Financial Adviser. Il prétend que les gouvernants sont dans l’impasse. « La majorité des pays n’ont plus les ressources nécessaires pour faire tourner la machine. Impossible d’augmenter encore les impôts et bientôt (espérons pas trop tôt) impossible d’emprunter à des conditions favorables. »
Et, parmi les options les plus radicales, celle de Jean-Jacques Rosa, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. Son raisonnement le conduit à penser que seule la sortie de l’euro apportera le salut, en donnant « une bouffée d’oxygène à la croissance. »
Source l’expansion.com http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/l-euro-fort-agite-la-presse_204918.html (cliquez sur le lien)
EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Dévaluons l’euro d’au moins 20%! (cliquez sur le lien)
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